Journal en français facile 02/07/2022 20h00 GMT
Raphaël Reynes : Il est 20 heures en temps universel, 22 heures, ici à Paris. Merci d'être avec nous pour ce Journal en français facile, présenté ce soir avec Mehdi Meddeb. Bonsoir, Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.
RR : La ville de Lyssytchansk sous pression, dans l'Est de l'Ukraine. Les séparatistes pro-russes affirment avoir encerclé la dernière grande ville de la région de Louhansk encore sous contrôle ukrainien. Une information démentie par Kiev.
MM : Les forces palestiniennes commettent des crimes contre l'Humanité. C'est ce que dit, en tout cas, l'organisation Human Rights Watch. Selon elle, les opposants palestiniens sont emprisonnés sans raison et même torturés, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
RR : Et puis, l'inquiétude de plusieurs organisations féministes, en France, après la décision de réduire le droit à l'avortement aux États-Unis. Les associations ne veulent pas que cela arrive aussi en France. Elles demandent que le droit à l'avortement soit inscrit dans la Constitution.
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MM : On commence ce journal avec l'Ukraine et la situation incertaine à Lyssytchansk, dans l'Est du pays.
RR : Les séparatistes pro-russes affirment avoir « totalement » encerclé la ville, qui est au coeur de combats intenses depuis plusieurs jours. Une information que démentent les forces ukrainiennes qui assurent, au contraire, avoir toujours le contrôle de Lyssytchansk.
MM : Et c'est dans ce contexte que les États-Unis annoncent une nouvelle aide militaire à l'Ukraine.
RR : Une nouvelle aide financière d'un montant supérieur à 800 millions de dollars, Vincent Souriau.
C'est du matériel lourd que les États-Unis promettent à l'Ukraine : deux batteries de missiles anti-aérien, quatre radars de trajectoire, capables de déterminer le point de départ d'un tir adverse, et plus de 150 000 obus de 155mm destinés aux canons ukrainiens. Washington va livrer ces éléments le plus vite possible, mais sans doute pas avant plusieurs semaines, afin de contrer l'offensive russe qui s'appuie de plus en plus sur des projectiles de longue portée. Le président américain Joe Biden l'a répété cette semaine en marge du sommet de l'Otan : nous soutiendrons l'Ukraine autant et aussi longtemps qu'il le faudra. À ce jour, l'aide américaine se chiffre à près de 7 milliards de dollars. Et ce nouvel effort vient d'être salué par Volodymyr Zelensky : « je suis dit-il, particulièrement reconnaissant aux États-Unis pour cette cargaison qui va renforcer nos défenses aériennes de manière significative. Nous avons beaucoup combattu et travaillé dur pour en bénéficier. »
RR : Vincent Souriau.
MM : La terre a tremblé, en Iran. Un séisme d'une magnitude 6,1 a secoué le sud du pays, tôt ce matin.
RR : Au moins 5 personnes ont été tuées, 49 autres blessées, selon les médias iraniens. Deux répliques, deux autres secousses, ont été ressenties, peu après. Elles étaient fortes mais n'ont pas fait de victime supplémentaire.
MM : C'est une mort qui avait suscité une vive émotion dans les territoires palestiniens.
RR : Il y a un petit peu plus d'un an, le 24 juin 2021, Nizar Banat un militant des droits de l'Homme avait été arrêté et violemment battu par les forces palestiniennes. Il était mort de ses blessures alors qu'il se trouvait toujours en détention. Sa mort avait entraîné plusieurs manifestations pour dénoncer la violence des forces de l'Autorité palestinienne. Des cortèges, eux-aussi, réprimés dans la violence. Mais pour l'organisation Human Rights Watch, le cas de Nizar Banat n'est pas unique. Que ce soit en Cisjordanie, contrôlée par l'Autorité palestinienne, ou dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, les opposants sont soumis à des détentions arbitraires, injustifiées, et à des actes de torture. Pour Omar Shakir, le directeur Israël-Palestine de Human Rights Watch, cela relève de crimes contre l'humanité.
« Nous parlons de pratiques systématiques. Ce que nous voyons, ce sont les deux autorités qui emploient de manière routinière, sur une période de plusieurs années, les mêmes tactiques pour répondre à la critique, la dissidence et l'opposition. Ceux qui sont critiques ou en opposition sont régulièrement arrêtés, détenus. En général, pas pour une période longue ; il s'agit plutôt de périodes intenses de courtes détentions, où beaucoup sont maltraités et torturés. Et c'est un moyen de dissuader de toute forme d'activisme à l'avenir. Et quand vous avez des abus graves commis de manière régulière et quand vous avez de telles pratiques, particulièrement quand elles s'apparentent à des abus tels que la torture, ce sont des crimes contre l'humanité. Donc sans aucun doute, des pratiques de l'Autorité palestinienne et du Hamas peuvent relever de crimes contre l'humanité. Et Human Rights Watch encourage le procureur de la Cour Pénale internationale à considérer ces pratiques comme partie intégrante de son enquête formelle sur les crimes sérieux commis en Palestine ainsi qu'à juger ceux qui commettent ces arrestations arbitraires et actes de torture. »
MM : Omar Shakir, de l'organisation Human Rights Watch, interrogé par Guilhem Delteil.
MM : L'ambassadeur d'Espagne à Bamako convoqué par le gouvernement malien.
RR : Convoqué après les propos du ministre espagnol des Affaires étrangères, tenus à Madrid lors du sommet de l'Otan. José Manuel Albares avait déclaré « ne pas exclure » une intervention militaire au Mali. « Si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions » avait précisé le chef de la diplomatie espagnole. Des « propos inacceptables, inamicaux et graves » estime son homologue malien, Abdoulaye Diop, selon qui la situation au Sahel est avant tout due à l'intervention de l'Otan en Libye.
MM : La « cryptosphère », c'est le nom que l'on donne à toutes ces monnaies virtuelles comme le Bitcoin, qui sont apparues ces dernières années. Eh bien, la cryptosphère va mal, Raphaël.
RR : Le Bitcoin a perdu plus des deux tiers de sa valeur. Il valait environ 70 000 dollars, au mois de novembre. Il n'en vaut plus que 20 000, aujourd'hui. Et, dans sa chute, le Bitcoin entraine les autres monnaies virtuelles. Avec l'effondrement de ce marché, les entreprises licencient leurs salariés. Des plateformes d'échange de monnaies virtuelles et mêmes des fonds d'investissement sont au bord du gouffre. Ariane Gaffuri.
Dur retour à la réalité. Avec une chute énorme, plus de 70% de sa valeur, le bitcoin et autres monnaies virtuelles provoquent des faillites en chaine. La capitalisation de l'ensemble de ce marché a été divisée par trois, passant de 3 000 milliards de dollars en novembre à aujourd'hui moins de 900 milliards. Un véritable crypto-krach. Le fonds Three Arrows Capital, qui finance l'écosystème des cryptos se retrouve en défaut de paiement, incapable de rembourser dans les temps plus de 15 000 Bitcoins d'une valeur d'environ 670 millions de dollars à la plateforme d'échange Voyager Digital. Laquelle vient de suspendre les retraits et ses activités commerciales. Le portefeuille crypto de Meta sur Whatsapp, qui s'appelle Novi, ne sera plus disponible au 1er septembre 2022. Dès le 21 juillet, les utilisateurs ne pourront plus ajouter d'argent numérique. Plusieurs plateformes, comme Celsius Network, ont, elles aussi, annoncé le gel des retraits. La chute des marchés fait en effet craindre une crise de liquidité et les prêts en cryptos ne sont plus garantis.
RR : Ariane Gaffuri, du service Économie de RFI.
MM : La Cour suprême américaine qui a attaqué le droit à l'avortement aux États-Unis. Eh bien, la décision des juges américains inquiète, en France.
RR : Oui, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, ce samedi après-midi à Paris. Manifestation organisée par des associations féministes et de gauche notamment, qui demandent que le droit à l'avortement soit inscrit dans la Constitution française, pour le protéger davantage, comme le souhaiterait, d'ailleurs, le parti du président Emmanuel Macron. Parmi les manifestants, Marie Casadebaig a rencontré Anne-Sophie Hélère. Elle est institutrice et elle estime qu'il faut continuer à se battre pour les droits des femmes. Et cette manifestante portait avec elle un objet très symbolique.
Je suis venu avec un cintre en métal parce que quand l'avortement n'était pas un droit et n'était pas autorisé, c'est avec ça qu'on avortait les femmes. L'avortement, même si on l'interdit, en fait, il existe toujours. La seule différence c'est que quand il est autorisé, il est fait dans des conditions médicales et s'il est interdit, eh bien, les femmes meurent. En fait, il faut pas du tout croire que c'est parce que on a acquis un droit qu'on va le garder toute la vie. Les réactionnaires, ils sont aux États-Unis, ils sont partout dans le monde, en France aussi. Ils sont rentrés au gouvernement, donc bien sur notre manière de gouverner, ce n'est pas la même chose qu'aux États-Unis, il n'y a pas la Cour Suprême. On n'a pas tout ça, mais je ne doute absolument pas qu'ils seront assez ingénieux pour trouver des moyens détournés d'arriver à le faire reculer. C'est déjà le cas, c'est déjà plus compliqué quand il y a des hôpitaux qui ferment. Ça veut dire qu'il n'y a pas de médecine de proximité pour les femmes en situation de précarité, ça sera plus difficile. Donc voilà.
RR : Anne-Sophie Hélère, manifestante pour le droit à l'avortement, dans le cortège parisien et au micro de Marie Casadebaig.
MM : Le cyclisme et le Tour de France qui tourne, pour l'instant, au Danemark !
RR : C'est devenu une tradition, la plus grande course à vélo du monde prend son départ à l'extérieur de la France. Après une première étape à Copenhague, les coureurs ont rejoint Nyborg et on peut dire que le Danemark porte chance à l'équipe Quick Step. Le néerlandais Fabio Jakobsen a remporté la deuxième étape, après la victoire hier de son coéquipier le Belge Yves Lampaert. Un autre Belge, Wout Van Aert, prend le maillot jaune de leader au classement.
C'est la fin de ce Journal en français facile, présenté avec Medhi Meddeb, merci Medhi.
MM : Merci Raphaël.
RR : Vous pouvez retrouver cette édition sur le site RFI Savoirs : savoirs.rfi.fr. Excellente soirée à tous