ROUSSEAU - Le désir 📏 (1)
bonjour
aujourd'hui on va parler de rouge
oh et du désir alors ils se trouvent
rousseau n'est pas particulièrement
connu du grand public pour ses écrits
sur le désir il est davantage connu pour
ses écrits politiques pour sa théorie du
contrat social également pour son traité
d'éducation les 1000 qui d'ailleurs a
fait couler beaucoup d'encre quand on
sait que rousseau a lui-même abandonné
ses enfants à l'assistance publique
mais comme j'ai eu l'occasion de le dire
dans une précédente vidéo s'intéresser à
la pensée d'un philosophe ne signifie
pas que l'on cautionne ces agissements
personnels et on peut très bien apprécié
la valeur d'une pensée indépendamment
des agissements de son auteur rousseau a
écrit sur la politique
il a écrit sur l'éducation il a
également écrit sur le bonheur est
aujourd'hui on va s'intéresser à un
texte de rousseau extraits de son oeuvre
la nouvelle héloïse dans lequel rousseau
va nous exposer sa conception du désir
et plus particulièrement sa conception
du rapport entre désir et bonheur mais
avant de s'intéresser à ce texte
on va d'abord faire un rappel en
précisant que dans l'histoire de la
pensée
deux conceptions principal du désir se
sont affrontés alors évidemment je
schématise dans les faits les choses
sont toujours plus nuancée plus complexe
mais si on veut comprendre ce qui fait
l'originalité de la position de rousseau
sur le désir je pense qu'il est
important de comprendre dans les grandes
lignes
comment le désir a été perçue est défini
dans l'histoire des idées donc pour ça
on va commencer par faire un retour à
l'antiquité une période dans laquelle le
désir ne bénéficiait pas d'un statut
extrêmement positif contrairement à
l'époque moderne où le désir est plutôt
quelque chose qui est valorisé car que
serait une vie sans désir dans
l'antiquité les choses étaient vues de
manière un petit peu différente
en effet le désir correspondait à ce que
les grecs appelaient le pathos pathos
qu'on retrouve dans pathologie le pathos
c'est la passion et la passion c'est se
fasse à quoi nous sommes passif la
passion c'est le sentiment que nous
subissons c'est le sentiment qui nous
tombe dessus
c'est le sentiment face auquel nous
perdons notre pouvoir de contrôler la
passion nous rend passif la passe
on nous fait perdre la maîtrise de nous
mêmes et en ce sens la passion est
quelque chose qui s'oppose à la liberté
de l'individu
elle s'oppose à sa liberté car elle
s'oppose à sa raison or pour les anciens
la liberté est le produit de la raison
humaine la liberté c'est la capacité à
s'autodéterminer dans ses actions et
cette autodétermination ne peut être
issue que de la raison obéir à ses
passions obéir à ses désirs
c'est perdre le pouvoir de la raison ces
dons perdre le pouvoir de
s'autodéterminer
on ne peut être libre que dans la raison
nous disent les anciens et la passion
apparaît comme la marque de notre
servitude
donc je disais que le désir est un
pathos et cette idée on la retrouve
principalement chez les stoïciens les
stoïciens qui nous invite à la maîtrise
de nos passions à la maîtrise de nos
émotions et de nos désirs et plus
particulièrement des désirs de ce qui ne
dépend pas de nous désiré ce qui ne
dépend pas de nous c'est le meilleur
moyen de se rendre malheureux désirer ce
qui n'est pas nous c'est faire dépendre
notre bonheur du caprice de la fortune
du caprice du hasard désiré ce qui ne
dépend pas de nous c'est abandonner
notre pouvoir de maîtrise c'est
abandonner tout ce qui dépend de nous à
travers le désir ce qui s'exprime c'est
un manque le manque de l'objet absent
car qu'est-ce qu'un désir sinon la
marque de l'absence le désir c'est la
marque de l'absence c'est la marque de
ce que l'on n'a pas et que l'on voudrait
obtenir le désirent se fixe toujours sur
l'objet manquant
et si on admet cette idée ça signifie
que tout désir est une souffrance tout
désir est une souffrance parce que tout
désir nous rappelle l'absence de ce que
l'on n'a pas tous désirent nous rappelle
notre caractère incomplet
notre absence de plénitude
et observez bien que l'idée de plénitude
c'est le fait d'être plein fait d'être
remplies c'est ce qu'on retrouve
d'ailleurs dans le mot content être
contents se contenter c'est être repu
c'est être satisfait c'est être remplies
or le désir c'est l'insatisfaction c'est
le trou à l'intérieur de nous le trou
qui demande à être comblés et donc en
soi le désir est une douleur le désirent
et ce qui nous rappelle que nous ne
sommes pas complet j'ai déjà eu
l'occasion d'en parler dans d'autres
vidéos mais je vais me répéter dans le
banquet de platon le personnage
d'aristophane nous expose sa conception
de l'amour et du désir
et pour ça il a recours au mythe des
androgynes qu'ils sont des êtres à la
fois mâle et femelle que zeus à couper
en deux pour les empêcher de se mesurer
aux dieux en coupant les androgynes en
deux just venait de créer deux être
incomplets deux êtres qui allait passer
le restant de leur existence à
rechercher leur moitié manquante
d'ailleurs ça c'est beau et touchant
comme histoire parce que dans ce mythe
on nous raconte que lorsque les deux
moitiés se retrouve elle s'en lasse pour
tenter de s'unir et elle n'arrive plus à
se quitter
l'une l'autre elle c'est ce même de
s'alimenter au point qu'elles finissent
par mourir dans les bras l'une de
l'autre
c'était pour ainsi dire la première
version de l'amour romantique de l'amour
passion qui va jusqu'à la mort mais peu
importe ce qu'il faut bien comprendre à
partir de ce mythe c'est cette idée de
parties manquantes
c'est cette idée de recherche de ce qui
nous complète et c'est justement ça le
drame de l'humanité
c'est cette incomplétude c'est cette
finitude qui nous met dans un état
d'insatisfaction permanente qui nous
tire haye qui nous empêchent d'être
reclus qui nous empêchent d'être
satisfait l'être humain est un éternel
insatisfait et toute la culture humaine
n'est que la tentative désespérée de
l'être humain d'accéder à ce qui lui
manque de faire advenir ce qu'il n'a pas
c'est à dire de rechercher la complétude
d'égaler les dieux pour les stoïciens il
existe un moyen légal et les dieux il
suffit de ne plus désiré le plus désiré
c'est ne plus prêter le flanc au manque
c'est ne plus prêter le flanc à
l'insatisfaction c'est réduire le
diamètre du trou qui du coup n'aura plus
besoin d'être comblé lorsqu'on désire
quelque chose le fait de combler ce
désir le fait de l'assouvir ne va faire
que renforcer l'intensité du désir
lorsqu'il va renaître
car c'est ça la malédiction du désir
c'est qu'aussitôt satisfait il
s'empresse de renaître et plus on va le
satisfaire plus il va renaître avec
force plus il va devenir un désir
tyrannique
c'est pour ça que lorsque l'on traite
l'addiction chez quelqu'un on passe par
une phase de sevrage
le sevrage étant la période pendant
laquelle les effets du manque vont se
faire ressentir avec leur intensité
maximale une fois passé le pic de ce
sevrage à ce moment là la dépendance se
fait de moins en moins fortes
donc l'idée c'est de dire que plus on
satisfait un désir et plus on renforce
ce désir et plus on renforce un désir
plus on renforce le manque que ce désir
va nous faire subir pour epicure et les
épicuriens le désir n'est pas quelque
chose qu'il faille rejeter absolument
alors on a souvent tendance à galvauder
la pensée des piqûres en en faisant une
sorte d downeast grossiers qu'ils
recommanderaient de jouir au maximum des
plaisirs de la chair encore on a eu
l'occasion d'expliquer que c'était pas
du tout ça et puis qu'on n'est pas
quelqu'un qui va pousser à la débauche
qui va pousser à la luxure pas du tout
c'est quelqu'un qui préconisait la
modération des désirs et la modération
des plaisirs associé à ses désirs
d'ailleurs ça donne l'occasion de faire
une petite mise au point sémantique
c'est qu'on a souvent tendance
conceptuellement à confondre désir et
plaisir
il ya bien sûr un lien entre les deux
mais ce n'est pas du tout la même chose
le désir c'est le manque de l'objet
absents le plaisir c'est le résultat de
la satisfaction du désir
donc le désir ne produit pas de plaisir
le désir produit un manque il produit
une souffrance et la satisfaction du
désir
c'est à dire l'obtention de l'objet
manquant elle va produire un plaisir
elle va produire une jouissance et 7 800
ce n'est rien d'autre que les effets
compensateurs du manque qui vient d'être
comblée donc on pourrait finalement
presque comparer le plaisir un
soulagement
le plaisir c'est le soulagement du
manque c'est la compensation du manque
donc je disais epicure ne préconise
absolument pas la satisfaction sans
limite de tous nos désirs
au contraire le propre de la philosophie
d'epicure c'est justement de recommander
la modération phrenesis qui s'opposent à
lui brice l'hubris c'est-à-dire
l'illimitation l'hymne modération
l'incapacité à se limiter dans la
satisfaction de ses désirs pour epicure
l'hubris est une véritable pathologie
pour le coup c'est à dire que ça relève
d'un dysfonctionnement d'une incapacité
de l'être humain à se raisonner ça
pourrait piqûre c'est incompatible avec
la sagesse c'est incompatible avec la
démarche du philosophe qui doit être
d'accéder à la quiétude et à la paix
intérieure et pour autant et piqûre
n'est pas aussi radicale que le sont les
stoïciens à savoir qu'il ne rejette pas
le désir par essence mais simplement il
considère qu'il existe différentes
sortes de désir
si vous préférez il considère que tous
les désirs ne se valent pas et s'ils ne
se valent pas on doit pas adopter la
même attitude vis à vis d'eux epicure
distingue trois sortes de désir les
désirs naturel et nécessaire ce qu'on
appellerait aujourd'hui les besoins les
besoins vitaux les besoins
physiologiques parmi lesquels manger
boire dormir et ses désirs là nous dit
epicure doivent être satisfaits les
déserts naturels et nécessaires sont les
satisfait pas on meurt donc il n'y a pas
le choix
on ne peut pas se soustraire des
obligations naturel peut pas se
soustraire des contraintes physiques de
ce monde et donc nous ne sommes pas
libres de nos affranchir de ses besoins
la deuxième sorte de désir chez epicure
ce sont les désirs naturel mais non
nécessaires et ses désirs là nous dit et
piqûres peuvent être satisfaits mais
avec modération
et c'est là qu'on comprend à quel point
la notion de modération est absolument
crucial dans la conception du désir chez
epicure la modération
les ti libre c'est ce qui fait selon
epicure que le plaisir ne va jamais
entraîné de déplaisir un plaisir
satisfait sans modération c'est un
plaisir qui va entraîner des
inconvénients par exemple l'addiction on
en parlait tout à l'heure
l'addiction est une conséquence de la
satisfaction immodéré des désirs c'est
la conséquence d'une absence de contrôle
dans la satisfaction de nos désirs mais
il ya aussi d'autres formes de désir qui
si on les satisfait sans modération vont
entraîner de la souffrance vont
entraîner de la douleur on peut prendre
l'exemple de celui qui va à boire de
l'alcool sans aucune modération et qui
le lendemain matin va peut-être le
regretter à cause de sa gueule de bois
donc ça c'est un exemple qui permet de
comprendre que tout plaisir à sa
contrepartie un faux bien comprendre
cette conception quasi mécaniste du
rapport entre plaisir et douleur un
plaisir immodéré un plaisir au delà du
raisonnable va toujours entraîné selon
les épicuriens une contrepartie négative
le revers de la médaille est donc si on
fait le calcul
si on met en relation le plaisir obtenus
et la douleur occasionnée
on s'aperçoit que ce plaisir n'en est
plus un on s'aperçoit que ce plaisir