Journal en français facile 23/03/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir en compagnie de Clémentine Pawlotsky, bonsoir Clémentine.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une ce soir : pour ou contre Benyamin Netanyahu ? Voilà la question qui se posait à travers les élections législatives en Israël. Le Premier ministre au pouvoir depuis 12 ans, et qui figurait en tête dans les sondages notamment grâce à une campagne de vaccination active contre le Covid-19.
CP : La pandémie de coronavirus justement. Le Président français a annoncé l'élargissement de la vaccination aux plus de 70 ans, et à partir de la mi-avril, aux enseignants.
RA : Dans cette édition également, le ton qui continue de monter entre la Chine et l'Union européenne sur la question des Ouïghours.
CP : Et aux États-Unis le Président américain Joe Biden qui appelle le Congrès à agir sur les armes à feu. Après une nouvelle fusillade hier qui a fait au moins 10 morts dans le Colorado.
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CP : Les bureaux de vote ferment actuellement en Israël.
RA : Les 6 millions et demi d'électeurs étaient appelés aux urnes (appelés à voter) pour des élections législatives. Les 4e législatives en moins de deux ans en Israël. Les gouvernements ne cessent de se succéder, mais l'homme à la tête du pays reste le même depuis 12 ans maintenant, il s'agit de Benyamin Netanyahu. Et les élections de ce mardi ressemblaient à un référendum : pour ou contre le Premier ministre israélien ? L'argument de ce dernier, c'est la campagne de vaccination menée contre le Covid-19, considérée comme la plus intense au monde. Écoutez plutôt ce reportage de Sami Boukhelifa dans un bureau de vote de Jérusalem.
Un quatrième scrutin en moins de deux ans et pourtant les Israéliens continuent de jouer le jeu. Dès l'ouverture de ce bureau de vote ils sont déjà nombreux. Pierre vient de glisser son bulletin dans l'urne. « J'espère que cette fois ci, il y aura un résultat plus clair et que Benyamin Netanyahu pourra former une coalition plus large. J'espère aussi que les électeurs israéliens exprimeront leur reconnaissance, parce qu'on est le seul pays qui sort de la pandémie. C'est grâce à lui, grâce à ses décisions. Rien que cette raison-là suffit, à mon avis, pour justifier de voter pour lui ». Dans la queue, Daniel attend son tour. Campagne de vaccination ou pas, lui est venu exprimer son ras le bol contre Likoud, le parti du Premier ministre. « J'ai hésité à voter pour Benyamin Netanyahu. Je l'ai déjà fait par le passé, mais cette fois-ci, je ne voterai pas pour le Likoud. Il ne faut pas que la vaccination contre le coronavirus, soit l'arbre qui cache la forêt. À mon avis, ça ne doit pas occulter les problèmes politiques et sociaux qu'il y a en Israël. » Des problèmes accentués par la crise sanitaire. Les effets bénéfiques de la campagne de vaccination, sur l'économie, ne se font pas encore sentir. Sami Boukhelifa Jérusalem RFI.
RA : Également concernant Israël, une roquette tirée ce soir depuis la bande de Gaza vers le sud du pays. Une région dans laquelle se trouvait précisément Benyamin Netanyahu, le Premier ministre en tournée dans le cadre des élections législatives. La roquette s'est abattue dans un terrain vague précisent les autorités israéliennes.
CP : Les tensions montent entre la Chine et l'Union européenne.
RA : À l'origine, les sanctions annoncées lundi par l'Union européenne en raison de la répression de la Chine à l'égard des Ouïghours, cette minorité musulmane dans la province du Xinjiang. Ces sanctions concernent 4 responsables chinois et elles sont les premières imposées par l'UE à la Chine depuis 1989 et la répression de Tian'anmen. Pékin a immédiatement réagi en visant des personnalités européennes, et en dénonçant des mensonges et de fausses informations. Ce qui a entraîné, la riposte de l'UE Cléa Broadhurst, plusieurs pays européens ont en effet convoqué leurs ambassadeurs de Chine ce mardi.
Après les Pays-Bas, la France a réagi en faisant savoir qu'une ligne avait été franchie suite aux attaques verbales dirigées contre des parlementaires et des chercheurs, accusés par Pékin « de propager des mensonges ». Dans la foulée, la Belgique, l'Allemagne et le Danemark ont également convoqué les ambassadeurs chinois. Lundi, ces pays occidentaux ont imposé des sanctions envers quatre dirigeants passés ou actuels de la région du Xinjiang, et Pékin a répliqué en sanctionnant 10 personnalités européennes, dont cinq élus du Parlement européen. Parmi eux figure un député belge, Samuel Cogolati, qui a déposé le mois dernier une proposition de loi au Parlement belge pour faire établir le « crime de génocide » perpétré par Pékin à l'égard des Ouïghours. La Chine parle de centres de formation professionnelle destinés à éloigner la population de l'extrémisme religieux et du séparatisme. Le ministre danois des Affaires étrangères a dénoncé une attaque claire contre la liberté d'expression des citoyens en Europe et au Danemark. Le secrétaire d'État allemand a quant à lui déclaré que les sanctions chinoises « pesaient inutilement sur les relations entre l'UE et la Chine » et a appelé Pékin a immédiatement les annuler.
CP : Direction maintenant les États-Unis où le débat sur les armes à feu est à nouveau relancé.
RA : Après deux fusillades en moins d'une semaine qui ont fait au moins 18 morts. Le dernier massacre hier dans un supermarché de Boulder dans le Colorado. Le suspect a été interpellé, il s'agit d'un jeune homme de 21 ans aux motivations encore floues. Ce qui est sûr c'est que la question se pose à nouveau : comment encadrer la circulation des armes à feu aux États-Unis ? Le sujet était à l'ordre du jour d'une audition de la commission judiciaire du Sénat. Je vous propose d'écouter un extrait de la déclaration préliminaire de Dick Durbin, sénateur démocrate de l'Illinois qui préside cette commission.
« Nous faisons face à une épidémie de coronavirus. Nous avons une autre épidémie aux États-Unis : les armes à feux. Je pourrais demander un moment de silence pour les victimes de la tuerie d'hier à boulder. Et après cela je pourrais demander un autre moment de silence pour la tuerie d'Atlanta il y a six jours, et ensuite je pourrais demander un moment de silence pour les 29 tueries de masse qui ont eu lieu aux États-Unis ce mois-ci. Mais en plus d'un moment de silence je voudrais demander un moment pour l'action. Que faisons-nous ? Que faisons-nous à part réfléchir et prier ? Chaque jour nous perdons en moyenne 109 vies américaines à cause de la violence armée. 109 ! Suicides, violence domestique, tirs accidentels, homicides, les chiffres donnent à réfléchir. Nous en sommes venus à les accepter comme une partie de la vie américaine. Nous sommes sourds devant ces chiffres. À moins d'être personnellement touchés, ce ne sont que des statistiques. Cela doit cesser. J'espère que cette audition, que cette commission va ouvrir une conversation sur les moyens constitutionnels, de bon sens, pour réduire la violence due aux armes à feu en Amérique. » RA : Dick Durbin, qui préside la commission judiciaire du Sénat américain. Propos recueillis par Anne Corpet. Et dans le sens de ce qui vient d'être dit, à noter la prise de parole du Président Joe Biden qui appelle le congrès à agir sur cette question des armes à feu. Il demande notamment que les fusils d'assaut soient interdits.
CP : Les États-Unis qui relancent la polémique sur le vaccin anti Covid AstraZeneca.
RA : Vaccin déjà dans la tourmente. Les autorités sanitaires américaines affirment en effet qu'AstraZeneca a pu utiliser des données « obsolètes » (qui ne sont pas justes), lors de ses essais cliniques aux États-Unis. Face à ces accusations AstraZeneca s'engage à apporter des données récentes dans les 48h.
CP : Et puis la campagne de vaccination contre le coronavirus, en France.
RA : Il faut vacciner « au maximum », « matin, midi et soir » a déclaré aujourd'hui le Président Emmanuel Macron. En visite dans un centre de Valenciennes dans le nord de la France, il a annoncé l'ouverture dès samedi de la vaccination aux plus de 70 ans. Et il a annoncé que le vaccin serait ouvert aux enseignants à la mi-avril. Des mesures globalement saluées à l'Assemblée nationale, mais la stratégie du chef de l'État reste critiquée. C'est un reportage d'Aurélien Devernoix.
Pas convaincu Damien Abad. Le chef du groupe Les Républicains à l'Assemblée veut du concret. Même scepticisme du député communiste Sébastien Jumel vis-à-vis des annonces d'Emmanuel Macron. […] Pour Éric Coquerel membre du groupe la France Insoumise, les problèmes d'approvisionnement en vaccins des derniers mois demandent une nouvelle stratégie. […] Et notamment autoriser le vaccin russe. Du côté de la majorité on applaudit au contraire des deux mains l'élargissement et le député La République en Marche Patrick Vignal a même des suggestions. […] Car la majorité en est convaincue, la campagne de vaccination entre dans une phase décisive alors que les indicateurs sanitaires continuent de se dégrader dans les régions les plus touchées.