RFI journal en français facile 8 juin 2022
Anne Corpet : RFI, il est 22h à Paris, 23h à Moscou. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Zéphirin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous.
AC : Toujours des combats acharnés à Sievierodonetsk. Le gouverneur envisage ouvertement la perte de la ville. Au même moment, Moscou annonce le transfert des combattants détenus depuis la chute de Marioupol vers le territoire russe.
ZK : Le congrès américain discute de mesures pour mieux contrôler les armes à feux. Il faudrait le vote de dix élus républicains pour qu'elles soient adoptées. Ce mercredi, les élus ont entendu le témoignage d'une survivante du massacre de l'école d'Uvalde au Texas.
AC : Les protestations se multiplient dans le monde musulman après les commentaires de deux responsables du parti nationaliste hindou jugés offensants pour l'Islam. L'Indonésie et la Malaisie ont annoncé avoir convoqué les ambassadeurs indiens dans leurs pays.
ZK : La campagne des législatives en Andalousie. L'extrême droite pourrait faire une poussée dans cette région du sud de l'Espagne.
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ZK : Les combats acharnés se poursuivent dans la ville de Sievierodonetsk.
AC : La ville est maintenant quasiment totalement contrôlée par les forces russes et les séparatistes pro-russes. « Il faudra peut-être se retirer » a reconnu ce mercredi le gouverneur de la région de Louhansk. Les Ukrainiens ont dû se replier dans les faubourgs de la ville. Parallèlement à ces combats, on a appris qu'une partie des combattants ukrainiens de la ville de Marioupol avaient été transférés vers la Russie. C'est l'agence russe TASS qui a donné cette information ce mercredi matin. Les précisions de Daniel Vallot.
Selon l'agence TASS, plus de 1 000 combattants ukrainiens ont été transférés depuis le Donbass séparatiste, en direction de la Russie, où ils feront l'objet d'une enquête. Cette information, si elle est confirmée, signifie que Moscou a refusé aux dirigeants séparatistes de pouvoir juger eux-mêmes, comme ils le souhaitaient initialement, les combattants de Marioupol. Les séparatistes du Donbass avaient d'ailleurs affirmé que la peine de mort pourrait être réservée aux membres du régiment Azov, qualifiés de nazi et de terroristes. Ces combattants seront donc jugés en Russie- où la peine de mort n'existe pas. Ils risquent cependant de ne pas bénéficier du statut de prisonnier de guerre, la Russie considérant, elle aussi, que le bataillon Azov est un groupe terroriste et néo-nazi. Pour Moscou, le procès qui sera intenté à ces hommes sera sans doute très important et hautement symbolique puisque la Russie avance depuis le début comme justification au conflit le besoin de « dénazifier » l'Ukraine. Autre élément à prendre en compte : la possibilité d'un échange de prisonniers maintes fois évoquées ces dernières semaines. L'Ukraine a une pièce maitresse dans les futures tractations : il s'agit de Vitkor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine qui a été arrêté en avril dernier. Kiev espère s'en servir comme monnaie d'échange dans les négociations à venir.
ZK : Précisions signées Daniel Vallot. Il n'y a toujours pas d'accord pour garantir l'exportation des céréales bloquées en Ukraine.
AC : Le ministre russe des Affaires étrangères était en Turquie ce mercredi pour tenter de trouver une solution. Serguei Lavrov exige cependant que les navires ukrainiens puissent être contrôlés par l'armée russe. Moscou demande aussi la levée des sanctions occidentales avant de laisser passer ces bateaux. Des demandes rejetées par l'Ukraine. Plus de 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées en Ukraine, au risque de provoquer une crise alimentaire dans de nombreux pays, notamment en Afrique du Nord.
ZK : Plus de deux semaines après le massacre de l'école d'Uvalde au Texas, le congrès américain débat d'un encadrement limité des armes à feu.
AC ; Pour que des mesures soient adoptées, il faudra convaincre dix élus républicains. Cela ne sera pas facile : les conservateurs soutiennent la liberté de porter des armes aux États-Unis. Les discussions tournent donc autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents judiciaires des acheteurs d'armes. Ce mercredi, les élus ont entendu le récit de témoins de la fusillade d'Uvalde. Miah, 11 ans, était dans la classe où ses camarades ont été massacrés. Elle a témoigné ce matin par visiophone. On l'écoute.
« Il a tué ma maitresse d'une balle dans la tête. Ensuite, il a tiré sur plusieurs de mes camarades de classe. Il a tué mon amie qui était à côté de moi. Je pensais qu'il allait revenir. Alors j'ai rassemblé du sang et je me suis recouverte de sang. Je suis restée calme et j'ai pris le téléphone de ma maitresse pour appeler la police » Qu'est-ce que vous voudriez voir changer ? « Je voudrais la sécurité. Parce que je ne veux plus que ça recommence. »
ZK : Le témoignage de la petite Miah. Les protestations se multiplient dans le monde musulman après des commentaires de deux responsables du parti nationaliste hindou.
AC : La députée indienne Nupur Sharma avait critiqué la relation entre le prophète Mahomet et sa plus jeune épouse. Retransmis à la télévision puis sur Internet, ses propos ont provoqué la colère au Moyen-Orient et au Pakistan ce week-end. Un responsable de presse du parti au pouvoir à New Delhi avait déjà suscité des protestations après un message sur Twitter sur le prophète la semaine dernière. Tous deux ont été sanctionnés, mais cela n'a pas suffi à apaiser la situation. Ce mercredi, c'est au tour de l'Indonésie, d'Oman et des Maldives d'exiger des excuses du pouvoir indien. Correspondance de Come Bastin.
Nupur Sharma est une habituée des débats et des provocations contre les musulmans en Inde. Sa suspension ce dimanche du parti nationaliste hindou BJP ainsi que celle de Naveen Jindal au motif qu'il s'agit de membres isolés qui expriment « des vues contraires à la position du parti », ne convainc donc qu'à moitié. Ce lundi, de nouveaux pays se sont joints au concert de protestations international. L'Indonésie, allié de l'Inde, mais aussi plus grand pays musulman du monde, a condamné dans un communiqué les remarques des membres du BJP. Partenaires clés de l'Inde, les Émirats arabes unis et l'archipel des Maldives ont souligné lundi la nécessité de respecter les croyants. Oman à de son côté convoqué l'ambassadeur Indien. « Le monde réagit enfin à la descente de l'Inde dans la haine », juge la célèbre journaliste d'opposition indienne Rana Ayyub dans le Washington Post. Mais cette crise provoque aussi des remous au sein du BJP. Nombre de ses partisans jugent que Nupur Sharma a servi de fusible. Le ministère des Affaires étrangères rejette la faute sur l'Organisation de la Coopération Islamique et le Pakistan, accusés d'avoir fait mousser l'affaire pour mieux ternir l'image de l'Inde. Come Bastin, Bangalore, RFI.
ZK : La campagne électorale des élections législatives débute en Andalousie, dans le sud de l'Espagne.
AC : Et ces élections pourraient déboucher sur une alliance entre les conservateurs et l'extrême droite. Les sondages donnent en effet de bons résultats aux ultras de Vox. Correspondance de François Musseau.
Juan Manuel Moreno Bonilla est un homme placide, un dirigeant qui est populaire aux yeux de la majorité des Andalous, un conservateur modéré qui sait sceller des alliances et faire des compromis. En un mot, il dirige une Andalousie où l'atmosphère politique est plus calme que dans bien d'autres d'endroits en Espagne. Mais celui qui est aujourd'hui le grand favori pour se succéder à lui-même est tout de même préoccupé, car l'extrême droite, actuellement la troisième force parlementaire, pourrait d'après les sondages gagner en puissance et s'imposer comme un allié nécessaire de coalition. Pour l'heure, les ultras de Vox soutiennent le parti populaire de Moreno Bonilla de façon ponctuelle. Mais, si la tendance se confirme, il est fort possible que l'extrême droite obtienne un nombre considérable de députés et devienne indispensable, ce qui dans la pratique changerait la politique actuelle de Moreno Bonilla. Ce dernier serait ainsi amené à durcir sa politique d'immigration, à modifier la législation sur la violence conjugale au détriment des femmes, ou encore à renforcer le pouvoir des parents d'élèves dans les établissements scolaires privés. En Andalousie, on est sur le qui-vive, car on sait que cette grande région est le laboratoire politique du pays. François Musseau, Madrid, RFI.
ZK : À partir de 2035, Anne, il ne sera plus possible d'acheter une voiture neuve à essence au sein de l'Union européenne.
AC : Le Parlement européen a approuvé ce mercredi la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035. Cela signifie que seules les voitures électriques seront autorisées à la vente. La droite s'est opposée à la mesure. Mais elle a été votée dans le cadre du plan climat de l'Union européenne. Les voitures représentent au moins 12% des émissions de CO2 dans l'Union européenne.
RFI, il est 22h10, c'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de l'avoir suivi. Merci à Claude Batista pour la réalisation