MACHIAVEL - L'art de gouverner đ (2)
et ses sentiments et ça ne sert à rien
de faire semblant ça ne sert à rien de
se voiler la face et de vouloir que
l'homme soit autre chose que ce qu'il
est on va pas se leurrer on ne va pas
s'illusionner sur la nature humaine on
constate on accepte que l'homme est
égoïste on accepte la réalité de ce
qu'il est et on l'utilisera notre
avantage c'est vraiment ça l'idée est
retenue c'est vraiment ce qu'on pourrait
appeler ici un opportunisme politique
opportunisme qui va consistait Ă tirer
profit davis alors mĂȘme que lĂ©vis Ă©tait
autrefois considĂ©rĂ©e comme un obstacle Ă
la politique
donc on est vraiment comme au judo c'est
à dire qu'on va récupérer recycler la
force de l'autre Ă notre profit et pour
terminer lĂ dessus donc parmi les
auteurs sont repris Ă leur compte
ce pessimisme anthropologique ou ce
réalisme anthropologique
ça dépend du point de vue on pourra
citer thomas hobbes philosophe anglais
du xviie siĂšcle qui justement utilise la
mĂȘme mĂ©thodologie dans son ouvrage
léviathan c'est à dire qu'ils commencent
par se livrer Ă une petite analyse de la
nature humaine pour finalement se rendre
compte que la seule chose qui peut faire
que l'homme va se comporter correctement
c'est la peur de la mort c'est l'idée
que nous sommes tous d'intarissables
Ă©goĂŻste que nous sommes tous en train de
nous entretuer en permanence pour
prendre au voisin ce qu'il a et que nous
n'avons pas parce que nous sommes jaloux
parce que nous sommes possessif parce
que nous voulons renvoyer nage
avantageuse de nous et c'est seulement
parce que l'homme Ă force de s'entretuer
a développé une angoisse de la mort
qu'il a dĂ©cidĂ© de remettre son pouvoir Ă
l'état pour qui le protÚge c'est ça
vraiment le le fondement anthropologique
de la doctrine de pops
c'est l'idée qu'il faut tenir compte de
la nature humaine prendre en compte l'
Ă©goĂŻsme de l'homme et s'appuyer sur cet
Ă©goĂŻsme s'appuyer sur cette nature
humaine pour le gouvernent et donc on
maquille label c'est exactement la mĂȘme
chose il ne s'agit pas de dire au peuple
ce qu'il doit ĂȘtre
il s'agit de comprendre ce que le peuple
est pour pouvoir le gouvernement
et de la mĂȘme façon le peuple on va pas
s'intĂ©resser Ă style doit vouloir ou Ă
ce qui devrait vouloir on va
s'intéresser à ce qu'il veut réellement
parce que pour gouverner un peuple il
faut savoir ce que veut le peuple il
faut lui donner ce qu'il veut il faut
lui donner ce qu'il veut ou en tout cas
il faut lui en donner l'impression
parce que pour machiavel on n'est pas
tenu de dire la vérité au peuple
on n'est pas tenu d'ĂȘtre juste envers le
peuple pour machiavel
on est tenu de garder pouvoir selon
machiavel l'ĂȘtre humain rĂ©agit d'abord
aux apparences il ne réagit pas à la
rĂ©alitĂ© l'ĂȘtre humain ne rĂ©agit pas de
maniĂšre rationnelle
il réagit à l'affect il réagit aux
sentiments il réagit aux apparences
donc le bon gouvernant n'est pas celui
qui va donner au peuple ce qu'il veut le
bon gouvernant et celui qui va rĂ©ussir Ă
faire croire au peuple qui lui donne ce
qu'il veut
le bon gouvernant cette année
illusionniste le mont gouvernance et
celui qui maĂźtrise l'art des apparences
parce que ce sont les apparences qui ont
un impact somme parce que nous réalisons
d'abord aux apparences pour alice ont
d'abord aux impressions la plupart de
nos opinions sont construites sur des
apparences on construction des faux
semblants sont construites sur des
illusions et quel est le matériau du
gouvernement sinon l'opinion
quel meilleur moyen de contrĂŽler un
peuple que de s'appuyer sur ses opinions
l'opinion du peuple c'est la donnée
fondamentale Ă partir de laquelle les
gouvernants vont pouvoir organiser la
domination du peuple
et d'ailleurs ce n'est pas un hasard si
machiavel s'est beaucoup intéressé à la
psychologie humaine et notamment Ă ce
qu'on appelait autrefois les humeurs et
les humeurs sa désigner les fluides
corporels
si influencer nos Ă©motions et notre
tempérament
et donc si l'ĂȘtre humain fonctionne Ă
l'humeur si l'ĂȘtre humain fonctionne au
aux Ă©motions et aux sentiments
Ă ce moment lĂ il n'a pas besoin de
donner au peuple ce qu'il veut il ya
simplement besoin de lui faire croire
qu'on y donne ce qu'il veut de lui faire
croire qu'on est juste de lui faire
croire qu'on veut son bien il n'y a pas
besoin d'agir
effectivement dans le sens de l'intĂ©rĂȘt
du peuple il ya simplement besoin que le
peuple soit persuadé que le gouvernement
agit selon ses intĂ©rĂȘts c'est tout ce
qui compte
le reste se serait delĂ de la vertu mal
placé et un gouvernant n'a pas le temps
de se laisser bercer de chimĂšres
il n'a pas le temps il a pas le temps de
s'encombrer avec ce genre de chose il
n'a pas le temps de s'encombrer avec la
morale parce que son but c'Ă©tait pas
d'idée le peuple vers le bien son but
c'est de le gouverner alors c'est lĂ
qu'on en arrive aux deux principaux
leviers que machiavel va identifier pour
réussir à se faire obéir du peuple le
premier levier c'est celui de la
sympathie le deuxiĂšme levier c'est celui
de la crainte donc on retrouve lĂ les
ressorts habituels du comportement
humain c'est-Ă -dire l'amour et la peur
donc la sympathie c'est Ă dire aimer le
peuple et en a trimé ou plus exactement
vous l'aurez compris lui donner
l'impression qu'on lĂšve pour en ĂȘtre
aimĂ© mais Ă©galement ĂȘtre craints par le
peuple est d'ailleurs machiavel précise
bien que des deux leviers l'amour et la
peur c'est la peur qui est le plus
solide ĂȘtre craint c'est plus efficace 4
mm parce qu'il n'ya rien de plus
puissant en l'homme que la peur de la
mort face Ă la peur de la mort il n'y a
plus aucun amour qui tient donc pour
machiavel
nous ne sommes pas des héros nous ne
sommes pas aptes au sacrifice
ça ce sont des cas marginaux des cas
exceptionnels sur lesquels on ne peut
pas fonder une action politique c'est
pas possible de se baser sur des cas
aussi minoritaire pour construire les
fondations de la cité donc puisque les
ĂȘtres humains ont peur de la mort il
faut savoir jouer sur leurs peurs pour
pouvoir les conformer pour pouvoir les
rendre dociles et obéissants
parce que vous trouverez beaucoup de
personnes qui accepteront de faire
quelque chose par amour vous en voulez
encore plus qui accepteront de faire la
mĂȘme chose par crainte donc lĂ
j'insisterai simplement sur cette idée
que vous avez maintenant je pense bien
intégré qui est que la morale n'était
pas un problĂšme pour machiavel
c'est pas un problĂšme c'est pas la
mauvaise conscience qu'ils Ă©touffent
qu'on soit bien clair il faut vraiment
intégré cette idée là parce que sinon on
va parler dans le vent comprendre que la
politique selon mme attias welz est
totalement indépendant de la morale
ça signifie que si dans une certaine
situation la morale est utile pour
gouverner le peuple
Ă ce moment lĂ on fera le choix de la
morale mais si dans une autre situation
c'est l'immoralitĂ© qui peut servir Ă
gouverner les hommes on ira dans
l'immoralité
lĂ pas de problĂšme il n'y a pas de
jugement a priori sur la nature du bien
et la nature du mal chez machiavel il y
a un point de vue pragmatique une
approche rationnelle qui consiste Ă se
demander quelle est la stratégie la plus
efficace
quel est le moyen le plus efficace
d'augmenter notre emprise sur le peuple
c'est ça la seule question y en a pas
d'autre et c'est pour ça qu'on parle
d'un réalisme politique est un
pragmatisme politique parce qu'on a
totalement Ă©vacuĂ© la notion mĂȘme de
transcendance il ya plus de
transcendance dans l'Ă©tat de machiavel
la plus transcendant ce parce qu'il n'ya
plus d'Ă©chelle de valeur
il n'y a plus d'idées du bien donc s'il
n'ya pas bien il n'a pas de mal
et s'il n'ya ni bien ni mal il n'y a
aucun obstacle
il n'y a aucun empĂȘchement Ă l'action du
gouvernement il n'y a aucune contrainte
si ce n'est celle de l'efficacité
si ce n'est celle du résultat qu'on
souhaite obtenir c'est ça le critÚre de
l'action politique chez machiavel c'est
l'efficacité
l'efficacité en termes de conservation
et de consolidation du pouvoir
donc il est faux de dire que la
philosophie de machiavel est un
immoralisme ce n'est pas un immoralisme
c'est un amoralisme c'est une doctrine
qui se passe de la morale c'est une
autre et qui Ă©vacue la question morale
et non pas une doctrine qui
chercheraient Ă s'opposer
systématiquement à la morale c'est trÚs
différent
on a presque ici ce que j'appellerais un
proto utilitarisme un utilitarisme avant
l'heure un utilitarisme avant l'heure
parce que on Ă©value une action au juge
sa valeur non pas Ă partir des principes
qui la motive mais des résultats
qu'elles engendrent salle critĂšres
d'Ă©valuation moral chez les
utilitaristes c'est le résultat en
termes de bonheur produit bon avec
machiavel c'est pas la quantité de
bonheur qui compte c'est la quantité de
pouvoir tout simplement
donc on conseille pas aux gouvernements
de faire le mal pour faire le mal on
conseille aux gouvernants de faire le
mal quand ça peut avoir un résultat
positif sur la consolidation de son
pouvoir qu'il n'a pas de bien ou de mal
en soi n'y a pas de bien de mal avec une
majuscule
il y a des moyens pour atteindre un but
qui est conservation et consolidation du
pouvoir
alors là ça peut ĂȘtre le moment de vous
lire un petit extrait d'un texte de
machiavel un extrait qui va vous donner
une idée assez nette de la pensée de
machiavel sur justement cette absence de
distinction entre le bien et le mal
cette idée que le bien le mal ne sont
que des moyens pour atteindre un but un
prince bien avisés ne doit point
accomplir sa promesse lorsque cet
accomplissement lui seraient nuisibles
et que les raisons qui l'on dĂ©terminĂ© Ă
promettre n'existe plus ne serait pas
bon sans doute si les hommes Ă©taient
tous gens de bien mais comme ils sont
méchants qu'assurément et ne vous
tiendrez point leur parole
pourquoi devriez-vous tenir la vĂŽtre ce
qui est absolument nécessaire
c'est de savoir bien déguisé cette
nature de renard est de posséder
parfaitement l'art de simuler et de
dissimuler on doit bien comprendre qu'il
n'est pas possible Ă un prince
d'observer dans sa conduite tout ce qui
fait que les hommes sont réputés gens de
bien et qu'il est souvent obligé pour
maintenir l'Ă©tat d'agir contre
l'humanité contre la charité contre la
religion mĂȘme il faut donc qu'ils aient
l'esprit assez flexibles pour se tourner
Ă toute chose selon que le vent et les
accidents de la fortune le commande
il faut comme je les dis autant qu'il le
peut il ne s'Ă©carte pas de la voie du
bien mais qu au besoin ils sachent
entrer dans celle du mal voilĂ donc on a
un texte totalement explicite sur le
pragmatisme politique de machiavel sur
l'absence de référence à une entité
morale ou à une autorité divine celle
exposée absolument claire de
l'opportunisme morale dont le gouvernant
doit devenir un maĂźtre s'il veut
conserver son pouvoir
alors vont marquer le champ lexical qui
est assez intéressant machiavel dit que
le dirigeant doit se montrer
suffisamment flexibles flexible
signifiant ici qui doit savoir fermer
les yeux sur le mal fermé les yeux sur
ce que la morale réprouve
fermer les yeux sur le vice c'est assez
drĂŽle de relever un un terme comme celui
ci qui se veut totalement neutre
justement parce que la démarche de
machiavel se veut moralement neutre se
veut axiologiquement neutre parce
qu'encore une fois on ne gouverne bien
les hommes que quand on comprend ce sont
les hommes