Journal en français facile 28/04/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 22 h à Paris, 23 h à Kiev et Boutcha. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir avec Mehdi Meddeb, bonsoir Medhi !
Mehdi Meddeb : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous !
CP : À la une, la visite d'Antonio Guterres en Ukraine. Le Secrétaire général de l'ONU s'est rendu sur place, pour la première fois depuis le début de la guerre. Au même moment, des frappes russes ont visé la capitale Kiev.
MM : Face à la Russie justement, le rapprochement entre l'Otan et l'Union européenne se poursuit. Des discussions sont en cours à Bruxelles, nous dira notre correspondant Pierre Benazet.
CP : Au Sri Lanka, la colère ne retombe pas. Une grève générale a paralysé, bloqué, l'ensemble du pays. La population réclame toujours la démission du chef de l'État, en pleine crise économique.
MM : Et puis, on parlera de santé, avec les cas de rougeole qui se multiplient à travers le monde.
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MM : L'Ukraine qualifie ce soir les bombardements russes sur Kiev « d'acte odieux, de barbarie ».
CP : Oui, la capitale de l'Ukraine a été la cible de frappes, en pleine visite, je vous le disais, du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Le diplomate en a profité pour dénoncer une « guerre horrible ». Il demande justice.
« Quand nous voyons ce site horrible, je me rends compte à quel point il est important d'avoir une enquête approfondie et de rendre des comptes. Je suis heureux que la Cour ukrainienne voit cette situation, que le bureau du procureur soit déjà sur place. Je soutiens pleinement la Cour pénale internationale et j'appelle la Fédération de Russie à accepter, à coopérer, avec la CPI. Mais lorsque nous vous parlons de crimes de guerre, nous ne pouvons oublier que le pire des crimes et la guerre elle-même. »
CP : Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres en visite en Ukraine. Des propos recueillis par Heike Schmidt.
MM : Antonio Guterres qui assure par ailleurs que l'ONU fait tout son possible pour évacuer les civils de Marioupol.
CP : « Marioupol est une crise dans la crise » a-t-il déclaré. « Des milliers de civils ont besoin d'une aide vitale. Beaucoup sont âgés, ont besoin de soins médicaux ou ont une mobilité réduite ». C'est ce qu'a déclaré le Secrétaire général de l'ONU lors d'une conférence de presse commune, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Et puis sachez par ailleurs que 10 soldats russes ont été mis en examen, pour des crimes de guerre présumés à Boutcha. Boutcha, c'est cette ville en banlieue de Kiev, devenue un symbole des horreurs de la guerre.
MM : L'Otan se dit prête à soutenir l'Ukraine pendant des années.
CP : L'Alliance atlantique veut aider Kiev à remplacer son matériel militaire datant de l'époque soviétique. Le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a pris cet engagement aujourd'hui. L'Otan poursuit par ailleurs son rapprochement avec l'Union européenne, pour faire face à la Russie. Le projet de candidature d'adhésion de la Suède et de la Finlande se précise. Et pour la première fois, le Secrétaire général de l'Otan a été invité à rencontrer les présidents de groupes du parlement européen. Les réunions se déroulent à huis clos, en privé. À Bruxelles, Pierre Benazet.
Il faut aider l'Ukraine sur le long terme et l'Europe doit prendre sa part, affirme le Secrétaire général de l'Otan devant les présidents des groupes politiques du parlement européen. Le nouveau rapprochement euro-atlantique est selon lui déjà engagée, comme le prouvent les débats en Suède et Finlande sur une adhésion à l'Otan. Jens Stoltenberg : « Finlande et Suède sont déjà très proches de l'Otan. Nous travaillons, faisons des manoeuvres et menons des opérations ensemble. Dès que nous prendrons la décision formelle de les inviter, ça enverra un message très fort : que la sécurité de la Finlande et de la Suède est importante pour tous les alliés de l'Otan ». Avant une éventuelle adhésion, l'Otan s'engagerait à garantir leur sécurité et pour la présidente du parlement européen, plus il y aura de pays de l'Union dans l'Otan, plus la sécurité de l'UE sera grande. Roberta Metsola : « En termes de pertinence militaire et sécuritaire que ça pourrait offrir à la zone Baltique et Europe du Nord, c'est une dynamique que nous pouvons considérer en Europe et dans l'Union européenne comme une intégration encore plus poussée de la protection mutuelle. » Et pour Roberta Metsola, cette dynamique est déjà largement enclenchée, au parlement et entre les 27, pour parvenir à une véritable politique de défense de l'Union européenne. Pierre Benazet, Bruxelles, RFI.
MM : Au Sri Lanka, une journée de grève générale.
CP : Une grève pour demander la démission du président Gotabaya Rajapaksa et de sa famille à la tête du pays. Il fait face à la pire crise économique de son histoire. Les habitants sont confrontés à des coupures d'électricité, les prix des produits de première nécessité augmentent. Les manifestations se multiplient depuis plusieurs semaines, mais le clan au pouvoir reste en place. Sébastien Farcis.
Pendant toute la journée, l'essentiel des transports de l'ile se sont arrêtés, les écoles ont fermé leurs portes et un grand nombre de magasins ont baissé le rideau. Les marchés de légumes n'ont pas ouvert et à l'hôpital, on ne traitait que les urgences. L'appel à la grève a été lancé par une centaine de syndicats du Sri Lanka, dont ceux affiliés au parti au pouvoir et le mouvement a été très largement suivi. L'un des principaux leaders syndicaux a donné une semaine au clan des Rajapakse pour démissionner des postes de président et de Premier ministre, afin de laisser la gestion de la sortie de la crise à un gouvernement intérimaire. « S'ils ne démissionnent pas d'ici là, nous mènerons une nouvelle journée de grève », a lancé ce syndicaliste. Mais le Premier ministre, Mahinda Rajapakse, refuse toujours. Dans une longue interview à un quotidien, il affirme, je cite, « le peuple est avec moi, et je serais largement élu si des élections avaient lieu aujourd'hui ». Sébastien Farcis, New Delhi, RFI.
MM : En France, les négociations politiques se poursuivent en vue des législatives de juin.
CP : Des discussions sont en cours entre les partis de gauche. Il est question d'une possible alliance. Des signaux positifs ont été envoyés hier par les socialistes, les écologistes et les communistes, mais ces derniers font désormais part de leur mécontentement. L'évolution des discussions avec l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon ne les satisfait pas. Programme, stratégie et répartitions des circonscriptions…, ça bloque à tous les niveaux. Écoutez l'inquiétude du patron du Parti Communiste français, Fabien Roussel.
Ça n'avance pas assez vite et c'est pour ça que nous alertons aujourd'hui. Il faudrait que l'on accepte, comme s'il n'y avait pas d'autre choix, les conditions qu'ils émettent de se retrouver dans leur formation, même si ça s'appelle une fédération dans leur programme et tout leur programme et rien que leur programme. Ça ne peut pas être un ralliement. Ça, nous partageons avec Julien Bayou cette envie de dépasser ça. Et puis bien sûr les objectifs de conquête dans les circonscriptions. On doit avoir un objectif plus ambitieux. C'est ce que nous nous disons plus ambitieux, c'est-à-dire d'aller au-delà, de se dire on va sauver les sortants, quoi. Ou alors les insoumis considèrent que c'est les sortants. Et puis tout le reste, c'est pour eux. »
CP : Des propos recueillis par Aurélien Devernoix.
MM : À l'extrême droite aussi, on se prépare pour les législatives.
CP : Marine Le Pen, arrivée 2e à la présidentielle, sera candidate à sa propre succession. Elle se présentera à nouveaux aux législatives dans le Pas-de-Calais, dans le nord de la France. La candidate du rassemblement national espère pouvoir obtenir un groupe à l'assemblée, c'est-à-dire plus de 15 députés. L'assemblée national compte au total 577 sièges.
MM : La rougeole qui flamble depuis le début de l'année dans le monde.
CP : L'Organisation mondiale de la Santé et l'Unicef constatent une augmentation de 80 % des cas en janvier et février. En cause, la pandémie de Covid-19 et la désorganisation des systèmes de santé un peu partout. La conséquence, c'est que la vaccination des enfants, contre cette maladie très contagieuse, a diminué. Explications de Simon Rozé.
Plus de 17 000 cas de rougeole déclarés en janvier et février contre une petite dizaine de milliers un an plus tôt. Et encore, il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg, car tous ne sont pas recensés, loin de là. La rougeole gagne beaucoup de terrain, le terrain concédé par une vaccination qui faiblit, perturbée par la pandémie de Covid-19. 23 millions d'enfants n'ont pas reçu le vaccin l'an dernier. La maladie étant très contagieuse, dès que cette couverture vaccinale diminue, le virus s'engouffre dans la brèche, à tel point que l'OMS craint une « catastrophe absolue » si la situation perdure, avec potentiellement des millions d'enfants touchés d'ici la fin de l'année. La rougeole n'est pas une maladie anodine, elle tue plus de 200 000 personnes en 2019, dans la très grande majorité des enfants de moins de 5 ans. Il est donc essentiel pour l'OMS de remettre les campagnes de vaccination sur les rails, notamment dans les régions les plus touchées par la maladie. Essentiellement dans 5 pays : la Somalie, le Yémen, le Nigéria, l'Afghanistan et l'Éthiopie.
CP : C'était Simon Rozé sur RFI. Très belle soirée à vous à l'écoute de la radio du Monde.