ÉPICURE - La mort n'est rien 📏 (1)
bonjour
aujourd'hui on va parler de la mort et
on va en parler dans la joie et la bonne
humeur parce qu'il en a marre qu en
occident à chaque fois qu'on parle de la
mort on sent obligé de faire une tête
d'enterrement
quand on parle de la mort il est convenu
d'adopter un air grave un air sérieux et
la mort est un événement qu'on associe
immédiatement à la tristesse mais on va
arrêter l'hypocrisie cinq minutes et
dire les choses telles qu'elles sont la
mort c'est comme les sdf séquence est
sous nos yeux qu'on s'en soucie voilà
donc ça c'est fait et si vous êtes déjà
choqué je vous dit d'entrée de jeu vous
n'êtes pas prêt pour la suite mais
c'était nécessaire de briser un petit
peu la glace pour détendre l'atmosphère
sur ce sujet et aujourd'hui on va voir
avec epicure en quoi la mort ne doit pas
nous effrayer
pourquoi la mort ne doit pas être
crainte et pour ça on va commencer par
partir d'un constat qui est que dans
l'histoire de la philosophie la mort a
très souvent été associée à la
souffrance et à l' angoisse l'angoissé
métaphysique de la mort c'est quelque
chose qu'on retrouve chez énormément
d'auteur et pour certains la mort et
même ce qui structure la condition
humaine l'humaine condition se
définirait par notre caractère mortel
par notre finitude temporel est plus que
la mort la conscience de la mort serait
la marque de notre condition
parce qu'après tout si on n'a pas
conscience de la mort de la mort qui
vient gagne a aucune raison que la mort
soit source d'angoissé
il n'y a aucune raison qu'elle soit pour
nous une préoccupation métaphysique
donc on va rappeler très brièvement le
nom de quelques auteurs pour qui notre
condition mortelle fait partie
intégrante de la définition de la nature
humaine
pour freud on l'a vu dans la dernière
vidéo
l'angoissé de la mort constitue l'une
des raisons pour lesquelles l'homme a
inventé dieu pour lesquelles l'homme a
inventé la religion car la religion nous
promet une vie après la mort la religion
nous promets qu'après notre vie
terrestre
nous connaîtrons une vie éternelle une
vie éternelle auprès de dieu si nous
avons fait le bien ou dans les flammes
de l'enfer
si notre vie a été marquée par le péché
mais dans tous les cas il ya l'idée que
après la mort la vie continue s
parce que l'idée d'une vie qui
s'arrêterait définitivement nous paraît
totalement absurde nous dit freud eux
que nous avons inventé dieu pour
conjurer cette absurdité un autre
philosophe qui considère que la
conscience de la mort fait partie
intégrante de notre nature c'est
heidegger à deux guerres qui définissent
l être humain comme un être vers la mort
on trouvera parfois un être pour la mort
selon les traductions zain dessous todd
et selon heidegger c'est ce souci de la
mort qui vient c'est préoccupations
métaphysiques qui ne quitte jamais notre
existence qui fait que l'homme est
constamment plongées dans l'inquiétude
au sens littéral la non qui étudie le
souci permanent et c'est seulement à la
condition que nous acceptions notre sort
d'être mortel que nous pouvons sortir du
souci sortir de l' inquiétude et accèder
à l'authenticité
pascal on l'a vu considère également que
notre condition de mortel était
absolument structurantes pour pascal
c'est parce que l'homme est incapable de
demeurer en repos dans une chambre c'est
parce que l'homme est incapable
d'oublier sa condition mortelle qu'il a
besoin de se divertir qu'il a besoin de
dévier son esprit le dévier ses pensées
de cette angoisse fondamentale de la
mort l'homme se divertit par le jeu par
le loisir par le travail pour détourner
son esprit de cette vérité à la fois
effroyable est inévitable
pour schopenhauer la mort et la marque
de l'absurdité de notre existence
on sait que pour schopenhauer les sens
intime du monde qu'il appelle la volonté
à laquelle nous essayons de donner du
sens à travers la représentation
cette volonté fondamentalement
incompréhensible inaccessible à
l'entendement humain c'est quelque chose
qui nous dépasse radicalement et toute
prétention à comprendre le sens de
l'existence d'autres prétentions à
comprendre ce qu'est la volonté lui
apparaît comme étant seulement la marque
de notre orgueil
la vie est incompréhensible parce que la
mort est incompréhensible
elles mêmes l'incompréhensible et
partant de là notre existence
even montaigne quant à lui disait que
philosopher c'était apprendre à mourir
apprendre à mourir c'est à dire
apprendre à accepter l'idée de la mort
parce que pris dans son sens littéral
apprendre à mourir
ça n'aurait pas beaucoup de sens nous
n'apprenons pas à mourir nous mourrons
et nous n'avons pas le choix et qu'on
les a pris ou pas le résultat sera le
même mais ce que voulait dire montaigne
c'est que si on peut pas
chez que la mort nous emporte si on ne
peut pas se soustraire à la mort à cet
inéluctable par excellence on peut en
revanche apprendre à accepter cette idée
est ainsi apaiser notre angoisse
notre angoisse de quitter ce monde qui
résume le tout de notre existence car
qui existe t-il à part notre existence
faut bien se rendre compte que l'
angoisse de la mort ce n'est pas juste
un concept et c'est une expérience
l'expérience intérieure une réalité
intérieure
une réalité qui nous prend aux tripes et
aux neurones il faut savoir que cette
vision pour le moins sombre de la nature
humaine
cette idée d'une humanité qui se
définirait par sa condition mortelle n'a
pas toujours été en vigueur chez les
philosophes et notamment chez les
anciens on trouve l'idée que la mort
n'avait pas ce caractère sinistre et
mélodramatique qu'on lui prête dans
l'occident moderne
par exemple chez platon la mort n'était
rien d'autre que la fin de notre
existence terrestre et le début de la
vie dans le monde intelligible
on sait que pour platon l'existence
terrestre n'est rien d'autre qu'une
projection en mouvement de la réalité
intelligible d'une réalité éternelle et
transcendante
or pour platon nous sommes connectés à
cette réalité
éternel par notre âme par la partie
rationnelle de notre âme que platon
appelé le nous et qui fait que lorsque
notre vie terrestre s'achève la vie de
notre âme continue elle continue sous
d'autres cieux
elle continue dans un monde auquel nous
n'avons pas accès en tant qu'être
physique mais selon platon cette réalité
à laquelle nous n'avons pas accès c'est
la vraie réalité il n'y a donc pas lieu
de s'en inquiéter
chez les
siens la mort ne devait pas être redouté
tout simplement parce qu'elle fait
partie des choses qui ne dépendent pas
de nous la mort c'est l'inévitable la
mort c'est l'inéluctable autrement dit
il ne dépend pas de nous de mourir ou de
ne pas mourir ce n'est pas quelque chose
sur quoi nous avons un droit de veto
c'est pas quelque chose sur quoi nous
avons notre mot à dire
c'est quelque chose qu'on retrouve chez
de nombreux philosophes cette idée que
la mort à ce caractère angoissant parce
qu'elle est ce sur quoi il n'y a rien à
dire
la main on n'est pas un objet de
discours la mort n'est même pas un objet
de pensée
tout simplement parce qu'on ne peut pas
penser quelque chose dont on ne peut pas
faire l'expérience
tout ce que l'on peut dire de la mort
c'est la manière dont elle nous affecte
la manière dont cela représente et ce
qu'elle constitue dans les faits c'est à
dire un retrait du monde et c'est cette
idée de retrait du monde
le fait de tirer sa révérence qui en
fait un objet philosophique à la fois
effrayant et fascinant et c'est là qu'on
arrive à la conception donné par epicure
de la mort qui se résume dans cette
citation célèbre la mort n'est rien plus
exactement la mort n'est rien pour nous
et aujourd'hui on va se pencher sur
cette idée
comment faut-il comprendre cette
citation la mort n'est rien parce que de
prime abord cette phrase paraît absurde
qu'est ce que ça signifie la mort n'est
rien bien sûr que si c'est quelque chose
la mort c'est la disparition c'est
l'anéantissement
c'est la fin de notre monde eh bien oui
mais justement nous dit epicure la mort
n'est rien parce que la mort c'est la
disparition alors pour comprendre cette
conception qui vous paraîtra pour
l'instant peut être un peu obscur on va
commencer par rappeler que epicure était
un philosophe matérialiste matérialiste
je le précise tout de suite ça ne veut
pas dire qu epicure était intéressé par
les biens matériels
le matérialisme en philosophie c'est la
vision selon laquelle tout est matière
tout ce qui existe est de nature
matérielle de nature matérielle ça
signifie tout simplement de nature
physique de nature corpusculaire ou
moléculaires et se trouve qu'ils piqûre
était un atomiste c'est à dire qu'ils
considéraient que tout ce qui existe
dans notre monde physique n'est rien
d'autre qu'un assemblage d'atomes
c'est à dire de briques élémentaires
insécables insécables signifiant qu' on
ne peut pas les diviser on ne peut pas
les fragmenter
aujourd'hui on sait qu'il existe une
réalité subatomiques autrement dit qu'il
existe un an de ça de l'atome mais dans
l'antiquité
c'était déjà pas mal d'envisager l'atome
d'envisager cette idée de corps
élémentaire invisibles à l'oeil nu qui
ne peut pas être divisé car alors
comment comprendre la solidité du monde
matériel
comment comprendre le fait que notre
main ne passe pas à travers les objets
si on n'envisage pas d'une manière ou
d'une autre
cette idée d'atomes cette idée de
briques élémentaires mais toujours est
il que pour epicure la nature même de
notre monde
c'est la matière la matière composée
d'atomes composé de corpuscules qui
existe de manière immuable qui existe de
manière éternelle
autrement dit pour epicure la matière a
toujours été là elle n'a ni début ni fin
et si on veut contredire epicure en lui
demandant pourquoi les corps
apparaissent et disparaissent
pourquoi les étrons une naissance et
mort bien et puis que répondra que ce
n'est pas la matière qui constituent ces
êtres qui apparaît ou qui disparaît
c'est simplement
l'assemblage de la matière si vous
préférez tout être est le produit d'une
combinaison de matières et lorsqu'un
corps meurt la matière qui le composent
ne disparaît pas elle se décompose et ne
manquera pas de se recomposer par la
suite
autrement dit chez epic urnes on trouve
l'idée que la matière se perpétue dans
le temps à travers la diversité de ces
assemblages et on retrouve ici la
célèbre devise de lavoisier qui a
justement emprunté à la pensée antique
rien ne se perd rien ne se crée tout se
transforme
tout se transforme parce que tout est
matière et si tout est matière ça
signifie que notre âme elle même et
matière alors entendons nous bien
dans l'antiquité l'existence de l'âme
était quelque chose d'admis par tous
mais simplement tout le monde n'avait
pas la même conception de la nature de
l'âme
l'âme étymologiquement annie mousse
c'est ce qui anime c'est le souffle de
vie pour platon l'âme se décomposait en
trois parties une partie matérielle une
partie sensible et une partie
rationnelle ou spirituelle pour platon
la partie spirituelle de notre âme ne
subsiste après notre mort physique alors
que pour epicure lorsque notre corps
moeurs notre âme meurent aussi
si vous préférez la mort de l'individu
est une mort totale à la fois physique
et spirituelle on ne retrouve pas chez
piqûre le dualisme de platon cette idée
que l'âme et le corps serait deux choses
indépendante de choses qui auraient leur
existence propre
pour epicure l'âme et le corps sont
intimement liés et ce qui advient au
moment de la mort c'est leur séparation
leur désagrégation
et c'est ce matérialisme des piqûres qui
permet de comprendre pourquoi selon lui
la mort n'est pas à craindre car que