Journal en français facile 20/09/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphirin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous.
AC : Un référendum aura lieu dans les régions d'Ukraine conquises par les Russes : c'est ce qu'ont annoncé les autorités installées par Moscou dans ces territoires. Des scrutins qui vont se dérouler en urgence la semaine prochaine.
ZK : La guerre en Ukraine évidemment évoquée ce mardi à la tribune des Nations Unies à New York. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé l'ONU à trouver une sortie « digne » pour toutes les parties en conflit.
AC : Quatrième journée de manifestations en Iran. Elles ont fait au moins trois morts. La population proteste après la mort d'une jeune femme arrêtée par la police chargée du strict respect de la tenue islamique.
ZK : Et puis le charbon, le gaz et le pétrole disponibles en quantité astronomique dans les sous-sols. C'est ce que révèle une étude publiée cette semaine. De quoi faire exploser les objectifs d'émission de carbone fixés par les dirigeants de ce monde.
-----
ZK : La Russie veut annexer quatre régions conquises dans les territoires ukrainiens.
AC : Les autorités pro russes installées par Moscou vont organiser des référendums pour formaliser cette annexion. Ces scrutins vont se tenir dans l'urgence, dès la semaine prochaine. Ils ont été annoncés par les pouvoirs séparatistes des régions de Lougansk et Donetsk, et par les autorités d'occupation russe de Kherson et Zaporijjia au sud de l'Ukraine. Il s'agit, pour les pouvoirs mis en place par Moscou, de légitimer leur présence sur le sol ukrainien, et ce, alors que l'armée de Kiev est en train de reconquérir du terrain. Vincent Souriau.
Les séparatistes pro-russes ont déjà choisi leur calendrier : du 23 au 27 septembre. Le processus commence dans quelques jours. Référendum d'annexion coordonné, qui se tiendra aux mêmes dates dans chacune des Républiques autoproclamées, Louhansk, Donestk et Kherson, car les autorités de ces territoires l'affirment, « nous sentons et nous savons tous depuis longtemps que le Donbass est la Russie ». Coïncidence ou non, cette annonce survient dans la foulée de la contre-offensive ukrainienne car proclamer l'appartenance officielle, entre guillemets, du Donbass à la Russie permettrait de légitimer la présence russe sur place et d'affirmer qu'en tentant de reconquérir les régions perdues, ce n'est plus en Ukraine que les Ukrainiens avancent, mais sur le sol russe, se rendant coupables d'un acte de guerre. Acte de guerre passible, selon les propagandistes du Kremlin, de représailles envers les troupes de l'Otan. En attendant, la contre-offensive ukrainienne vers l'est se poursuit à petits pas. Les troupes de Kiev seraient à une vingtaine de kilomètres de deux grandes villes de la frontière du Donbass : Lyman et Lyssychansk.
ZK : Vincent Souriau. Et puis la tenue de ces scrutins a immédiatement été condamnée par les Occidentaux.
AC : L'Otan a dénoncé une « nouvelle escalade » russe. Les États-Unis ont dit qu'ils ne reconnaîtraient « jamais » les territoires annexés. L'Allemagne, par la voix de son chancelier a parlé de scrutin inacceptable. Le président français a lui parlé de parodie.
ZK : Emmanuel Macron, qui s'exprimait à la tribune des Nations Unies. C'est en effet le premier jour des interventions des chefs d'État pour cette 77e assemblée générale de l'ONU.
AC : Un rendez-vous annuel qui n'avait pas pu avoir lieu en présence des chefs d'État depuis deux ans à cause de la pandémie de Covid et qui se tient cette année dans un contexte de lourdes divisions, sur fonds de guerre en Ukraine. À l'ouverture des débats, le secrétaire général de l'ONU a fait part de son inquiétude : il a parlé de dysfonctionnement mondial colossal. « Notre monde est en péril et paralysé » a déclaré Antonio Guterres. La guerre en Ukraine est évidemment au centre des préoccupations. Le président turc a appelé à une solution diplomatique raisonnable qui, je cite, « offrira aux deux parties une sortie digne de la crise ». Recep Tayip Erdogan a particulièrement loué l'action diplomatique de son pays dans la guerre qui opposent l'Ukraine à la Russie. On l'écoute.
Grâce aux efforts sans relâche que nous avons consentis aux côtés du secrétaire général, nous avons pu exporter des céréales ukrainiennes en passant par la mer Noire, et vers les marchés mondiaux. L'accord d'Istanbul, qui garantit ces exportations, chaque jour plus nombreuses, est primordiale. Cet accord conclu aux côtés des Nations Unies est une des plus grandes réalisations lors de la décennie écoulée. Et je pense que la communauté des nations a pu reprendre confiance en l'ONU grâce à cet accord qui a démontré que les négociations pouvaient porter leurs fruits, surtout sur des questions essentielles pour toutes les parties impliquées. Nous avons suivi la même démarche face la crise entourant la centrale nucléaire de Zaporijjia, qui menace la sécurité de l'ensemble de l'humanité.
ZK : Voilà le président turc. Les manifestations se poursuivent en Iran. Un mouvement de colère déclenché par la mort d'une jeune femme détenue par la police des moeurs.
AC : Selon le gouverneur du Kurdistan iranien, trois personnes ont été tuées pendant ces manifestations. Le mouvement de protestation s'étend sur plusieurs villes du pays. Il a commencé ce samedi après l'annonce de la mort de Masha Amini, une jeune femme de 22 ans interpellée parce qu'elle ne portait pas correctement le voile islamique. Les Nations Unies et des organisations de défense des droits de l'homme ont exprimé ce mardi leurs inquiétudes face à « la réaction violente » des autorités iraniennes.
ZK : C'est au moment où se déroulent ces manifestations que l'américain Elon Musk annonce son intention de déployer son réseau Starlink en Iran.
AC : Oui, le dirigeant de la société aérospatiale SpaceX a annoncé sur Twitter qu'il allait déposer une demande d'exemption aux sanctions prises par les Américains contre Téhéran afin de pouvoir déployer son réseau dans le pays. Il répondait sur Twitter à un journaliste iranien qui affirmait qu'un tel service pourrait changer la donne dans son pays. Le réseau Starlink permet d'avoir un accès internet à haut débit depuis l'espace. Les précisions de Muriel Berber.
Starlink veut déployer son accès internet en Iran, alors que le pays est soumis à un dur régime de sanctions par Washington. Starlink fera une demande d'exemption aux sanctions contre l'Iran, a expliqué Elon Musk. Le président Joe Biden s'est dit favorable à une renégociation de l'accord entre Téhéran et Washington. Mais les dernières livraisons, de drones iraniens à la Russie, ont eu pour effet, de suspendre les discussions. Reste que, Washington pourrait voir, un intérêt géopolitique, à contrôler l'accès internet de l'Iran. La constellation Starlink permet de garantir, l'accès à l'internet à haut débit, partout sur le globe, grâce à des minisatellites, situés à moins de 2 000 kilomètres de la Terre. Lancé en 2019, Starlink commercialise, déjà, ses services sur tous les continents, grâce à ses 3 000 satellites en orbite. À terme, l'objectif est d'en déployer 42 000. Ces constellations en orbite basse qui offrent une alternative à la 5G et à la fibre optique, ont de plus en plus la cote. Les besoins sont énormes : pour la voiture connectée, les bateaux ou pour la défense.
ZK : Myriam Berber. Et puis l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Chine sont les pays ayant fait le plus d'effort en faveur des énergies renouvelables parmi les nations les plus riches.
AC : C'est ce que dit un rapport publié par l'organisation Climate Group. Et ce n'est pas faute de ressource en énergie fossile que ces efforts ont été réalisés. Car selon un inventaire inédit, les réserves mondiales de pétrole, de gaz et de charbon sont encore considérables dans les sous-sols. Pierre Olivier.
C'est une véritable bombe qui sommeille encore sous nos pieds ! Contrairement à ce que prédisaient certaines études, il resterait suffisamment de pétrole, gaz et charbon accessibles pour libérer, si on les utilisait, 3 500 milliards de tonnes de CO2. C'est 7 fois plus que la quantité de carbone que l'humanité s'est juré d'émettre d'ici la fin du siècle pour limiter le réchauffement à 1 degré 5 ! L'homme devra donc, s'il veut réussir, s'auto-limiter, car les ressources, elles, semblent assez abondantes pour exploser les quotas ! À l'origine de ces chiffres, un think-tank britannique : Carbon Tracker et l'ONG américaine : Global Energy Monitor. C'est en regroupant les données de plus de 50 000 sites souterrains dans 89 pays qu'ils sont parvenus à estimer le nombre de milliards de tonnes de CO2 que les énergies fossiles peuvent encore émettre. L'inventaire précise aussi que l'effort de réduction de gaz à effet de serre devra être mondial. La Russie et les États-Unis possèdent en effet suffisamment de réserves de combustibles pour faire exploser l'ensemble des émissions de carbone mondiales, même si tous les autres pays n'émettaient plus un seul gramme !
ZK : Pierre Olivier. Et puis en France, la Première ministre veut promouvoir le vélo pour limiter l'usage des énergies fossiles, Anne.
AC : Oui, Elisabeth Borne a annoncé une enveloppe de 250 millions d'euros pour 2023. Ce budget servira à développer les pistes cyclables et des places de stationnement. 22h10 à Paris