Journal en français facile 26/09/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI, il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Anne, bonsoir à tous.
AC : La Russie reconnait des erreurs dans l'organisation de la mobilisation partielle annoncée la semaine dernière. Des étudiants, des retraités et même des malades ont en effet été convoqués pour aller combattre en Ukraine.
SB : La contestation se poursuit en Iran, dix jours après la mort de la jeune Mahsa Animi. La répression des manifestations a déjà fait 76 morts, selon le décompte d'une association locale de défense des droits de l'homme.
AC : Georgia Meloni devrait devenir présidente du Conseil en Italie après la victoire de sa coalition aux législatives. L'arrivée au pouvoir de la dirigeante d'extrême droite inquiète l'Union européenne.
SB : Et puis cet événement inédit qui aura lieu dans l'espace cette nuit : la sonde Dart de la Nasa va percuter un astéroïde. Un choc provoqué volontairement. Simon Rozé nous expliquera pourquoi à la fin de ce journal.
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SB : En Russie, le Kremlin reconnaît des ratés dans la gestion de la mobilisation partielle décrétée la semaine dernière.
AC : Des personnes qui n'auraient pas dû être appelées sous les drapeaux ont reçu des convocations. Les autorités disent vouloir s'atteler à réparer ces erreurs. Dans le même temps, des milliers de Russes tentent toujours de quitter le pays pour ne pas avoir à se battre en Ukraine. Le Kremlin dit réfléchir à fermer les frontières. À Moscou, correspondance de Jean-Didier Revoin.
Le porte-parole du Kremlin a reconnu que des violations du décret de mobilisation avaient été commises. Dmitri Peskov a également affirmé que ces erreurs seraient réparées. Une réaction du plus haut sommet de l'État russe qui intervient un jour après une prise de parole remarquée des présidents des deux chambres du Parlement. Dimanche, ils ne s'étaient pas gênés pour rappeler à l'ordre les gouverneurs des régions russes. En effet, ce sont eux qui ont la charge de mobiliser les réservistes. Valentina Matvienko et Viatcheslav Volodine leur ont enjoint de respecter les critères de mobilisation plutôt que de faire du chiffre en recrutant des hommes indistinctement. La présidente du Conseil de la Fédération avait même dénoncé des pratiques inacceptables. Un ton très dur à l'égard des gouverneurs de régions qu'on avait rarement entendu dans la bouche d'un élu. Il faut dire que le processus connaît des ratés de taille. Des étudiants, des retraités, des malades, des infirmières ont, par exemple, reçu un avis de mobilisation. Autant de catégories de la population qui sont clairement exclues du décret et qui n'auraient jamais dû être mobilisées. Sans compter les bagarres devant les cars censés emmener les hommes vers les centres de formation, ou des propos hurlés aux visages de citoyens par des officiers instructeurs à court d'arguments. Jean-Didier Revoin, Moscou, RFI.
SB : Toujours en Russie, cette fusillade dans une école. Elle a fait quinze morts et 24 blessés.
AC : Un homme armé et vêtu d'un tee-shirt affichant une croix gammée a ouvert le feu à l'intérieur de l'établissement scolaire. Il s'est ensuite suicidé. Le porte-parole du Kremlin a parlé d'acte terroriste.
SB : Plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés en Iran depuis le début des manifestations contre la mort de la jeune Mahsa Amini.
AC : C'est le bilan donné, ce lundi, par les autorités de Téhéran. Une organisation de défense des droits de l'homme, Iran Human Rights, dénonce, elle, la mort de 76 personnes depuis le début des manifestations. Hier, le chef du pouvoir judiciaire iranien a appelé à agir sans aucune indulgence contre les protestataires. Les manifestations ont commencé après la mort de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans, arrêtée par la police parce qu'elle ne portait pas correctement la tenue islamique. La population se mobilise chaque soir depuis dix jours pour demander plus de libertés. Mais il devient de plus en plus difficile de savoir ce qui se passe dans le pays. Oriane Verdier.
L'accès aux principales applications de communication telles que WhatsApp et Instagram avait déjà été restreint ces derniers jours. Mais les coupures de la connexion internet, elle-même, semblent s'être généralisées particulièrement autour des lieux de rassemblements. Quelques tweets apparaissent encore avec toujours le même slogan « Portez notre voix » et « Ils coupent internet ». Il nous est donc de plus en plus compliqué d'échanger avec des personnes sur place. Certaines nous disaient, hier également, avoir peur d'échanger avec nous car la police iranienne fouillerait foyer par foyer et confisquerait les ordinateurs et téléphones afin d'en analyser le contenu. Le soulèvement actuel en Iran a été une fois de plus renforcé par les réseaux sociaux permettant aux manifestants de voir des personnalités et des personnes de tout le pays partager la même indignation après la mort de Mahsa Amini. La jeune kurde est morte après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour port incorrect du voile. Selon un bilan des autorités, 1 200 personnes ont déjà été arrêtées et 41 tuées. L'ONG Iran Human Rights fait état ce soir d'au moins 76 personnes tuées par la répression des manifestations.
SB : Dans l'actualité également, l'Italie. Et c'est donc la dirigeante d'extrême droite, Georgia Meloni, qui devrait être la prochaine présidente du Conseil.
AC : Elle a recueilli plus de 26% des suffrages à l'issue des élections de ce dimanche et sa coalition a emporté la majorité absolue au Parlement. Georgia Meloni devra donc former un gouvernement avec ses alliés de droite. La dirigeante de Fratelli d'Italia revendiquait dans sa jeunesse son admiration pour le dictateur Benito Mussolini. Elle assure avoir rompu avec le fascisme, mais reste fermement campée à l'extrême droite, et son arrivée prochaine au pouvoir inquiète l'Union européenne. Correspondance à Bruxelles Pierre Benazet.
La Commission européenne espère une « coopération constructive » avec la coalition italienne, mais les premiers à féliciter Giorgia Meloni ont été les dirigeants des deux pays les plus en délicatesse avec leurs partenaires de l'Union, à savoir le Polonais Mateusz Morawiecki et le Hongrois Viktor Orbán. Il se réjouit de voir arriver à un gouvernement « des amis qui partagent la même vision de l'Europe ». Le ministre espagnol des Affaires étrangères avertit de son côté que « les populismes finissent toujours en catastrophe », reflétant ainsi la défiance de beaucoup face à l'arrivée de cette coalition. Le porte-parole du gouvernement allemand affirme tout de même s'attendre à ce que l'Italie reste très favorable à l'Europe. Mais l'inquiétude de voir se fissurer l'unité des 27 sur l'Ukraine est présente puisque Viktor Orbán, encore lui, espère le soutien de l'Italie pour annuler les sanctions à l'encontre de la Russie. Mais autant Silvio Berlusconi et Matteo Salvini ont exprimé par le passé leurs sympathies envers Vladimir Poutine, autant Giorgia Meloni s'affiche résolument pro-atlantiste, ce qui augure plutôt de tensions au sein de la coalition italienne. Pierre Benazet, Bruxelles, RFI.
SB : Ce lundi était une journée de recueillement au Sénégal, en mémoire des victimes du naufrage du Joola.
AC : Ce bateau assurait qui la navette entre Ziguinchor et Dakar, avait coulé il y a tout juste vingt ans, le 26 septembre 2002. Il était surchargé. Le bilan de ce naufrage est l'un des plus dramatiques de l'histoire : il y avait eu 1 863 morts.
SB : Cet événement inédit dans l'espace cette nuit. La sonde Dart de la Nasa doit percuter un astéroïde.
AC : Un choc provoqué volontairement. Objectif : voir si la collision peut changer la trajectoire de l'astéroïde et de quelle manière. Il s'agit d'un exercice pour se préparer au cas où un caillou céleste menacerait réellement la Terre. Explications Simon Rozé.
Tout va se jouer à 11 millions de kilomètres de la Terre. Après un peu moins d'un an de course poursuite, la sonde Dart touche au but et va percuter de plein fouet l'astéroïde Dimorphos. Un bout de caillou dont on ne sait pas grand-chose mis à part qu'il fait 160 mètres de long et qu'il orbite lui-même autour d'un autre astéroïde. De quoi est-il fait ? Comment va-t-il réagir à l'impact ? On ne sait pas encore. Patrick Michel, directeur de recherche CNRS à l'Observatoire de la Côte d'Azur : « Dimorphos pourrait accueillir un cratère de quelques dizaines de mètres à une totale déformation de l'objet, c'est-à-dire sans même laisser un cratère. On déformerait complètement l'objet. Et ça, ça dépend de sa structure interne, ça dépend de sa résistance. Et c'est ça qui va conduire soit à une grande déviation et une grande déformation, soit un cratère plus petit, moins de déviation. Et c'est ça qu'on va apprendre, essentiel pour avancer et donc, au niveau de la défense planétaire, commencer à construire un plan robuste pour les générations futures. » La défense planétaire, la menace est, peu probable, elle est lointaine, mais elle existe. Un astéroïde qui nous frapperait, similaire à celui qui a participé à l'extinction des dinosaures ; donc autant se préparer dès maintenant.
SB : Et vous êtes prête Anne ?
AC : Tout à fait.
SB : 1h14, heure de Paris.
AC : Et puis, il y a cette nouvelle méga-fusée de la Nasa pour la Lune va être rentrée dans son hangar. Elle doit être mise à l'abri à l'approche d'un ouragan. C'est un nouveau contretemps pour la Nasa puisque deux tentatives de décollage de cette fusée ont déjà été annulées au dernier moment au cours de ces dernières semaines.