Journal en français facile 08/02/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI il est 21 h à Paris. Bonjour et bienvenue dans le Journal en français facile, présenté aujourd'hui avec Zéphirin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous. À la Une : Emmanuel Macron veut poursuivre le dialogue avec Moscou.
AC : De retour de Russie et d'Ukraine, le président français pense qu'il existe des solutions pour régler la crise entre les deux pays.
ZK : Les Palestiniens ont un nouveau négociateur.
AC : Hussein al-Sheikh va remplacer Saeb Erakat, mort du Covid en novembre 2020. Le poste était resté vacant, inoccupé, depuis son décès.
ZK : À la Une également, le plan européen pour les semi-conducteurs a été présenté ce mardi à Bruxelles.
AC : Les Européens veulent assurer leur approvisionnement. Ces composants sont essentiels pour l'industrie.
ZK : Et on parlera également cinéma avec les nominations pour les Oscars.
AC : La cérémonie aura lieu fin mars. Ce sera la 94e édition de ce palmarès du cinéma américain.
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ZK : Emmanuel Macron est à Berlin ce soir. Il dine avec le chancelier allemand et le président polonais. Au menu, le compte rendu de sa visite en Russie et en Ukraine, pour tenter de trouver une solution diplomatique aux tensions à la frontière entre les deux pays.
AC : Le président français dit vouloir continuer un « dialogue exigeant avec la Russie. » Il assure qu'il a vu des « solutions concrètes » à cette crise. Il affirme aussi avoir obtenu « un double engagement » de l'Ukraine et de la Russie à respecter les accords de paix de Minsk. Et Vladimir Poutine lui aurait donné des assurances pour qu'il n'y ait pas d'« escalade » supplémentaire. Mais le président russe n'a fait aucune nouvelle promesse sur le départ des troupes russes stationnées en Biélorussie. C'est un démenti formel du porte-parole du Kremlin ce mardi. La presse avait affirmé le contraire après des propos de l'entourage d'Emmanuel Macron. En diplomatie, la précision du langage a une grande importance. Juliette Gheerbrant.
Le président français affirme avoir reçu des gages de son homologue russe pour qu'il n'y ait pas d'escalade dans la crise. Les journalistes citent des propos plus précis, selon lesquels Vladimir Poutine se serait engagé à ne pas prendre de nouvelles initiatives militaires près de l'Ukraine. Ces informations ne sont pas exactes dément immédiatement le porte-parole du Kremlin. Emmanuel Macron rectifie alors : Vladimir Poutine a indiqué qu'il ne serait pas à l'origine d'une escalade dans la crise sur l'Ukraine. Nuance... Autre dissonance, concernant les manoeuvres militaires en Biélorussie : un conseiller d'Emmanuel Macron présente comme un résultat de la négociation, le retrait des troupes russes de Biélorussie à l'issue des manoeuvres. Le Kremlin rétorque que Vladimir Poutine n'a fait aucune nouvelle promesse et qu'il était prévu que ces troupes retournent à un moment ou un autre sur leurs bases en Russie. En diplomatie les mots pèsent lourd. Rectification du président français suite à des propos rapportés dans la presse : « je n'ai jamais parlé de finlandisation de l'Ukraine » a-t-il dit mardi. Souvent évoqué dans les débats de spécialistes ces dernières semaines, le concept renvoie au statut de neutralité contrainte imposé à la Finlande par l'union soviétique après la Seconde Guerre mondiale. Un démenti d'Emmanuel Macron à Kiev, en présence du président Zelenski, qui aura apprécié le message à sa juste valeur.
ZK : Juliette Gheerbrant. Toujours à propos des tensions à la frontière entre l'Ukraine et la Russie, l'arrivée de militaires américains ce mardi en Roumanie.
AC : Washington avait annoncé au début du mois l'envoi de troupes dans ce pays membre de l'OTAN pour rassurer ses alliés inquiets d'Europe de l'Est. Des renforts sont aussi arrivés en Pologne ces derniers jours. Au total près de 3 000 soldats américains vont être déployés pour protéger l'Europe de l'Est en cas d'invasion de l'Ukraine par la Russie.
ZK : En Cisjordanie occupée, Hussein al-Sheikh, entre au comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Il devient le nouveau secrétaire général et négociateur en chef des Palestiniens.
AC : Il remplace Saeb Erakat, décédé en novembre 2020 après avoir attrapé le coronavirus. Le poste était donc inoccupé depuis plus d'un an. Sa nomination a eu lieu lors d'une réunion, rare, des membres du comité central de l'OLP. Mais une vingtaine de ses membres ne se sont pas présentés. Hussein Al Sheikh, l'actuel ministre palestinien des Affaires civiles n'est pas très apprécié des Palestiniens. Son portrait, par Alice Froussard, correspondante à Ramallah.
Dans la presse israélienne, on parle de lui comme d'un gentleman, chez les Palestiniens, on le voit comme le principal « traitre ». Hussein al Sheikh, 61 ans, haut responsable du Fatah, proche conseiller de Mahmoud Abbas, il dirige depuis 2007 l'Autorité générale des affaires civiles de l'Autorité palestinienne. C'est celui qui sert d'intermédiaire avec Israël, ou avec les États-Unis, un fervent défenseur de la coopération sécuritaire, majoritairement controversée, entre les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne et d'Israël. Forces de sécurité dont il faisait partie, au poste de colonel, entre 1994 à 1997. Hussein al Sheikh, ici, ne jouit pas d'une grande popularité à lui seul il représente tout ce que les Palestiniens détestent de leur dirigeant : la corruption, les manoeuvres politiciennes d'une vieille génération et la « collaboration » avec Israël. En janvier dernier, il a rencontré le chef de la diplomatie israélienne Yair Lapid, et a assisté, en décembre, à la rencontre entre Abu mazen et Benny Gantz, le ministre israélien de la Défense. Hussein al Sheikh c'est aussi celui qui, en 2012, est accusé de harcèlement sexuel par l'une de ses employés, qui a porté plainte malgré les tentatives de l'Autorité palestinienne de l'en empêcher pour étouffer l'affaire. Mais avec sa nouvelle position, il devient ainsi le numéro 2 de la direction palestinienne, après Mahmoud Abbas, le président, et se place ainsi comme son potentiel successeur. Alice Froussard, Ramallah, RFI.
ZK : Et sur le terrain, la violence se poursuit, 3 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens.
Ac : Cela s'est passé en pleine rue à Naplouse, en Cisjordanie occupée, opération dirigée contre une « cellule terroriste », affirme l'État hébreu. L'Autorité palestinienne, elle, dénonce un « crime brutal et odieux ».
ZK : La Commission européenne a présenté ce mardi son plan en faveur de l'industrie de semi-conducteurs.
AC : Un plan à 42 milliards d'euros. Objectif : sécuriser les approvisionnements et réduire la dépendance des Européens à l'Asie, dans ce secteur stratégique qui subit des pénuries, des manques, depuis le début de la pandémie. Précisions de Myriam Berber.
Renforcer la souveraineté européenne, en créant de nouvelles usines. C'est l'objectif de ce plan d'investissements, dans le domaine des semi-conducteurs. Des composants essentiels, pour l'industrie automobile et le secteur de la haute technologie. La pandémie a fait flamber la demande de puces électroniques et révéler la dépendance des Européens, face aux producteurs asiatiques. L'Europe produit, aujourd'hui, près de 10 % des semi-conducteurs, dans le monde. C'est deux fois moins que dans les années 90. Ce plan de la Commission qui doit, encore, être adopté par les pays membres et le parlement européen, prévoit 12 milliards d'euros, de subventions, pour financer la recherche. Ainsi qu'une enveloppe de 30 milliards, pour construire des usines de pointe, en Europe. L'UE souhaite, en effet, produire 20% des semi-conducteurs, sur le marché mondial, d'ici à 2030. Les États-Unis redoublent d'efforts, également. Le gouvernement prévoit un plan de 45 milliards d'euros, pour revitaliser le secteur des puces électroniques.
ZK : Myriam Berber. Allez, un mot de cinéma pour terminer avec cette question : quel film succédera à Nomadland, récompensé l'année dernière par la cérémonie des Oscars ?
AC : On le saura le 27 mars prochain, lors de la 94e édition des trophées du cinéma américain. La liste des films en compétitions a été rendue publique ce mardi. Et c'est The power of the dog un western psychologique, qui est le favori. Sophie Torlotin.
Première réalisatrice à remporter une palme d'or, Jane Campion devient également la première femme à être deux fois nommée à l'oscar du meilleur réalisateur. 28 ans après La leçon de piano, la cinéaste néo-zélandaise de 67 ans décroche le record 2022 de nominations : 12 au total pour The power of the dog, western et thriller sur la virilité toxique diffusé sur Netflix. Avec 10 citations, Le space opera Dune, réalisé par Denis Villeneuve, fait également figure de favori, suivi de deux films cumulant chacun 7 nominations : Belfast, autobiographie de Kenneth Branagh sur son enfance en Irlande du Nord, et West side story revu et corrigé par Steven Spielberg. Et puis un film crée l'événement de ces Oscars 2022 : Flee du Danois Jonas Rasmussen, le portrait d'un ami Afghan devenu universitaire au Danemark, ce film est nommé dans trois catégories différentes : meilleur documentaire, meilleur film d'animation et meilleur film en langue étrangère.
ZK : Sophie Torlotin.
AC : C'est la fin de ce Journal en français facile. À demain !