Journal en français facile 06 juin 2017
Florent Guignard : Radio France Internationale, il est 20 heures en temps universel, 22 heures à Paris.
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FG Bonsoir, bienvenue dans le journal en français facile, que je vous présente avec Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphirin
Zéphirin Kouadio : Bonsoir Florent, bonsoir à tous
FG Au sommaire de ce journal, Zéphirin, une attaque terroriste en plein cœur de Paris :
ZK Une patrouille de police a été agressée par un homme armé d'un marteau, devant la cathédrale Notre-Dame. L'assaillant, blessé par les forces de l'ordre, s'est présenté comme un « soldat du califat » du groupe Etat islamique.
FG La bataille de Raqqa a commencé en Syrie : les Forces démocratiques syriennes ont pénétré aujourd'hui dans la capitale autoproclamée du groupe Etat islamique.
ZK Egalement au sommaire de ce journal, la colère de soldats camerounais engagés dans lutte contre Boko Haram ; une trentaine d'entre eux ont été arrêtés avant d'être sanctionnés
FG Et puis au Japon, un cinquième réacteur nucléaire vient d'être remis en service. Mais six ans après la catastrophe de Fukushima, l'immense majorité des centrales nucléaires japonaises sont toujours à l'arrêt.
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ZK Notre dame de Paris, l'endroit touristique le plus fréquenté de la capitale française, a donc été le théâtre d'une attaque terroriste, Florent.
FG Un homme armé d'un marteau a agressé un policier, en criant : « C'est pour la Syrie ! » Il a ensuite été neutralisé par les tirs d'une policière. L'agresseur a été blessé, et lors de son arrestation, il a expliqué qu'il était un « soldat du califat » du groupe Etat islamique. Cette attaque contre les forces de l'ordre intervient un mois et demi après l'assassinat du policer Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées, un autre grand site touristique de Paris. Le quartier de Notre-Dame a alors été bouclé, plus personne ne pouvait entrer ou sortir du périmètre de sécurité. Les centaines de touristes qui visitaient Notre-Dame se sont retrouvés confinés, c'est-à-dire bloqués, retenus à l'intérieur de la cathédrale, pendant plus de deux heures. Ecoutez le témoignage de ce touriste venu du Costa-Rica. Il était lui sur le clocher de la cathédrale qui surplombe le parvis, la place où a eu lieu l'attaque.
« On a vu quelqu'un giser par terre, il était blessé, il saignait, mais on ne savait pas pourquoi il était là ! On ne savait pas ce qui s'était passé exactement. On a juste entendu qu'il y avait deux coups de feu, mais on ne savait pas pourquoi. C'était très préoccupant. On était tout en haut du clocher. Quelqu'un a dit : ‘'ils ont tiré des coups de feu''. Donc évidemment, il y a eu un peu de tension. Ensuite on a su que des policiers avaient tiré parce que quelqu'un les a attaqués avec un marteau. FG Témoignage recueilli par Christine Siebert et Bertrand Heackler.
ZK Le Royaume Uni, trois jours après l'attentat de Londres : une minute de silence a été observée aujourd'hui en hommage aux victimes.
FG Mais au-delà de ces cérémonies unitaires, la polémique grandit dans le pays sur l'efficacité des services de sécurité et de renseignement. Hier, on apprenait qu'un des trois terroristes abattus par la police samedi soir avait été signalé pour sa radicalisation. Et aujourd'hui, même scénario : la police a identifié le troisième terroriste, un italo-marocain de 22 ans. L'an dernier, les autorités italiennes avaient signalé à la police britannique sa volonté de partir en Syrie rejoindre le groupe Etat islamique, sans que cette information soit suivie d'effet.
ZK Voilà qui nous amène à Raqqa, la « capitale », entre guillemets, du groupe Etat islamique. La bataille de Raqqa a commencé, Florent.
FG Les FDS, les Forces démocratiques syriennes, composées de combattants arabes et kurdes, soutenues, armées par les Etats-Unis, ont lancé aujourd'hui l'offensive pour libérer la ville aux mains de l'Etat islamique depuis 2014. Les FDS, avec l'appui dans le ciel des avions de la coalition internationale, se sont emparées d'un quartier périphérique de Raqqa. Sans rencontrer pour l'instant beaucoup de résistance. Mais la bataille de Raqqa ne fait que commencer. Cette ville est un symbole dans la lutte contre le groupe Etat islamique. Raqqa a été la première grande ville conquise par les djihadistes. Nicolas Falez.
Située en bordure du fleuve Euphrate, Raqqa est une ville syrienne à majorité sunnite. Début 2013, la localité tombe aux mains de groupes rebelles qui luttent contre le régime de Bachar El Assad. Quelques mois plus tard, une organisation djihadiste radicale prend le contrôle de Raqqa et en chasse les autres formations rebelles. La ville est alors dominée par le groupe Etat Islamique en Irak et au Levant, dont les initiales en arabe forment le nom Daech. Les djihadistes progressent en Syrie, puis en Irak, jusqu'à Mossoul, où en juin 2014, le chef du groupe proclame un « califat » défiant les frontières nationales. Le groupe se fait désormais appeler « Etat Islamique ». Raqqa est sa capitale syrienne autoproclamée. Décapitation, crucifixions et autres exécutions publiques s'y déroulent. La population de la ville estimée à 300 000 habitants vit sous le joug de djihadistes venus du monde entier, qui se servent de ce bastion pour préparer des attentats et diffuser leur propagande. Depuis deux ans et demi, la coalition internationale commandée par les Etats-Unis mène des frappes contre des cibles djihadistes dans la ville. Désormais c'est aussi au sol que se déroule la bataille de Raqqa.
ZK Nicolas Falez. Et puis les contacts diplomatiques s'intensifient au lendemain de la mise au ban, de l'isolement, du Qatar par l'Arabie saoudite et de cinq de ses alliés.
FG Derniers échanges téléphoniques en date, ceux d'Emmanuel Macron avec l'émir du Qatar, et le président turc, grand allié du Qatar. Le chef de l'Etat français appelle à « l'unité et à la stabilité dans le Golfe ». Déclaration nettement moins consensuelle de la part de Donald Trump, qui reprend les arguments de l'Arabie saoudite : sur Twitter, le président des Etats-Unis a écrit que « l'isolement du Qatar sera peut-être le début de la fin de l'horreur du terrorisme ».
ZK Dans l'actualité également, une trentaine de militaires arrêtés au Cameroun.
FG Ils avaient voulu exprimer leur colère samedi dernier, mais ce mouvement d'humeur a beaucoup déplu aux autorités. Les soldats, qui luttent contre Boko Haram dans l'extrême-nord du Cameroun, ont été interpellés et conduits à Yaoundé en attendant d'être sanctionnés. Anne Cantener.
L'armée ne peut pas tolérer d'indiscipline dans ses rangs. Voilà le message du ministère camerounais de la Défense, qui souhaite des sanctions exemplaires contre les soldats. Ils sont 32 détenus à Yaoundé depuis leur arrestation à Zigué, une localité de l'extrême-nord. Dans cette zone, la tension est permanente et la menace de Boko Haram toujours présente. Samedi dernier, les soldats ont bloqué la route nationale pendant plus de deux heures pour réclamer une relève immédiate et une prime. Mais pour le ministère de la Défense, aucune de ces deux revendications n'est légitime. Le ministère affirme que le changement d'équipe était bien prévu, mais plus tard. Et surtout que les soldats ne peuvent pas attendre les mêmes primes que les militaires opérant sous mandat de l'ONU. Il s'agit ici de la force multinationale mixte, et la grosse différence, explique le ministère, c'est que les soldats sont pris en charge par les Etats eux-mêmes qui ont des moyens beaucoup moins importants que les Nations unies. Ces soldats sont tous des jeunes, sur le terrain depuis moins de deux ans. Et ils risquent maintenant non seulement des sanctions disciplinaires mais également des poursuites judiciaires. Une enquête a déjà été ouverte pour rébellion.
ZK Direction le Japon à présent, six ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima
FG Après de longues batailles juridiques, devant des tribunaux, un cinquième réacteur nucléaire a été relancé ce mardi. Cinq réacteurs en activité seulement, alors que le Japon compte au total 42 réacteurs. Tokyo, correspondance de Frédéric Charles.
Les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Takahama avaient redémarré une première fois au début de 2016. Deux mois plus tard, un tribunal en ordonnait l'arrêt. Répondant à une plainte déposée par des riverains, il avait considéré que les nouvelles normes de sécurité « manquaient de rationalité ». Le tribunal soulignait, entre autres, les carences des plans d'évacuation en cas d'accident. La Haute cour d'Osaka a infirmé cette décision. La compagnie d'électricité Kansai Electric obtient le feu vert de la justice pour redémarrer deux des quatre réacteurs de sa centrale de Takahama. Les réacteurs 3 et 4 utilisent du Mox, un combustible constitué d'uranium et de plutonium produit par Areva en France. Le Japon accélère son retour au nucléaire. Les plaintes déposées devant des tribunaux par des opposants pour retarder le redémarrage des réacteurs s'épuisent. La centrale de Takahama est installée dans une baie qui compte quinze réacteurs, l'une des concentrations les plus importantes au monde.
Frédéric Charles, Tokyo, RFI.
FG RFI, 22 heures 10 à Paris. Très bonne soirée à tous.