Journal en français facile 17/06/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain Auzouy, bonsoir à tous.
RA : À la Une ce soir, des milliers de partisans de Laurent Gbagbo pour accueillir l'ancien président ivoirien de retour à Abidjan après dix ans d'absence. Et ses premières déclarations ce soir « je suis heureux de retrouver la Côte d'Ivoire et l'Afrique » affirme-t-il.
SB : L'Iran à la veille de l'élection présidentielle. Seulement quatre candidats dont l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi annoncé comme favori. Et une population désabusée : beaucoup d'Iraniens ne souhaitent pas aller voter demain.
RA : Dans cette édition également, à Hong Kong, une nouvelle vague de répression avec l'arrestation de cinq responsables du journal pro-démocratie Apple Daily.
SB : Et puis en France, une peine de six mois de prison ferme réclamée à l'encontre de l'ancien président Nicolas Sarkozy. Compte rendu d'audience à suivre dans le procès des dépenses excessives de la campagne électorale de 2012.
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SB : Il est donc de retour dix ans après avoir quitté la Côte d'Ivoire.
RA : Laurent Gabgbo acquitté depuis la fin mars de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale, c'est cet acquittement donc, le fait qu'il ne soit pas poursuivi, qui a permis son retour, de même que l'accord pour ce retour donné par son rival, le président Alassane Ouattara, au nom de la « réconciliation nationale ». David Baché, on va revenir avec vous sur cette journée à Abidjan où Laurent Gbagbo est arrivé un peu avant 16h30 heure locale. Il est en ce moment même au quartier général de son parti le FPI, dans le quartier d'Attoban, à Cocody. Et il vient de prendre la parole.
« Je suis heureux de retrouver la Côte d'ivoire et l'Afrique, je suis très touché par votre accueil. » Les premiers mots prononcés publiquement par Laurent Gbagbo, il y a quelques minutes, devant une foule de partisans réunis au quartier général de son parti, le FPI. Des partisans qu'il est allé saluer, au balcon. Avant cela on a assisté à un retour triomphal, dans la joie, dans l'euphorie. Un peu à la manière des équipes de football qui reviennent au pays après avoir gagné la Coupe du monde, avec des scènes de liesse : des chants, des danses, des cris, et même des vuvuzelas dans les rues d'Abidjan ! Alors évidemment ce sont les partisans de Laurent Gbagbo qui sont les plus visibles aujourd'hui, ce sont eux qui ont eu accès à l'aéroport pour venir accueillir leur président à la descente de l'avion. Pour éviter les débordements, pour éviter les problèmes, l'accès a été limité, il y a eu des tirs de gaz lacrymogène, pour disperser, pour éloigner la foule qui s'était massivement déplacée. Mais pas d'affrontement, pas de confrontation. Et quand Laurent Gbagbo est descendu de l'avion, il a pu retrouver sa famille : son fils Michel, son ex-femme Simone, qu'il a serrée dans ses bras et avec qui on l'a vu échanger quelques mots. Étaient également présents des responsables de son parti politique. En revanche, aucun représentant du gouvernement actuel ou de la présidence n'était présent. C'était attendu. Bref, beaucoup de monde, que dix ans d'attente avaient rendu impatients.
RA : David Baché du service Afrique de RFI.
SB : En Iran, l'élection présidentielle c'est demain vendredi.
RA : Qui pour succéder au modéré Hassan Rohani qui ne peut pas se présenter après deux mandats ? C'est la question, mais la course à la présidence en Iran a pris une tournure particulière après que la quasi-totalité des candidats réformateurs et modérés ont été écartées par les instances au profit des ultraconservateurs. L'homme qui est présenté comme le favori est donc un ultraconservateur, il s'agit d'Ebrahim Raïssi. C'est une situation qui n'incite pas la population iranienne à aller voter et d'ailleurs une abstention très importante est attendue vendredi. Ce sont particulièrement les jeunes qui sont désabusés. Écoutez plutôt ce reportage de l'envoyée spéciale de RFI à Téhéran, Oriane Verdier.
Shima marche le long des grilles de l'université de Téhéran. Cette étudiante ne sera plus dans la capitale ce vendredi, et ce n'est finalement pas un problème : « Je ne pense pas que je vais voter. J'ai voté il y a quelques années, mais j'ai changé d'avis depuis que la situation a dégénérée, en voyant tout ce qu'ils nous font subir. Chacun a ses raisons de voter ou pas. C'est une question très personnelle, donc on n'en parle pas entre nous. » Le Covid-19 n'a pas arrangé les choses. Les cours sont en distantiel depuis un an. Dans les jardins de l'université, les oiseaux ont pris leurs aises. Seuls présents sur le campus, les étudiants investis dans la vie associative. Reza fait partie d'une association politique qui soutient les réformateurs : « La question de la pandémie a impacté les liens entre les associations et les étudiants. Certains outils comme les réseaux sociaux, comme Instagram, pouvaient cependant faciliter la tâche. Malheureusement, tout ce qui s'est passé pendant ces élections, avec la disqualification des candidats réformateurs, a fait que notre association dont la raison d'être est d'essayer de réformer l'état actuel des choses et de créer les libertés civiles et sociales n'a pas pu être très actif dans la campagne. » En temps normal, pour mettre en place un espace de débat à l'université, Reza et ses camarades dialogue également avec l'association des étudiants conservateurs liée aux Gardiens de la révolution. Ils ont cependant refusé de nous accorder une interview. Oriane Verdier, Téhéran, RFI.
SB : Vives réactions après une nouvelle vague de répression à Hong Kong.
RA : Avec une grande opération, ce matin, menée par plus de 500 policiers et qui a visé le journal pro-démocratie Apple Daily, c'est le journal de Jimmy Lai qui se trouve actuellement en prison pour avoir participé à des manifestations pro-démocratie. Ce matin, donc, cinq responsables de ce journal ont été arrêtés dont le rédacteur en chef. Les réactions à l'étranger sont effectivement vives, ce soir Washington appelle Hong-Kong à « cesser de s'en prendre aux médias », même tonalité un peu plus tôt du côté du Royaume-Uni. Un climat de peur s'est emparé de la presse, et pas seulement de la presse selon Willy Lam, professeur de politique à l'Université chinoise de Hong Kong. On écoute sa réaction.
« C'est une tentative de faire taire la contestation et de propager une atmosphère de peur, chez les journalistes et dans les cercles d'intellectuels. Les gens ici ont maintenant très peur de se faire arrêter à cause de la loi Nationale sur la sécurité, qui est très présente et sujette à de vastes interprétations de la part du gouvernement de Hong Kong. Beaucoup de journalistes craignent qu'après Apple Daily, les autorités s'attaquent à d'autres médias, notamment les sites internet des médias. La crainte est aussi qu'ils restreignent la parole des professeurs dans les universités et qu'ils s'attaquent aux ONG. Aujourd'hui, à Hong Kong, on craint être ‘un pays un système' contrairement à ‘un pays, deux systèmes'. Les autorités tentent de s'assurer, par exemple lorsqu'il s'agit des médias, en termes d'idéologie, d'éducation patriotique… que Hong Kong devienne de plus en plus une ville ordinaire chinoise. » RA : L'analyse de Willy Lam, professeur de politique à l'Université chinoise de Hong Kong. Propos recueillis par Clea Broadhurst.
SB : En France, les réquisitions dans le procès Bygmalion qui implique Nicolas Sarkozy.
RA : Les réquisitions constituent la peine qui est réclamée à l'issue d'un procès et ensuite les juges doivent trancher. Aujourd'hui donc une peine d'un an de prison dont six mois fermes a été réclamée à l'encontre de l'ancien président français. Nicolas Sarkozy qui est jugé avec 13 autres prévenus dans l'affaire des dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012. Compte-rendu d'audience Pierre Olivier.
Le ton clair et fort à la vitesse d'une mitraillette, la procureur Vanessa Perrée décoche des flèches et démolit la défense de Nicolas Sarkozy. L'ancien président qui expliquait encore mardi qu'il n'était pas au courant de l'envolée des dépenses de sa campagne et que ce n'était pas à lui de s'en occuper. À cela la procureur réagit : « Le candidat est le seul responsable de son compte de campagne et ce n'est pas moi qui le dit, c'est la loi. ». Puis elle déroul : « Prétendre que sa signature n'engageait rien alors que Nicolas Sarkozy signait chaque jour des décrets impliquant la République, c'est abyssal. » Le ministère public met ensuite le doigt là où le bât blesse, sur les fameuses notes d'alerte que les experts comptables assurent avoir transmis à Nicolas Sarkozy pour l'informer de l'envolée des dépenses. Lui a d'abord dit qu'il ne les avait pas lues puis finalement qu'il en avait tenu compte. « Tout cela est très changeant », souligne la procureur. Qui en arrive à sa conclusion : « En dépassant le plafond autorisé pour une campagne présidentielle, dit-elle, Nicolas Sarkozy s'est éloigné du chemin de l'état de droit. » Elle demande donc à son encontre un an de prison dont six mois ferme. Pierre Olivier au Tribunal de Paris, RFI.
SB : Enfin en football un nouveau pays qualifié aujourd'hui pour les 1/8e de finale de l'Euro.
RA : Il s'agit de la Belgique, les Belges vainqueurs cet après-midi du Danemark 2-1. Deux autres matchs étaient également au programme du jour : victoire de l'Ukraine contre la Macédoine du Nord, l'Ukraine qui se relance dans la course aux huitièmes de finale. Et puis en ce moment le dernier match du jour : les Pays-Bas face mène 1-0 face à l'Autriche.
SB : Enfin, on termine avec un message d'une auditrice dans le Journal en français facile.
RA : On reçoit régulièrement des témoignages n'hésitez pas à nous en faire part. Je vous relaie celui de Nice Martins : « Je suis brésilienne, mais je vis en Espagne. Merci pour votre journal qui aide les étudiants à comprendre mieux cette jolie langue. » Fin du journal en français facile.