Journal en français facile 06/05/2022 20h00 GMT
Adrien Delgrange : Bonsoir, bienvenue à toutes et tous à l'écoute de RFI. Il est 20h en temps universel, 22h à Paris, l'heure de votre Journal en français facile. Avec Sebastien Duhamel. Bonsoir Sebastien.
Sebastien Duhamel : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Nous sommes ensemble dix minutes pour un tour du monde l'actualité.
SD : Avec au sommaire de ce vendredi 6 mai :
AD : En Ukraine, la ville de Marioupol est « complètement détruite », selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les évacuations de civils se poursuivent.
SD : Au Sri Lanka, un nouvel état d'urgence vient d'être décrété.
AD : En Chine où nous irons, le président Xi Jinping est très critiqué sur sa politique contre Covid-19.
SD : Et puis, ils ne savent pas leur linge sale en famille.
AD : C'est le moins que l'on puisse dire. Deux stars du cinéma américain : Johnny Depp et Amber Heard se disputent violement en direct à la télévision lors d'un procès, nous serons aux États-Unis.
Voilà pour les titres soyez les bienvenus.
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SD : La Russie est « prête » à faire en sorte que les civils ukrainiens terrés, coincés dans l'usine Azovstal, à Marioupol soient évacués de manière « sûre » : c'est ce qu'affirme Vladimir Poutine.
AD : De son côté un commandant du régiment Azov, qui défend l'usine, a affirmé que la Russie « ne tenait pas sa promesse ». L'ONU a annoncé qu'un nouveau convoi était en route pour évacuer les civils qui y sont pris au piège. Ce soir, nous apprenons qu'une cinquantaine de civils ont pu quitter les lieux. En début de semaine, un premier groupe a pu être emmené jusqu'à Zaporijia. Dans cette ville située à cinquante kilomètres au nord de Marioupol a été ouvert un centre pour accueillir ces hommes et ces femmes. Le reportage de nos envoyés spéciaux Anastasia Becchio, Boris Vichith.
Dans une pièce transformée en halte-garderie pendant que les parents font des démarches administratives, un enfant dessine un cube en briques : c'est Azovstal dit-il. Ici, les combats de ce grand complexe sidérurgique sont dans toutes les têtes raconte Ioulia Drestviannikova, qui était directrice de la maternelle n°49 de Marioupol : « Ce qui se passe à Azovstal, c'est terriblement douloureux. Nous ne voulons pas croire que ça se terminera mal. Nous espérons qu'ils seront sauvés, nous attendons un miracle, parce que ce sont réellement des héros. » Derrière un paravent, Lioudmila Shevtchenko, médecin de Marioupol, examine plusieurs dizaines de personnes par jour. Elle a un petit stock de médicaments, mais certains font cruellement défaut : « On n'a pas de vitamines et surtout on n'a pas d'anxiolytiques ou de calmants, alors que c'est ce dont on a le plus besoin ici. » À l'extérieur du centre, plusieurs dizaines de personnes font la queue. Valéria, les traits tirés, attend son tour pour s'inscrire à une consultation psychologique : « Mon mari est à Marioupol. Il est militaire de carrière. Cela fait plus d'un mois que je n'ai aucune nouvelle. La dernière fois que je lui ai parlé c'était le 2 avril. Il est peut-être prisonnier, ou bien… Il est peut-être coincé à Azovstal, je ne sais pas. » Seule petite éclaircie pour Valéria : elle retrouve dans la file d'attente une ancienne voisine tout juste arrivée de Marioupol dont elle était sans nouvelle depuis deux mois. Anastasia Becchio, Boris Vichith, Zaporijia, RFI.
SD : L'état d'urgence est décrété au Sri Lanka.
AD : Sur décision du président Gotabaya Rajapaksa. Pour la deuxième fois en cinq semaines, le président sri lankais accorde de larges pouvoirs aux forces de sécurité afin de faire face aux manifestations contre le gouvernement. Le chef de l'État prend cette mesure pour, dit-il, « maintenir l'ordre public » après un mouvement de grève générale.
SD : En Chine, le président Xi Jinping monte au créneau. Il se défend au sujet de sa politique du « zéro Covid ».
AD : Confinements à répétition, campagnes de dépistages massives... La stratégie sanitaire chinoise est jugée trop couteuse, trop onéreuse, par de nombreux experts. RFI, Pékin, Stéphane Lagarde.
C'est la deuxième fois en moins de deux mois que Xi Jinping prend la parole publiquement sur le sujet. Le 17 mars dernier, le président chinois reconnaissait que la politique de non tolérance absolue avec le virus devait être adaptée pour protéger l'économie. Cette fois, plus de concession. Face à la colère des confinés, le chef de l'État demande de rester ferme face aux critiques. La stratégie chinoise « résistera à l'épreuve du temps », a-t-il déclaré. « Nous devons lutter contre les discours qui déforment, remettent en question la politique anti-épidémique de notre pays. » Ces propos sont relayés par les hauts responsables de la politique sanitaire. « La Chine doit préserver les résultats durement acquis face à l'épidémie et saluer la victoire au XXe congrès du parti », a martelé le mois dernier le directeur de la Commission nationale de la santé. Le « zéro Covid », une affaire politique, est considéré comme une victoire sur le virus, dans un pays où la pneumonie virale a officiellement fait moins de 5 000 morts. La plupart des comptes sociaux des experts -médecins, épidémiologistes et surtout économistes- qui osent remettre en cause cette politique attachée à la personne du chef de l'État sont censurés. Stéphane Lagarde, Pékin, RFI.
SD : Une puissante explosion à La Havane fait au moins huit morts et 25 blessés.
AD : La détonation s'est produite dans un hôtel du centre de la capitale cubaine. Le président cubain Miguel Diaz-Canel déclare que l'incident n'avait pas été provoqué par une bombe, mais plus probablement par une fuite de gaz.
Le Parti travailliste britannique célèbre sa victoire au Royaume-Uni.
Après les élections locales d'hier, le premier parti d'opposition a arraché plusieurs conseils locaux aux conservateurs, à Londres principalement.
SD : Mais la fête a été gâché par l'annonce d'une enquête de police ouverte sur le chef du parti, Keir Starmer. Emeline Vin, il est soupçonné d'avoir enfreint, contourné, les règles du confinement.
La photo avait déjà circulé il y a quelques mois : Keir Starmer en train de siroter une bière dans les locaux du parti travailliste à Durham, en avril 2021. À l'époque, les rassemblements « festifs » en intérieur sont interdits. En début d'année, la police classe l'affaire. Mais depuis, les enquêteurs expliquent avoir reçu des éléments nouveaux, justifiant la réouverture de L'enquête. Plusieurs tabloïds, cette semaine, ont relayé le témoignage de livreurs à domicile qui auraient apporté, au local du parti, pour autour de 250€ de nourriture indienne, de quoi nourrir estiment-ils une vingtaine de personnes. De plus, le Labour a finalement admis que la numéro 2 du parti, Angela Rayner, était présente ce soir-là, après avoir initialement affirmé le contraire. Au lendemain d'élections réussies pour son parti, Keir Starmer se voit donc menacé de verbalisation, c'est-à-dire d'être considéré coupable d'avoir enfreint les règles du confinement. Or, c'est précisément pour cette raison qu'il appelle à la démission de Boris Johnson depuis des mois - le Premier ministre qui lui aussi a reçu une amende pour des fêtes à Downing Street. Emelin Vin, Londres, RFI.
SD : La privatisation des aéroports au Cap-Vert. Les aéroports seront dorénavant gérés par le groupe français Vinci.
Le gouvernement capverdien a attribué aujourd'hui la gestion des quatre aéroports internationaux et de trois aérodromes du pays à la société Vinci Airports. Vinci versera ainsi à l'État du Cap-Vert, pour une période de 40 ans, 80 millions d'euros.
SD : La politique en France. Jean-Luc Mélenchon ne sera « vraisemblablement » pas candidat aux élections législatives.
L'ancien candidat de La France insoumise à la présidentielle n'envisage pas d'être lui-même candidat à ce scrutin prévu les 12 et 19 juin prochain. C'est ce qu'il a indiqué ce soir à nos confrères de France 2. En ajoutant que s'il devait devenir Premier ministre, les sept millions de voix engrangées au premier tour de la présidentielle lui donne une légitimité.
SD : Quand ancien un couple d'amoureux se déchire, se dispute, en public.
AD : Ça se passe aux Etats-Unis, c'est un procès suivi avec passion. Celui entre deux stars du cinéma. Johnny Depp, Amber Heard s'accusent mutuellement de diffamation, c'est-à-dire de porter atteinte à leur réputation. Le tout en direct à la télévision. RFI, Washington, Guillaume Naudin.
Cela fait quatre semaines que cela dure. Et ceux qui se passionnent pour la vie des gens riches et célèbres suivent ça en direct à la télévision, qui retransmet le procès en continu. Avec des pics d'audience aux moments où les deux stars déballent une relation manifestement toxique, enregistrement de disputes à l'appui. Johnny Depp accuse donc Amber Heard de diffamation et lui réclame 50 millions de dollars. Elle le poursuit pour le même motif et en veut 100 millions. Il explique que depuis qu'elle l'a accusé de violences dans le Washington Post, sa carrière autrefois de florissante est terminée. Avec une franchise confondante, l'ancien pirate des Caraïbes reconnait une lourde consommation de drogue et d'alcool. Mais il réfute toute violence contre Amber Heard et contre les femmes en général. Au contraire, c'est elle qui le poussait à bout et le frappait, accuse-t-il. Amber Heard décrit elle aussi des scènes de violences et accuse en retour celui qu'elle considérait comme l'amour de sa vie de l'avoir violée avec une bouteille d'alcool au cours d'un voyage en Australie, un mois après leur mariage en 2015. Un témoignage que l'équipe de l'acteur qualifie de performance d'une vie. Et ce n'est pas terminé, les avocats de Johnny Depp vont désormais pouvoir interroger Amber Heard. Le procès ne doit pas s'achever avant la fin mai. Guillaume Naudin, Washington, RFI.
AD : Ainsi se referme ce Journal en français facile à retrouver quand vous voulez sur notre site internet. Bonne suite des programmes.