Inauguration du « Quarante » (1)
Bonjour Monsieur le Président de la République, mesdames, messieurs les élus, en vos grades et qualités.
Mesdames, messieurs, c'est d'abord un plaisir de se retrouver avec toutes ces générations, dans ce lieu si symbolique du Quarante, pour cette première inauguration officielle et institutionnelle.
Permettez-moi de me tourner vers notre hôte d'honneur, Monsieur le Président de la République.
Bienvenue déjà sur le territoire de Laval Agglomération, sur la ville chef-lieu du département de la Mayenne, Laval, et particulièrement ce lieu qu'on vient de découvrir le Quarante.
Évidemment, Laval Agglomération, c'est un territoire à taille humaine.
C'est un territoire mi-agricole, mi-industriel.
C'est un territoire à la fois avec un passé extraordinaire, mille ans d'histoire, on a pu le voir.
C'est le lieu de naissance du Douanier Rousseau, d'Alfred Jarry, d'Ambroise Paré, pour parler un peu de la santé.
Mais c'est aussi un territoire tourné vers l'avenir, avec son industrie, mais aussi le monde du numérique.
Et vous le connaissez, vous êtes venu déjà dans cette ville pour Laval Virtual, le premier festival européen de la réalité virtuelle et augmentée.
Voilà, c'est un territoire qui vit bien, qui ne fait pas beaucoup de bruit.
Mais je crois qu'il participe au destin de la France, à sa manière.
C'est un territoire, Laval Agglomération, qui sait cultiver ses équilibres.
C'est tellement important, voilà, cette qualité de vie qu'on peut avoir sur notre territoire.
Et à la fois, comme beaucoup de villes moyennes, on est un peu pris par les grandes métropoles, à savoir la métropole rennaise, la capitale bretonne qui nous fait de l'appel du pied.
Notre capitale, et je regarde la Présidente de région, la capitale évidemment régionale, Nantes, et puis Paris, qui nous tend les bras grâce à une ligne LGV très efficace, 1 heure 10.
Et on espère bien garder nos arrêts, évidemment, SNCF, tellement importants dans le développement de notre territoire.
Et à la fin, pourquoi je dis ça ?
Parce que la France est quand même constituée de ces grandes métropoles qui captent énormément de valeur, 80 % du PIB de la France est dans ces grandes métropoles.
Et il ne reste plus que 20 % à se partager nous nos territoires, là où vivent la majorité des Français.
Et donc c'est important.
Votre présence est importante, puisque la responsabilité de l'État, mais aussi la responsabilité de nous, les élus locaux, c'est de corriger ces inégalités territoriales qu'on peut vivre.
Corriger ces inégalités de parcours, des parcours de vie, et notre enjeu, c'est de faire réussir un maximum de personnes.
Et vous savez, on a énormément d'atouts à défendre, comme ce lieu le démontre, mais aussi les difficultés de parcours.
Et je voudrais profiter de votre présence pour en signaler deux.
Mais vous les avez vues, tout au long de votre parcours.
Déjà, l'accès à l'enseignement supérieur, évidemment, et notamment l'accès à l'enseignement supérieur public.
On est un paradoxe dans notre territoire.
Vous regardez cette jeune génération.
Elle réussit et elle réussira au bac, magistralement.
Ce sera, c'est le premier département de la région qui réussit le mieux au bac. Et malheureusement, cette génération, elle n'accède pas à l'enseignement supérieur.
En tout cas, c'est celle qui prolonge le moins ses études.
Cette fragilité, je crois qu'on doit la relever ensemble, collectivités et état compris.
Et la deuxième fragilité, on a pu en parler.
Quand on regarde l'état de notre hôpital, c'est évidemment l'accès, l'accès aux soins, l'accès à la santé.
Là aussi, c'est un défi, un défi majeur qu'on doit là, je regarde ceux qu'ont des cheveux blancs, nos aînés, parce qu'on a une population qui vieillit. Désolé Louis.
Il fallait bien que ça tombe sur quelqu'un.
Agression gratuite.
Ça s'appelle les joies du direct.
Voilà, une population qui vieillit, qui a des besoins, et on a des difficultés effectivement d'accès aux soins et on reste mobilisé.
Pourquoi je dis ça ?
Parce que vous parlez de refondation, Monsieur le Président.
Je crois qu'il faut aussi refonder le lien fort entre l'État et les collectivités locales.
Il est essentiel et il doit être ambitieux.
Ambitieux en termes de déconcentration, en termes de décentralisation évidemment, parce qu'on doit, on se doit de servir nos administrés en soi, servir les Lavallois, les Français.
Tous ensemble, main dans la main.
Et je crois que, refonder le lien de confiance qui nous unit est essentiel.
Parce qu'à lire l'actualité, on peut être inquiet évidemment, de ce lien fragile.
Et je dis souvent les collectivités locales, on est un peu des colosses aux pieds d'argile.
Des colosses, parce que, au quotidien, on assure les services publics essentiels à la population, les écoles, les déchets, tout ce qui participe de la qualité de vie, évidemment essentielle.
Des colosses aussi, quand il s'agit de faire face aux crises.
Et je crois qu'on a demandé beaucoup aux collectivités locales.
On a monté des centres de vaccination, des centres de dépistage.
Ça a bien marqué d'ailleurs les Mayennais.
Et à la fois aux pieds d'argile, parce que, et vous savez où je veux en venir, évidemment, des fragilités financières, de pouvoir d'action.
On a un peu l'impression que ça se réduit financièrement.
Je crois qu'on a des besoins de moyens d'action, et ça se fait ensemble.
Et on doit renouer cette confiance, comme le démontre ce magnifique bâtiment.
Cette confiance que nous avons entre collectivités territoriales, et je remercie les financeurs de ce bâtiment, sans qui rien n'aurait été possible.
La Région évidemment, le département, évidemment représenté, et puis la ville et l'agglomération.
Et puis bien sûr l'État, qui est un rouage essentiel en ce qui concerne la culture.
Et je crois qu'on partage cette même conviction, que la culture, ça permet cette réussite de parcours.
La culture, elle émancipe, elle nous fait grandir.
Les artistes ont une place essentielle dans notre société, ce qui fait la grandeur de la France, cette exception culturelle française, ces artistes qui nous émeuvent, ces artistes qui nous font rire, qui nous questionnent, je crois comme jamais. Je crois qu'ils ont une parole libre, que même nous, en tant que politiques, on n'aurait plus.
Donc, c'est un immense plaisir que de vous accueillir, et d'accueillir, voilà, tous ici présents dans ce Quarante, qui est un lieu d'exception qu'on a eu l'occasion de visiter.
Un écrin architectural extraordinaire, qui était une banque, et le symbole est fort.
Une banque qui protégeait les titres des Français pendant la guerre.
Toutes les obligations des Français étaient ici.
Cette banque qu'on a finalement, permettez-moi l'expression, explosée de par ses murs, pour la rendre ouverte au public, et en faire un lieu de culture et de culture pour tous, parce qu'à Laval, on aime conjuguer, en tout cas mettre au pluriel cette culture.
Ces cultures, ces cultures pour tous et partout.
Et je crois que c'est un bel exemple, un projet d'une ambition d'envergure nationale évidemment.
À tel point que c'est plus qu'un lieu de culture, puisqu'il y a un espace restauration, un coworking, un fablab, pour pouvoir coudre, innover, évidemment, on a un territoire entreprenant.
Et puis, qui abritera un conservatoire exceptionnel.
Et je vous le dis, Monsieur le Président, les yeux dans les yeux, c'est le plus gros conservatoire de France. 3 600 élèves apprenant ici.
Vous en avez un petit panel, qui vient de découvrir les lieux.
Donc voilà, on est fier, on est fier de l'offrir et de le faire rayonner, sur le territoire de Laval Agglomération évidemment, et plus largement, de le montrer à travers votre présence, à tous les Français et les Françaises, qui voudraient venir le découvrir.
Et je finis évidemment par les remerciements.
Vous remercier évidemment de votre présence.
Remercier notre architecte Bruno Gaudin, qui je crois a fait mieux que le quadrilatère Richelieu de la BNF.
Soyons un peu chauvins.
Remercier François Marie Foucault, qui est le coordinateur qui a subi tous les mouvements, et à la fois les mouvements politiques de ce projet.
Évidemment, rendre hommage à mes prédécesseurs.
J'ai une pensée pour eux à la fois Didier Pillon, qui était l'adjoint à la culture, et François Zocchetto.
Je pourrais citer Guillaume Garot, puisqu'il avait déjà en gestation cette idée d'un nouveau lieu de culture à Laval.
Je vous remercie de nous avoir transmis cet héritage, qu'on a plaisir à inaugurer tous ensemble, donc un lieu essentiel.
Remercier l'État aussi, de la confiance en termes de politique culturelle.
Puisqu'on vient d'avoir bonne nouvelle sur bonne nouvelle, sans doute que votre venue se préparait.
On a été labellisé "Centre national des arts de la rue et de l'espace public" Tellement essentiel de partager l'espace public, surtout post-COVID, pour refabriquer ce vivre ensemble essentiel.
On a été labellisé, en tout cas le Théâtre de Laval a été labellisé "Centre national de la marionnette" Là aussi, un art populaire qui nous est cher.
Donc, merci de cette confiance accordée.
On espère qu'elle va durer.
Elle va s'accompagner, évidemment, je répète, de financements, tant la ville et l'agglomération en ont besoin, c'était important.
Et une actualité, puisque cette inauguration, elle se fait quand même de manière confidentielle, vous donner rendez-vous, rendez-vous aux Lavallois, mais aussi aux Français qui voudraient y participer, à la semaine inaugurale, qui démarrera le 19 novembre.
Voilà qui révélera les 40 facettes de ce magnifique bâtiment.
Donc, merci à tous.
Vive Laval, vive la France et vive le Quarante !
Merci beaucoup monsieur le Maire, messieurs les Ministres, mesdames, messieurs les parlementaires, madame la Présidente du Conseil régional, monsieur le Président du Conseil départemental, monsieur le Président de l'Association des maires, monsieur le maire, monsieur le Préfet, chers amis, je suis extrêmement heureux d'être parmi vous aujourd'hui, volant en quelque sorte le départ et le début des festivités de novembre.
Mais être à vos côtés, simplement pour vous dire quelques mots, à la fois de confiance et de fierté collective devant ce lieu.
Et alors en effet, je vous félicitais, puisque vous avez porté ce projet.
Il a été pensé, porté par le territoire, vous l'avez rappelé, la ville, l'agglomération, le département, la région, l'État, main dans la main, qui ont porté ce projet, servi par un grand architecte, dont j'ai eu la chance devant les travaux à la Bibliothèque Richelieu, il y a quelques mois de cela.
Et en quelques années, vous avez su réinventer ce lieu et l'inscrire d'ailleurs dans, j'en parlais ce matin, ce qui boucle la journée, cette "Action Coeur de Ville", que nous avons souhaitée, et qui a permis dans plusieurs de nos villes de France de rouvrir justement les choses, de se réapproprier l'espace public, et de donner à des lieux de culture, mais aussi à des commerces, à des logements, à ce qui fait la trame d'une ville, la possibilité de faire, quand des élus avaient des projets.
Et donc, en quelques années, vous avez ouvert la banque, en quelque sorte, à défaut de l'avoir fait sauter.
Et, je veux voir dans le lieu où nous nous trouvons, et d'ailleurs le rassemblement au milieu de ce Quarante que nous formons, comme la métaphore de ce que vous voulez faire et de ce à quoi je crois, pour la culture, et qui est une traversée, un passage, et on le voit d'un bout à l'autre.
Et nous l'avons vu à travers chacune des salles que vous avez su faire et que Monsieur le Directeur nous montrait en expliquant le projet qui allait advenir.
C'est que ce lieu, conçu pour être fermé, pour protéger l'argent, les obligations, dans une magnifique architecture et de mozaïques Art déco qu'on a pu voir, et que vous avez su admirablement préserver, vous l'avez ouvert.
Vous lui avez adjoint le ciel, l'éclairage zénithal de votre salle de danse dans laquelle on était tout à l'heure, ces fenêtres ouvertes sur la ville.
Et cette traversée, vous l'avez en quelque sorte rendue lumière et rendue à vos habitants.
Et la traversée, c'est aussi ce que vous avez conçu, puisque ce lieu sera tout à la fois un conservatoire, ce qui est souvent un lieu intimidant.
Je me souviens d'avoir été à votre âge, commençant le conservatoire.