5 fraudes archéologiques - Nota Bene (1)
Si je puis me permettre, je l'aurai pas fait comme ça.T'aurai du faire le tour comme à
la bataille de Douai en 15...ça va ça va on a compris l'idée ! Je sais pas si tu vois
mais un petit coup de main ça serait pas de refus ! On est en train de se faire défoncer là !
Alors maintenant tu ranges ta hache, tu prends ton mobile, parce que dans Rise
of Kingdoms, c'est la stratégie qui t'emmène vers la victoire ! Ok alors je place la moitié
de nos amis ici pour qu'ils soient prêt à attaquer, je garde l'autre moitié avec nous pour nous défendre...
parfait ! A l'attaque !
Les vikings ou la France, à toi de choisir !
y'a vraiment que dans Rise of Kingdoms où tu vois Ragnar combattre les troupes de Jeanne
d'Arc ! Oui, après ils se sont jamais vraiment rencontré, ils ont pas du tout vécu à la
même période historiquement ! C'est pas faux...
Mes chers camarades bien le bonjour !
On ne compte plus le nombre de youtubeur, d'instagrameur, de tiktokeur ou encore de
facebookeur qui ne se sentent clairement plus une fois qu'ils ont atteint une certaine
notoriété. Ca vaut aussi pour toutes les starlettes de la télé, du cinéma, de la
littérature et...bref, vous m'avez compris, ça dénonce sec dans cette émission, comme
toujours. Mais ce qui peut faire perdre autant les pédales que la notoriété, c'est tout
simplement la recherche de cette notoriété ou l'argent qui y est lié. Certains sont
près à tout pour obtenir un peu d'attention, y compris des scientifiques, ou des gens qui
se revendiquent comme tels. Et oui, avoir un intérêt pour la science ça n'a jamais
protégé des risques de virer mégalo ou de se fair avoir par des gens qui sont conscient
que la notoriété peut faire tourner des têtes !
Allez, on va revenir ensemble sur 5 fraudes archéologiques qui ont tristement marqué
l'Histoire ! Qui n'a jamais rêvé de retrouver le fameux chaînon manquant ? La
fameuse espèce qui relierait l'Homme au singe ?
En 1912, Charles Dawson, un avocat passionné de paléontologie, contacte Smith Woodward,
paléontologue du British Museum, pour lui faire part d'une découverte réalisée
dans le village de Piltdown: un crâne humain d'une espèce disparue et datant de plus
de 500 000 ans. Le moment est bien choisi car en 1907, des chercheurs allemands ont
découvert les ossements d'un ancêtre de l'Homme, l'Homo Heidelbergensis, vieux
de 200 000 ans. Dans ce contexte de tensions internationales d'avant-guerre, la découverte
de Dawson vient donc à point nommé pour placer la Grande-Bretagne comme nation clé
dans l'histoire de l'évolution humaine.
Si c'est pas une beau tout ça ! Les restes humains présentés à la Geological
Society of London forme ce que l'on appelle désormais l'homme de Piltdown ou Eoanthropus
dawsoni : se sont surtout des fragments d'un crane ressemblant à celui d'un humain et
une mandibule proche de celle d'un singe contenant deux molaires usées. En plus de
ces ossements, on expose également des outils de pierre primitifs et des fossiles fragmentaires
de mammifères qui ont été retrouvés avec. Déjà à l'époque, des doutes sont émis
par certains paléontologues, qui pensent qu'il s'agit peut-être d'ossements
mélangés par hasard mais pas forcément d'un même individu. Malheureusement, personne
ne les écoute. Et pour cause : cette découverte supporte
parfaitement l'hypothèse la plus en vogue à l'époque concernant l'évolution humaine:
ce serait d'abord la circonférence cranienne qui s'est développé. L'appareil mandibulaire,
et donc la dentition, aurait suivit dans la foulée le tout étant liée à l'évolution
du régime omnivore. Et puis je rappelle que les anglais sont pas
mal contents à ce moment là de pouvoir dire que l'ancêtre de l'homme vivait en Angleterre.
Les années passent et d'autres hominidés sont découverts en Chine, en Indonésie et
en Afrique. Cependant aucun ne possède les caractéristiques de l'homme de Piltdown,
cette combinaison particulière d'une mâchoire de singe et d'un crane humanoïde. En fait
on trouve plutôt l'inverse: une mâchoire proche de celle des humains mais un crâne
possédant les caractéristiques des singes. Le statut de l'homme de Piltdown devenait
donc de plus en plus flou. Même si les doutes se font de plus en plus
fort sur l'authenticité de la découverte, il faudra quand même attendre 1953 pour que
Kenneth Oakley, chef de la section anthropologie au british museum et depuis toujours sceptique
concernant l'homme de Piltdown, puisse avoir accès aux vestiges afin de les réanalyser
complètement. Avec deux autres scientifiques, ils publient leurs résultats et leur conclusion
est sans appel: l'homme de Piltdown est un faux! Ils montrent que les différentes
parties du crâne sont récentes et ont été teints avant d'être cachées à Piltdown.
Les fossiles et les outils, bien qu'authentique ont aussi été teints pour correspondre au
gravats présent à Piltdown.
En résumé, les types qui ont fait la “découverte” sont des gros mythos.
Pendant des années, les hypothèses allaient bon train pour savoir qui exactement était
responsable de la supercherie. Dawson lui-même? Le paléontologue du British Museum? Peut-être
même Arthur Conan Doyle, l'écrivain du “monde perdu” et de Sherlock Holmes qui
habitait pas loin? Oui, certaines théories étaient plus farfelues
que d'autres. En 2016, une équipe de chercheurs décident
de tout réanalyser, encore une fois, mais avec les techniques actuelles. Le crâne humain
date en réalité du moyen-age, la mâchoire est celle d'un Orang-Outan de Bornéo et
les dents proviennent d'un chimpanzé. Les os ont été vieillis par teinture avec une
solution de fer et d'acide chromique et des applications de mastic ont permis de boucher
les fractures ou interstices entre les os différents. Des petits cailloux étaient
ajoutés au mastic pour alourdir l'objet. Le mode opératoire est le même sur tous
les restes et il n'y aurait donc en réalité qu'un seul faussaire, probablement Dawson,
qui d'ailleurs n'a jamais révélé l'endroit exact de ses découvertes. Si vous avez envie
de huer Dawson devant votre PC, vous avez tout à fait le droit !
Parfois l'envie de notoriété cache surtout une autre envie : celle de la tunasse.
En 1830 est découvert un riche tumulus funéraire en Crimée. Il est rempli de magnifiques trésors
Scythes, un peuple indo-européen nomade qui a vécu entre le 7ème et le 3ème siècle
avant notre ère. Cette découverte, suivie de nombreuses autres, lance la mode des antiquités
greco-scythes provenant de la mer noire. La demande est tellement forte chez les collectionneurs
et les musées que les faussaires s'emparent de l'aubaine assez rapidement.
En 1896, le Louvre annonce l'achat d'une tiare greco-scythe pour la somme de 200 000
francs. Cette tiare en or leur a été vendue par Hochmann, un antiquaire d'Odessa, une
ville au bord de la mer Noire dans l'actuelle Ukraine. Sur la tiare se trouvent des reliefs
d'or illustrant la vie quotidienne des scythes, certains épisodes de l'Iliade et une inscription
signifiant que la tiare a été offerte au roi scythe Saïtapharnès par les citoyens
d'Olbia. Les experts du Louvre sont supers content,
notamment parce que la tiare confirme un épisode datant du 3eme siècle avant notre ère dans
lequel le roi scythe Saitapharnès aurait assiégé la colonie grecque d'Olbia et
ne serait parti que lorsque les citoyens de la cité lui ont offert pleins de cadeaux
supers chers. Mais après la présentation de la tiare au
public, beaucoup d'experts se sont montrés sceptiques quant à sa provenance. Bizarrement
les coups et les bosses dues au vieillissement ne touchent aucuns des détails importants
mais seulement les endroits sans ornement.
C'est vrai que c'est bizarre...moi déjà quand je remets la main sur mes jeux de playstation
1, pour en trouver un dont le boitier est intacte, la jaquette pas déchiré et le disque
en bon état, faut que je me lève tôt. Alors un truc que tu es sensé porter sur la tête
et qui date de plus de 2000 ans...faut pas pousser mamie dans les orties…
L'archéologue Adolf Furtwangler pointe du doigt les anachronismes stylistiques du
design de la tiare, l'irréalisme de la dédicace et le manque de vieillissement apparent,
mais le Louvre répond que les motivations de ces critiques sont uniquement dictées
par la rancune.
Bah oui, c'est un Allemand donc il a les boules que ça soit des français qui récupèrent
l'objet…
Pendant 7 ans, cette “guéguerre” franco-allemande fait rage très courtoisement mais énergiquement
dans la communauté scientifique.
Jusqu'à un plop twist digne de la fin de 6ème sens.
En 1903 un artiste montmartrois qui se fait appeler Elina se proclame auteur de l'objet.
Il se rétracte rapidement mais la presse et les chansonniers se sont emparés de l'affaire,
mettant de l'huile sur le feu. La tiare est rebaptisée couronne de montmartre et
est la risée de tout Paris. Caricatures, cartes postales et chansons fleurissent. Dans
tout le pays, on ne dit plus devant une contrariété “quelle tuile!” mais “c'est la tiare!”.
Moins drôle dans ce contexte de révision de l'affaire Dreyfus, l'antisémitisme
n'est jamais très loin pour pointer du doigt les conservateurs et spécialistes juifs
impliqués dans l'achat de la tiare. L'état est accusé de dilapider l'argent public
et une enquête est ouverte par le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts.
Cette enquête est menée par le très rigoureux Charles Simon Clermont-Ganneau, archéologue
réputé pour son expertise à déceler les fraudes archéologiques.
Il est pas là pour blaguer le type, peut importe sur qui il doit rouler pour rétablir
la vérité. Ce dernier fait venir à Paris un orfèvre
juif d'Odessa que les rumeurs désignent comme le faussaire. Cet homme c'est Israël
Rouchomovsky, qui est d'ailleurs un peu surpris de reconnaitre dans la tiare un travail
accompli quelques années plus tôt à la demande du fameux Hochmann. L'antiquaire
lui avait fait croire qu'il s'agissait d'un cadeau pour un ami archéologue et
avait donné beaucoup de détails à l'orfèvre pour rendre l'œuvre la plus authentique possible.
L'enquête de Clermont-Ganneau révèle que Rouchomovsky n'avait aucune idée du but
final d'Hochmann. D'ailleurs Rouchomovsky possède encore des photographies de la tiare
terminée, les images qui lui ont servies de modèles et les croquis préparatoires.
Le Louvre a dépensé tellement d'argent et de temps à défendre leur acquisition
qu'ils refusent au départ d'y accorder le moindre crédit. Du coup qu'est ce que
Rouchomovsky décide de faire ? Il reproduit une portion de la tiare pour montrer qu'il
en est bien l'auteur, tout simplement…
Le Louvre, humilié par l'affaire, s'empresse de faire disparaître la tiare dans ses réserves,
mais l'orfèvre devient si célèbre qui s'installe à Paris pour profiter de sa
nouvelle notoriété.
Comme quoi, sans la notoriété vient souvent sans le vouloir...
En 1997 le musée d'Israël à Jérusalem emprunte au Louvre la tiare pour une exposition
spéciale consacrée au travail de l'orfèvre-faussaire-malgré-lui. Et là, on a un truc très marrant quand même
: La couronne, qui est d'abord reconnu comme oeuvre d'art, puis faux très embarrassante,
redevient une oeuvre d'art à travers l'exposition ! C'est ce qu'on appelle l'ironie ! Au
début du 18ème siècle, un débat enthousiaste a lieu concernant l'origine des fossiles.
Sont-il des créations bibliques ou des traces d'anciennes plantes et d'animaux ayant
vécu il y a très très longtemps. Vous imaginez les implications du débat qui vont “un
peu” au delà de l'aspect scientifique pur !
Johann Beringer est professeur et doyen de la faculté de médecine de l'université
de Wurtzbourg en Allemagne. Comme beaucoup de scientifiques de l'époque, il est intéressé
par les fossiles et possède sa propre collection, assez ordinaire. Mais en 1725, les jeunes
garçons qu'il paye pour explorer les environs lui ramènent des morceaux de calcaire gravés
représentant des vers et un soleil. Fasciné par ces pierres, il en amasse jusqu'à 200
et compile ses analyses et réflexions dans un livre “Lithographiae Wirceburgensis”.
Franchement avec cet épisode je me mets des bâtons dans les roues tout seul niveau prononciation…
Certaines des pierres représentent des plantes, des insectes, des objets célestes mais d'autres
portent des lettres en hébreux, en latin ou en mésopotamien. D'autres pierres montrent
carrément des figures fantastiques comme une sirène ou un ange. Sur quelques pièces