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Jane Austen - Orgeuil et Préjugé - tome I, Orgeuil et Préjugé - tome I, chapitre 03

Orgeuil et Préjugé - tome I, chapitre 03

CHAPITRE III. TOUTES les questions que Mistriss Bennet, aidée de ses cinq filles, adressa à son mari, ne purent leur faire obtenir une description détaillée de M. Bingley ; on l'attaqua de mille manières, par d'ingénieuses suppositions, des soupçons imaginaires, des questions indirectes ; il éludoit tout, et trompa l'adresse de chacune. Elles furent enfin obligées de s'en rapporter aux récits de leur voisine, Lady Lucas ; sir Williams avoit été enchanté de M. Bingley ; il étoit jeune, beau, fort aimable, et pour comble de perfections, il avoit l'intention d'aller à la prochaine assemblée avec plusieurs personnes de sa société. On ne pouvoit être plus délicieux ! Il aimoit passionnément la danse, il deviendroit donc amoureux. Quel vaste champ d'espérances ! — Si je puis voir une de mes filles heureusement établie à Metterfield, disoit Mistriss Bennet à son mari, et toutes les autres aussi bien mariées, je n'aurai plus rien à désirer.

Peu de jours après, M. Bingley vint rendre sa visite à M. Bennet ; il passa environ dix minutes avec lui dans sa bibliothèque. Il avoit espéré être présenté aux jeunes dames dont il avoit entendu vanter la beauté, mais il ne vit que le père. Les dames furent un peu plus heureuses que lui, car elles eurent le plaisir de voir depuis une fenêtre fort élevée qu'il portoit un habit bleu, et montoit un cheval noir. On lui envoya bientôt une invitation pour dîner, et Mistriss Bennet avoit déjà tracé tout le plan de ce repas qui devoit lui faire la réputation d'une bonne maîtresse de maison, lorsque la réponse rendit tous ses préparatifs inutiles. M. Bingley étoit forcé de se rendre à la ville le jour suivant, et ne pouvoit en conséquence accepter l'obligeante invitation des dames de Longhouse, etc., etc. Mistriss Bennet fut tout-à-fait déconcertée, et ne pouvoit concevoir quelle affaire l'attiroit à la ville si promptement après son arrivée dans le Hertfordshire. Elle craignoit qu'il ne fût toujours voltigeant d'un endroit à l'autre sans jamais être établi à Metterfield, comme il le devoit. Lady Lucas calma un peu ses craintes, en lui faisant naître l'idée que peut-être il étoit allé à Londres chercher du monde pour le bal, et bientôt le bruit courut que M. Bingley devoit conduire à l'assemblée douze dames et sept messieurs. Quelques personnes s'affligeoient de ce grand nombre de dames ; elles se consolèrent le lendemain lorsqu'elles apprirent qu'il n'en avoit ramené que six, cinq de ses soeurs et une cousine, et lorsqu'enfin cette nombreuse société entra dans la salle du bal elle étoit réduite à cinq personnes, M. Bingley, ses deux soeurs, le mari de l'aînée et un jeune homme. M. Bingley avoit l'air d'un homme comme il faut, ses manières étoient pleines de grace et de naturel. Ses soeurs pouvoient passer pour de belles femmes, mais elles avoient le genre affecté et recherché des femmes qu'on nomme à la mode ; son beau frère, M. Hurst paroissoit un bon gentilhomme, mais M. Darcy, son ami, attira bientôt l'attention de toute l'assemblée par la beauté de ses traits, l'élégance de sa taille, la noblesse de son maintien, et l'avantage de jouir de dix mille livres de rente ; circonstance qui fut connue et circula tout autour de la salle, en cinq minutes. Les hommes avouèrent qu'il étoit bien fait, et les femmes déclarèrent qu'il étoit beaucoup plus beau que M. Bingley. On le regarda avec admiration, pendant la moitié de la soirée, jusqu'à ce qu'enfin ses manières, qui déplaisoient généralement, arrêtèrent le cours de ses succès. On découvrit qu'il étoit fier, que rien ne lui convenoit, qu'il se croyoit fort au dessus des autres ; alors toute sa grande fortune ne put le sauver ; on prononça qu'il avoit un abord repoussant, un ton désagréable, et qu'il étoit indigne d'être comparé à son ami. M. Bingley eut bientôt fait connoissance avec les principales personnes qui se trouvoient à l'assemblée ; il étoit gai et prévenant ; il dansa toujours, et fut très-fâché que le bal finît sitôt. Il parla même d'en donner un à Metterfield. D'aussi aimables qualités préviennent toujours en faveur de celui qui les possède. Quel contraste avec son ami ! M. Darcy ne dansa qu'une fois avec Mistriss Hurst, et une fois avec Miss Bingley ; il refusa d'être présenté aux autres dames, et passa le reste de la soirée à se promener dans la salle, parlant quelquefois, et par hasard, aux personnes de la société. L'opinion fut bientôt établie sur son caractère. Il fut déclaré le plus fier et le plus désagréable des hommes, et chacun espéra qu'il ne reviendroit plus. Parmi ceux qui étoient les plus irrités contre lui, étoit Mistriss Bennet, dont l'aversion que sa conduite avoit généralement inspirée étoit augmentée par un ressentiment particulier : il avoit dédaigné l'une de ses filles. Elisabeth Bennet avoit été forcée, par la disette de danseurs, de se reposer ; elle se trouva assez près de M. Darcy pour entendre sa conversation avec M. Bingley qui venoit de quitter sa place pour se rapprocher de son ami. — Venez, Darcy, lui disoit-il, je n'aime pas à vous voir seul, vous ferez beaucoup mieux de danser. — C'est ce que je ne ferai sûrement pas ; vous savez que je déteste la danse, à moins que je ne connoisse beaucoup mon partner, dans une assemblée comme celle-ci ce seroit au-dessus de mes forces ; vos soeurs sont engagées, et il n'y a pas une personne dans la salle avec laquelle il ne me fût insupportable de danser. — Ma foi ! je ne serois pas si difficile que vous, s'écria Bingley, je n'ai jamais vu tant de jolies personnes rassemblées, il y en a même qui sont des beautés remarquables.

— Vous dansez avec la seule belle personne qu'il y ait dans toute la salle, dit M. Darcy, en regardant l'ainée des Miss Bennet. — C'est la plus belle créature que j'aie jamais vue, mais il y a une de ses soeurs (elle est justement assise derrière vous), qui est très-agréable, je puis même dire très-jolie. Permettez-moi de prier ma danseuse de vous présenter à elle. » — Laquelle dites-vous ; puis se tournant, il regarda Elisabeth, jusqu'à ce que rencontrant ses yeux, il détourna les siens, et dit froidement : Elle est passable, mais point assez belle pour me tenter ; d'ailleurs, je ne suis pas d'humeur dans ce moment à consoler les jeunes dames que les autres hommes dédaignent. Vous feriez mieux de retourner vers votre danseuse, et de vous enivrer de son doux sourire, car vous perdez votre temps avec moi. M. Bingley suivit ce conseil, et M. Darcy s'éloigna, laissant Elisabeth avec des impressions qui ne lui étoient pas très-favorables ; elle raconta cependant cette conversation à ses amies avec beaucoup de gaieté. Elle avoit un esprit vif et enjoué qui saisissoit promptement les ridicules et s'en amusoit. Cependant la soirée se passa fort agréablement pour toute la famille. Mistriss Bennet avoit vu tous les habitans de Metterfield admirer sa fille aînée ; M. Bingley avoit dansé deux fois avec elle, et ses soeurs l'avoient distinguée. Jane jouissoit aussi de ses succès, mais avec plus de calme que sa mère. Elisabeth partageoit le plaisir de Jane ; Mary avoit entendu qu'on parloit d'elle à Miss Bingley, comme de la personne la plus instruite de tout le voisinage ; Catherine et Lydie avoient eu le bonheur de ne jamais rester sur la banquette, et c'étoit à leurs yeux le plus haut point du plaisir. Elles retournèrent donc toutes de très-bonne humeur à Longhouse (nom du village où elles demeuroient), et trouvèrent M. Bennet encore levé, un livre à la main ; il oublioit les heures, et dans cette occasion, il étoit curieux de savoir comment s'étoit passé la soirée qui avoit fait naître de si brillantes espérances. Il avoit cru que les vues de sa femme sur l'étranger seroient contrariées, mais il vit bientôt sur sa physionomie qu'il avoit toute autre chose à apprendre. — Oh ! mon cher Monsieur Bennet, dit Mistriss Bennet, en entrant dans la chambre, nous avons eu une soirée délicieuse, un bal charmant, j'aurois voulu que vous y fussiez allé ; Jane a été plus admirée qu'on ne peut le dire ; chacun s'extasioit sur sa figure et M. Bingley l'a trouvée extrêmement belle ; il a dansé deux fois avec elle ! pensez à cela mon cher ! il a dansé deux fois avec elle ; elle est la seule de l'assemblée qu'il ait engagée une seconde fois. D'abord, il a engagé Miss Lucas ; j'étois un peu fâchée de le voir auprès d'elle, cependant il ne l'admiroit point, vous savez qu'elle n'est pas remarquable ; en voyant Jane, il a paru frappé d'étonnement ; il a demandé qui elle étoit, s'est fait présenter et l'a engagée pour les deux contredanses suivantes ; ensuite il a dansé les deux troisièmes avec Miss King, les deux quatrièmes avec Mary Lucas, les deux cinquièmes avec Jane encore, et les deux sixièmes, ainsi que la boulangère, avec Lizzy. — S'il avoit eu pitié de moi, s'écria M. Bennet avec impatience, il n'auroit pas tant dansé ; pour l'amour de Dieu ne me parlez plus de ses partners. Que ne s'est-il foulé le pied dès le commencement du bal. — Oh ! mon cher, dit Mistriss Bennet, je suis enchantée de lui ; il est si beau, et ses soeurs sont de si charmantes femmes ! je n'ai jamais rien vu de plus élégant que leur toilette !… Je puis vous assurer que la dentelle de la robe de Mistriss Hurst… Ici, elle fut encore interrompue. M. Bennet protesta contre toute description de toilette. Elle fut obligée alors de chercher un autre sujet de conversation, et raconta avec beaucoup d'aigreur et d'exagération l'insultante grossièreté de M. Darcy. Au reste, ajouta-t-elle, je vous assure que Lizzy ne perd pas grand'chose à ne pas lui plaire, car c'est l'homme le plus désagréable, le plus horrible ! si haut, si rempli d'amour-propre qu'il est réellement insupportable. Il se promenoit en long et en large, s'imaginant être fort audessus des autres… pas assez belle pour danser avec lui ? J'aurois voulu que vous fussiez là, mon cher.

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Orgeuil et Préjugé - tome I, chapitre 03 Orgeuil and Prejudice - τόμος Ι, κεφάλαιο 03 Pride and Prejudice - Volume I, Chapter 03 Orgeuil y Prejuicio - tomo I, capítulo 03

CHAPITRE III. TOUTES les questions que Mistriss Bennet, aidée de ses cinq filles, adressa à son mari, ne purent leur faire obtenir une description détaillée de M. Bingley ; on l'attaqua de mille manières, par d'ingénieuses suppositions, des soupçons imaginaires, des questions indirectes ; il éludoit tout, et trompa l'adresse de chacune. TODAS las preguntas que Mistriss Bennet, con la ayuda de sus cinco hijas, hizo a su marido no lograron obtener una descripcion detallada del senor Bingley; fue atacado de mil maneras, mediante ingeniosas suposiciones, sospechas imaginarias, preguntas indirectas; lo evadio todo y engaño la habilidad de todos. Elles furent enfin obligées de s'en rapporter aux récits de leur voisine, Lady Lucas ; sir Williams avoit été enchanté de M. Bingley ; il étoit jeune, beau, fort aimable, et pour comble de perfections, il avoit l'intention d'aller à la prochaine assemblée avec plusieurs personnes de sa société. Sir Williams habia quedado encantado con el senor Bingley; era joven, guapo, muy amable y, para colmo, tenia la intencion de acudir a la proxima reunion con varios de su compania. On ne pouvoit être plus délicieux ! Couldn't be more delicious! No podría ser más delicioso. Il aimoit passionnément la danse, il deviendroit donc amoureux. Le gustaba bailar apasionadamente, por eso se enamoraba. Quel vaste champ d'espérances ! — Si je puis voir une de mes filles heureusement établie à Metterfield, disoit Mistriss Bennet à son mari, et toutes les autres aussi bien mariées, je n'aurai plus rien à désirer. - Si puedo ver a una de mis hijas felizmente instalada en Metterfield -dijo Mistriss Bennet a su marido- y a todas las demás igual de bien casadas, no tendré nada más que desear.

Peu de jours après, M. Bingley vint rendre sa visite à M. Bennet ; il passa environ dix minutes avec lui dans sa bibliothèque. Unos días más tarde, el Sr. Bingley fue a visitar al Sr. Bennet y pasó unos diez minutos con él en su biblioteca. Il avoit espéré être présenté aux jeunes dames dont il avoit entendu vanter la beauté, mais il ne vit que le père. Esperaba que le presentaran a las jóvenes cuya belleza había oído elogiar, pero sólo vio al padre. Les dames furent un peu plus heureuses que lui, car elles eurent le plaisir de voir depuis une fenêtre fort élevée qu'il portoit un habit bleu, et montoit un cheval noir. Las damas estaban un poco más contentas que él, pues tuvieron el placer de ver desde una ventana muy alta que vestía un traje azul y montaba un caballo negro. On lui envoya bientôt une invitation pour dîner, et Mistriss Bennet avoit déjà tracé tout le plan de ce repas qui devoit lui faire la réputation d'une bonne maîtresse de maison, lorsque la réponse rendit tous ses préparatifs inutiles. Pronto le enviaron una invitación a cenar, y Mistriss Bennet ya había elaborado todo el plan para esta comida, que iba a granjearle la reputación de buena anfitriona, cuando la respuesta hizo inútiles todos sus preparativos. M. Bingley étoit forcé de se rendre à la ville le jour suivant, et ne pouvoit en conséquence accepter l'obligeante invitation des dames de Longhouse, etc., etc. El senor Bingley se vio obligado a ir a la ciudad al dia siguiente, por lo que no pudo aceptar la amable invitacion de las senoras de Longhouse, etc., etc., etc. Mistriss Bennet fut tout-à-fait déconcertée, et ne pouvoit concevoir quelle affaire l'attiroit à la ville si promptement après son arrivée dans le Hertfordshire. Mistriss Bennet estaba totalmente desconcertada, y no podía concebir qué asunto la había llevado a la ciudad tan poco tiempo después de su llegada a Hertfordshire. Elle craignoit qu'il ne fût toujours voltigeant d'un endroit à l'autre sans jamais être établi à Metterfield, comme il le devoit. Temía que siempre estuviera revoloteando de un lugar a otro sin establecerse nunca en Metterfield, como debía ser. Lady Lucas calma un peu ses craintes, en lui faisant naître l'idée que peut-être il étoit allé à Londres chercher du monde pour le bal, et bientôt le bruit courut que M. Bingley devoit conduire à l'assemblée douze dames et sept messieurs. Lady Lucas calmó un poco sus temores haciéndole creer que tal vez había ido a Londres a buscar gente para el baile, y pronto corrió el rumor de que el señor Bingley iba a conducir a doce damas y siete caballeros a la asamblea. Quelques personnes s'affligeoient de ce grand nombre de dames ; elles se consolèrent le lendemain lorsqu'elles apprirent qu'il n'en avoit ramené que six, cinq de ses soeurs et une cousine, et lorsqu'enfin cette nombreuse société entra dans la salle du bal elle étoit réduite à cinq personnes, M. Bingley, ses deux soeurs, le mari de l'aînée et un jeune homme. Algunas personas se sintieron afligidas por este gran numero de damas; se consolaron al dia siguiente cuando supieron que solo habia traido a seis, cinco de sus hermanas y una prima, y cuando esta gran compania entro finalmente en el salon de baile se redujo a cinco personas, el senor Bingley, sus dos hermanas, el marido de la mayor y un joven. M. Bingley avoit l'air d'un homme comme il faut, ses manières étoient pleines de grace et de naturel. El senor Bingley tenia el aire de un hombre correcto, y sus modales estaban llenos de gracia y naturalidad. Ses soeurs pouvoient passer pour de belles femmes, mais elles avoient le genre affecté et recherché des femmes qu'on nomme à la mode ; son beau frère, M. Hurst paroissoit un bon gentilhomme, mais M. Darcy, son ami, attira bientôt l'attention de toute l'assemblée par la beauté de ses traits, l'élégance de sa taille, la noblesse de son maintien, et l'avantage de jouir de dix mille livres de rente ; circonstance qui fut connue et circula tout autour de la salle, en cinq minutes. Sus hermanas podrian haber pasado por mujeres hermosas, pero tenian el tipo afectado y buscado de las mujeres que se llaman de moda; su cuñado, el senor Hurst, parecia un buen caballero, pero el senor Darcy, su amigo, pronto atrajo la atencion de toda la asamblea por la belleza de sus facciones, la elegancia de su estatura, la nobleza de su porte y la ventaja de disfrutar de diez mil libras de renta; circunstancia que se dio a conocer y circulo por todo el salon en cinco minutos. Les hommes avouèrent qu'il étoit bien fait, et les femmes déclarèrent qu'il étoit beaucoup plus beau que M. Bingley. On le regarda avec admiration, pendant la moitié de la soirée, jusqu'à ce qu'enfin ses manières, qui déplaisoient généralement, arrêtèrent le cours de ses succès. On découvrit qu'il étoit fier, que rien ne lui convenoit, qu'il se croyoit fort au dessus des autres ; alors toute sa grande fortune ne put le sauver ; on prononça qu'il avoit un abord repoussant, un ton désagréable, et qu'il étoit indigne d'être comparé à son ami. Se descubrió que era orgulloso, que nada le convenía, que se creía muy por encima de los demás; entonces ni toda su gran fortuna pudo salvarle; se dijo que tenía un aspecto repulsivo, un tono desagradable, y que era indigno de ser comparado con su amigo. M. Bingley eut bientôt fait connoissance avec les principales personnes qui se trouvoient à l'assemblée ; il étoit gai et prévenant ; il dansa toujours, et fut très-fâché que le bal finît sitôt. El senor Bingley pronto se hizo conocido de los principales asistentes a la reunion; se mostro alegre y considerado; bailo todo el tiempo, y le molesto mucho que el baile terminara tan pronto. Il parla même d'en donner un à Metterfield. D'aussi aimables qualités préviennent toujours en faveur de celui qui les possède. Quel contraste avec son ami ! M. Darcy ne dansa qu'une fois avec Mistriss Hurst, et une fois avec Miss Bingley ; il refusa d'être présenté aux autres dames, et passa le reste de la soirée à se promener dans la salle, parlant quelquefois, et par hasard, aux personnes de la société. L'opinion fut bientôt établie sur son caractère. Il fut déclaré le plus fier et le plus désagréable des hommes, et chacun espéra qu'il ne reviendroit plus. Fue declarado el más orgulloso y desagradable de los hombres, y todo el mundo esperaba que no volviera jamás. Parmi ceux qui étoient les plus irrités contre lui, étoit Mistriss Bennet, dont l'aversion que sa conduite avoit généralement inspirée étoit augmentée par un ressentiment particulier : il avoit dédaigné l'une de ses filles. Entre los más irritados con él estaba Mistriss Bennet, a cuya aversión general por su conducta se sumaba un resentimiento particular: había despreciado a una de sus hijas. Elisabeth Bennet avoit été forcée, par la disette de danseurs, de se reposer ; elle se trouva assez près de M. Darcy pour entendre sa conversation avec M. Bingley qui venoit de quitter sa place pour se rapprocher de son ami. Elisabeth Bennet se habia visto obligada a descansar por la falta de bailarinas; se encontro lo suficientemente cerca del senor Darcy como para oir su conversacion con el senor Bingley, que acababa de abandonar su asiento para acercarse a su amigo. — Venez, Darcy, lui disoit-il, je n'aime pas à vous voir seul, vous ferez beaucoup mieux de danser. - Vamos, Darcy -dijo-, no me gusta verte solo, será mejor que bailes. — C'est ce que je ne ferai sûrement pas ; vous savez que je déteste la danse, à moins que je ne connoisse beaucoup mon partner, dans une assemblée comme celle-ci ce seroit au-dessus de mes forces ; vos soeurs sont engagées, et il n'y a pas une personne dans la salle avec laquelle il ne me fût insupportable de danser. - Tus hermanas están comprometidas, y no hay persona en la sala con la que no me resultara insoportable bailar. — Ma foi ! - ¡Dios mío! je ne serois pas si difficile que vous, s'écria Bingley, je n'ai jamais vu tant de jolies personnes rassemblées, il y en a même qui sont des beautés remarquables. Yo no seria tan dificil como tu -exclamo Bingley-, nunca habia visto tanta gente bonita reunida, algunas de ellas son incluso bellezas notables.

— Vous dansez avec la seule belle personne qu'il y ait dans toute la salle, dit M. Darcy, en regardant l'ainée des Miss Bennet. — C'est la plus belle créature que j'aie jamais vue, mais il y a une de ses soeurs (elle est justement assise derrière vous), qui est très-agréable, je puis même dire très-jolie. - Es la criatura más hermosa que he visto nunca, pero hay una de sus hermanas (está sentada justo detrás de ti) que es muy agradable, incluso podría decir que muy guapa. Permettez-moi de prier ma danseuse de vous présenter à elle. Permítame que le pida a mi bailarina que se la presente. » — Laquelle dites-vous ; puis se tournant, il regarda Elisabeth, jusqu'à ce que rencontrant ses yeux, il détourna les siens, et dit froidement : Elle est passable, mais point assez belle pour me tenter ; d'ailleurs, je ne suis pas d'humeur dans ce moment à consoler les jeunes dames que les autres hommes dédaignent. Luego se volvió y miró a Elizabeth, hasta que se encontró con sus ojos y se apartó, diciendo fríamente: "Es pasable, pero no lo bastante hermosa para tentarme; además, no estoy de humor en este momento para consolar a jovencitas que otros hombres desdeñan. Vous feriez mieux de retourner vers votre danseuse, et de vous enivrer de son doux sourire, car vous perdez votre temps avec moi. Será mejor que vuelvas con tu bailarina y te regodees en su dulce sonrisa, porque estás perdiendo el tiempo conmigo. M. Bingley suivit ce conseil, et M. Darcy s'éloigna, laissant Elisabeth avec des impressions qui ne lui étoient pas très-favorables ; elle raconta cependant cette conversation à ses amies avec beaucoup de gaieté. El senor Bingley siguio este consejo, y el senor Darcy se marcho, dejando a Elizabeth con impresiones que no le eran muy favorables; no obstante, ella relataba esta conversacion a sus amigos con gran regocijo. Elle avoit un esprit vif et enjoué qui saisissoit promptement les ridicules et s'en amusoit. Tenía un espíritu vivo y juguetón que captaba rápidamente las cosas ridículas y se divertía con ellas. Cependant la soirée se passa fort agréablement pour toute la famille. Sin embargo, la velada transcurrió de forma muy agradable para toda la familia. Mistriss Bennet avoit vu tous les habitans de Metterfield admirer sa fille aînée ; M. Bingley avoit dansé deux fois avec elle, et ses soeurs l'avoient distinguée. Mistriss Bennet habia visto como todos los habitantes de Metterfield admiraban a su hija mayor; el senor Bingley habia bailado dos veces con ella, y sus hermanas la habian distinguido. Jane jouissoit aussi de ses succès, mais avec plus de calme que sa mère. Elisabeth partageoit le plaisir de Jane ; Mary avoit entendu qu'on parloit d'elle à Miss Bingley, comme de la personne la plus instruite de tout le voisinage ; Catherine et Lydie avoient eu le bonheur de ne jamais rester sur la banquette, et c'étoit à leurs yeux le plus haut point du plaisir. Elizabeth compartia el placer de Jane; Mary habia oido que le hablaban de ella a la senorita Bingley como de la persona mas culta de la vecindad; Catherine y Lydia tenian la suerte de no quedarse nunca en el banquillo, y eso era para ellas el mayor de los placeres. Elles retournèrent donc toutes de très-bonne humeur à Longhouse (nom du village où elles demeuroient), et trouvèrent M. Bennet encore levé, un livre à la main ; il oublioit les heures, et dans cette occasion, il étoit curieux de savoir comment s'étoit passé la soirée qui avoit fait naître de si brillantes espérances. Il avoit cru que les vues de sa femme sur l'étranger seroient contrariées, mais il vit bientôt sur sa physionomie qu'il avoit toute autre chose à apprendre. Había pensado que la opinión de su mujer sobre el extranjero le disgustaría, pero pronto vio en su cara que tenía algo muy distinto que aprender. — Oh ! mon cher Monsieur Bennet, dit Mistriss Bennet, en entrant dans la chambre, nous avons eu une soirée délicieuse, un bal charmant, j'aurois voulu que vous y fussiez allé ; Jane a été plus admirée qu'on ne peut le dire ; chacun s'extasioit sur sa figure et M. Bingley l'a trouvée extrêmement belle ; il a dansé deux fois avec elle ! Mi querido senor Bennet -dijo Mistriss Bennet entrando en la habitacion-, hemos pasado una velada deliciosa, un baile encantador, ojala hubiera ido usted; Jane ha sido mas admirada de lo que se puede decir; todo el mundo deliraba con su cara y el senor Bingley la encontro extremadamente hermosa; ¡bailo con ella dos veces! pensez à cela mon cher ! il a dansé deux fois avec elle ; elle est la seule de l'assemblée qu'il ait engagée une seconde fois. Bailó con ella dos veces; fue la única del público con la que se comprometió por segunda vez. D'abord, il a engagé Miss Lucas ; j'étois un peu fâchée de le voir auprès d'elle, cependant il ne l'admiroit point, vous savez qu'elle n'est pas remarquable ; en voyant Jane, il a paru frappé d'étonnement ; il a demandé qui elle étoit, s'est fait présenter et l'a engagée pour les deux contredanses suivantes ; ensuite il a dansé les deux troisièmes avec Miss King, les deux quatrièmes avec Mary Lucas, les deux cinquièmes avec Jane encore, et les deux sixièmes, ainsi que la boulangère, avec Lizzy. — S'il avoit eu pitié de moi, s'écria M. Bennet avec impatience, il n'auroit pas tant dansé ; pour l'amour de Dieu ne me parlez plus de ses partners. - Si se hubiera apiadado de mí -gritó impaciente el señor Bennet-, no habría bailado tanto; por el amor de Dios, no me hables de sus parejas. Que ne s'est-il foulé le pied dès le commencement du bal. — Oh ! mon cher, dit Mistriss Bennet, je suis enchantée de lui ; il est si beau, et ses soeurs sont de si charmantes femmes ! je n'ai jamais rien vu de plus élégant que leur toilette !… Je puis vous assurer que la dentelle de la robe de Mistriss Hurst… Ici, elle fut encore interrompue. Nunca he visto nada más elegante que su toilette. Le aseguro que el encaje del vestido de Mistriss Hurst... Aquí se interrumpió de nuevo. M. Bennet protesta contre toute description de toilette. Elle fut obligée alors de chercher un autre sujet de conversation, et raconta avec beaucoup d'aigreur et d'exagération l'insultante grossièreté de M. Darcy. Au reste, ajouta-t-elle, je vous assure que Lizzy ne perd pas grand'chose à ne pas lui plaire, car c'est l'homme le plus désagréable, le plus horrible ! Además -añadió-, te aseguro que Lizzy no pierde mucho por no gustarle, pues es el hombre más desagradable, el más horrible. si haut, si rempli d'amour-propre qu'il est réellement insupportable. Il se promenoit en long et en large, s'imaginant être fort audessus des autres… pas assez belle pour danser avec lui ? Caminó arriba y abajo, imaginando que estaba muy por encima de las demás... ¿no lo bastante guapa para bailar con él? J'aurois voulu que vous fussiez là, mon cher. Ojalá estuvieras aquí, querida.