Journal en français facile 01/05/2022 20h00 GMT
Mayeule de Charon : RFI, il est 22 h à Paris, 20 h en temps universel, l'heure de votre Journal en français facile. Et nous sommes ensemble pendant 10 minutes avec Sébastien Duhamel. Bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Mayeule, bonsoir à tous.
MdC : À la une de l'actualité ce soir, un premier mai très politique en France entre le 2e tour de la présidentielle et les législatives. Plus de 100 000 personnes ont manifesté à l'appel des syndicats. Principale revendication : pas de départ à la retraite à 65 ans. Pauline Gleize était dans le cortège parisien.
SB : Il dénonce une régression macabre de l'humanité. Le pape François appelle à ouvrir plus de couloirs humanitaires à Marioupol. Une centaine de civils ont pu être évacués aujourd'hui de l'usine Azovstal, selon le président ukrainien.
MdC : Et depuis le début du conflit, 600 000 ukrainiens ont fui vers la Roumanie. Sur place, ils sont aidés par des bénévoles moldaves, très nombreux dans le pays. Ils sont inquiets eux aussi. Nous les entendrons.
SB : Et les relations économiques se tendent entre la Chine et l'Inde, deviennent de plus en plus compliqué. Le gouvernement indien a saisi plus de 700 millions de dollars sur le compte du géant chinois des smartphones Xiaomi. L'entreprise est soupçonnée de transférer illégalement de l'argent vers la Chine.
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MdC : À Bordeaux, Toulouse, Marseille ou Paris, des dizaines de milliers de personnes étaient dans la rue en France aujourd'hui pour les traditionnels défilés du 1er mai.
SD : 200 000 manifestants ont répondu à l'appel de l'intersyndicale selon la CGT, 116 000 selon le ministère de l'Intérieur. Parmi les principales revendications des manifestants : la hausse du pouvoir d'achat, le refus d'un report de l'âge du départ à la retraite de 65 ans comme le souhaite le président Emmanuel Macron.
MdC : Une semaine après le second tour de la présidentielle et un mois avant les législatives, la politique s'est donc invitée dans le cortège. Le reportage à Paris de Pauline Gleize et Bertrand Haeckler.
« Le 3e tour sera sociale, écologique dans les urnes et dans la rue ». Ce message, Rémi le revendique sur sa pancarte brandie à bout de bras. «Ce qui signifie, qu'en faiton vise surtout les législatives en particulier, suite justement aux élections présidentielles. On a vu que le fascisme et l'ultralibéralisme a gagné au pouvoir. » Adriano Marsac serait venu, quoi qu'il en soit, il se définit comme un militant, il est là aussi pour manifester son opposition au président fraîchement réélu. « En fait, pour moi, c'est d'autant plus symbolique, le lendemain d'une élection, d'être nombreux dans la rue. C'est des vases communicants pour moi, les élections et puis les mobilisations. Montrer que la gauche est forte dans la rue, c'est d'inciter les gens à ce qu'elle soit forte dans les urnes et inversement. Il faut montrer qu'on est là partout et que qu'on est, qu'on est nombreux. ». Un avis loin d'être partagé par Victor Mendès, militant du syndicat étudiant Unef, qui ne mise pas sur les législatives. « Pour moi, ce qu'ils font influencer, c'est la colère et les mobilisations, c'est ça qui va être déterminant, que c'est chacun fasse ce qu'il souhaite au moment donné des législatives. Que chacun fasse avec qui il veut. C'est pas cela qui va être déterminant pour la suite des luttes sociales et pour la suite du quinquennat, ce qui va être déterminant sur la capacité du mouvement ouvrier, du mouvement étudiant à construire la grève générale. » Dans le cortège, certains manifestants, aux couleurs des partis socialistes, communistes et de la France insoumise, espérent une Union des gauches au scrutin du mois de juin.
SB : Le reportage de Pauline Gleize dans le cortège parisien qui a rassemblé près de 20 000 personnes.
MdC : Et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dénonce ce soir des violences inacceptables après de nombreux accrochages entre la police et des casseurs en marge de cette manifestation. Des banques, des assurances ou encore des fastfoods, au moins une vingtaine d'enseignes, c'est-à-dire des magasins, ont été endommagées, abimées. Un pompier qui tentait d'éteindre un incendie a été agressé. Une femme a été interpellée.
SB : Dans le sud de l'Ukraine, à Marioupol, l'évacuation des civils coincés, pris au piège, dans l'usine Azovstal se poursuit.
MdC : Un premier groupe de 100 personnes se dirigent vers le territoire ukrainien, selon le président Volodymyr Zelensky. Ils doivent être accueillis demain à Zaporija. La Russie confirme de son côté que 80 civils ont été évacués de cette aciérie. Moscou qui précise que les civils qui le souhaitaient ont été pris en charge par l'ONU.
SB : La situation des habitants de cette ville assiégée pendant deux mois par l'armée russe reste dramatique. Ce matin, le pape François a appelé à ouvrir plus de couloirs humanitaires à Marioupol.
Mes pensées vont immédiatement vers la cité ukrainienne de Marioupol, la cité de la Vierge Marie, bombardée et détruite de façon barbare. Même maintenant, même depuis ici, j'appelle à nouveau à la création de couloirs humanitaires sécurisées pour les personnes qui sont prises au piège dans les aciéries de cette ville. Je souffre et je pleure quand je pense à la souffrance du peuple ukrainien, en particulier les plus faibles, les plus âgés et les enfants. Il y a même de terribles reportages sur des enfants expulsés et déportés. Et pendant que nous assistons à cette régression macabre de l'humanité, je vous le demande ensemble, avec tant de personnes angoissées, si nous recherchons vraiment la paix, s'il y a cette volonté d'éviter une escalade militaire et verbale continue. Si nous faisons tout ce qui est nécessaire pour arrêter les guerres. S'il vous plaît, ne cédons pas à une logique de violence, à la spirale perverse des armes. Prenons le chemin du dialogue et de la paix, prions.
MdC : Le pape François, qui s'exprimait depuis la Place Saint-Pierre à Rome.
SB : Et depuis le début du conflit, plus de 5 millions d'Ukrainiens ont fui le pays vers la Pologne, mais aussi la Roumanie. Selon les Nations unies, plus de 600 000 réfugiés ont rejoint ce pays. Sur place, ils peuvent compter sur les bénévoles moldaves. Très nombreux dans le pays, bilingue en russe et roumain, ils sont très mobilisés.
MdC : Ces bénévoles craignent, c'est-à-dire qu'ils ont peur, d'une extension du conflit dans leur pays après les attaques la semaine dernière en Transnistrie. Une région séparatiste pro russe à l'est de la Moldavie. Écoutez le reportage de Juliette Gheerbrant à la gare de Bucarest.
On la repère à son gilet fluo. Anastasia Zune, 22 ans, s'occupe des réfugiés. Cela fait 3 ans qu'elle vit à Bucarest et depuis les explosions de la semaine dernière, elle parle tous les jours avec sa famille. Ses parents sont en République de Moldavie, mais elle a aussi de nombreux cousins en Transnistrie, où l'inquiétude est très vive. « Eux ont fait leurs bagages, mais n'ont pas encore décidé de partir. Ils sont très effrayés, mais, en République de Moldavie, ils ne sont pas convaincus que la guerre va s'étendre. » Pour la jeune femme et ses cousins, l'origine des attaques ne fait guère de doute. « C'est sûr, au début du conflit, la Transnistrie était très favorable à la Russie, mais là, il pense que c'est sans doute la Russie qui les attaque, et donc qu'il y aura une guerre élargie. » Devant la salle d'accueil, Nicoletta Dumitru, installé elle depuis 12 ans à Bucarest, ne veut même pas prononcer le mot de Transnistrie. « Ça fait 40 ans que la situation est très tendue là-bas, car cette partie de la Moldavie est occupée par la Russie et on s'attendait à ce qu'il se passe quelque chose avec cette guerre. » Et malgré tout, sa famille a paniqué. « Ils ont peur, très peur. Nous sommes un petit pays, ça peut s'étendre très vite. » Nicoletta tient bon pour son fils, dit-elle, malgré des moments difficiles. « Parfois, je pleure quand je vois ce qui se passe, parfois j'ai peur, c'est injuste, mais on doit faire avec et aller de l'avant. » Venir en aide aux réfugiés, c'est aussi pour elle une façon d'avancer. Juliette Gheerbrant, Bucarest, RFI.
MdC : Et nous prenons maintenant la direction de l'Inde où le gouvernement soupçonne le géant des smartphones chinois Xiaomi d'avoir transféré illégalement, c'est-à-dire envoyé de l'argent sans en avoir le droit, vers la Chine.
SB : 725 millions de dollars ont été saisis, ont été pris, sur les comptes de l'entreprise chinoise, dans un contexte de tension économiques entre les deux pays. Alice Rouja.
La filiale indienne du géant des smartphones, Xiaomi, aurait enfreint les lois sur les changes et versé 725 millions de dollars en royalties à 3 entités basées à l'étranger. Pour les autorités financières indiennes, qui avait ouvert une enquête en février dernier, c'est la maison mère chinoise qui aurait orchestré ces échanges illégaux. Des accusations vigoureusement démenties par le fabricant de smartphones installés dans le pays depuis 2014. À la télévision de New Delhi, il a déclaré s'être conformé aux lois locales et avoir effectué des paiements légitimes, avant d'ajouter que le malentendu serait vite clarifié avec les autorités. Mais rien n'est moins sûr, même si la Chine est un des premiers partenaires commerciaux de l'Inde, en témoignent les 125 milliards de dollars d'échanges bilatéraux l'année dernière. Les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis 2 ans, sur fond de tensions à la frontière himalayenne. Cette saisie de plusieurs centaines de centaines de millions de dollars fait suite à une perquisition des bureaux indiens de Xiaomi en décembre dernier. Perquisition à laquelle n'ont pas non plus échappé les autres fabricants de téléphones chinois, dont le géant Huawei.
MdC : Les explications d'Alice Rouja. C'est la fin de votre Journal en français facile, vous pouvez le retrouver sur rfi.fr ou en podcast. Merci de nous avoir suivis.