Journal en français facile 13/02/2022 20h00 GMT
Raphaël Reynes : Merci d'écouter RFI, il est 20h en temps universel, 21h à Paris. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie !Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.RR : Dans l'actualité aujourd'hui, la frénésie d'appels téléphoniques, du week-end, entre dirigeants occidentaux et avec la Russie. Le président ukrainien vient de s'entretenir à nouveau avec Joe Biden. Nous ferons le point sur ce week-end de diplomatie intense, avec Christophe Paget.SB : Le pont Ambassador devrait rouvrir à la circulation ce dimanche, au Canada. Voilà près d'une semaine que ce passage terrestre entre le Canada et les États-Unis était bloqué par les « convois de la liberté ». Avec un coût très important pour les deux pays.RR : Et puis l'actualité sportive et les Jeux Olympiques d'hiver de Pékin. Avec une quatrième médaille en moins de deux semaines pour le Français Quentin Fillon-Maillet qui décroche l'or en biathlon poursuite. Christophe Diremszian nous en dira plus sur cet athlète qui revient de loin.-----SB : Un nouvel entretien a eu lieu, ce dimanche, entre Joe Biden et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.RR : Un appel téléphonique de plus, dans ce qui ressemble à des efforts désespérés pour éviter l'escalade militaire entre la Russie et l'Ukraine. Des efforts qui ont échoué, jusqu'à présent. La situation reste toujours aussi tendue. Avec, d'un côté, Washington qui insiste sur les risques d'une invasion imminente de l'Ukraine par la Russie et, de l'autre côté, Moscou qui accuse les Américains d'hystérie. Christophe Paget.Ce dimanche, Ben Wallace,le ministre britannique de la Défense, a jugé qu'il y avait « un parfum de Munich dans l'air », en référence à l'accord de 1938 avec l'Allemagne nazie qui n'a pu empêcher la Seconde Guerre mondiale. La déclaration a agacé l'Ukraine, qui juge déjà les États-Unis trop alarmistes, et a promis ce dimanche de garder, malgré les manoeuvres russes et biélorusses, son espace aérien ouvert ; des milliers d'Ukrainiens ont également manifesté ce samedi à Kiev, disant « refuser de céder à la panique ». Mais de nouveaux États ont appelé, ce week-end, leurs ressortissants à quitter le pays ou ont réduit leur présence diplomatique, et les membres américains et britanniques de la mission de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, ont quitté l'est de l'Ukraine. Samedi, lors d'un entretien téléphonique, le président américain Joe Biden avait promis à Vladimir Poutine des conséquences « rapides et sévères » pour la Russie en cas d'invasion. « L'hystérie est à son comble », avait réagi Moscou, tout en lançant en mer Noire des exercices de défense de la Crimée, qu'elle a annexé en 2014. Moscou porte « la responsabilité » d'un risque de « guerre » en Europe, a affirmé ce dimanche le chef de l'État allemand Frank-Walter Steinmeier. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, est attendu ce lundi à Kiev et mardi à Moscou.RR : Olaf Scholz qui prévient Moscou que les sanctions occidentales prendront effet « immédiatement » en cas d'invasion de l'Ukraine par la Russie. Réponse de l'ambassadeur russe en Suède, quelques heures plus tard : Moscou « n'en a rien à foutre » des risques de sanctions occidentales, déclare Viktor Tatarintsev.SB : Quatre militantes féministes qui avaient été arrêtées à Kaboul, ces dernières semaines, ont été libérées par les talibans.RR : Elles avaient « disparu » après avoir manifesté pour les droits des Femmes. Plusieurs de leurs proches étaient également portés disparus. Tous ont été relâchés. Le régime des talibans avait, dans un premier temps, nié toute implication dans la disparition de ces militantes féministes.SB : Le pont Ambassador, qui relie le Canada aux États-Unis, devrait rouvrir à la circulation dans les heures qui viennent.RR : La police canadienne a évacué les derniers manifestants des « convois de la liberté » qui bloquaient ce pont depuis une semaine. Au moins douze personnes ont été arrêtées. Ce blocage a coûté des millions de dollars aux économies canadiennes et américaines dont les échanges se font principalement par la route, Loubna Anaki.Depuis le début de ces manifestations fin janvier, au moins trois passages frontaliers reliant le Canada et les États-Unis ont été bloqués. Et avec ces passages, ce sont les principales routes d'échanges commerciaux qui ont été paralysées. 137 milliards de dollars, un quart des échanges entre les États-Unis et le Canada transitent par le pont Ambassador, investi depuis lundi par des camions et des manifestants. Ce pont relie Windsor, capitale canadienne de l'industrie automobile et Détroit, la Motor City américaine. Résultat, les grands constructeurs, privés de leurs livraisons de pièces détachées, ont dû diminuer ou geler leur production. Il faut savoir que le Canada et les États-Unis échangent chaque jour plus de 140 millions de dollars en pièces automobiles. Les industries de l'aluminium, de l'acier, sont également fortement perturbées. Des milliers de travailleurs ont été renvoyés chez eux faute d'activité suffisante. Sans parler des employés qui ne peuvent pas traverser la frontière pour aller travailler d'un côté ou de l'autre. Après deux ans de crise sanitaire et des problèmes d'approvisionnement sans fin, l'économie américaine, tout comme l'économie canadienne, se serait bien passée de ces blocages. Loubna Anaki, New York, RFI.SB : En France, les « convois de la liberté » n'ont pas réussi à bloquer Paris, hier.RR : Seule une petite partie des 3 000 véhicules qui avaient convergé, qui s'étaient dirigés, vers la capitale ont réussi à entrer dans Paris. Ils ont été expulsés par la police, hier. Quelques-uns de ces opposants au passe sanitaire (ou à Emmanuel Macron) ont pris la direction de la Belgique. Ils doivent manifester, demain à Bruxelles, malgré l'interdiction des autorités belges. Une partie, seulement, a quitté Paris qui reste sous haute surveillance policière, ce soir.SB : La campagne présidentielle en France et Valérie Pécresse qui tente de relancer sa campagne.RR : Alors qu'elle est à la traine dans les sondages, la candidate du parti Les Républicains avait réuni 7 à 8 000 personnes au Zénith de Paris. Premier grand meeting dans la capitale, pour Valérie Pécresse qui a dépeint ce qu'elle appelle sa « Nouvelle France ». Une France « réconciliée », affirme la candidate qui a tenté de sortir de son image de femme bourgeoise, éloignée des réalités des Français. L'heure était au rassemblement. Toutes les grandes figures du parti étaient présentes, toutes sauf l'ancien président, Nicolas Sarkozy, qui n'a toujours pas apporté son soutien à Valérie Pécresse.SB : Toujours à propos de la campagne présidentielle : ce n'est pas une surprise et c'était même annoncé depuis plusieurs jours, mais ça reste un nouveau coup dur pour Marine Le Pen.RR : Le sénateur Stéphane Ravier, figure du Rassemblement national, apporte son soutien à Éric Zemmour, pour l'élection présidentielle. Un ralliement minimisé par le président du parti de Marine Le Pen, Jordan Bardella qui salue une « clarification » par « des amoureux de la provocation » et des partisans d'une « ligne peut-être plus brutale que celle du RN », fin de citation.SB : Un triste record a été battu au mois de janvier. La déforestation de l'Amazonie a atteint un niveau inédit au Brésil.RR : Selon l'Institut national de recherche spatiale, près de 430 km² de forêts ont été détruits. C'est cinq fois plus qu'en janvier 2021. Des chiffres sans précédent, qui ne surprennent même plus les scientifiques. Depuis l'élection du président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, les scientifiques dénoncent la hausse de la déforestation et l'inaction du gouvernement. Pierre-Yves Georges.Britaldo Soares Filho n'est même plus choquée par les chiffres : selon la chercheuse à l'université de Meros Gerais, « c'est même surprenant que ça n'ait pas davantage augmenté ! ». Rien qu'en janvier 2022, c'est l'équivalent de sept fois la taille de Manhattan qui a été détruit en Amazonie. Mais rien de nouveau, selon les scientifiques qui savent tous à qui ils doivent cette hausse sans précédent : Jair Bolsonaro. Le président d'extrême droite s'est toujours montré favorable à l'exploitation minière de l'Amazonie. Son élection en 2017 a donné lieu à un défrichage sans précédent : 13 000 km² de forêts ont été détruits entre août 2020 et juillet 2021, ce qui représente à peu près la superficie du Liban. Quinze ans que de tels chiffres n'avaient pas été atteints. Une hausse en contradiction totale avec les engagements pris par le gouvernement Bolsonaro lors de l'accord de Paris en 2015. Le chef d'État s'était alors engagé à mettre fin à la destruction de l'Amazonie d'ici 2030. La protection de la plus grande forêt tropicale du monde est essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais à ce rythme, la déforestation est en passe de battre tous les records en 2022.RR : Les Jeux Olympiques d'hiver, à Pékin, et le triomphe de Quentin Fillon-Maillet. Le Français remporte sa quatrième médaille de la quinzaine en biathlon en décrochant l'or sur l'épreuve de poursuite. Une consécration qui était encore inespérée il y a encore quelques mois, Christophe Diremszian. (Transcription manquante)RR : C'est la fin de ce Journal en français facile. Il est 20h10 en temps universel.