Journal en français facile 27/03/2022 20h00 GMT
Loïc Bussières : Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez dans ce Journal en français facile. Journal que j'ai le plaisir de vous présenter en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Loïc, bonsoir à toutes et à tous.
LB : À la Une, une nouvelle session de négociations entre représentants russes et ukrainiens. Rendez-vous prévu demain en Turquie. Pour l'heure, et après plus d'un mois de guerre, aucune des initiatives similaires n'a été fructueuse.
ZK : Nous reviendrons également sur cette démonstration de force de l'armée birmane, la junte au pouvoir, qui montre ses muscles, au centre de Naypyidaw, un peu plus d'un an après le coup d'État qui a renversé Aung San Suu Kyi.
LB : Et puis la politique en France. À deux semaines de premier tour de la présidentielle, Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot étaient en meeting ce dimanche.
-----
ZK : De nouvelles discussions sur la guerre en Ukraine. Des délégations russe et ukrainienne ont rendez-vous, demain, en Turquie pour une nouvelle séquence de négociations.
LB : Une rencontre similaire avait déjà eu lieu il y a deux semaines, toujours en Turquie, entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Mais elles n'avaient pas débouché sur des avancées concrètes. Voilà pour le volet diplomatique. Sur le terrain, après 32 jours de combats, les affrontements se concentrent désormais sur l'est du pays, comme l'a annoncé la Russie, qui vise tout particulièrement le Donbass. Cette région qui est le fief des séparatistes pro-russes. De leur côté, les forces armées ukrainiennes affirment avoir infligé d'importantes pertes aux troupes russes. Vincent Souriau et Sami Boukhelifa sont sur place pour RFI.
Les forces russes continuent d'assiéger plusieurs grandes villes : Kharkiv, Marioupol. Kiev, la capitale est également en partie encerclée. Les sirènes retentissent, ici, régulièrement pour alerter la population et annoncer d'éventuels bombardements russes. Comme dans chaque conflit, il y a les affrontements armés et la guerre de l'information. Chaque camp se présente en vainqueur et minimise ses pertes sur le terrain. Même si Moscou annonce vouloir désormais se concentrer sur l'est du pays, samedi soir, plusieurs frappes ont visé Lviv, à l'autre bout de l'Ukraine, à l'extrême ouest près de la frontière avec la Pologne. Derrière cette attaque, un message probable des Russes qui souhaitent montrer qu'ils peuvent viser l'ensemble du territoire ukrainien et surtout qu'ils ne perdent pas en force de frappe. En parallèle, le ministère de la Défense ukrainien l'assure : « L'armée ukrainienne a lancé plusieurs contre-offensives à travers le pays. Elle ne fait pas que subir les attaques russes. » Sami Boukhelifa, Vincent Souriau, Kiev, RFI.
ZK : La guerre en Ukraine et ses conséquences sur les populations des villes prises pour cibles. Nombre d'entre elles tentent de franchir la frontière polonaise pour fuir, justement, les bombes russes.
LB : Exemple à Rzeszow, en Pologne, où les habitants accueillent de nombreux réfugiés ukrainiens, ils craignent également un débordement du conflit sur leur sol d'autant plus que la ville héberge une base de troupes américaines. Et la visite de Joe Biden ces dernières heures ne les a pas vraiment rassurés. Reportage de Simon Rozé.
C'est la fin de la messe et les rues de Rzeszow se remplissent peu à peu. Ici à une centaine de kilomètres de Lviv, en Ukraine, la guerre est à la fois loin et dans toutes les têtes. Silvia porte son jeune bébé de trois mois : « Nous sommes les voisins de l'Ukraine, donc oui, j'ai peur que Poutine soit si fou qu'il attaque la Pologne. J'ai un petit bébé, c'est encore, encore plus effrayant. On verra bien, j'espère qu'il ne fera rien de pire. » À Rzeszow, tout le monde redoute en effet le comportement de Poutine. C'est pour cela que la visite de Joe Biden dans la ville a été particulièrement appréciée, notamment par Kuba, un soldat polonais : « Tout le monde pense que Poutine est fou, on ne sait pas de quoi il est capable, on doit se préparer à tout. Je n'ai pas peur, je suis un soldat, et nous les Polonais, on a du coeur et on gagnerait ce combat. C'est bien que Biden soit venu nous parler, nous motiver, nous montrer qu'il nous respecte. » Mais dans le même temps, nombreux sont ceux qui espéraient un engagement américain plus important. Eddy dit qu'il se sent en sécurité, notamment grâce à la base américaine de Rzeszow, mais il ne comprend pas pourquoi des avions de l'Otan ne sont pas envoyés en Ukraine. Il se dit déçu par le discours de Joe Biden en Pologne et il s'attend à ce que la situation reste la même pour de nombreux mois encore. Simon Rozé, Rzeszow, RFI.
ZK : L'actualité de ce dimanche dans le monde, c'est aussi cette visite d'Anthony Blinken en Israël.
LB : Le chef de la diplomatie américaine entame une tournée au Proche-Orient et au Maghreb, autour de la question du nucléaire iranien. Anthony Blinken qui a assuré à Jérusalem que les États-Unis restaient déterminés à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Et ce alors que les négociateurs européen et iranien se rencontraient aujourd'hui à Téhéran.
ZK : En Chine, la ville de Shanghai de nouveau confinée pour contrer le rebond du Covid-19.
LB : Un confinement par secteur qui entrera en vigueur dès demain et qui concerne donc 25 millions d'habitants. La métropole est devenue, ces derniers jours, l'épicentre d'une nouvelle vague de contaminations dans l'ensemble de la Chine, une contamination qui a commencé à s'accélérer au début du mois.
ZK : Toujours sur le continent asiatique, cette nouvelle démonstration de force de la junte militaire en Birmanie, un peu plus d'un an après le coup d'État qui a renversé la dirigeante Aung San Suu Kyi.
LB : 8 000 membres des forces de sécurité, des chars, des missiles, rassemblés sur les gigantesques avenues de Naypyidaw. En cette « journée de l'armée », qui se tient tous les ans, le chef de la junte a promis « d'anéantir » ses opposants. Justine Fontaine.
En tenue d'apparat, le général Min Aung Hlaing l'assure, la junte « ne négociera plus (...) et elle anéantira jusqu'au bout l'opposition ». Un message sans équivoque : chars, artillerie et avions de combat à l'appui, dans la capitale Naypyidaw. D'autant plus que l'an dernier, cette « journée de l'armée » avait été le théâtre d'une répression féroce contre l'opposition qui manifestait contre le coup d'État. D'après l'ONG birmane d'assistance aux prisonniers politiques, près de 160 personnes avaient alors été tuées par les forces de l'ordre. Les grandes manifestations pacifiques avaient cessé et l'opposition a décidé de rebaptiser le 27 mars le « jour de la honte pour l'armée ». Plusieurs régions du pays restent toutefois hors du contrôle de la junte. Des milices citoyennes ont en effet pris les armes et mènent des actions de guérilla avec des rebelles des minorités ethniques. L'armée y répond par des frappes aériennes, explique l'ONG Human Rights Watch, qui estime que plus de 500 000 habitants ont dû fuir leur résidence habituelle. Vendredi, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre le régime militaire. La Chine et la Russie, elles, continuent d'après l'ONU de fournir des armes à la junte.
ZK : En bref, la victoire dans les urnes pour les travaillistes à Malte.
LB : Le parti au pouvoir remporte les élections législatives, synonyme d'un nouveau bail de cinq ans pour le Premier ministre Robert Abela. Et ce même si les résultats définitifs ne sont pas attendus avant demain matin.
ZK : Élections toujours, mais en Allemagne, où Olaf Scholz remporte un premier test.
LB : Son parti, le SPD, l'emporte nettement dans la région de la Sarre avec plus de 43% des voix selon les premières estimations. Cette élection régionale, la première depuis l'accession d'Olaf Scholz à la chancellerie, lance une série de scrutins qui vont se dérouler tout au long de l'année 2022, dont un en mai, ce sera en Rhénanie du Nord-Westphalie, la région la plus peuplée du pays.
ZK : Et puis en France, c'est dans deux semaines que l'on vote pour le premier tour de l'élection présidentielle. Plusieurs candidats tenaient meeting ce week-end.
LB : En l'occurrence Jean-Luc Mélenchon était à Marseille, Éric Zemmour était, lui, à Paris sur la place du Trocadéro, tout comme Yannick Jadot qui était aussi à Paris, mais dans la salle du Zénith. Le candidat qui, devant 4 000 personnes, a lancé un appel aux électeurs : « Déjouez les pronostics ! », leur a-t-il dit. Il a dénoncé, je cite, les « mirages du vote utile » que cherche à installer Jean-Luc Mélenchon pour capter les électeurs de gauche. Yannick Jadot a aussi lancé un message aux abstentionnistes et en particulier aux jeunes. Écoutez :
« Ils ont compris, mieux que d'autres que nous courrons à la catastrophe. Jeunes de France, ne laissez personne décider à votre place. Ne laissez pas passer cette occasion historique de changer vos vies. Jeunes de France, faites irruption dans ce scrutin. Venez nous bousculer avec vos envies, avec vos colères, avec vos enthousiasmes. Rejoignez-nous. Rejoignez-moi, donnez-nous la force, donnez-moi plus de force encore pour construire la République écologique. »
LB : Voilà, extrait de l'intervention de Yannick Jadot. C'était tout à l'heure au Zénith de Paris.
Il nous reste quelques secondes pour parler de sport avec la victoire de l'équipe de France féminine de rugby, pour son entrée dans le Tournoi des 6 nations. Les Bleues ont dominé l'Italie, 39-6. Le match se déroulait à Grenoble.
Il est 22h10 à Paris, c'est la fin de ce Journal en français facile.