Journal en français facile 04/10/2022 20h00 GMT
Anne Cantener : Le Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir !
Sylvie Berruet : Bonsoir.
AC : L'armée ukrainienne poursuit sa progression face aux Russes, le président Zelensky parle ce soir d'avancées rapides et puissantes dans les régions récemment annexées par Moscou. Et il remercie les États-Unis pour leur soutien militaire.
SB : La délégation de la Cédéao, l'organisation d'Afrique de l'ouest, repart confiante de Ouagadougou. Elle était venue rencontrer le nouveau dirigeant du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré.
AC : Le courant est rétabli au Bangladesh, après plusieurs heures d'une panne gigantesque. 130 000 millions de personnes ont été privées d'électricité. Les autorités parlent d'un problème technique mais sans donner davantage d'explication.
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SB : Le président ukrainien annonce des succès militaires dans les zones occupées par les Russes.
AC : Volodymyr Zelensky affirme ce soir que l'armée a repris le contrôle de dizaines de villages, dans le sud et l'est du pays. Le président ukrainien répète aussi qu'il ne négociera pas avec Moscou, pas tant que Vladimir Poutine est président. Et pour montrer sa détermination, il a signé un décret, un texte de loi, qui rend toute négociation impossible. Stéphane Siohan, la décision a fait réagir jusqu'aux États-Unis et même le milliardaire Elon Musk.
Lundi soir, Elon Musk, pris d'une velléité soudaine de résoudre la guerre en Ukraine, a pris son clavier sur Twitter pour indiquer au monde son plan de paix. En gros, le milliardaire a proposé de réorganiser des référendums dans le sud-est de l'Ukraine sous l'égide de l'ONU, de laisser la Crimée à la Russie et que l'Ukraine devienne un État neutre. « Si vous vous souciez du peuple ukrainien, cherchez la paix », a écrit Elon Musk à l'attention des dirigeants ukrainiens, une position qui résonne avec les propos de Vladimir Poutine, qui renverse les responsabilités entre agresseur et agressé, et demande que Kiev cesse les hostilités et revienne à la table des négociations. Le patron de SpaceX et Tesla était jusque-là une vraie star en Ukraine, où ses boitiers internet satellitaires Starlink rendent grandement service aux soldats sur le front. Ces dernières années, Zelensky et son entourage n'ont jamais caché leur admiration pour le gourou high-tech sud-africain. Mais depuis mardi soir, les internautes ukrainiens se sont levés en masse contre les propositions d'Elon Musk, jusqu'à que Volodymyr Zelensky lui-même poste un sondage sur Twitter : « préférez-vous l'Elon Musk qui soutient la Russie ou celui qui soutient l'Ukraine ? » Cette passe d'arme symbolise le fait que désormais en Ukraine, personne ne songe à s'asseoir à la table des négociations, tant que les Russes ne seront pas hors du pays. Stéphane Siohan, Kiev, RFI.
AC : On apprend ce soir que le chef de l'agence internationale de l'énergie atomique se rendra en Ukraine cette semaine. Il ira à Kiev, puis à Moscou pour parler de la mise en place d'une zone de protection autour de la centrale nucléaire de Zaporijia. C'est la plus grande d'Europe, elle est contrôlée par les Russes depuis le début de la guerre et chaque camp s'accuse régulièrement de mener des bombardements tout près de la centrale.
SB : C'est un accord qui ne plaît à personne ou presque, un accord entre la Libye et la Turquie sur la prospection d'hydrocarbures.
AC : C'est-à-dire la recherche de gaz ou de pétrole, les deux pays se sont mis d'accord pour explorer les eaux libyennes en mer Méditerranée et les sous-sols libyens. Mais ce projet est critiqué par plusieurs pays, comme la Grèce et l'Égypte, des pays voisins qui contestent les frontières maritimes de la Libye. Altin Lazaj.
Il s'agit d'un mémorandum d'entente pour la prospection d'hydrocarbures aussi bien dans les eaux territoriales lybiennes que sur le sol libyen. Il intervient trois ans après un accord controversé de délimitation maritime conclu entre le gouvernement turc et l'ancien gouvernement d'union nationale de Libye basé à Tripoli, seul ce dernier est reconnu par l'Onu. L'accord de démarcation permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale. Mais la Grèce, Chypre et l'Égypte l'ont toujours contesté, estimant qu'elle viole leurs droits économiques dans un secteur stratégique, où ont été découverts ces dernières années des gisements gaziers importants. Réagissant au mémorandum d'exploration d'hydrocarbures qui vient d'être signé, les chefs de la diplomatie grecque et égyptien ont estimé que le gouvernement de Tripoli n'a pas de « légitimité » pour sceller un tel accord. Les deux ministres vont se rencontrer ce dimanche au Caire pour discuter de ce dossier. Le gouvernement de l'est de Libye, en conflit avec le pouvoir à Tripoli, a aussi rejeté l'accord.
SB : Une visite pour prendre contact. Des représentants de l'organisation d'Afrique de l'ouest, Cédéao, étaient au Burkina Faso aujourd'hui.
AC : Ils ont passé quelques heures sur place, pour rencontrer le nouveau dirigeant du pays, le capitaine Ibrahim Traoré. L'ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, a salué la médiation des chefs coutumiers et religieux lors du coup d'État. Elle a permis, selon lui, d'éviter une crise plus grave au sein de l'armée et dans tout le pays.
SB : Le nouveau chef de la junte, le chef des militaires au pouvoir, a reçu un soutien qui n'est pas passé inaperçu aujourd'hui.
AC : Le soutien d'Evgueni Prigojine, l'homme d'affaires russe qui a créé le groupe de mercenaires Wagner. Pour lui, le capitaine Traoré a fait ce qui était nécessaire pour le bien de son peuple.
SB : En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 a repris aujourd'hui.
AC : 11 personnes sont accusées d'avoir joué un rôle ce jour-là, quand des militaires ont tué 157 personnes et violé plus de 100 femmes lors d'un rassemblement de l'opposition au stade de Conakry. Parmi les accusés, il y a l'ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara. Son avocat demande des égards pour l'ex-dirigeant, c'est-à-dire une attention particulière. Il demande par exemple qu'il soit placé en résidence surveillée et plus en prison pendant la durée du procès.
SB : À partir de 2024, un seul type de chargeur permettra de recharger tous les appareils électroniques portables.
AC : Les smartphones, les tablettes, les consoles de jeux et un petit peu plus tard les ordinateurs portables. Aujourd'hui, il faut parfois un chargeur par objet mais tout ça sera bientôt fini. Les députés européens ont voté une loi pour imposer un chargeur unique. Jean-Jacques Héry.
Le chargeur unique a longtemps été un serpent de mer. Certes la Commission avait réussi à convaincre les fabricants de réduire le nombre de types de chargeur il y a plus de 10 ans. Mais trois normes différentes étaient encore utilisées sur le marché. Faute d'accord, la Commission a donc décidé de légiférer et c'est cette législation finale qui vient d'être adoptée par les eurodéputés à une écrasante majorité : 602 voix pour, 13 contre et 8 abstentions. Tout le monde était d'accord ou presque pour faire de la norme USB C le chargeur unique. C'est donc un jour de fête au Parlement, explique Marc Tarabella, député européen socialiste belge et membre de la commission de protection des consommateurs : « à l'avenir, on ne sera pas obligé d'acheter le chargeur qui va avec le téléphone, si on a un chargeur chez soi qui fonctionne. Il y aura aussi une économie, en tout cas environnementale. Évidemment, ça génère des dizaines de milliers de tonnes de déchets, qu'on estime de 11 à 13 000 au niveau européen, et nos tiroirs regorgent de chargeurs qui ne servent plus à rien. Donc aujourd'hui, c'est une belle décision qui entrera en vigueur en 2024. C'est un peu dommage qu'on ait attendu autant. Il faut dire qu'Apple était le plus résistant des fabricants, parce qu'ils avaient leur technologie et ils ne voulaient pas changer. Mais évidemment, on a imposé l'USB de type C qui a été choisi pour être le porteur universel. » Selon la Commission, cette nouvelle législation qui s'appliquera aux téléphones portables, donc, mais aussi aux tablettes ou aux liseuses, permettrait aux consommateurs européens d'économiser jusqu'à 250 millions d'euros par an. Par ailleurs des sanctions financières sont prévues pour les fabricants qui ne se plieraient pas à la directive. Jean-Jacques Héry, Strasbourg, RFI.
SB : La moitié du Bangladesh a passé la journée sans électricité aujourd'hui.
AC : Au moins 130 millions de personnes ont été affectées et ce soir, quand la nuit est tombée, les vendeurs s'éclairaient à la bougie dans la capitale. Les autorités, elles, parlent d'un problème technique. Sébastien Farcis.
La panne a commencé à 14h et touché tout l'est du Bangladesh ainsi que Dacca, sa capitale de plus de 22 millions d'habitants. Dans les bâtiments les mieux équipés, les générateurs ont pris le relais, mais ceux-ci ont aussi fini par s'arrêter au bout de plusieurs heures, par manque de carburant. Dans la deuxième ville du pays, Chittagong, des hôpitaux publics se sont retrouvés sans courant dès le milieu d'après-midi : les respirateurs électriques sont alors tombés à l'arrêt, l'eau a manqué à cause de l'arrêt des pompes, et l'air est devenu suffoquant par manque de ventilateurs. Cela arrive alors que la minorité hindoue du pays célèbre ce soir la fête de Durga, leur plus grand festival de l'année. À 20h, soit 6h après le début de la panne, le courant serait revenu dans un quart des zones touchées, selon la compagnie d'électricité, mais le centre de la capitale était toujours dans le noir. Les autorités affirment que c'est un simple problème technique du réseau national, sans vouloir élaborer. Il y a un mois, c'est l'ouest du pays qui a subi des coupures allant de 40 à 90 minutes.
SB : Du football à suivre ce soir, troisième journée de phase de poule de la Ligue des champions.
AC : Marseille a battu le Sporting Portugal, 4 buts à 1. Première victoire cette saison pour l'OM. L'Inter Milan mène 1 à 0 en début de seconde mi-temps face au FC Barcelone.