Journal en français facile 15/05/2022 20h00 GMT
Alexandra Lagarde : Bonsoir à toutes, bonsoir à tous. Il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. C'est l'heure de votre Journal en français facile. Et c'est avec Zéphyrin Kouadio ce soir.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Alexandra, bonsoir à toutes et à tous. Au sommaire de ce journal.
AL : La Suède et la Finlande qui veulent adhérer à l'Otan, l'alliance transatlantique. La Russie ne voit pas cette demande d'un bon oeil, tout comme la Turquie, membre de l'alliance, mais le Patron de l'Otan reste optimiste. On l'entendra dans ce journal.
ZK : Les Libanais attendent désormais les résultats des élections législatives. Près de 4 millions de personnes étaient appelées aux urnes. Premier scrutin depuis le mouvement de contestation de 2019, premier scrutin aussi depuis l'émergence de listes indépendantes. Notre envoyé spécial est allé dans un quartier qui vote habituellement pour les partis traditionnels. Son reportage est à venir.
AL : À venir également la visite express d'Emmanuel Macron à Abou Dhabi pour rendre hommage au président des Émirats arabes unis, décédé en fin de semaine. Une visite qui en dit long surtout sur les relations entre la France et cette monarchie. Voilà pour le programme, c'est parti !
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ZK : Le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a approuvé une candidature à l'Otan.
AL : Oui et il inverse totalement sa ligne politique. Cette annonce a été faite quelques heures seulement après l'officialisation de la candidature finlandaise. Une candidature jugée « historique » par le président finlandais lui-même. Les deux pays pourraient probablement faire une demande d'adhésion simultanée ces prochains jours. Pendant des décennies, la plupart des Suédois et des Finlandais étaient attachés à leur longue politique de non-alignement militaire, mais l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, a marqué un tournant. Notamment pour la Finlande qui partage une frontière de près de 1 300 kilomètres avec la Russie.
ZK : Mais la Turquie ne voit pas ces adhésions d'un très bon oeil.
AL : Dans la semaine, le président turc a même expliqué, souvenez-vous, dans un premier temps que son pays pourrait s'opposer à ces demandes, or il faut l'accord de tous les membres de l'OTAN, dont fait partie la Turquie, pour intégrer un nouveau pays à l'alliance transatlantique. Malgré tout, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit « confiant », ce dimanche. Les pays de l'Alliance vont trouver un compromis avec la Turquie. On écoute Jens Stoltenberg.
La Turquie est un allié important. Elle a exprimé certaines inquiétudes. Et comme c'est toujours le cas dans ce genre de situation, s'il y a des inquiétudes, eh bien on va s'asseoir autour d'une table et parler ensemble. Et je suis confiant dans le fait que nous trouverons un compromis qui nous permettra d'avancer sur la question de l'adhésion. La Turquie a fait comprendre que son intention n'était pas de « bloquer » l'adhésion de la Finlande et de la Suède. Mon souhait est que ce processus se fasse le plus rapidement possible. Mais il est clair qu'il va y avoir une période intermédiaire entre la candidature et l'intégration à l'Otan qui est vraiment très important pour nous. En attendant leur adhésion, nous sommes prêts à renforcer les garanties de sécurité de la Finlande et de la Suède, notamment en renforçant la présence de l'Otan dans la région balte autour de la Finlande et de la Suède.
ZK : Voila le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. La Russie de son côté a fait savoir ce week-end que l'adhésion de la Finlande à l'Otan serait une erreur.
Sur le terrain en Ukraine, la pression militaire reste forte dans l'est du pays.
AL : Les forces russes essaient de progresser dans le Donbass. En effet, région stratégique contrôlée en partie par des séparatistes prorusses depuis 2014, mais les troupes du Kremlin ne parviennent pas à percer la défense ukrainienne. Plus au nord de cette région, à Kharkiv, dans la deuxième ville du pays, les forces russes ont même dû se retirer de plusieurs localités au nord-est de la ville, selon l'état-major ukrainien.
ZK : Au Liban, on dépouille les votes depuis plusieurs heures maintenant, Alexandra.
AL : Les Libanais étaient appelés aux urnes ce dimanche pour choisir leurs députés dans un contexte un peu particulier. Le pays traverse sa pire crise économique et sociale depuis le 19e siècle et des listes indépendantes, issues des manifestations de 2019, se présentent pour la première fois à un scrutin. Elles espèrent s'installer au Parlement, mais elles savent que les grands partis confessionnels qui se partagent le pouvoir sont bien partis pour le conserver. Notre envoyé spécial Nicolas Falez s'est rendu dans un quartier de Beyrouth acquis au Hezbollah, le puissant parti chiite qui est aussi un groupe armé allié de l'Iran.
C'est un quartier de Beyrouth où flotte le drapeau jaune et vert du Hezbollah sur lequel un bras levé brandit un fusil-mitrailleur. L'étendard du Hezbollah flotte partout dans ce quartier de Beyrouth. L'homme qui sort du bureau de vote s'appelle Ali, il vient de voter comme l'indique l'encre violette qui marque l'un de ses doigts, fièrement il nous dit avoir voté pour le Hezbollah. « C'est le seul parti qui empêche l'effondrement. C'est lui qui construit. Son slogan d'ailleurs, c'est "nous protégeons et nous construisons". Il est le seul qui ait construit, le seul qui se tienne aux côtés de son peuple, il n'a pas abandonné son peuple et ne l'a jamais déçu. Nous avons grandi avec le Hezbollah et on ne l'a jamais vu faire quelque chose de mal ». « Je ne veux pas parler parce qu'ici il me voit », nous dit un autre homme qui sort du bureau de vote. Il nous confie avoir voté pour le changement et contre les partis traditionnels. « J'ai deux enfants à l'étranger au Canada, vous savez pourquoi ? Parce qu'ici il n'y a pas d'eau, pas d'électricité, rien… pas même de gouvernement… ces gens sont de gros menteurs… ». Cette circonscription de Beyrouth est l'une de celles où les listes indépendantes espèrent obtenir un ou plusieurs sièges(s) dans le nouveau Parlement. Nicolas Falez, Beyrouth, RFI.
ZK : Aux Émirats arabes unis, les dirigeants du monde entier se succèdent pour rendre hommage au président Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane.
AL : Il est mort vendredi dernier à l'âge de 73 ans et depuis les chefs d'État défilent, comme c'est le cas du président français Emmanuel Macron qui s'est déplacé à Abu Dhabi juste pour la journée. Ça a même empêché le Premier ministre français de se déplacer à Rome pour la canonisation de Charles de Foucault. Preuve, s'il en fallait encore une, du rôle stratégique des Émirats pour le président français. Les explications de notre correspondant aux Émirats arabes unis, Nicolas Keraudren.
Il est le premier dirigeant occidental à se rendre à Abu Dhabi pour « présenter ses sincères condoléances au peuple des Émirats ». Ce matin, Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue Mohamed ben Zayed. Aussi surnommé « MBZ », le nouveau président de cette fédération composée de sept émirats succède à son frère, cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane, dont la mort a été annoncée vendredi. Cette visite dans la capitale des Émirats témoigne des liens très étroits entre Paris et la monarchie du Golfe et aussi entre les deux dirigeants. Sous le premier quinquennat du président français, Abu Dhabi est devenu l'allié stratégique de la France dans cette région. Notamment sur les volets culturels et éducatifs. Mais aussi et surtout sur le plan militaro-industriel puisque la France dispose d'une base aéronavale dans ce pays. En décembre dernier, Emmanuel Macron s'était par ailleurs déjà rendu aux Émirats. Au cours de cette visite, l'avionneur français Dassault avait signé le plus important contrat militaire de son histoire. 80 avions de chasse Rafale avaient été vendu aux Émirats contre la somme record de 16 milliards d'euros. Nicolas Keraudren, Dubaï, RFI.
ZK : Après deux ans de pandémie, et plus d'un an de violences entre l'armée au pouvoir et les groupes de résistance…
AL : ...la Birmanie, Zéphyrin, rouvre ses portes aux touristes à partir de ce dimanche.
Il sera à nouveau possible de faire une demande de visa touristique par internet et de l'obtenir, assurent les autorités birmanes. La décision participe de la volonté acharnée de la part du gouvernement militaire de montrer que la situation est revenue à la normale dans le pays. S'il est vrai que les rues de Rangoun ou de Mandalay sont désormais plus sûres, plusieurs zones frontalières, notamment dans les états Chin et Kayah sont encore en proie à des affrontements quotidiens entre l'armée birmane et les groupes de résistance. Les activistes pro démocratie affirment qu'un retour de la manne touristique profitera en premier lieu aux militaires et appellent au boycott de la destination pour l'instant. Mais ce n'est pas l'avis de tous en Birmanie, certains petits commerces dans les grandes villes espèrent le retour des touristes pour balancer les effets combinés ravageurs du coup d'État et de deux ans de pandémie sur l'économie du pays, Carol Isoux, Bangkok, RFI.
ZK : Toujours à propos de la pandémie, en Chine aussi, les autorités assouplissent les mesures de lutte anti-covid.
AL : À Shanghai, notamment, les commerces vont pouvoir rouvrir progressivement à partir de ce lundi. Une décision prise alors que le confinement des habitants est de moins en moins supporté. La Chine fait face depuis plusieurs semaines à sa pire flambée épidémique depuis le début de la pandémie il y a 2 ans. Pékin avait mis Shanghai et ses 25 millions d'habitants sous cloche début avril. Ces dernières semaines, les habitants étaient de plus en plus excédés par ce confinement.
22h10 dans une poignée de seconde, c'est la fin de cette édition, merci de l'avoir suivie.