Journal en français facile 12 juin 2018
Nathanaël Vittrant : RFI il est 20h en temps universel, 22h à Paris. Soyez les bienvenus dans cette édition du Journal en français facile, à mes côtés pour le présenter Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Nathanaël, bonsoir à tous.
NV : À la Une le sommet de Singapour entre Donald Trump et Kim Jong un. Vous l'entendrez les deux hommes sont sortis satisfaits de cette rencontre, même si l'accord qu'ils ont signé ne contient que des engagements très flous.
SB : Les 630 migrants de l'Aquarius ont pris la direction de Valence en Espagne. Le navire humanitaire a interdiction d'entrer en Italie, une décision critiquée par Paris. La France qui n'a pas pour autant offert au bateau de faire escale sur son territoire.
NV : La Macédoine va changer de nom après un accord avec la Grèce. Elle va se rebaptiser République de Macédoine du Nord.
SB : Dans ce journal nous reviendrons aussi sur les violences au Nicaragua.
NV : Et puis à quelques jours de la coupe du Monde, les prix grimpent en Russie.
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SB : On commence par cette poignée de main historique entre Donald Trump et Kim Jong un.
NV : Jamais avant aujourd'hui un président américain et un dirigeant nord-coréen ne s'étaient rencontrés. Les deux hommes qui il y a quelques mois encore s'insultaient étaient tout sourire au moment de présenter l'accord qu'ils ont tous les deux signé. Un accord en quatre points, mais sans engagement précis et sans calendrier. Mais pour Kim Jong un, c'est déjà une manière de regarder vers le futur.
« Eh bien ça n'a pas été facile d'arriver jusqu'ici. Le passé nous enchaînait, en quelque sorte. Les anciens préjugés et les anciennes habitudes ont mis beaucoup d'obstacles sur notre route. Mais nous les avons tous surmontés, et nous sommes ici aujourd'hui. » SB : Donald Trump après cette rencontre a surpris le Pentagone et ses plus proches alliés dans la région en annonçant la fin des manœuvres militaires communes avec Séoul. NV : Ce n'était pourtant pas dans l'accord. Ces exercices militaires communs avaient mobilisé 17 500 militaires américains l'an dernier. Visiblement surprise, la présidence sud-coréenne a demandé des « précisions ». Mais le président américain assure qu'il reste le grand gagnant de ces négociations.
« J'ai remarqué que certaines personnes ont dit : le président a accepté cette rencontre, il a renoncé à tellement de choses. Je n'ai cédé sur rien. Je suis ici. Je n'ai pas dormi depuis 25 heures, mais j'ai pensé qu'il fallait le faire — parce que nous avons négocié littéralement 24 heures sur 24. Mais nous n'avons cédé sur rien, si ce n'est que j'ai accepté de le rencontrer. Et je pense que la réunion était tout aussi bonne pour les États-Unis que pour la Corée du Nord ».
SB : Mais alors que contient-il exactement ce texte signé par Donald Trump et Kim Jong un ? Eh bien Sylvie, sur le point clé de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, aucune percée majeure. Christophe Paget
Les Américains ont perdu deux mots en cours de route : certes, la Corée du Nord réaffirme son engagement à une dénucléarisation « complète » de la péninsule, mais pas « vérifiable et irréversible » comme le souhaitait Washington. Pas de calendrier non plus pour cette dénucléarisation, encore moins de définitions : les bâtiments américains qui croisent au large de la Corée du Sud sont-ils concernés ? On ne le sait pas, puisque si le texte parle de « garanties de sécurité » américaines envers la Corée du Nord, elles ne sont pas explicitées. Pas un mot non plus des sanctions qui touchent la RPDC et de leur éventuelle levée, pour autant il y a une allusion à l'économie – ce qui intéresse le plus Kim Jong-un, avec le mot « prospérité ». Sans plus. Le texte mentionne la restitution des restes des prisonniers de guerre (la guerre de Corée), mais pas une éventuelle libération des Japonais enlevés dans les années 70 et 80 par Pyongyang. C'est pourtant le sujet le plus important pour Tokyo, le grand allié des États-Unis dans la région. Le mot « paix » est utilisé trois fois, mais pas de mention d'un éventuel Traité de paix entre les deux Corées. Bref quand on lit dans cette déclaration qu'États-Unis et Corée du Nord « s'engagent à des négociations à venir », on veut bien les croire, il y a encore beaucoup à négocier.
SB : Emmanuel Macron dénonce l'attitude « cynique » et « irresponsable » du nouveau gouvernement italien après le refus de Rome de laisser l'Aquarius et les 630 migrants à son bord de rejoindre la terre ferme.
NV : Édouard Philippe le Premier ministre français a proposé son aide à l'Espagne qui a offert au bateau de rejoindre le port de Valence. Mais malgré les critiques, y compris au sein de la majorité, la France n'a pas proposé d'ouvrir ses ports, pourtant bien situés entre l'Italie et l'Espagne. La France explique ne pas vouloir « créer de précédent ». Rappelons que parmi les migrants de l'Aquarius sauvés en mer on trouve 123 mineurs non accompagnés, 11 autres enfants, et 7 femmes enceintes. Par ailleurs un bâtiment de la marine américaine a repêché 12 cadavres en mer Méditerranée ces jours-ci.
SB : L'actualité européenne c'est aussi la Macédoine qui va changer de nom.
NV : Le nom de ce petit pays des Balkans ne plaisait pas à Athènes, puisque la Macédoine c'est aussi une région grecque. Cela fait près de 30 ans que le gouvernement grec et son voisin sont en conflit sur le sujet, la Grèce craignait que ce nom n'encourage la Macédoine à revendiquer des territoires aujourd'hui situés dans les frontières de la Grèce. Le Premier ministre grec a annoncé un accord, la Macédoine va donc se rebaptiser République de Macédoine du Nord.
SB : Au Nicaragua, la capitale Managua toujours théâtre de violences...
NV : La police anti-émeutes et les milices paramilitaires pro-gouvernementales ont attaqué des barricades de manifestants. La répression du mouvement social a déjà fait près de 150 morts en un mois et demi. Ce nouvel épisode intervient 5 jours à peine après la rencontre le président Daniel Ortega et les évêques du pays. L'Église catholique avait en effet proposé un plan de sortie de crise pacifique... Carlotta Morteo
« Le président a répondu par les faits » a déclaré hier soir l'évêque de Esteli, membre de la Conférence Episcopale du Nicaragua. « Sa réponse, c'est plus de violence ». Selon les témoignages d'habitants recueillis par la presse nicaraguéenne, les forces de sécurité ont fait irruption vers 6h du matin dans les quartiers est de la capitale, Managua. Sur les vidéos amateurs postées sur les réseaux sociaux, la police, soutenue par des hommes en civil encagoulés, AKA 47 en bandoulière, attaquent les barricades de pavés et de pneus qui bloquent les principales artères de la ville. Des tirs à balle réelle auxquels répondent les quelques jeunes manifestants qui montent la garde à coup de jet de pierres, et de mortiers artisanaux. La principale voie bloquée par les manifestants est l'autoroute qui relie la capitale à Masaya. Située à seulement 25 kilomètres, Masaya, ville historique du Sandinisme, est aujourd'hui devenu le cœur de l'insurrection. Pour les manifestants, les barricades servent à protéger les citoyens des attaques quotidiennes des groupes de paramilitaires, mais aussi à paralyser l'économie du pays pour mettre la pression sur le gouvernement. L'intervention des forces armées hier montre que le président Ortega refuse toujours le plan de négociation proposé par les évêques, et qu'il a fait le choix de la répression.
SB : Plus que deux jours avant le premier match de la Coupe du monde en Russie...
NV : Le football étant le sport le plus populaire au monde, on attend plusieurs centaines de milliers de personnes dans le pays, et ces visiteurs il faudra les loger, dans les hôtels, mais aussi chez les particuliers. Dans les villes où les matchs vont se jouer, certains espèrent profiter de la Coupe du Monde pour se faire un peu d'argent. Conséquence, les prix ont beaucoup augmenté. Reportage à Samara, de notre envoyé spécial Daniel Vallot.
C'est un immeuble vieillissant, à quarante minutes environ du centre de Samara, au cinquième étage, nous découvrons un appartement de cinquante mètres carrés environ, un petit deux pièces, que son propriétaire, a bien l'intention de louer durant la coupe du monde. « Ici c'est le salon, il y a un canapé-lit, deux fauteuils et une télévision, en plus vous avez une armoire et la clim ! bref tout ce qu'il faut pour passer un bon séjour ». Lors de notre visite, le jeune trentenaire proposait son appartement pour 20 000 roubles par nuit, soit environ 270 euros. Plus que le prix demandé, en temps normal, pour un mois de loyer. « Durant la coupe du monde, nous voulons en profiter. Et on s'est bien renseignés, les prix sont comme ça en ce moment ! Avec le Mondial on peut gagner de l'argent alors, on ne va pas rater cette occasion ! » Ivan n'est pas le seul en Russie à vouloir profiter de la Coupe du Monde. Selon les autorités, les prix des chambres d'hôtel eux aussi se sont envolés à l'approche de la compétition. En particulier dans les villes hôtes, où la capacité hôtelière est réduite, et où il sera difficile aux supporters de se loger. Daniel Vallot, Moscou, RFI.
NV : Le Real Madrid a tranché : pour entraîner la meilleure équipe d'Espagne, il faut au moins l'actuel sélectionneur de l'équipe nationale. C'est donc à Julen Lopetegui que reviendra la lourde tâche de succéder à Zinédine Zidane. Le club précise que l'entraîneur, ancien gardien de foot, prendra ses fonctions après le Mondial. Zinedine Zidane qui dispute en ce moment avec ses anciens coéquipiers de l'équipe de France 98 un match amical à Paris contre une sélection d'anciens joueurs de l'époque. Un match évènement pour fêter les 20 ans de la première et pour l'instant la seule coupe du Monde des Bleus.