Journal en français facile 07/02/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI il est 21 h à Paris. Bonjour et bienvenue dans le Journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphirin Kouadio.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous. À la Une de ce journal : Emmanuel Macron face à Vladimir Poutine. Le président français est à Moscou.
AC : Il espère faire baisser les tensions à la frontière entre l'Ukraine et la Russie. Le président français ira demain à Kiev.
ZK : Abstention record hier au Costa Rica pour les élections générales.
AC : Il fallait notamment choisir un président entre 25 candidats, mais 40% des électeurs sont restés chez eux. Au second tour, un ancien Premier ministre affrontera un ancien président.
ZK : En Israël la police a espionné le téléphone de personnalités sans autorisation légale.
AC : Un journal publie aujourd'hui la liste des personnes concernées. Cela provoque un scandale dans le pays.
ZK : En Espagne, une commission d'enquête chargée par le gouvernement de faire la lumière sur les agressions sexuelles commises au sein de l'Église catholique sur des mineurs.
AC : L'église espagnole ne reconnait que quelques dizaines de cas, mais les experts pensent que les victimes sont beaucoup plus nombreuses.
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ZK : Emmanuel Macron est à Moscou. Le président français veut tenter de calmer les tensions à la frontière entre la Russie et l'Ukraine.
AC : Les Américains et les Européens accusent le président russe de préparer une possible invasion de l'Ukraine. Ils menacent Moscou de sanctions économiques massives s'il passe à l'acte. Vladimir Poutine a salué les efforts du président français à son arrivée, mais il a prévenu : il ne faut pas s'attendre à d'importantes avancées. Romain Lemaresquier.
Emmanuel Macron s'est dit raisonnablement optimiste dans l'avion qui l'emmenait ce lundi matin à Moscou. Si, comme le Kremlin, il ne croit pas que cette visite va permettre de changer la donne, le chef de l'État veut essayer selon ses mots « de lever toutes les incertitudes de part et d'autre et de lever le champ des ambiguïtés pour voir où sont les points de désaccord et les points de convergences possibles ». Selon Dmitri Peskov le président français ne venait pas les mains vides, mais avec des idées dans la quête d'une détente. Mais selon le porte-parole du Kremlin « la situation est trop complexe pour espérer des avancées significatives », malgré les pistes envisagées par Paris. Emmanuel Macron estime que l'équation qui permettrait une désescalade est complexe. Selon lui Vladimir Poutine veut un changement profond de la politique de l'OTAN, ce que l'Organisation du traité de l'Atlantique nord ne peut lui offrir. Plusieurs modèles pour permettre une désescalade sont sur la table selon la présidence française, même l'option d'une « finlandisation » de l'Ukraine, c'est-à-dire une sorte de neutralité, comme l'a reconnue Emmanuel Macron. Le président français qui a encore une fois insisté sur le fait qu'il est impensable d'envisager une solution sur la question ukrainienne sans les Ukrainiens.
ZK : Romain Lemaresquier. Et puis l'état d'urgence a été déclaré à Ottawa, capitale du Canada.
AC : La ville est confrontée à des manifestations importantes contre les restrictions sanitaires dues au Covid. Des camions bloquent la capitale. Les chauffeurs protestent contre l'obligation de se faire vacciner pour pouvoir franchir la frontière avec les États-Unis. Le maire a estimé que la situation était hors de contrôle.
ZK : Au Costa Rica, selon des résultats encore incomplets, un ancien président et un ancien ministre seront face à face pour le second tour de l'élection présidentielle. Second tour qui aura lieu le 3 avril.
AC : Hier, les Costaricains se sont rendus aux urnes pour des élections générales. Ils devaient choisir entre 25 candidats celui qui succèdera à l'actuel président Carlos Alvarado. Mais il y a eu une abstention record : près de 40 % des électeurs ne se sont pas déplacés pour aller voter. Marie Normand nous dresse le portrait des candidats qui s'affronteront au second tour.
Deux sexagénaires, deux hommes expérimentés en politique. José Maria Figueres arrive en tête du scrutin de dimanche avec plus de 27% des voix. À 67 ans, cet ingénieur, ancien président du Costa Rica dans les années 90, se détache nettement de ses 24 autres concurrents du premier tour. Fils d'un des hommes politiques les plus influents de l'histoire du pays, connu pour avoir aboli l'armée en 1948, José Maria Figueres promet de s'attaquer au chômage et à la pauvreté qui touche près d'un quart des Costaricains. Derrière lui, avec près de 17% des suffrages : Rodrigo Chaves, 60 ans, qui faisait figure d'outsider. C'est un transfuge du gouvernement sortant dont il a été 6 mois ministre des Finances. Économiste de formation, le conservateur bénéficie d'une expérience de 27 ans à la Banque mondiale et martèle qu'il saura « mettre de l'ordre dans la maison ». L'un de ces deux hommes prendra le contrôle d'un pays doté d'une démocratie solide, mais touché par une lourde crise économique et sociale aggravé par la pandémie. Un pays qui souffre aussi d'une grande défiance de la population vis-à-vis des politiques. Abstention record lors de ce scrutin, organisé au lendemain de retentissantes affaires de corruption.
ZK : Marie Normand. Scandale en Israël après de nouvelles révélations sur l'espionnage informatique de personnalités par la police du pays. Des opérations menées sans autorisation légale, Anne.
AC : Le quotidien israélien Calcalist, qui avait révélé cette affaire au mois de janvier, a publié ce lundi une liste détaillée des personnalités dont le téléphone a été piraté. Parmi elles : des hommes politiques ou encore des journalistes. Le Premier ministre Naftali Bennett, promet « une réponse ». À Jérusalem, les précisions de Sami Boukhelifa.
Hommes politiques, élus, militants des droits de l'Homme, dirigeant de média, hauts fonctionnaires, d'après le quotidien Calcalist, un large éventail de personnes ont été la cible de ce cyberespionnage. Parmi les plus connues, figure par exemple l'un des fils de l'ancien Premier ministre, Benyamin Netanyahou. À la suite de ces révélations de piratage à grande échelle, l'actuel chef du gouvernement en fait la promesse : « Cela ne restera pas sans réponse. Les faits présumés sont très sérieux » explique Naftali Bennett, dans un communiqué. Parmi les outils utilisés par la police israélienne, figure le fameux logiciel espion israélien : Pegasus. Depuis l'été dernier, ce programme est au coeur d'un scandale mondial. Vendu à plusieurs pays, il aurait servi comme en Israël, à voler des données sur les téléphones de journalistes, ou encore de responsables politiques. Pas question toutefois pour les autorités israéliennes, de critiquer ce logiciel. « Pegasus est un outil important dans la lutte contre le terrorisme », estime par ailleurs Naftali Bennett. Sami Boukhelifa, Jérusalem, RFI.
ZK : En France, le retour en prison de Patrick Balkany.
AC : L'ancien maire de Levallois-Perret avait bénéficié avec son épouse d'un aménagement de peine. Ils portaient un bracelet électronique. Mais ils n'ont pas respecté les règles fixées par la justice. Ils n'ont pas non plus payé les sommes qu'ils doivent aux impôts. Isabelle Balkany doit aussi être incarcérée, mais elle se trouve actuellement à l'hôpital après une tentative de suicide.
ZK : En Espagne, une commission indépendante va enquêter sur le scandale des crimes sexuels commis au sein de l'Église sur des mineurs.
AC : Le gouvernement a autorisé aujourd'hui la création de cette commission. Il s'agit de faire la lumière sur ces drames, comme cela a été fait en France, au Portugal ou en Australie. Les précisions à Madrid de François Musseau.
Ce n'est pas un sujet dont on parle beaucoup dans la société. Les gens interrogés confirment que dans leurs cercles amicaux ou familiaux, c'est un sujet inexistant ou tabou. Pourtant, dès qu'on leur commente l'initiative du gouvernement de constituer une commission indépendante pour dresser l'état des lieux après des décennies de silence sur les abus sexuels commis au sein de l'Église, la réaction est quasiment unanime. Oui, il est utile de le faire. C'est ainsi que l'exprime Laura, psychologue : « Oui, je pense que c'est une décision juste. Mais je crois qu'elle arrive tard. Ils auront beaucoup de travail à faire ! Mais, oui, c'est nécessaire. » Il est nécessaire d'enquêter, même si cela arrive tard. Ce qui en revanche suscite beaucoup de réserves, c'est l'attitude de l'Église. Jusqu'ici la conférence épiscopale espagnole a refusé de collaborer, a minimisé le fléau et a dit que chaque victime d'abus sexuel doit se rendre à son évêché et y rendre compte de ses plaintes. Beaucoup de gens nourrissent des doutes quant à la collaboration de l'Église. Rafael, préretraité et dont le frère dit avoir été abusé jeune, fait partie de ces sceptiques : « Que l'Église catholique ne s'oppose pas à cela. Qu'elle collabore bien sûr. Mais, bon, je crois qu'elle ne va pas collaborer. Car ce n'est pas son intérêt. » Pour l'heure, l'Église n'a reconnu que des dizaines de cas, sans donner plus de précisions. Et pourtant, les experts pensent ici que le nombre total de victimes pourrait avoisiner celui donné en France par la commission indépendante Sauvé, soit au moins 216 000 mineurs victimes d'abus sexuels. François Musseau, Madrid, RFI.
ZK : Des centaines de milliers de personnes dans les rues de Dakar. La foule célèbre l'équipe de football qui a remporté la Coupe d'Afrique des Nations ce dimanche.
AC : Le chef de l'État est lui-même allé accueillir l'équipe à sa descente d'avion. Il a annulé une visite officielle aux Comores pour pouvoir être là. C'est la première fois que le Sénégal remporte la Coupe d'Afrique des Nations.
RFI, bientôt 21 h 10 à Paris, c'est la fin du Journal en français facile.