Chapitre 3. Le spectacle commence
C'est le soir. La ville est encore animée par les fêtes traditionnelles. Les cousins ont assisté à un défilé de gardians. Les gens sont installés aux terrasses des cafés. L'ambiance est aux vacances et à la fête. Devant le cirque, une file de spectateurs attend devant les guichets pour acheter les billets. Jeanne, Pauline et César observent le chapiteau. Autour, les roulottes semblent calmes. Finalement, les cousins entrent. La tente bleue décorée d'étoiles dorées est soutenue par des piliers rouges. Les cousins s'installent au deuxième rang à côté d'un homme et d'une femme. Il y a des enfants parmi les spectateurs, mais aussi des adultes.
Après un moment d'attente, c'est un clown au visage blanc et au nez rouge qui annonce d'une voix joyeuse le début du spectacle du cirque Rafuchat.
– Je n'aime pas beaucoup les clowns, dit Pauline à voix basse.
– Pourquoi ? demande César.
– Chut ! dit leur voisine.
Un petit orchestre commence à jouer. Un clown habillé avec un pantalon large de couleur orange avec des rayures vertes et un grand manteau saute et tombe par terre au rythme de la musique. Les enfants rient et le public applaudit. À la fin de son numéro, le clown donne un coup de sifflet et cinq chats de couleurs différentes entrent sur la piste. Ils sont suivis d'un dompteur qui tient dans sa main une baguette.
– Voici Pépino et son numéro « Les chats agiles » !
Pépino place au centre de la piste des cercles colorés. Avec sa baguette, le dompteur dirige les chats. Ceux-ci se mettent en rond : un chat tigré commence à sauter à travers les cercles, puis un chat blanc à poils longs, suivi d'un chat roux, d'un gris et d'un noir. Ils recommencent trois fois le numéro en rythme avec la musique.
– Pourquoi il n'y a pas de lions ? demande César.
– Je ne sais pas, répond sa soeur.
– Chut ! dit leur voisine encore une fois.
Ensuite, il y a les numéros du funambule, des équilibristes et des jongleurs. Le public applaudit. Un cheval arrive au galop sur la piste. Le cavalier est majestueux et d'une grande beauté. Lui et son cheval font plusieurs fois le tour de la piste. Les acrobaties sur le cheval commencent. Le public ne fait pas attention au groupe de petites bêtes qui court derrière eux. La lumière est concentrée sur le cheval. Finalement, l'éclairage se fait sur ces petits animaux… et des chuchotements montent du public :
– Bah… des rats ! dit César.
Cette fois, la voisine ne dit rien.
Cependant, le numéro est vraiment beau. Les rats zigzaguent derrière les chevaux. Ils créent une traînée grise argentée. À la fin, les animaux se divisent en deux groupes et laissent un passage pour un clown habillé avec une combinaison à paillettes.
Les rats sont partis et à la place, il y a des furets. Ils sont une dizaine et construisent des pyramides en montant les uns sur les autres. C'est un beau numéro d'équilibrisme. C'est drôle aussi. Pour conclure, quatre cavaliers arrivent sur leurs chevaux et font un dernier tour de piste. Les cousins n'ont jamais vu un tel spectacle.
En rentrant à la maison, les adolescents commentent la soirée.
– C'est étrange quand même ces animaux… dit César. Au cirque, il y a des animaux sauvages, normalement ?
– Oui, c'est vrai, répond Pauline, mais il existe aussi des cirques qui préfèrent laisser les animaux sauvages dans leur habitat naturel. Les villes sont pleines de chats alors il faut les utiliser.
– Oui, mais les furets ? demande Jeanne. Je ne comprends pas. Hier après-midi, on en a vu des centaines et pour le spectacle ils n'étaient pas nombreux.
– C'est vrai. On pourrait demander à Nicolas, propose César.
– Bonne idée, répond Pauline.
– On retourne aux roulottes demain ? suggère Jeanne.
– Oui, mais, demain matin, je vais faire une promenade à cheval, annonce Pauline.
– Je peux t'accompagner ? demande César.
– Si tu veux.
Le lendemain matin, Pauline et César vont au centre équestre. Sur le chemin, ils rencontrent Nicolas qui propose de les accompagner.
– Tu aimes ces chevaux ? demande Nicolas à Pauline.
– Oui, les chevaux camarguais sont très beaux. J'aime parce qu'ils vivent en semi-liberté ici.
– Tu as raison. Moi, j'habite dans la région depuis à peine un an. Je découvre encore la région.
– Tu étais où avant ? demande César.
– Avant, j'habitais à Perpignan. Mes parents ont divorcé et je suis venu ici avec ma mère parce que c'est sa région natale. On vit chez mes grands-parents.
– Oh, ce ne doit pas être facile, dit Pauline gentiment.
– Ça va… je vais au lycée à Arles et j'ai des copains. Et cet été, j'ai trouvé ce boulot au cirque.
– Mais, il n'est pas sympa ton patron, non ?
– Oui, il est dur…
– Et, on peut faire la balade, s'impatiente César.
– Ok, on y va ! Direction le parc ornithologique ! lance Pauline.
Les amis choisissent leurs chevaux et partent.
La promenade est très belle. Les amis passent par la plage. Ils aperçoivent au loin les Salins. Surtout, ils peuvent admirer les flamants roses et les taureaux.
– La nature est bien protégée ici. C'est pour ça que j'aime la région, commente Nicolas.
– Oui, c'est génial de pouvoir en profiter.