Déclaration du Président depuis l'école de gendarmerie de Di (1)
Bonjour Messieurs, Mesdames.
Vous allez bien ?
Bonjour, merci encore.
Je suis à vous.
Alors, vous allez bien ?
Merci d'être là, en tout cas, à Dijon, et avec Madame la Ministre.
Le Garde des sceaux nous a quittés pour rejoindre les débats parlementaires et les questions, en particulier, du budget de la Justice, mais il était avec nous précédemment.
Je veux remercier nos gendarmes, qui nous ont à la fois accueillis et fait une démonstration ce matin, mais également nos policiers et l'ensemble des associations avec lesquelles nous nous trouvions.
En effet, l'objectif est de faire un point sur tout ce qui a été déployé, en particulier pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Sur ce sujet, vous le savez, j'en avais fait la priorité du premier quinquennat.
C'est aussi une grande cause du deuxième quinquennat : l'égalité femmes-hommes, et ce sujet de la lutte contre les violences est absolument essentiel.
Beaucoup de choses ont été faites et on a pu d'ailleurs en faire le point : d'abord alerter au plus tôt.
Je vous rappelle que ce sont ces dernières années qu'on a décidé, en particulier, pour citer une mesure emblématique, de permettre que le numéro 3919 soit disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et je remercie vraiment l'ensemble du monde associatif et l'association qui gère ce dispositif, et les efforts se poursuivent, mais c'est un point essentiel pour que les victimes puissent vraiment pouvoir parler, avoir accès à quelqu'un.
Nous avons également démultiplié les numéros d'urgence, les points, aussi, d'accès.
La période du Covid nous a permis, à cet égard, entre guillemets, d'avancer très fortement, puisque c'est dans cette période qu'on a permis, dans les supermarchés, dans les pharmacies, d'avoir des accès directs.
On a aussi mis en place un système beaucoup plus simple dans nos hôpitaux, pour pouvoir à la fois récolter la plainte et aussi pour que le médecin puisse garder les preuves lorsqu'il y a eu des agressions, en particulier des agressions sexuelles.
Ensuite, il y a eu tout un travail extrêmement important ces dernières années, de formation de nos gendarmes et de nos policiers.
C'est ce qu'on a vu ce matin : formation théorique, formation pour intervenir dans ces situations en flagrant délit, formation aussi pour récolter la plainte et la parole, et permettre justement d'être là, pour que les victimes soient prises en charge au plus vite, au mieux, et que nous puissions lutter contre ce fléau.
Et ce que nous souhaitons ensuite continuer de faire, c'est évidemment de renforcer la réponse judiciaire, pénale et on y sera cet après-midi, et nous serons à Dijon avec la ministre, aux côtés de nos magistrats, pour, là aussi, continuer d'avancer sur ce sujet.
On a également mis beaucoup de moyens en place, à cet égard, pour qu'il y ait une réponse très rapide, les téléphones grave danger qui sont déployés et qui, à la décision des magistrats, sont mis en place.
On en a 3.400 qui sont déployés, 3.800 qui sont financés.
On va en refinancer près de 1.000 dès l'année prochaine.
On a ces bracelets d'éloignement, qui sont absolument essentiels.
On en a 900 qui sont aujourd'hui déployés.
Il n'y a absolument aucune limite en capacité, et de plus en plus, nos magistrats décident, justement pour éloigner les conjoints ou maris violents, de mettre en place ces dispositifs.
Et puis on a tout ce qu'on souhaite aussi renforcer pour permettre aux femmes qui sont victimes, justement, de ces violences, d'être mieux prises en charge et mieux protégées.
Et donc ça, c'est tout le travail que nous faisons, vous l'avez vu ce matin avec les associations, pour qu'il y ait une prise en charge très rapide, parce que c'est un changement de vie, le moment où on a déposé la plainte, et en quelque sorte, on va devoir peut-être quitter son domicile ou on se met à l'abri, et donc on a besoin d'être accompagnée dans tous les champs de la vie, par nos associations, par les services de l'État, et c'est l'objectif de ce "pack nouveau départ", qu'on va expérimenter dans les prochains mois, d'ailleurs ici, dans ce département, c'est ce qui a été décidé, entre autres, et qui va permettre qu'il y ait un accompagnement, justement, vers le logement, vers l'emploi, un accompagnement financier pour la prise en charge des enfants beaucoup plus homogène et beaucoup plus simple pour les victimes, parce que beaucoup de ces dispositifs existent.
Simplement, il faut à chaque fois faire une démarche différente, et lorsqu'on est déjà victime, on est perdue face à ce maquis administratif, face à cette complexité.
Et donc ce pack, c'est une façon de dire, de la même manière, vous l'avez vu, qu'on vous donne tout de suite, en quelque sorte, quand vous êtes victimes, que vous appelez la gendarmerie ou que vous vous rendez en brigade, au commissariat, on vous donne tout de suite tous vos référents et celles et ceux qui vont vous aider, eh bien que ce "pack nouveau départ" soit disponible pour ces femmes qui sont victimes.
Et puis, ce que je souhaite aussi qu'on puisse développer massivement, ce sont les maisons de victimes, les maisons de femmes.
Plusieurs associations ont mené, depuis plusieurs années, des initiatives remarquables à cet égard, et nous souhaitons pouvoir les renforcer et les démultiplier, parce que ce sont des lieux où on peut recueillir, où on peut protéger, où on peut justement régler toutes ces difficultés administratives, où on peut aussi simplifier les choses pour les enfants.
Voilà à la fois quelques-uns des éléments de bilan de ce qui a été fait ces dernières années et qui, à mes yeux, est un des combats vraiment essentiels, et puis quelques-unes des pistes de ce que nous voulons renforcer, parce que malgré tout ce qui a été fait, nous continuons d'avoir des féminicides et nous continuons d'avoir des violences, et aussi longtemps qu'il y en aura, nous ne devons rien relâcher de ce combat.
Monsieur le Président, sur la réponse pénale, vous avez été interpellé tout à l'heure, justement sur la question des juridictions spécialisées.
Ça faisait partie de vos promesses de campagne et vous aviez l'air assez prudent sur ce sujet tout à l'heure.
Est-ce que finalement vous abandonnez cette idée ou est-ce que c'est toujours à l'ordre du jour ?
Non ! Merci de cette question.
Elle est importante, on en parlera cet après-midi.
On a d'ailleurs, Madame la Ministre y travaille, on a deux parlementaires qui sont mandatés sur ce sujet pour regarder les expériences internationales et pour avancer.
Non, je trouvais justement que la présidente de l'association qui était avec nous disait quelque chose d'important, et c'était très bien illustré.
C'est que souvent dans le débat, on a le sentiment de dire : on va choisir un ou deux magistrats dans un ressort et qui ne vont faire que ça, et je crois que la réponse, en fait, est un peu plus complexe.
Il faut former et spécialiser, mais je crois que ce qui ressort à ce stade, et je ne veux pas préempter les conclusions de ce travail, d'abord, premièrement, je n'abandonne pas du tout l'idée, on en a besoin, il faut être très ambitieux et mettre le maximum de moyens mais il faut se garder d'avoir une ou deux personnes qui, dans un département, ne s'occuperaient que de ce sujet, qui est essentiel.
Et donc on voit bien qu'il y a, derrière la nécessité de former encore plus les juges des enfants, les juges aux affaires familiales, sur ce sujet, sur cette matière, pour que tout le monde, justement, ait une pleine connaissance.
Et il faut sans doute, en effet, davantage spécialiser, qu'il y ait une dominante, qu'il y ait en quelque sorte des gens qui soient plus experts, et en quelque sorte c'est sans doute des pôles d'expertise qu'il va falloir développer.
Donc, derrière ce mot, je voulais simplement redire quelles sont les réalités qu'il y a.
Je crois qu'il faut que tout le monde monte en compétence.
Il faut absolument que tout le monde soit mieux formé sur le sujet des violences qui sont faites aux femmes, forces de sécurité intérieure comme magistrats, il faut qu'on déploie plus de moyens, et il faut qu'on ait en effet des pôles de compétence et d'expertise.
Mais je pense que c'est important qu'on ait, en tout cas, le dispositif qui soit le plus efficace possible.
Donc on en parlera cet après-midi avec nos magistrats et nos avocats, et notre objectif, c'est d'avancer.
L'idée n'est pas du tout abandonnée, au contraire, mais c'est d'y mettre le maximum d'ambition et de pouvoir répondre à ce sujet.
Monsieur le Président, est-ce que vous avez été impressionné par ce que vous avez vu ce matin ?
Est-ce que les gendarmes progressent dans la prise en compte des....
parce que c'est ça aussi l'objectif de ce que vous avez vu ce matin à l'école de gendarmerie de Dijon.
Alors d'abord, on est très fiers de cette école de gendarmerie et je pense que c'est aussi une très bonne utilisation de ce site qui, il y a plusieurs années, avait été libéré par l'Armée de l'air, et je pense que ça montre l'importance du sujet formation pour, je dirais, toutes nos administrations, tous nos agents, et évidemment pour nos militaires et nos forces de sécurité intérieure.
Et moi, j'ai été impressionné du fait qu'il y a cinq ans, les violences intrafamiliales étaient un phénomène connu.
C'est depuis des années et des années au coeur de l'activité de nos gendarmes, mais on savait bien qu'il y avait parfois beaucoup d'hétérogénéité sur le sujet.
Il y a eu un travail, d'abord de formation des gendarmes déjà en poste comme des policiers déjà en poste.
Ça, c'est un travail très important, parce qu'il y a eu beaucoup d'entre eux qui sont revenus en formation sur ces sujets, entre autres, et qui justement ont été, pas simplement sensibilisés mais à qui on a réappris du comportement, justement, des techniques de contact, des méthodes., et puis il y a la connaissance d'un écosystème associatif avec lequel ils travaillent, et donc ça, je pense que c'est un point très important, mais maintenant, on a la totalité de nos jeunes qui sont formés.
Je veux dire qu'il n'y a aujourd'hui pas un gendarme, pas un policier qui sorte de formation, qui ne soit formé sur ce sujet des violences faites aux femmes.
Et ça, c'est une petite révolution culturelle, pédagogique, qui est absolument essentielle.
Et donc voilà, on a formé celles et ceux qui étaient en place et maintenant on forme tout le monde.
Et moi, ce qui me frappe, c'est à la fois le regard qu'avaient tout à l'heure, les collègues comme les élèves, et qu'il y a déjà un vrai savoir, à la fois théorique, de l'univers, à la fois associatif, mais aussi juridique, sur ces sujets-là, et puis une vraie connaissance de la précaution humaine qu'il faut avoir, de la bienveillance à l'égard des victimes.
Et enfin, ç'a été rappelé par le directeur général de la gendarmerie nationale, il y a aussi des innovations qui vont accompagner tout ça, et tout ce qu'on fait sur le dépôt de plainte, maintenant, qui peut se faire sur site, est très important pour les victimes.
Et là aussi, on forme nos gendarmes.
Monsieur le Président, le Parquet national financier a ouvert une enquête sur le financement de vos campagnes présidentielles en 2017 et aussi en 2022.
Quelle est votre réaction sur ce sujet ?
D'abord, tout ça, on en a longuement parlé pendant la campagne présidentielle.
J'avais été déjà amené à réagir.
C'est autour de tout ce qui s'est dit autour de McKinsey, et qui a pu choquer beaucoup d'entre nous, parce qu'il y avait beaucoup aussi de sujets de fraudes fiscales prétendues, etc, etc.
Donc moi, je me suis exprimé quand j'étais candidat, sur ce sujet, j'ai appris comme vous, par la presse, qu'il y avait des associations et des élus qui avaient décidé de saisir la justice.