journal en français facile 2016/04/24
Alexis Guilleux : Merci d'être avec nous sur RFI. Il est 20h en temps universel. 22h à Paris. C'est l'heure de votre journal en français facile. Avec moi ce soir, Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Alexis, bonsoir à tous.
AG : À la une, Barack Obama souhaite accélérer les discussions autour du traité de libre échange entre les États-Unis et l'Europe. Le président américain était en Allemagne ce dimanche.
ZK : 3 ans après le drame du Rana Plaza au Bangladesh, des ouvriers du textile ont manifesté à Dacca.
AG : La mort de Papa Wemba, le chanteur congolais est décédé la nuit dernière en Côte d'Ivoire. ZK : Et puis en fin de journal, nous retrouverons Yvan Amar pour l'expression de la semaine. Aujourd'hui, nous ferons le point sur l'expression « mettre le holà ». AG : Barack Obama était à Hanovre ce dimanche, pour l'ouverture de la foire industrielle de la ville. ZK : Le président américain, accompagné d'Angela Merkel, la chancelière allemande. Ils ont vanté les mérites du futur traité de libre échange entre les États-Unis et l'Europe. Ce texte doit faciliter les échanges commerciaux entre ces deux régions.
AG : Barack Obama termine son second mandat en 2016. Il souhaite que les litiges, les problèmes, autour de ce texte soient résolues avant son départ. À Hanovre, Pascal Thibault.
Le compte à rebours est enclenché. Angela Merkel parle d'une « fenêtre de tir serré » et d'une « chance qui ne va pas se représenter de si tôt ». La chancelière allemande, farouche partisane comme les milieux d'affaires de son pays d'un traité de libre-échange transatlantique, sait que le successeur de Barack Obama quel qu'il soit y sera sans doute moins favorable. « Si nous ne terminons pas les négociations cette année, avec les transitions politiques à venir aux États-Unis et en Europe, cela pourrait signifier que cet accord ne sera pas achevé avant un certain temps », a insisté le président américain à Hanovre. Barack Obama, tout en soulignant comme Angela Merkel les mérites pour l'économie et le commerce d'un tel traité se veut réaliste. Il a estimé que les négociations pourraient certes s'achever cette année donc avant la fin de son mandat, mais que les ratifications par les différents pays concernés auraient lieu seulement ensuite. Ils restent toutefois encore des points de litige entre l'Union européenne et Washington. Et les résistances en faiblissent pas comme l'a encore montré une manifestation samedi à Hanovre. Le vice-chancelier et président du SPD Sigmar Gabriel pourtant favorable au projet a estimé ce week-end que le traité allait échouer « sans concession de Washington ». Le ministre de l'Économie critique notamment le refus américain de voir des Européens participer à des appels d'offre publics. Pascal Thibaut, Hanovre, RFI.
AG : Le président Obama demande également à la Chine de mettre la pression sur la Corée du Nord. Hier, Pyongang a lancé un missile mer-sol en mer du Japon.
ZK : Ce soir c'est le conseil de sécurité des Nations Unies qui réagit. Il condamne fermement ce tir de missile de la Corée du Nord.
ZK : Troisième jour de suite de bombardements en Syrie. 26 personnes sont mortes.
AG : Des frappes aériennes menées par le régime et par les rebelles à Alep. Le cessez-le-feu, la trêve s'éloigne donc de plus en plus dans le pays, après 8 semaines sans combats. ZK : Un dimanche d'élection dans deux pays d'Europe. D'abord en Autriche, avec la victoire de l'extrême droite au premier tour de l'élection présidentielle. AG : Le candidat du FPE, Norbert Hofer obtient plus de 35% des voix. Les représentants de la coalition, de l'alliance au pouvoir, sont eux éliminés. ZK : En Serbie, c'était les élections législatives aujourd'hui. AG : Le parti du Premier ministre conservateur arrive en tête de ce scrutin d'après les premières estimations. ZK : C'était il y a 3 ans. Le 24 avril 2013, au Bangladesh, le Rana Plaza s'effondrait dans la banlieue de la capitale, Dacca. AG : Ce bâtiment, abritait des milliers d'ouvriers du textile, qui fabriquait des vêtements. 1135 personnes ont perdu la vie lors de cet accident. 3 ans après, il y a davantage, plus d'inspections, de vérifications de la sécurité de ces immeubles. Mais ce matin, dans les rues de Dacca, des ouvriers ont manifesté pour demander de meilleurs conditions de travail. Reportage Sébastien Farcis.
« Les accidents sont évitables, les usines ne doivent pas être des mouroirs » ! Les pancartes portées par la centaine d'ouvriers sont claires. Le drame du Rana Plaza doit servir à réformer le secteur en profondeur. En tête du cortège, Kalpona Akter est la directrice du centre bangladais pour la solidarité envers les travailleurs. « Nous voulons que les lois soient modifiées. Car aujourd'hui, si un travailleur meurt dans un accident, sa famille ne reçoit que 100 000 takas, soit 1200 dollars. Cela doit être élevé à 5 millions de takas, comme cela les propriétaires vont avoir peur de payer cela et vont sécuriser spontanément leurs usines ». cette syndicaliste veut également faire pression pour aider les 2500 blessés du Rana Plaza. 3 ans après, moins de la moitié d entre eux ont pu retrouver un travail et un grand nombre souffrent encore de traumatismes physiques ou psychologiques. Certains ont des maux de dos, d'épaules ou de tête et ne savaient pas d'où cela venait. Ce n'est que longtemps après que les examens ont montré que leur colonne vertébrale avait été affectée par la chute d'un pilier ou d'une brique. Ces travailleurs doivent donc recevoir une aide médicale à vie. Selon un sondage, seulement 5% des survivants se disent prêts à travailler à nouveau dans une usine de confection textile.
ZK : Au Népal, de grandes cérémonies aujourd'hui pour commémorer, se rappeler du tremblement de terre de l'an dernier. AG : 9000 personnes avaient perdu la vie lors de ce séisme. À Katmandou, la capitale, la journée s'est terminée par une veillée aux chandelles. Des bougies allumées pour rendre hommage aux victimes.
ZK : Le chanteur congolais Papa Wemba est mort dans la nuit à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Il avait 66 ans.
AG : Cette icône, cette légende de la musique africaine était à Abidjan pour le festival des musiques urbaines. Sur scène, il a été victime d'un malaise. Il est décédé lors de son transfert à l'hôpital. Chantal Lorho.
Il est 5 heures du matin à Abidjan, Papa Wemba est en concert depuis 20 minutes sur la scène du Femua. Chapeau haut de forme rouge sur la tête, tunique noire et blanche, le chanteur congolais se déhanche derrière ses danseuses quand tout à coup, il s'effondre sur le dos... Le public est sous le choc, Papa Wemba mourra dans la nuit... Un départ flamboyant à son image d'artiste aussi talentueux que fantasque... Tout a commencé dans le quartier kinois de Matonge quand, en 1969, papa wemba co-fonde le Zaiko Langa Langa, le groupe dépoussière la rumba traditionnelle en y mêlant des rythmes rocks et un son électrique... Papa Wemba devient une star et lance son propre label Viva La Musica. En 1980, c'est tout le continent qui chaloupe au son d'Analengo, son premier succès panafricain... À la rumba viennent s'ajouter d'autres styles : ndombolo, souKouss et world music... C'est d'ailleurs sa rencontre avec Peter Gabriel qui va redonner un second souffle à la carrière de Papa Wemba : il signe 3 albums sous le label Real World et fait voyager la musique congolaise dans le monde entier. Costumes bigarrés et chemises à jabot, fou de mode, celui qu'on surnommait le prince de la SAPE, la société des Ambianceurs et des personnes élégantes, sera resté jusqu'à son dernier souffle un dandy africain... ZK : Une traversée du Pacifique réussie pour Solar Impulse 2.
AG : L'avion qui fonctionne avec l'énergie du soleil s'est posé la nuit dernière en Californie. Il avait décollé de l'archipel d'Hawaï il y a trois jours. Solar Impulse poursuit donc son tour du monde.
ZK : Comme chaque dimanche, on termine ce journal par l'expression de la semaine. AG : Aujourd'hui, nous reparlons de l'interdiction de Air B'NB à Berlin. Les autorités de la capitale allemande ont décidé de mettre le holà.
« Mettre le hola » c'est l'expression de la semaine. Elle vous est décortiquée, expliquée par Yvan Amar.
Airbnb interdit à Berlin, et d'autres villes allemandes essaient de mettre le holà apprend-on sur RFI. Airbnb est une société spécialisée ans la location touristique : des studios, des appartements sont à louer pour des durées très courtes à des touristes ou des vacanciers. Ces locations sont chères, et elles rapportent beaucoup aux propriétaires. Mais tout cela fait qu'il y a moins d'appartements pour les habitants, et les loyers augmentent. Alors les pouvoirs politiques allemands ont décidé de mettre le holà ! C'est-à-dire qu'ils ont interdit, ou au moins réduit et régulé ce genre de commerce. Mettre le holà, c'est dire non, stop ! Mais est-ce encore le bon moment ou est-ce qu'on s'y prend trop tard. L'expression mettre le holà donne l'impression qu'on a un peu trop laissé durer cette situation, on a trop laissé aller les choses. S'il n'est pas trop tard, c'est tout juste ! On était déjà dans une situation d'abus. Il y a une impression d'urgence dans cette formule : il était grand temps d'agir, et même de crier : on le sent bien, il s'agit d'une interjection ! la parole est prononcée fort.. Cela désigne à la fois un ordre et une remontrance, une semonce, une réprobation : il y a de l'urgence à arrêter tout cela, mais aussi de la colère parce que ça ne s'est pas arrêter plus tôt. AG : C'est la fin de ce journal, merci de l'avoir suivi. Merci également à Zéphyrin Kouadio. Le journal en français facile, vous pouvez le réécouter et le lire sur notre site RFI Savoirs. Belle soirée à vous.