×

Nous utilisons des cookies pour rendre LingQ meilleur. En visitant le site vous acceptez nos Politique des cookies.


image

RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 18 août 2018

Journal en français facile 18 août 2018

Hugo Lanoë : 22h à Paris à l'écoute de RFI, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile que j'ai le plaisir de présenter ce soir avec Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin !

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Hugo, bonsoir à tous !

HL : Au sommaire de cette édition : un homme de paix, sans doute le meilleur secrétaire général des Nations Unies. Les hommages se multiplient dans le monde entier après la mort ce matin du prix Nobel de la paix : Koffi Annan. Retour sur le parcours du diplomate ghanéen dans un instant.

ZK : Le deuil en Italie. Hommage national ce samedi midi à Gênes, en mémoire des dizaines de victimes de l'effondrement d'un viaduc. Reportage sur place à suivre dans un instant. 4 jours après le drame, la société gestionnaire du pont sort du silence.

HL : Et puis à la fin de ce journal, nous irons dans un salon de coiffure de Detroit aux États-Unis où la reine de la Soul, Aretha Franklin, avait ses habitudes.

------

ZK : Kofi Annan s'est donc éteint ce samedi matin à l'âge de 80 ans.

HL : L'ancien secrétaire général des Nations Unies et prix Nobel de la Paix est décédé dans un hôpital de Berne en Suisse aux côtés de sa femme et de ses enfants. Koffi Annan, un homme sage, un homme de paix. De Moscou, à Paris en passant par Londres sans oublier Accra, capitale du Ghana dont était originaire le diplomate... Le monde entier lui a rendu hommage aujourd'hui. Retour sur son parcours et son héritage avec Nicolas Falez.

Né au Ghana (à Kumasi) en 1938, Kofi Annan a étudié aux États-Unis et en Europe, avant d'entamer une carrière internationale d'abord à l'Organisation mondiale de la santé puis à l'ONU. Il s'occupe notamment des opérations de maintien de la paix avant d'être désigné en 1997 secrétaire général de l'ONU, poste qu'il occupera jusqu'à la fin de l'année 2006, avec durant cette période, un chapitre particulièrement tendu : celui de l'invasion américano-britannique de l'Irak en 2003. En 2001 l'organisation et son N° 1 Kofi Annan reçoivent le Prix Nobel de la Paix « pour leur travail pour un monde mieux organisé et plus pacifique » écrit alors le jury du Nobel. « Ce rapport me critique personnellement, et j'accepte sa critique » déclare Kofi Annan en 2005 lorsque son nom sera cité dans le vaste scandale « Pétrole contre nourriture », critiqué pour des erreurs de gestion, il ne sera pas considéré comme coupable de corruption ni d'entorse à l'éthique dans ce détournement d'un programme humanitaire destiné à soulager la population irakienne sous embargo dans les années 90. Après la fin de son mandat, Kofi Annan est resté impliqué dans les affaires internationales, notamment à la tête de l'Alliance pour une Révolution verte en Afrique. En 2012 il a brièvement été l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Kofi Annan était également membre des Elders, ce groupe d'anciens dirigeants ou responsables impliqués dans la recherche de la Paix. « Il a été l'un des grands Secrétaires généraux de l'ONU » c'est ce que vient de nous confier Jean-Marc de la Sablière ancienne, représentant de la France au Conseil de Sécurité qui a bien connu Kofi Annan. « Il a donné l'incarnation la plus intelligente de ce qu'est le multilatéralisme » selon l'ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine également interrogé par RFI.

ZK : Le deuil et le recueillement également en Italie, 4 jours après l'effondrement d'un pont à Gênes.

HL : Des funérailles nationales ont eu lieu ce samedi midi au parc des expositions de la ville en présence des plus hauts responsables de l'Italie. Une cérémonie boycottée, c'est-à-dire rejetée, par une partie des familles de victimes, qui dénoncent le laxisme, la négligence de la classe politique italienne dans ce drame. Notre envoyée spéciale Juliette Gheerbrant a suivi l'évènement pour RFI.

Devant les cercueils disposés en arc de cercle le Cardinal Bagnasco égrène les prénoms des victimes. C'est l'un des moments forts de cette messe, suivie d'une prière musulmane à l'intention des familles albanaises. Des milliers de personnes sont présentes. Mais seules 18 familles ont accepté ces funérailles nationales. Certaines ont préféré l'intimité, d'autres dénoncent la récupération politique. Comme Sabrina, qui est née à Gênes : « Il y a polémique parce qu'on savait tous que ce pont, ce n'était pas la perfection, on voyait des parties abimées, des armatures à nu ». Simoné, plus jeune, explique (avant le début de la cérémonie) qu'il est venu parce qu'il est amer : « Ça fait des années qu'on sait que c'était dangereux et qu'il fallait investir, et donc tout cela va bien au-delà de la ville de Gênes, ça touche au pays et à son système. » Le chagrin et la stupeur dominent sur les visages, comme celui de Luca : « Je sais qu'au plus haut niveau politique on se renvoie les responsabilités, mais aujourd'hui je ne veux pas y penser. Au début j'étais choqué, terrorisé même. Là je suis plus calme, je veux juste comprendre. » « L'incrédulité initiale, le désarroi général, les questions lancinantes, tout cela nous renvoient à l'inexorable fragilité de la condition humaine » rappelle le cardinal Bagnasco, très applaudi lorsqu'il ajoute : « Nous habitants de Gênes, saurons tirer dans nos cœurs ce qu'il y a de meilleur. Gênes saura lutter comme elle l'a toujours fait. » Juliette Gheerbrant, Gênes RFI.

HL : J'ajoute qu'une conférence de presse était attendue aujourd'hui... celle du patron d'Autostrade per l'Italia, la société qui gérait le pont qui s'est effondré. Giovanni Castelluci a annoncé la création d'un fonds d'indemnisation pour les victimes : 500 millions d'euros sont d'ores et déjà prêts pour aider la ville et reconstruire l'ouvrage, l'infrastructure. Par ailleurs, le bilan s'est alourdi : au moins 40 morts. Les secouristes continuent toujours de fouiller les décombres. Ce matin, leurs efforts ont permis de retrouver des fragments, des morceaux de corps dans une voiture écrasée sous un bloc de béton. Il s'agirait d'un couple turinois et de leur fille de 9 ans.

ZK : Angela Merkel a reçu aujourd'hui en Allemagne le président russe Vladimir Poutine.

HL : La chancelière allemande et le locataire du Kremlin ont donné une conférence de presse à Berlin. Sur le dossier syrien, Vladimir Poutine appelle les Européens à participer financièrement à la reconstruction de la Syrie pour permettre le retour de millions de réfugiés chez eux.

ZK : Vous écoutez RFI il est 16h à Ottawa. Pour la deuxième fois en deux ans, la Colombie-Britannique, dans l'ouest du Canada, a dû déclarer l'état d'urgence pour lutter contre des centaines d'incendies.

HL : 550 brasiers font rage dans cette province. Des milliers d'habitants ont dû être évacués. D'autres se tiennent prêts à quitter leur résidence si le feu se rapproche. Les incendies ont lieu aux quatre coins de la Colombie-Britannique. Mais c'est celui situé à 600 km au nord de Vancouver qui suscite le plus d'inquiétudes. À Québec, les précisions de Pascale Guéricolas.

Le matin à la même couleur que la nuit, soit orange foncé à Fort George, une petite ville du nord de la Colombie-Britannique envahi par la cendre et la fumée. Il faut dire que le feu du Lac Shovel fait rage depuis plusieurs jours, se déplaçant à une vitesse extrême. Le temps très sec des dernières semaines transforme en effet la forêt en combustible. De nombreux habitants des environs ont dû fuir leur maison menacée par les flammes et ont trouvé refuge à Fort George. Au Nord-Ouest, c'est le lieu historique de fort James qui est menacé. L'incendie tout proche a déjà ravagé une superficie équivalente à deux tiers de l'île de France. Il pourrait raser les 130 maisons en bois qui témoignent du commerce de la fourrure au Canada au 19e siècle. Pour lutter contre le feu, les pompiers disposent de renforts venus de plusieurs provinces au Canada. L'armée donne aussi un coup de main, une aide permise grâce à l'instauration de l'état d'urgence. Pascale Guéricolas, Québec, RFI.

ZK : Aux États-Unis, le juge au procès de Paul Manafort affirme avoir reçu des menaces.

HL : Alors que les jurés délibéraient, c'est-à-dire réfléchissaient sur une décision à prendre... au cours de la deuxième journée au procès pour fraude bancaire et fiscale de l'ancien directeur de campagne de Donald Trump... le juge responsable de l'affaire a annoncé avoir été placé sous la protection des policiers fédéraux. Le juge Ellis n'a cependant pas donné de précisions sur la nature des menaces ou leur provenance.

ZK : On reste aux États-Unis Hugo, où la ville de Detroit continue de rendre hommage à Aretha Franklin.

HL : Les habitants louent, glorifient, célèbrent la simplicité de la reine de la soul mais aussi sa fidélité à cette ville. Notre envoyé spécial Eric de Salve s'est rendu dans un petit salon de coiffure de Detroit où la chanteuse avait ses habitudes depuis une quinzaine d'années.

Dans son salon de coiffure de Detroit, Jacqueline se souvient de la voix d'Aretha Franklin quand pour la première fois la chanteuse l'a appelée pour un rendez-vous. « Elle a dit “allo, Jacqueline, c'est Aretha”. J'ai dit “Aretha Franklin ?” Elle a dit “Oui. Je voudrais que tu me coupes les cheveux. Quand est-ce que je peux venir ?” » À chaque fois l'entrée de la star dans son salon afro-américain suscitait la même surprise de la clientèle. « C'était grandiose. Elle garait sa longue limousine juste devant. Tout le monde regardait la voiture et disait “c'est qui ça ?” » Plus ou moins régulièrement, Jacqueline a coiffé Aretha Franklin pendant une quinzaine d'années. « Elle disait toujours “Jacqueline, fais moi belle” ». Un jour, la chanteuse demande à sa petite coiffeuse de Detroit de l'accompagner à New York pour son passage chez Oprah Winfreh, immense star de la télévision américaine. « C'était fabuleux. C'était vraiment une grande dame ». Employée du salon côté manucure, Shawn faisait quant à elle les ongles d'Aretha Franklin. Shawn garde un souvenir ému en pensant aux attentions d'Aretha Franklin. « Chaque fois qu'elle venait, elle demandait à son chauffeur d'aller commander à manger pour tout le monde, même les clients. Et elle disait “allez, mangez !” Elle voulait être sure que tout le monde mange et soit traité de la même façon. » Comme beaucoup d'habitants de Detroit Jacqueline et Shawn assisteront aux obsèques d'Aretha Franklin le 31 aout pour rendre un dernier hommage à leur cliente également star planétaire. Éric de Salve, Détroit, RFI.

HL : C'est la fin de ce journal, merci Zéphyrin.

ZK : Merci Hugo.

HL : Bonne soirée à l'écoute de RFI.


Journal en français facile 18 août 2018 Zeitung in leichtem Französisch 18. August 2018 Journal en français facile August 18, 2018 Journal en français facile 18 agosto 2018

Hugo Lanoë : 22h à Paris à l’écoute de RFI, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile que j’ai le plaisir de présenter ce soir avec Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin !

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Hugo, bonsoir à tous !

HL : Au sommaire de cette édition : un homme de paix, sans doute le meilleur secrétaire général des Nations Unies. Les hommages se multiplient dans le monde entier après la mort ce matin du prix Nobel de la paix : Koffi Annan. Retour sur le parcours du diplomate ghanéen dans un instant.

ZK : Le deuil en Italie. Hommage national ce samedi midi à Gênes, en mémoire des dizaines de victimes de l’effondrement d’un viaduc. Reportage sur place à suivre dans un instant. 4 jours après le drame, la société gestionnaire du pont sort du silence.

HL : Et puis à la fin de ce journal, nous irons dans un salon de coiffure de Detroit aux États-Unis où la reine de la Soul, Aretha Franklin, avait ses habitudes.

------

ZK : Kofi Annan s’est donc éteint ce samedi matin à l’âge de 80 ans.

HL : L’ancien secrétaire général des Nations Unies et prix Nobel de la Paix est décédé dans un hôpital de Berne en Suisse aux côtés de sa femme et de ses enfants. Koffi Annan, un homme sage, un homme de paix. De Moscou, à Paris en passant par Londres sans oublier Accra, capitale du Ghana dont était originaire le diplomate... Le monde entier lui a rendu hommage aujourd’hui. Retour sur son parcours et son héritage avec Nicolas Falez.

Né au Ghana (à Kumasi) en 1938, Kofi Annan a étudié aux États-Unis et en Europe, avant d’entamer une carrière internationale d’abord à l’Organisation mondiale de la santé puis à l’ONU. Il s’occupe notamment des opérations de maintien de la paix avant d’être désigné en 1997 secrétaire général de l’ONU, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de l’année 2006, avec durant cette période, un chapitre particulièrement tendu : celui de l’invasion américano-britannique de l’Irak en 2003. En 2001 l’organisation et son N° 1 Kofi Annan reçoivent le Prix Nobel de la Paix « pour leur travail pour un monde mieux organisé et plus pacifique » écrit alors le jury du Nobel. « Ce rapport me critique personnellement, et j’accepte sa critique » déclare Kofi Annan en 2005 lorsque son nom sera cité dans le vaste scandale « Pétrole contre nourriture », critiqué pour des erreurs de gestion, il ne sera pas considéré comme coupable de corruption ni d’entorse à l’éthique dans ce détournement d’un programme humanitaire destiné à soulager la population irakienne sous embargo dans les années 90. Après la fin de son mandat, Kofi Annan est resté impliqué dans les affaires internationales, notamment à la tête de l’Alliance pour une Révolution verte en Afrique. En 2012 il a brièvement été l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Kofi Annan était également membre des Elders, ce groupe d’anciens dirigeants ou responsables impliqués dans la recherche de la Paix. « Il a été l’un des grands Secrétaires généraux de l’ONU » c’est ce que vient de nous confier Jean-Marc de la Sablière ancienne, représentant de la France au Conseil de Sécurité qui a bien connu Kofi Annan. « Il a donné l’incarnation la plus intelligente de ce qu’est le multilatéralisme » selon l’ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine également interrogé par RFI.

ZK : Le deuil et le recueillement également en Italie, 4 jours après l’effondrement d’un pont à Gênes.

HL : Des funérailles nationales ont eu lieu ce samedi midi au parc des expositions de la ville en présence des plus hauts responsables de l’Italie. Une cérémonie boycottée, c’est-à-dire rejetée, par une partie des familles de victimes, qui dénoncent le laxisme, la négligence de la classe politique italienne dans ce drame. Notre envoyée spéciale Juliette Gheerbrant a suivi l’évènement pour RFI.

Devant les cercueils disposés en arc de cercle le Cardinal Bagnasco égrène les prénoms des victimes. C’est l’un des moments forts de cette messe, suivie d’une prière musulmane à l’intention des familles albanaises. Des milliers de personnes sont présentes. Mais seules 18 familles ont accepté ces funérailles nationales. Certaines ont préféré l’intimité, d’autres dénoncent la récupération politique. Comme Sabrina, qui est née à Gênes : « Il y a polémique parce qu’on savait tous que ce pont, ce n’était pas la perfection, on voyait des parties abimées, des armatures à nu ». Simoné, plus jeune, explique (avant le début de la cérémonie) qu’il est venu parce qu’il est amer : « Ça fait des années qu’on sait que c’était dangereux et qu’il fallait investir, et donc tout cela va bien au-delà de la ville de Gênes, ça touche au pays et à son système. » Le chagrin et la stupeur dominent sur les visages, comme celui de Luca : « Je sais qu’au plus haut niveau politique on se renvoie les responsabilités, mais aujourd’hui je ne veux pas y penser. Au début j’étais choqué, terrorisé même. Là je suis plus calme, je veux juste comprendre. » « L’incrédulité initiale, le désarroi général, les questions lancinantes, tout cela nous renvoient à l’inexorable fragilité de la condition humaine » rappelle le cardinal Bagnasco, très applaudi lorsqu’il ajoute : « Nous habitants de Gênes, saurons tirer dans nos cœurs ce qu’il y a de meilleur. Gênes saura lutter comme elle l’a toujours fait. » Juliette Gheerbrant, Gênes RFI.

HL : J’ajoute qu’une conférence de presse était attendue aujourd’hui... celle du patron d’Autostrade per l’Italia, la société qui gérait le pont qui s’est effondré. Giovanni Castelluci a annoncé la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes : 500 millions d’euros sont d’ores et déjà prêts pour aider la ville et reconstruire l’ouvrage, l’infrastructure. Par ailleurs, le bilan s’est alourdi : au moins 40 morts. Les secouristes continuent toujours de fouiller les décombres. Ce matin, leurs efforts ont permis de retrouver des fragments, des morceaux de corps dans une voiture écrasée sous un bloc de béton. Il s’agirait d’un couple turinois et de leur fille de 9 ans.

ZK : Angela Merkel a reçu aujourd’hui en Allemagne le président russe Vladimir Poutine.

HL : La chancelière allemande et le locataire du Kremlin ont donné une conférence de presse à Berlin. Sur le dossier syrien, Vladimir Poutine appelle les Européens à participer financièrement à la reconstruction de la Syrie pour permettre le retour de millions de réfugiés chez eux.

ZK : Vous écoutez RFI il est 16h à Ottawa. Pour la deuxième fois en deux ans, la Colombie-Britannique, dans l’ouest du Canada, a dû déclarer l’état d’urgence pour lutter contre des centaines d’incendies.

HL : 550 brasiers font rage dans cette province. Des milliers d’habitants ont dû être évacués. D’autres se tiennent prêts à quitter leur résidence si le feu se rapproche. Les incendies ont lieu aux quatre coins de la Colombie-Britannique. Mais c’est celui situé à 600 km au nord de Vancouver qui suscite le plus d’inquiétudes. À Québec, les précisions de Pascale Guéricolas.

Le matin à la même couleur que la nuit, soit orange foncé à Fort George, une petite ville du nord de la Colombie-Britannique envahi par la cendre et la fumée. Il faut dire que le feu du Lac Shovel fait rage depuis plusieurs jours, se déplaçant à une vitesse extrême. Le temps très sec des dernières semaines transforme en effet la forêt en combustible. De nombreux habitants des environs ont dû fuir leur maison menacée par les flammes et ont trouvé refuge à Fort George. Au Nord-Ouest, c’est le lieu historique de fort James qui est menacé. L’incendie tout proche a déjà ravagé une superficie équivalente à deux tiers de l’île de France. Il pourrait raser les 130 maisons en bois qui témoignent du commerce de la fourrure au Canada au 19e siècle. Pour lutter contre le feu, les pompiers disposent de renforts venus de plusieurs provinces au Canada. L’armée donne aussi un coup de main, une aide permise grâce à l’instauration de l’état d’urgence. Pascale Guéricolas, Québec, RFI.

ZK : Aux États-Unis, le juge au procès de Paul Manafort affirme avoir reçu des menaces.

HL : Alors que les jurés délibéraient, c’est-à-dire réfléchissaient sur une décision à prendre... au cours de la deuxième journée au procès pour fraude bancaire et fiscale de l’ancien directeur de campagne de Donald Trump... le juge responsable de l’affaire a annoncé avoir été placé sous la protection des policiers fédéraux. Le juge Ellis n’a cependant pas donné de précisions sur la nature des menaces ou leur provenance.

ZK : On reste aux États-Unis Hugo, où la ville de Detroit continue de rendre hommage à Aretha Franklin.

HL : Les habitants louent, glorifient, célèbrent la simplicité de la reine de la soul mais aussi sa fidélité à cette ville. Notre envoyé spécial Eric de Salve s’est rendu dans un petit salon de coiffure de Detroit où la chanteuse avait ses habitudes depuis une quinzaine d’années.

Dans son salon de coiffure de Detroit, Jacqueline se souvient de la voix d’Aretha Franklin quand pour la première fois la chanteuse l’a appelée pour un rendez-vous. « Elle a dit “allo, Jacqueline, c’est Aretha”. J’ai dit “Aretha Franklin ?” Elle a dit “Oui. Je voudrais que tu me coupes les cheveux. Quand est-ce que je peux venir ?” » À chaque fois l’entrée de la star dans son salon afro-américain suscitait la même surprise de la clientèle. « C’était grandiose. Elle garait sa longue limousine juste devant. Tout le monde regardait la voiture et disait “c’est qui ça ?” » Plus ou moins régulièrement, Jacqueline a coiffé Aretha Franklin pendant une quinzaine d’années. « Elle disait toujours “Jacqueline, fais moi belle” ». Un jour, la chanteuse demande à sa petite coiffeuse de Detroit de l’accompagner à New York pour son passage chez Oprah Winfreh, immense star de la télévision américaine. « C’était fabuleux. C’était vraiment une grande dame ». Employée du salon côté manucure, Shawn faisait quant à elle les ongles d’Aretha Franklin. Shawn garde un souvenir ému en pensant aux attentions d’Aretha Franklin. « Chaque fois qu’elle venait, elle demandait à son chauffeur d’aller commander à manger pour tout le monde, même les clients. Et elle disait “allez, mangez !” Elle voulait être sure que tout le monde mange et soit traité de la même façon. » Comme beaucoup d’habitants de Detroit Jacqueline et Shawn assisteront aux obsèques d’Aretha Franklin le 31 aout pour rendre un dernier hommage à leur cliente également star planétaire. Éric de Salve, Détroit, RFI.

HL : C’est la fin de ce journal, merci Zéphyrin.

ZK : Merci Hugo.

HL : Bonne soirée à l’écoute de RFI.