Première & Dernière fois 12
Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois.
Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.
J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles
et eux ses confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première
et la dernière fois.
Isaac est un homme de 33 ans, hétérosexuel, papa d'une petite fille de 2 ans et célibataire.
Nous nous sommes rencontrés au lycée, en seconde, et sans avoir réellement été en
contact depuis, nous avons gardé de loin un oeil l'un sur l'autre, comme on peut
le faire aujourd'hui grâce aux réseaux sociaux.
Je peux dire sans mentir qu'il est de loin l'une de mes plus belles rencontres du lycée,
car il a été, le temps où nous avons été proches, un véritable ami, quelqu'un avec
qui il a toujours été facile de partager et d'être soi-même.
18 ans plus tard, nous nous retrouvons pour discuter de sa vie sexuelle, et de masculinité,
évidemment.
Je vais commencer par la question rituelle, on se vouvoie ou on se tutoie ?
On se tutoie.
On se connait depuis suffisamment longtemps.
Oui, c'est vrai, mais on n'est plus habitué du coup.
Alors on va entrer dans le vif du sujet.
Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?
Oui, et en fait, j'ai toujours eu du mal à mettre précisément l'étiquette première
fois sur l'événement.
C'est-à-dire que j'ai eu deux premières fois, et il m'a fallu longtemps avant de
me dire que la première, c'était vraiment une première fois.
Je m'explique un peu.
La toute première se passait avec ma première petite amie.
Alors tu avais quel âge ?
J'avais 19 ans, presque 20.
C'était très doux, très tendre, mais elle avait un espèce de blocage sur la pénétration.
Donc je lui dois vraiment beaucoup, puisque c'est un peu elle qui a forgé ma manière
d'envisager la sexualité.
Il y en a eu d'autres derrière, mais elle a vraiment posé de très bonnes bases.
Et en fait, comme il n'y avait pas eu d'acte de pénétration, longtemps, on m'a fait
comprendre que ce n'était pas vraiment une première.
Et donc la deuxième est arrivée deux ans après.
C'était bien, ce n'était pas inoubliable, mais c'était bien.
Mais j'ai toujours eu ce doute, savoir lequel était l'élément fondateur.
Et au final, la réflexion a fait son chemin.
Et notamment maintenant, on commence à séparer les choses et à considérer les actes de
caresses, de cunnilingus comme autre chose que des simples préliminaires et des actes
sexuels à part entière.
Et oui, c'était celle-là, ma première.
Alors on va parler de cette première première fois.
Est-ce que ça a été planifié ?
Vous étiez ensemble depuis combien de temps ?
C'était une relation à distance.
C'était planifié, oui, puisqu'elle est venue habiter chez moi une semaine.
Pendant les vacances ?
Pendant ses vacances, elle a endormi dans le même lit tous les soirs pendant une semaine.
Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu t'es retrouvé nu ? Est-ce que tu t'es retrouvé
nu ? Oui, rien de particulier.
Tu t'étais préparé psychologiquement ? Il y avait des choses qui t'angoissaient ?
C'était très nouveau.
Et puis, il y avait une parole moins libre, je trouve, à l'époque qu'on peut la voir
maintenant sur la sexualité en général, c'est-à-dire que oui, forcément, la technique,
l'acte mécanique, ça faisait aucun aucun doute.
Par contre, c'était le flou autour de...
Est-ce qu'on va trop vite, pas assez vite ?
Bêtement, comment on s'y prend quand on n'a jamais fait ?
On ne peut pas tellement le deviner.
Alors, elle avait plus d'expérience que moi, même si elle était plus jeune.
Et en fait, elle m'a guidé.
Et c'est la meilleure chose à faire.
Ce n'était pas sa première fois ?
Clairement, non.
Je ne sais pas tellement combien de copains elle a eu avant, je devrais dire, je m'en
manque un peu.
Mais elle était plus dégourdie, clairement, et un peu directive.
Et franchement, ça m'a fait du bien parce que je ne savais pas tellement où me mettre.
Tu penses que tu n'étais pas prêt au niveau de la théorie ?
A 19 ans, tu n'avais pas fait le tour ou entendu des conversations ou lu des magazines.
C'est vrai que c'est un truc de fille, ça.
Avant la première fois, on lit 3000 magazines et on se fait des idées préconçues sur des
choses.
Non, tu n'as pas le sentiment ?
En fait, j'avais surtout peur d'aller trop vite.
C'est un peu l'idée que j'avais dans la tête.
C'est un peu le cliché qu'il y a dans les films où le mec veut absolument du sexe
tout de suite.
Tu veux dire jouir trop vite ?
Non, non, non.
Que d'aller tout de suite au sexe et de négliger les préliminaires.
Comme c'était un sujet de sketch pendant des années de divers humoristes, de divers
films.
Mais je n'avais pas l'idée de la mesure de combien de temps on pouvait prendre.
Tu avais besoin de données ?
Oui.
Je ne savais juste pas dans quel ordre faire les choses et à quel rythme.
Et quand on ne l'a jamais fait, on est un peu décontenancé.
Je ne suis pas quelqu'un qui improvise.
C'est elle qui a pris les choses en main et c'est très bien.
Tu peux m'en dire un peu plus ? Comment ça s'est passé ? Elle est arrivée, elle s'est
installée chez toi.
Vous avez attendu un peu ou quelques jours par exemple ?
C'est un peu loin, comme souvenir.
Je pense que ça s'est fait dès le premier soir.
On s'est couché dans le même lit, on s'est embrassé, on s'est caressé.
Il y a eu du sexe oral du coup ?
Oui, pas tellement de mémoire.
Mais elle t'avait prévenu avant qu'il n'y aurait pas de possibilité de pénétration
ou tu t'en es rendu compte ?
Non, c'était clair.
Elle avait mis les choses au clair dès le début.
Je n'ai pas tellement su pourquoi.
Je ne lui ai pas posé la question.
C'est un peu son affaire à elle.
Donc oui, on est resté à des jeux de main.
Est-ce que tu as eu peur ?
Non.
J'étais avec quelqu'un en qui j'avais confiance et dont j'étais très amoureux.
La seule peur que j'avais, c'était de m'en m'y prendre et éventuellement de lui faire mal.
Donc je n'avais pas peur de le faire parce que je savais que ça se passerait bien avec la bonne personne.
Donc du coup, tu n'avais pas beaucoup donné, tu n'avais pas pu forcément te préparer.
À quoi tu pensais ?
Est-ce que tu pensais justement à ça, à la pression que tu te mettais sur il faut faire ça, il faut faire ça ?
Ou est-ce que tu étais vraiment dans l'instant et dans le sentiment ?
Ah, pendant ?
Oui.
J'en profitais.
J'ai vraiment un rapport très particulier avec l'érotisme en tant qu'esthétique.
Et en fait, avoir des courbes sous les doigts, c'était déjà une fin en soi.
C'était déjà un super câlin et c'était déjà suffisant.
Tu as le souvenir d'avoir appris du plaisir ?
Oui, cérébral.
D'accord.
Pas jusqu'à l'orgasme du coup ?
Non.
On aura l'occasion d'évoquer le sujet plus tard, mais c'est toujours un problème.
C'est un des grands paradoxes de ma vie sexuelle.
On entend souvent le cliché du mec qui pense qu'à sa jouissance et qui laisse un peu
la fille sur le bas côté.
Moi, c'est le contraire.
Ma jouissance, j'ai du mal à la préaviser.
Moi, la première fois que j'ai eu un véritable orgasme, ce n'était pas moi qui l'ai produit.
Et en fait, je trouve ça tellement plus intéressant de s'occuper d'elle qu'au final, ce n'est
pas grave, ce n'est pas important.
Mais tu avais éjaculé ou pas du tout ?
Non, je ne crois pas.
Je n'en ai pas le souvenir en tout cas.
Est-ce que tu t'es senti différent après ?
Est-ce que ça a changé quelque chose entre vous ?
Oui, on avait envie de se revoir et de recommencer.
Après, ça a été une relation assez courte.
Ça n'a pas forcément changé les choses sur le long terme, puisque la relation à
distance n'aidant pas, ça ne s'est pas très bien terminé.
En gros, elle en a trouvé un autre et elle ne me l'avait pas dit tout de suite.
Elle m'a largué un peu sèchement, sans que je le voie venir et sans me dire la raison
qu'il y avait derrière.
Elle ne voulait tout simplement pas avoir deux mecs en même temps et donc elle préférait
couper les ponts avant.
C'est tout à son honneur.
Par contre, elle aurait pu me le dire parce que autant ça a été dur à encaisser, autant
quand j'ai appris que c'était pour un autre, j'étais dévasté.
Un souvenir douloureux, cette histoire ?
Oui.
Et en même temps, j'ai beaucoup de gratitude pour cette fille et toujours beaucoup d'admiration
parce que c'est une fille brillante et cultivée.
Et j'aime beaucoup ce type de personne.
Et puis surtout, elle a posé des bases très intéressantes dans ma sexualité qui ont beaucoup
plu aux suivantes.
On la remercie.
Est-ce que tu as le sentiment que ça a changé quelque chose, même dans ton rapport au corps ?
Est-ce que même toi, après, tu t'es retrouvé célibataire assez vite, a priori.
Est-ce que ça a changé quelque chose dans ton rapport à l'érotisme, à la masturbation,
à vraiment ton avis sexuel propre ?
Pas vraiment.
Plus à mon imaginaire.
Souvent, quand tu as quelqu'un qui rentre dans ta vie, tu partages des choses culturellement,
des références que tu n'avais pas forcément.
Et elle a fait rentrer un certain imaginaire dans mon cadre culturel, on va dire.
Tu peux me raconter ce que c'est ?
Par exemple, depuis, j'adore l'esthétique gothique.
Quand je disais que je suis un peu esthète sur les bords, c'est exactement ça.
Il y a vraiment...
Je prends un plaisir intellectuel, du coup, à...
Alors, ça va au-delà du gothique, mais des beaux costumes, des belles robes, des corsets,
de la lingerie, enfin...
Et donc, elle a enrichi clairement mon univers visuel.
Est-ce que tu peux me parler de cette fameuse autre première fois ?
Alors, c'était deux ans après.
Et c'était aussi une relation très courte, encore plus courte que la première.
Et en fait, il y a eu deux essais.
Et le premier, c'était...
C'est pas terriblement bien passé.
Parce que j'ai eu une panne.
Je sais pas si j'avais la pression ou quoi, je me souviens pas.
Ou est-ce qu'on a fait durer les préliminaires trop longtemps, j'en sais rien.
C'était assez bizarre, puisqu'elle voulait...
Elle aimait pas être caressée, elle voulait pas que je lui fasse de cunnilingus.
J'étais un petit peu...
Surpris.
C'est assez...
Assez rare.
Et en fait, la deuxième fois, c'est vraiment bien passé.
La relation marchait pas très fort.
On arrivait pas à communiquer, en fait.
T'étais pas amoureux ?
C'est difficile à dire.
Elle me plaisait beaucoup, oui.
C'était une amie un peu plus qu'une amie.
J'étais pas...
Fou amoureux, au point de la première.
Tu penses que ça a pu jouer sur cette histoire d'érection, par exemple ?
Pas forcément.
Je pense qu'on a trop pris notre temps et que au final, ça s'est...
Ou... Je sais pas, j'étais fatigué, j'en sais rien.
C'est tout à fait possible.
Il y a des milliers de raisons.
Du coup, tu l'as considéré comme une vraie première fois pendant longtemps ?
Oui.
Basé sur des discussions avec des potes ou ce que t'avais pu lire ?
Oui, et puis des discussions avec d'autres gens, avec d'autres amantes...
Qui avaient peut-être un avis un peu plus tranché sur la question.
Que s'il n'y a pas de pénétration, il n'y a pas de première fois.
C'est un peu triste.
Ben, pénétration de pénis dans vagin, il y a plein d'autres sortes de faire de la pénétration, en réalité.
En l'occurrence, digital.
Donc, c'est vrai qu'on a une tendance à fermer ça à la pénétration de pénis dans vagin.
Mais beaucoup d'autres choses.
Est-ce qu'avant cette première fois, avec cette première amante,
qui était donc une fois non strictement pénétrative, comme on peut l'imaginer,
est-ce que tu avais une vision du rapport sexuel, de la définition du rapport sexuel
que tu penses que tu définirais comme classique, masculine de base ?
Tu t'étais mis en tête qu'il y avait un petit peu de préliminaire,
et puis après une pénétration, et après une éjaculation masculine, et après on avait fini.
Est-ce que c'était ça ta vision avant d'essayer ?
C'est un peu le schéma qu'on voit partout, en fait.
Donc, c'est difficile de passer à côté.
Il faut vraiment le vivre et puis faire les bonnes rencontres,
les bonnes personnes qui ont une vision de la sexualité, autre, pour ouvrir.
Et puis, il faut avoir surtout la curiosité de vouloir ouvrir des portes.
Tu penses que c'est une force pour toi d'avoir eu cette rencontre
et ce type de rapport pour commencer ?
Oui, clairement.
Ça n'a pas tout changé, parce que ça m'a toujours plu.
Ça m'a toujours excité de voir l'autre prendre du plaisir.
Et en fait, c'est devenu un moyen presque infaillible de parvenir à ça.
Donc, très bien.
C'était la bonne rencontre.
On va faire un petit jeu basé sur le jeu à boire, je n'ai jamais.
Tu sais, cette espèce de jeu où quelqu'un dit je n'ai jamais quelque chose
et les gens qui l'ont vraiment fait se mettent à boire.
Donc, nous, on va le faire sagement.
Mais du coup, je t'invite à réagir à mes affirmations,
soit en me disant que tu ne les as jamais faites ou faites.
Et c'est encore mieux si tu as une anecdote, évidemment.
J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.
Oui.
Ça te rappelle des souvenirs ?
Ça avait l'air d'être un peu le dernier tabou dans la sexualité de couple.
C'est un peu le dernier mur à abattre.
Tu entends ça un peu partout.
Et en fait, ça ne m'a pas plu plus que ça.
Et elles non plus.
Donc, en fait, on n'a pas vraiment recommencé parce que ce n'était pas concluant.
Alors, je vais rebondir sur une question qui n'est pas dans ma liste, mais qui m'intéresse.
Est-ce que tu as déjà été sodomisé ?
Non.
Non ? Tu y as déjà pensé ?
Oui.
Je pense clairement que c'est une piste à explorer.
C'est juste que je n'ai pas eu l'occasion.
J'ai déjà essayé avec des jouets et ça n'a pas donné grand chose.
Donc, je m'y prends peut-être très mal.
Mais c'est à retenter, je pense.
Parce que quand on voit les témoignages,
des gens qui l'ont essayé, ça a l'air vraiment...
Des gens qui sont des hommes, en l'occurrence,
et qui ont une prostate et donc un orgasme prostatique potentiel.
C'est ça.
Et il y a des marques de sexoïdes qui se spécialisent là-dedans.
Clairement, je pense que c'est une bonne chose à explorer.
Ça peut faire bouger aussi les mentalités.
Parce que ce n'est pas parce qu'on est un homme qu'on n'a pas le droit.
J'aime beaucoup cette idée, je suis totalement d'accord, évidemment.
Et ce n'est pas parce qu'on est un homme hétérosexuel qu'on n'a pas le droit.
J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.
Soucis, non.
Des trucs qui ne marchent pas, oui.
Quand il y a des problèmes de piles, ce genre de choses.
J'avais commandé, pour ma copine de l'époque,
un vibromasseur un petit peu haut de gamme.
Un Galévibrant, exactement.
Et en fait, parce que j'avais passé un certain seuil de commandes,
et il y avait des trucs en plus avec,
et c'était vraiment du sextoy à 2 euros, et c'était vraiment très nul.
Heureusement, le Galévibrant a marché très bien.
Et ça, au moins, c'était un bon investissement.
J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe.
Quelque chose qui n'a rien à voir avec le sexe.
Ah oui, je pense.
Il y a des moments où on n'est pas inspiré.
Et l'esprit part tout seul, et la campagne.
Il y a des choses qui te reviennent en tête ou pas du tout ?
Non, mais effectivement, ce n'est pas exceptionnel à chaque fois.
Donc, il y a des moments où l'esprit se met en grève et il va ailleurs.
C'est marrant que tu dis ça, parce que souvent, on dit
que c'est les femmes qui pensent toujours à autre chose,
parce qu'elles pensent à autre chose dans la vie en général.
Et on dit souvent que les hommes, ils ont tellement de plaisir
et qu'ils aiment tellement le moment qu'ils sont focus sur le truc.
Et focus, en l'occurrence, sur leur pénis, principalement.
On dit peu que les hommes peuvent ne pas être dedans.
Oui, ne pas être dedans, c'est...
Merci, d'un mot franc.
Alors souvent, ça m'arrive d'être complètement focalisé,
mais pas sur mon plaisir à moi, parce qu'objectivement, ça ne marche pas fort.
Donc, plutôt de voir comment elle réagit, qu'est-ce que je peux faire de mieux,
est-ce qu'il faut faire varier le rythme, l'angle ?
Mais c'est une concentration, c'est pas une contrainte.
Ah non, je le vis pas comme une contrainte, parce que ça m'éclate.
Vraiment.
Et puis, c'est d'autant plus plaisant quand on voit le résultat au bout.
J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre pendant le sexe.
Oui.
Alors, une célébrité ou quelqu'un que tu connaissais ?
Alors, c'est un peu particulier, c'est quand on s'occupe de moi.
Ça marche pas tout seul.
Donc, pour arriver à l'orgasme, il faut utiliser tous les moyens possibles.
Et donc, la stimulation en pensée, il faut l'utiliser et à fond,
parce que sinon, ça marche pas.
Donc, tu es en train de me dire que pendant la fellation, pour jouir,
tu penses à Scarlett Johansson ?
C'est un peu l'idée. Pas fellation, parce que d'expérience,
ça n'a pas marché beaucoup.
Ça a marché vraiment avec deux partenaires.
Sur six.
Et ouais, un coup sur deux, je ressens rien.
Du coup, c'est quelque chose que tu partages avec tes partenaires,
c'est une discussion que vous avez, où vous vous stimulez intellectuellement
pendant le rapport, parce que c'est tout à fait possible,
ou alors c'est toi, dans ta tête, t'es obligé de te concentrer,
de te faire un film et de dérouler ce film.
Alors, ça dépend avec qui.
Ça dépend surtout de quel est l'état de la relation.
En fait, j'ai une vraie relation longue et que des relations courtes à côté.
Donc, prendre une relation courte,
on a moins l'occasion de parler de choses plus sérieuses,
ce genre de choses qui viennent avec l'habitude, avec le fait de se connaître.
Mais oui, pendant ma relation longue,
oui, on en a parlé et
on avait tous les deux des idées assez ouvertes sur le sujet
et sur la sexualité en général.
Donc, ça ne posait pas de problème.
De penser à quelqu'un d'autre,
ou de se faire un film,
ou tout ce qui pouvait aider.
En fait, au bout du compte, elle avait quand même une certaine frustration
de voir que, pour moi, ça ne marchait jamais.
Enfin, jamais, pas souvent.
Et elle voulait juste me rendre l'appareil
puisque c'est souvent moi qui m'occupais d'elle.
Donc voilà, elle voulait rendre les choses.
Alors, c'était beaucoup de boulot
et c'était au final une grande satisfaction pour elle.
Et puis, ça marchait bien pour moi.
Donc, très bien.
On valorise la complicité dans le couple et dans le rapport.
Oui.
Quand il y a quelque chose qui bloque,
il ne faut pas rester avec.
Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.
Non, je ne crois pas.
Jamais au travail, à la fac.
Non, j'ai besoin d'une ambiance.
J'ai besoin de me sentir seul, déjà.
C'est d'une banalité.
C'est dans ma chambre ou dans la salle de bain.
Ah, mais ce n'est pas grave.
C'est très bien.
Ce n'est pas très original.
Dans la première partie, on a parlé d'une relation longue.
Ça a duré combien de temps ?
Sept ans.
Et comment ça a commencé ?
Alors, c'était une très bonne amie.
On se connaissait depuis quatre ans.
Avec qui, il a failli se passer quelque chose au début,
mais ça a tombé à l'eau.
Mais on était restés en très bons termes
et très complices.
Il y avait une ambiguïté entre nous.
Une certaine forme de séduction ?
Oui, mais jamais concrétisée
parce qu'elle était avec quelqu'un d'autre.
Et à un moment, cette relation s'est terminée.
Et on s'est revus,
puisqu'elle a essayé de recontacter un peu
des gens qui étaient hors de son cercle commun
avec son ex.
Et donc, c'est comme si on ne s'était pas quittés.
Ça s'est très bien passé.
Et un jour, elle m'a invité chez elle
et on a levé l'ambiguïté.
Est-ce que c'est toi qui as levé l'ambiguïté
ou est-ce que c'est elle ?
C'est moi, mais clairement, elle m'avait invité pour ça.
Tu as senti qu'il y avait une ouverture ?
Oui.
Et j'avais un peu pris confiance.
Je suis quand même quelqu'un d'assez timide.
Et je le sentais bien.
On a passé deux, trois jours ensemble.
C'était un week-end long.
Enfermé dans l'appartement ?
Oui, on n'est pas beaucoup sortis.
Comment ça s'est passé ?
Est-ce que vous aviez parlé de sexualité avant
pour vous titiller un peu
et que du coup, elle te connaissait sur ce plan ?
Ou toi, tu la connaissais ?
Ou c'était genre découverte de zéro ?
On s'était raconté nos histoires.
J'en ai appris plus après,
puisqu'il y a des choses qui étaient un peu
douloureuses de son côté
et dont elle ne parlait pas à ses amis.
Mais j'en savais pas mal sur sa sexualité
comme un très bon ami.
J'ai vraiment été son confident pendant quelques années.
Donc oui, on a pas mal parlé.
Tu connaissais un peu ses goûts ?
Tu savais vers où aller du coup ?
Pas vraiment ses goûts.
Je savais qu'elle était bisexuelle.
Je savais qu'elle était son type de femme.
Et en fait, on a toujours eu une relation
très tactile, très caline.
Donc ça s'est fait assez naturellement.
En final, elle avait surtout...
La première fois que je l'ai revue,
après cette rupture, c'était un peu frais.
Elle était vraiment sur la défensive.
Elle voulait pas repartir sur quelque chose tout de suite.
Elle avait juste besoin de tendresse et de câlin.
Et c'est quand on s'est revus plus tard,
le fameux week-end où on a passé quasiment 3 jours enfermés,
elle avait un petit peu...
Elle était un peu passée au-delà.
Elle était pas prête pour repartir pour une relation,
mais prête pour reprendre un an.
Est-ce que la question de la pénétration s'est posée tout de suite ?
Est-ce que t'es resté clair sur tes goûts, tes préférences ?
Je l'ai pas proposée en fait.
Je voyais bien qu'elle était un peu...
Pas craintive, mais un peu sur la réserve.
Et clairement, elle avait un peu peur que ça se passe mal.
Parce qu'avec son précédent, ça s'était pas très bien passé
en termes de sectionnité.
Ça marchait bien pour lui, elle avait pas tellement vos chapitres.
Et il a fallu plusieurs années
avant qu'ils décident de s'occuper d'elle et de sa jouissance à elle.
À travers le cunnilingus ?
Ouais. Et pour elle, il y avait que ça qui marchait.
Dans son esprit.
Et en fait, j'avais pas tellement...
Au tout début de nos ébats,
je sais pas comment c'est venu,
mais j'ai dû lui dire que c'était pas si important que ça.
Et ça l'a détendue tout de suite.
Et c'était tout de suite plus simple.
Et on a pris beaucoup de plaisir tous les deux.
Et je crois que la première pénétration
a eu lieu le troisième jour.
Donc c'était clairement pas une priorité.
C'était juste que sur le moment,
ça se passait bien, donc elle avait envie d'essayer.
D'accord. Mais sinon, ça l'a étonné, cette approche ?
Oui, ça l'a étonné.
Et c'était pas la première à être étonné par cette approche-là.
Après, moi j'envisage pas le sexe autrement.
Je comprends pas ce qu'il y a de si incroyable.
Alors elle, c'est ta relation longue.
Avant, il y avait eu quelques petites histoires courtes,
voire très courtes, comme tu me l'as dit.
Est-ce que t'as senti une différence dans toi, ton approche ?
Tu savais pas que ça allait être une relation longue, évidemment.
Mais je pense que t'avais quand même quelque chose
qui disait que vous alliez prendre quand même un peu le temps
et que ça allait peut-être potentiellement un peu durer quand même.
Est-ce que ça a changé quelque chose dans ton approche, par exemple ?
Est-ce que c'est plus facile pour toi, justement,
de faire ce que t'aimes vraiment ?
J'avais plus confiance et je savais que, comme je le faisais,
ça marchait quand même assez souvent.
Et donc j'avais juste envie de prendre le temps avec elle.
C'était quelqu'un que j'aimais beaucoup.
Donc je savais pas où ça allait aller.
Mais ça m'allait de lui faire ce cadeau-là.
Qu'elle sortait vraiment d'une période où elle en avait beaucoup bavé,
sentimentalement parlant, et qu'elle avait besoin d'air.
Et quitte à être son amant pendant juste deux mois,
ça m'aurait satisfait.
Parce que c'était ce dont elle avait besoin, là, à ce moment-là.
Alors c'est pas ce qui s'est passé parce que vous êtes restés ensemble des années.
Oui.
Est-ce que votre sexualité commune a évolué ?
Oui, clairement. On a expérimenté un peu.
On a débloqué des choses.
De ton côté, de son côté ?
Des deux.
Par exemple, j'avais un petit peu lâché l'idée
de l'orgasme par pénétration.
J'avais fini par me dire que c'était un peu un mythe
parce qu'au final, c'est tellement plus facile de le faire autrement.
Et ça s'est débloqué un jour.
C'est venu et on n'a pas tellement compris pourquoi.
On a essayé de reproduire l'expérience
et au final, on a réussi à comprendre un petit peu
comment ça fonctionnait.
Que c'était un travail à deux,
qu'il y avait vraiment de la posture à faire
de chaque côté.
Et au final, c'est un exemple de choses
qu'on a un peu débloquées, sur lesquelles on a avancé.
Ça a enrichi.
J'ai une question un peu entre parenthèses.
Quand tu es tout seul, tu as toujours un orgasme ?
Ou pas forcément ?
Non, c'est plutôt jamais.
Ça arrive vraiment très rarement.
Et comme je disais tout à l'heure, c'est beaucoup de boulot.
Vraiment.
Il faut que tu aies du temps devant toi.
Il faut que j'aie du temps.
Ce n'est pas automatique.
L'éjaculation mécanique, oui, elle arrive.
Ça, il n'y a aucun problème.
Mais la montée de plaisir, vraiment, elle est rare.
Et c'est frustrant, mais en même temps,
je m'y suis habité.
Ça veut dire que même en amont,
tu ne vas pas te lancer dans une masturbation
si tu sais que tu n'es pas dans le mood,
tu ne vas pas y arriver,
ou tu n'as pas assez le temps.
Non, des fois, c'est juste que tu te sens bien après.
Même si tu n'as pas eu ce pic de plaisir,
tu sais que derrière, tu vas être un peu plus détendu.
Ça te soulage quand même.
Oui, clairement, ça relâche une tension.
Ça peut aider à mieux dormir.
Je ne me l'interdis pas, clairement pas,
parce que je n'aurai pas la récompense au bout.
Tu sais que tu as une forme de récompense quand même.
Voilà.
Ça fonctionne, mécaniquement, ça fonctionne.
Après, l'intensité n'est pas là.
Est-ce que tu as vu un médecin pour ça ?
Est-ce que tu t'es dit à un moment,
il y a un truc, peut-être que ce n'est pas normal,
et du coup, je vais voir un médecin ?
Ou est-ce qu'au contraire, votre vie sexuelle
était tellement épanouissante pour l'un comme pour l'autre
avec vos propres problématiques
que du coup, non, tu ne t'y es jamais dit ?
Non, on avait évoqué le sujet,
puis au final, ça n'avait rien d'une urgence
et ça n'avait rien de quelque chose de vital.
Donc au final, on n'a pas donné suite.
Je t'avoue, ça n'a pas l'air.
Mais c'est vrai, comme on impose tellement de choses
aux hommes aussi pour la sexualité,
on peut vite se dire, je ne suis pas comme les autres,
alors qu'il n'y a pas en vrai de majorité.
Après, je me sens clairement en minorité.
En fait, je t'avoue que quand on trouve
un peu des hommes hétérosexuels
pour parler de leur sexualité,
on se rend compte qu'en fait,
tous ne kiffent pas la fellation,
qu'il y en a beaucoup qui ne font pas la différence
entre éjaculation et orgasme
et qui peut-être n'ont jamais connu l'orgasme
et qui ne le savent pas.
Donc, je ne suis pas sûre que tu sois une minorité,
en réalité.
C'est possible.
C'est un sujet à part entière,
l'orgasme féminin comme masculin.
C'est que je ne sais plus qui avait dit
que la seule manière de savoir
si on en a eu un,
c'est d'en avoir eu un.
C'est-à-dire que c'est tellement intense,
c'est tellement une déferlante
qu'on porte tout
et pendant deux secondes,
tu ne sais plus où tu es,
que quand ça t'est arrivé,
tu ne peux pas en douter.
Alors qu'avoir du plaisir,
c'est encore autre chose.
C'est une marche vers l'orgasme,
mais ça reste une étape.
Et tu le sens.
Que ce n'est pas le truc au-dessus.
Et clairement, des orgasmes dans ma vie,
j'en ai eu.
Je n'en ai pas eu beaucoup, clairement.
Mais quand je les ai eus,
il n'y avait aucun doute.
Vous êtes devenus parents ensemble,
il y a deux ans.
Qu'est-ce qui a changé sexuellement
pour vous et pour toi aussi ?
Comment ça s'est passé en fait ?
Comment ça s'est passé toute cette phase
de grossesse qui peut changer
beaucoup de choses dans le couple
et puis même l'après ?
Alors la grossesse,
ça n'a pas changé tellement.
Au contraire,
c'était assez stimulant
pour les deux.
Je me souviens qu'on a beaucoup fait l'amour
pendant la grossesse.
Et c'était très bien.
Après,
c'est plus les contingences
d'avoir un enfant en bas âge
et de ne pas beaucoup dormir.
Et là,
la vie quotidienne reprend le dessus
quand l'un puis l'autre reprennent le boulot.
On a beaucoup moins de temps l'un pour l'autre
et forcément,
le désir est moins là.
Surtout qu'on avait des boulots
tous les deux assez prenants.
Le désir s'est étiolé clairement
à partir de ce moment-là
parce qu'on n'a pas su
réorganiser un peu notre vie
autour de nous
et c'était compliqué
de faire tout rentrer dans les cases.
Mais pour toi aussi du coup ?
Oui.
On parle beaucoup des femmes
qui ont moins de désir après l'accouchement
ce qui n'est pas complètement étonnant non plus
en réalité.
Mais on parle peu
du fait qu'en tant qu'homme,
on peut aussi avoir moins de désir
parce qu'on est devenu père
et qu'on est fatigué.
Je ne pense pas avoir moins de désir.
Surtout qu'on le faisait moins souvent.
Mon désir n'a pas tellement changé.
Il y a eu une période difficile
où suite à la grossesse
elle a eu...
son corps qui a changé
elle n'était pas à l'aise
avec
les 5 changes de forme
à l'allaitement
et puis une fois que l'allaitement
s'est arrêté
elle a perdu quand même pas mal de poids
elle ne se plaisait plus.
J'allais beau lui faire comprendre
que ça ne changeait rien
et que je la désirais toujours
ça ne marchait plus aussi facilement pour elle.
Ça va mieux.
Elle a repris des formes
et elle se plaît plus.
Mais ça a été un chemin
un peu long
et un peu difficile pour elle.
Et pour toi aussi du coup ?
De fait elle n'avait plus tellement envie.
Donc c'était un peu frustrant.
Est-ce qu'à ce moment-là
tu as plus développé
ta sexualité seule
ou pas forcément ?
Ou tu as juste mis entre parenthèses ?
Mis entre parenthèses.
Parce que je n'avais pas tellement
de moments à moi
pour...
Donc tu as juste laissé tomber.
J'ai un peu laissé tomber, oui.
Cette phase elle a duré combien de temps ?
Elle ne s'est pas tellement arrêtée.
C'est un peu ce qui a mis fin à notre relation
c'est que
on s'est un peu isolés.
On n'a clairement pas passé
assez de temps ensemble
on n'est pas arrivé à réorganiser
notre quotidien
à répartir un peu les rôles.
Les torts sont partagés
j'ai mon fardeau à porter.
Mais clairement
ça a été
de l'éloignement de plus en plus
jusqu'au jour
où elle m'a annoncé
qu'elle était plus amoureuse
et qu'il valait mieux qu'on s'arrête là.
Pendant qu'on était encore à bon terme.
On va faire un deuxième petit jeu
sur ton imaginaire érotique
sexuel.
Je t'invite à me raconter
des anecdotes
ou des références
ou vas-y, éclate-toi.
Les oeuvres qui accompagnent
ton imaginaire érotique
et sexuel.
Le livre qui m'excite.
Je lis
pas autant que je voudrais
mais en fait, rarement
des oeuvres érotiques.
Voire pas du tout.
Donc j'ai pas tellement...
Mais tu peux être excité par des oeuvres
qui ne sont pas
volontairement érotiques.
Oui.
Il y en a une qui me vient
qui me vient en tête
mais là c'est plutôt
une bande dessinée.
Ça compte.
Ça s'appelle Jean.
J'ai pas eu l'occasion
d'aller au bout
puisque j'étais interrompu
dans la lecture
et j'ai jamais repris.
Mais il y avait
une qualité de dessin
et puis une vision.
L'érotisme là
est clairement un thème
et un sujet
de cette série.
Il y avait vraiment
un traitement intéressant
sur l'érotisme
et la sexualité des femmes.
Le film qui me fait vibrer.
Alors j'ai deux réponses.
J'ai une réponse sérieuse
et une réponse incongrue.
Vas-y.
Je commence par la réponse incongrue.
Accrochez-vous à vos chaises.
Un film en particulier
et c'est
Abraham Lincoln,
un chasseur de vampires.
Alors, t'as évoqué
avant ton rapport
au costume
et à l'univers gothique.
Donc j'imagine
que ça a du sens.
Alors là,
ça n'a rien à voir
puisque là,
j'aurais plutôt parlé
de
Bram Stoker's Dracula
de Coppola
qui là,
en l'occurrence,
a une charge érotique
avec Monica Bellucci
extrêmement sexy.
Oui.
Et pas que.
Parce que Vinny the Rider
était quand même
incroyable.
Sinon,
pour retourner
à la question du cluster,
j'avais beaucoup aimé
les personnages
de Kate Beckinsale
dans Underworld
et Van Helsing.
Ils ne sont pas des grands films
mais
c'est de très bons divertissements.
Mais on peut comprendre
la charge érotique en effet
parce qu'il y a du costume
magnifique.
Et c'est des personnages
de femmes fortes
et ça me plaît beaucoup.
Et donc,
je reviens à pourquoi
Abraham Lincoln,
ça n'a rien à voir
avec l'esthétique.
C'est un des derniers moments
de notre relation longue.
Et en fait,
on s'était beaucoup éloigné
parce qu'on n'arrivait pas
à gérer notre quotidien
et c'était notre dernier
week-end tous les deux.
On avait donné
notre fille à garder
aux grands-parents
et on a pu avoir
notre dernière soirée
tous les deux.
Je ne savais pas
que c'était la dernière
mais on s'est regardé un film
parce que ce film-là,
on l'aime beaucoup tous les deux.
Ça nous fait rire
et il y avait vraiment
un moment de complicité retrouvé
et ça faisait
plusieurs semaines,
peut-être un peu plus d'un mois
qu'on avait pu
on n'avait pas eu
de vie sexuelle
et le sexe
qu'il y a eu après
a été incroyable.
C'était beau,
c'était tendre,
c'était chaud,
ça a duré longtemps
et c'était
un super souvenir.
Et à chaque fois
que tu vas regarder le DVD,
maintenant tu vas avoir
une pensée pour ce souvenir ?
Je ne l'ai pas revu
récemment parce que
il ne faut pas non plus
en abuser
mais clairement,
là, il y a un souvenir
complètement accroché
à ce film
qui est un...
C'est un bon moment
presque nannerdesque
On aime ça aussi.
C'est quoi ta réponse sérieuse
quand tu as dit
qu'il y avait un film incongru
et il y avait une réponse
plus sérieuse ?
C'était laquelle ?
J'ai un petit peu commencé
à l'évoquer,
c'est pas vraiment un film
mais
des personnages
de femmes fatales,
de femmes fortes
et j'en ai un en particulier
qui me vient
pendant la projection
de Casino Royale.
Je suis tombé
complètement amoureux
d'Eva Greene
qui me rappelle beaucoup
ma première copine,
une espèce de bête
une espèce de beauté froide
et en fait,
au tout début du film
elle me plaisait pas vraiment
je voyais pas trop
et au fur et à mesure
que le film se déroulait
il y avait de plus en plus
d'empathie
et quelque chose de fort
pour cette actrice
Vraiment, oui
ça m'a vraiment marqué.
L'image qui me donne
des frissons de plaisir ?
La question est très vaste.
Ah mais ça peut être
une photo,
une scène de film,
effectivement.
J'ai un tempérament
un peu d'esthète
je l'ai déjà évoqué
et du coup
j'aime beaucoup
toutes sortes de choses
et je suis
abonné à
plein de pages Facebook
de photographes,
de modèles
de cosplayers
de gens qui font
de la corsetterie
des costumes, etc.
J'ai pas une photo
en particulier
mais quand
il y a vraiment
un travail exceptionnel
qui est fait
sur à peu près tous les plans
le modèle
est bon
le décor est là
le costume est là
il y a une bonne lumière
il y a une ambiance
j'ai souvent
un moment où
je m'arrête de respirer
j'ai un
j'ai quelques secondes
à me remettre
d'une photo
parfaite
et là, clairement
c'est un plaisir
un peu coupable
mais complètement
intellectuel
mais ça me fait du bien
ça me plaît beaucoup
Le parfum qui réveille tes sens ?
J'ai pas vraiment
un parfum
c'est plus
une expérience
l'odeur de la peau
c'est
c'est quelque chose
d'exceptionnel
mais plutôt
une expérience de sillage
quand on croise
quelqu'un dans la rue
la respiration
qui vient après
une fois de temps en temps
on est un peu transporté
comme ça
dans un autre
imaginaire olfactif
et puis on sait
qu'à la respiration de suivante
ça aura disparu
et ce petit moment
de plaisir instantané
et
complètement innocent
ça me transporte
ça me plaît beaucoup
Et la musique qui te met le mieux
dans l'ambiance ?
C'est un des deux sujets
que j'aborde
avec une certaine mystique
la musique
et le sexe
et en fait
bizarrement
j'arrive pas tellement
à mélanger les deux
ça me bloque
de faire l'amour
avec de la musique
en fond
j'arrive pas à me concentrer
sur ce que je suis en train de faire
mais à côté de ça
il y a des musiques
qui me
font vraiment
un effet particulier
il y a
quelque chose
dont je fais l'expérience
depuis que je suis tout petit
et que j'ai jamais mis
un mot dessus
jusqu'à
il y a deux ans
ça s'appelle l'ASMR
ça me parcourt
depuis très très longtemps
et j'ai
appris
que j'étais pas le seul
et que ça portait un nom
et j'étais très content
le jour où j'ai découvert ça
Et qu'il y a une énorme
communauté sur internet
et que c'est vraiment
lié effectivement
à du plaisir
presque érotique
sensuel
l'ASMR
Il y a certaines voix
je suis très sensible
je suis très sensible aux voix
quand j'écoute de la musique
il y a des voix
que je supporte pas
même si c'est
des artistes reconnus
ça me va pas
mais il y a
des voix
qui font vraiment
beaucoup de choses
et notamment
toutes les voix
un peu jazz
un peu
chaude
un peu caressante
si je donne les exemples
ça va être
Nora Jones
Bébel Gilberto
Mélodie Gardo
Diana Krall
ce genre de voix
ça me
ça me met dans un état
un petit peu
une certaine ivresse
auditive
c'est très agréable
Donc on a parlé de ta relation longue
qui s'est finie
il y a pas très longtemps
Non, effectivement
Au moment où on se parle
ça fait quelques mois ?
Ça fait
9 mois
Tu nous as raconté
ta dernière fois
dans le cadre
de cette relation longue
mais est-ce qu'il y a eu
une dernière
dernière fois ?
Et surtout
c'était quand s'il y en a eu ?
Il y en a eu non ?
C'était pas un super souvenir
J'ai un peu
tenté ma chance
sur des applis de rencontre
sachant que
à l'époque où ma relation longue
a commencé
ça n'existait pas
C'était un peu nouveau pour moi
nouveau terrain
et je suis clairement
pas à l'aise dedans
Et j'ai eu
un contact
une fille qui était
très intéressée
de fil en aiguille
donc on s'est vu
on était à peu près d'accord
sur
une relation
sans engagement
parce que clairement
j'ai pas besoin de ça maintenant
et donc on s'est
vu chez elle
une fois
C'était quand ?
C'était en mai
de mémoire
et ça s'est pas bien passé
Elle avait une idée
très précise
de ce qu'elle pensait
être bien pour moi
où elle était persuadée
de savoir de quoi
j'avais besoin
alors qu'elle se plantait
complètement
Enfin avec le recul
j'aurais pas dû y aller
parce qu'elle ne me plaisait
pas plus que ça
j'avais juste besoin
de tendresse
et clairement
c'était pas la bonne personne
Vous aviez discuté avant
de ce que vous vouliez
Mais c'était vraiment
plus
les limites
quel genre de sexe
et puis
Et même sur ça
vous vous étiez pas
mis d'accord ?
Si on était d'accord
mais il y a
se mettre d'accord
sur les pratiques
et les mettre en pratique
et clairement
je pensais pas
que ça arriverait un jour
mais on avait
un imaginaire érotique
qui se tend
à des années-lumière
Elle avait
elle a toujours
je pense
un imaginaire érotique
qui est très
calqué
sur du mauvais porno
et moi
ça me bloque
ça me plaît pas
le porno en tube
non
ça me va pas du tout
et clairement
elle en faisait
des caisses
pour essayer
de m'exciter
parce que
de mon côté
ça marchait pas tellement
on a essayé
de bricoler
un peu
mais
Qu'est-ce qui s'est passé
du coup ?
Ça a pas marché
elle était
frustrée
elle était frustrée
que
j'arrive pas
à maintenir une érection
elle a essayé
un peu
de s'occuper de moi
mais c'était tellement
brut
presque barbare
que
moi ça m'a
le peu d'excitation
que j'avais
tout est retombé
tout de suite
Et est-ce que
t'as pu faire ce que t'aimes
c'est-à-dire
t'occuper d'elle
ou pas du tout ?
Un peu
mais
elle avait besoin
d'être vraiment
dans l'initiative
et dans la domination
de la relation sexuelle
et elle s'est un peu
elle a eu besoin
de la domination
et elle a eu besoin
de se sentir
dans cette situation
mais elle a eu besoin
de se sentir
dans cette situation
et on a vu
que
en pénétration
ça marcherait pas
je suis pas sûr
qu'elle en ait vraiment
profité
et donc
on s'est pas revus
parce que
clairement
il y avait
rien de plus à faire
Comment ça s'est
stoppé ?
C'est-à-dire
qu'à un moment
t'as dit
non mais ça marche pas
du tout
je m'en vais
et je me suis dit
non mais ça marche pas
je m'en vais
je m'en vais
et j'ai fait
un petit peu
de la confiance
je la connaissais pas
depuis longtemps
et
elle était vraiment
dans un côté
très dominant
qui était
un peu dérangeant
ça peut être bien
quand c'est bien fait
et là
clairement
j'avais pas envie
de passer plus
de temps avec elle
donc
Donc t'as fini par dire
bon bah bonne soirée
je rentre chez moi
Ouais
merci
parce que
c'est de la première fois
dont on parlait
qui était négative
mais où t'as pris du plaisir
à cette dernière fois
actuellement
est-ce que t'as le sentiment
que malgré tout
ça a évolué
que t'as beaucoup réfléchi
ou est-ce que t'es au contraire
sur un chemin
logique en fait
de
d'où
de ce que tu es
Je sais qu'il y a eu
une évolution
j'ai pas l'impression
qu'il y ait eu
une évolution
fulgurante
il y a eu
une évolution
chez moi
c'est vraiment une prise
de confiance
j'étais pas tellement
à l'aise avec justement
la sexualité pénétrative
parce que je l'avais fait peu
et
c'était encore un peu flou
tout le process
la position
l'angle
le rythme
en fait
le fait de pas avoir pratiqué
d'avoir eu des longues périodes
de pause
entre deux partenaires
ça a pas aidé
clairement
donc avant cette relation
j'ai eu
trois relations
courtes
et qui ont été espacées
chacune de
entre
six mois
et trois ans
donc
c'était pas
une acquisition
c'était une expérience
très
très constructive
et là cette relation longue
elle a débloqué
ça chez toi
oui
j'ai vu que
ça pouvait marcher
il y avait plein de manières
de s'y prendre
et des choses aussi
basiques
que
le missionnaire
bah en fait
il y a plein de manières
de
faire des variations
autour du missionnaire
et que ça marche bien
et différemment
un peu à chaque fois
c'est
l'important
en fait
c'est
peut-être avec quelqu'un
avec qui t'as confiance
en qui t'as confiance
et d'avoir
l'intention
de passer
un bon moment
est-ce que
tu
as continué
à aller sur des applis
de dating
depuis
est-ce que t'as essayé
de relancer ça
avec d'autres gens
de faire d'autres rencontres
oui
ça marche pas
du tout
parce que je suis pas du tout
fait pour ça
je sais pas faire
la conversation
parce que je suis
quelqu'un de très
basiquement timide
et
je trouve ça très impersonnel
il y a vraiment
un côté catalogue
qui est un peu bizarre
et puis
il y a un problème
d'attente
clairement
les profils que je vois
de femmes
de mon âge
elles cherchent toutes
quelqu'un pour avoir
des enfants
et là
pour moi
c'est plus du tout
un sujet
j'ai une fille
que j'aime à la folie
c'est très bien
mais
avoir un enfant
ça a été un tel
changement
une telle remise
en question
et beaucoup
de sacrifices
que j'ai pas envie
d'en avoir d'autres
en fait
les gens qui sont
dans cette étape-là
de leur vie très bien
le problème
c'est que c'est
95% des profils
donc
je suis pas au bon endroit
au bon moment
tu as déjà
réfléchi
à comment tu allais réagir
comment t'allais faire
pour la suite
donc du coup
pas les applis dating
tu fais quoi
tu sors dans des bars
ou tu prévois de sortir
dans des bars
tu as réfléchi
à d'autres manières
de rencontrer des gens
est-ce que t'en as envie déjà
oui
après
j'ai pas une attente
qu'on va retrouver
facilement
on va se caser
se mettre en couple
à emménager ensemble
et on verra après
moi j'ai juste pas envie de ça
j'ai envie
d'une relation
de tendresse
mais qu'on soit
un peu chacun chez soi
j'ai vraiment besoin
de me recentrer sur moi
et de me redécouvrir
en fait
quand on vit avec quelqu'un
on pense autrement
on fait les choses
dans une optique
à deux
et on s'oublie
un peu
aussi
on oublie
un certain nombre
de ses
goûts
qui sont pas partagés
et on se dit
c'est pas le bon moment
de ne pas partager
de
d'habitude
ou de
d'envie
et j'ai pas envie
tellement
de perdre ça
j'ai vraiment envie
de retrouver
quelqu'un
parce que
clairement
j'ai besoin de tendresse
comme on a tous besoin de tendresse
mais j'ai pas envie
de trouver quelqu'un
pour emménager avec
et repartir
sur quelque chose
de très classique
j'ai vraiment envie
de garder mon indépendance
quitte à être
tout le temps
l'un chez l'autre
ça c'est pas un problème
mais
c'est un peu compliqué
et là clairement
je sais pas trop
quelles sont mes perspectives
je rencontre
des nouvelles
personnes
là c'est plutôt
des amis
j'élargis un peu
mon cercle d'amis
en allant à
des soirées
d'anniversaire de ci
de crémaillère de ça
mais
pas vraiment avec
un but en tête
j'ai peut-être aussi besoin
d'une
période de jachère
ou
ben
il se passe pas grand chose
et
je pense plus à moi
et
quand je serai un peu plus
serein
vis-à-vis de
comment j'envisage le couple
comment j'envisage
ma paternité
ce sera peut-être le moment
mais là
je suis dans un moment où
j'ai du mal à retrouver
mon équilibre personnel
donc
c'est peut-être pas le bon moment
je crois que c'est un bon conseil
à donner à tout le monde
le fait de
prendre le temps
d'être soi
de savoir ce qu'on veut
et
de savoir ce qu'on propose
à l'autre
aussi
avant de
se mettre en couple
avant d'avoir
des relations sexuelles
avec des gens
ou même
des relations
avec les gens
je trouve que c'est plein de sagesse
ton parcours actuellement
donc je te souhaite que ça
que ça se développe
que ce soit beau
que ça avance
et que tu rencontres quelqu'un
parce que assez clairement
t'as besoin de ça aussi
merci beaucoup
c'était Première Dernière Fois
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