Journal en français facile 20 juillet 2018
Philippe Lecaplain : Bienvenue dans le Journal en français facile de ce vendredi 20 juillet en compagnie de Zephyrin Kouadio.
Zephyrin Kouadio : Et tout de suite les titres de l'actualité du monde. PL : En France, l'affaire Benalla paralyse les travaux de l'Assemblée déjà très en retard sur le calendrier prévu, sur la réforme constitutionnelle. L'intéressé est en garde à vue et est licencié par l'Élysée ; ce qui ne calme pas les critiques de l'opposition. 4 Palestiniens tués par des tirs israéliens lors de manifestations à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. L'ONU appelle Israël et le Hamas à « s'éloigner du bord du précipice ». C'est une citation. Cyclisme/, tour de France : troisième victoire d'étape pour le maillot vert Peter Sagan qui a remporté le sprint à Valence. Geraint Thomas conserve le maillot jaune de leader après cette étape de transition au sortir des Alpes.
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ZK : Tempête politique en France avec l'affaire Benalla au point que le ministre de l'Intérieur sera auditionné au Sénat mardi par la commission des lois. PL : Quant au Premier ministre, dont les députés d'opposition réclament la présence à l'Assemblée pour s'expliquer sur l'affaire Benalla, il respecte son agenda initial. Édouard Philippe était sur le Tour de France aujourd'hui pour remettre le maillot jaune a l'arrivée à Valence. Depuis la reprise ce matin des travaux de l'Assemblée nationale, il n'y a eu que des rappels au règlement et les débats sur le projet de loi constitutionnelle n'ont pu reprendre. Le chef du gouvernement en appelle à la « responsabilité » des députés et parle « d'obstruction parlementaire ». Toujours est-il Anne Soetemond que l'opposition attend des réponses. Comme plusieurs députés depuis ce matin, l'insoumis Alexis Corbière ne se sert pas du micro pour discuter la réforme des institutions, mais pour réclamer une audition du ministre de l'Intérieur. Une requête portée également par Olivier Faure, patron des socialistes qui pose même la question de la démission de Gérard Colomb. Un nouveau coup de pression des députés, car le licenciement d'Alexandre Benalla ne répond à aucune des questions qui agitent l'hémicycle depuis les révélations du Monde. Pourquoi personne à l'Élysée n'a pas saisi la justice ? Alexandre Benalla est-il protégé par le président ? Si oui, pourquoi ? PIRE, de nouvelles questions ont fait leur apparition depuis qu'on a appris que le collaborateur de l'Élysée bénéficiait d'un logement de fonction, d'une voiture de fonction et d'un chauffeur. Emmanuel Macron va peut-être encore devoir lâcher du lest : en démissionnant son directeur de cabinet, le supérieur hiérarchique d'Alexandre Benalla, entendu hier par la police. VOIRE Gérard Colomb, l'un de ses plus proches. Le coup serait rude : l'ancien maire de Lyon est l'un des premiers à avoir cru au destin présidentiel d'Emmanuel Macron... Pour l'heure, dans la majorité, personne ne veut l'imaginer. ZK : Et on apprend que le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron a été entendu hier par la police en qualité de témoin dans le cadre de l'enquête préliminaire du parquet de Paris. PL : Vincent Crase qui — un temps — a assuré la sécurité pour la REM et qui était avec Alexandre Benalla le 1er mai a également été placé en garde à vue.
ZK : En Inde, une femme affirme avoir été violée par 40 hommes pendant quatre jours.
PL : Cette femme de 22 ans explique qu'on lui avait promis un emploi dans une maison d'hôtes ou elle a été droguée avant d'être abusée sexuellement. Cette affaire s'ajoute à la longue liste des agressions sexuelles enregistrées en Inde, où près de 110 viols sont rapportés chaque jour. Cette semaine, 17 suspectés d'avoir violé une fillette de 11 ans durant des semaines avait été arrêtés dans le sud du pays. ZK : Au Pérou, démission des présidents de la Cour suprême et du Conseil national de magistrature alors que de nombreux magistrats sont mis en cause dans un scandale trafic d'influence. PL : Dans l'un des enregistrements réalisés par la police dans le cadre d'une autre enquête, on peut par exemple entendre un juge de la Cour Suprême proposer d'innocenter un homme accusé du viol d'une fillette de 11 ans. Oriane Verdier.
Certains juges directement mis en cause par les enregistrements ont déjà été écartés. Mais le président péruvien veut aller plus loin. Martin Vizcarra veut obtenir la destitution de l'intégralité des membres du Conseil chargé de superviser les juges et les procureurs. « Nous avons été clairs et fermes en demandant au Congrès de la République d'assumer sa responsabilité en destituant tous les membres du Conseil national de la magistrature pour leur rôle dans le scandale révélé par les enregistrements. » Le président du Conseil national de la magistrature n'a pas attendu que le chef de l'État arrive à ses fins. Orlando Velásquez avait pris ses fonctions il y a quatre jours après la mise à l'écart de son prédécesseur. Jeudi soir, il a présenté sa démission, refusant l'ingérence présidentielle dans la gestion de cette crise judiciaire : « Il y a un système de justice, qui est censé être réformé ! IL y a un président de la République qui veut désespérément nous faire destituer. Il est très radical et c'est sûrement parce qu'il est lui-même mentionné dans ces enregistrements. Son arme est de dire » je suis radical et je décrète que ces enregistrements n'ont rien à voir avec moi ». Ce n'est pas une manière de faire les choses ! ». Le Congrès se réunit aujourd'hui afin de décider de l'avenir du Conseil national de la magistrature. Hier soir des milliers de Péruviens ont manifesté dans les grandes villes du pays. La population est fatiguée des scandales de corruption à répétition, mouillant politique et justice péruvienne.
ZK : Le Pakistan affirme avoir tué le responsable de l'attentat suicide au Baloutchistan. PL : Cela avait été l'attentat le plus sanglant de l'histoire du pays, revendiqué par le groupe État islamique, qui avait fait au moins 149 morts la semaine dernière. Un kamikaze s'était fait exploser au cours d'un meeting électoral à Mastung, à une quarantaine de kilomètres de Quetta. ZK : 4 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens aujourd'hui lors de manifestations à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. PL : Parmi eux 3 combattants du Hamas. Ces bombardements israéliens interviennent en réponse à des tirs qui ont visé des soldats israéliens en fin d'après-midi. Un soldat a aussi été tué. Guilhem Delteil.
Les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti ce soir dans le sud d'Israël. L'armée dit avoir recensé trois tirs venus de la bande de Gaza. Deux d'entre eux ont été interceptés. Depuis près de quatre mois désormais, des manifestations ont lieu le vendredi le long de la barrière de séparation pour réclamer la fin du blocus imposé à la bande de Gaza. Aujourd'hui, en fin d'après-midi, des hommes qui se trouvaient parmi les protestataires ont ouvert le feu sur des soldats israéliens. La réponse de l'armée israélienne a été très rapide. Son aviation et ses tanks ont bombardé huit postes militaires appartenant au Hamas. Israël considère le mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave palestinienne comme responsable de ce qui se passe dans le territoire. Le week-end dernier avait déjà été marqué par une importante confrontation entre les deux parties. Mais ce vendredi, la tension est encore montée. L'État-major s'est réuni dans la soirée soir autour du Premier ministre Benyamin Netanyahu. L'armée accuse le Hamas d'avoir choisi l'escalade et annonce avoir lancé de nouveaux raids aériens. Elle dit être engagée « dans une opération de grande ampleur ». Plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense avait affirmé que le Hamas était en train de contraindre Israël à « une douloureuse opération militaire ». Une opération de plus grande ampleur encore que la guerre de 2014 avait prévenu Avigdor Libermann.
PL : J'ajoute que l'ONU appelle Israël et le Hamas à « s'éloigner du bord du précipice ». C'est une citation. ZK : Pour l'élection présidentielle qui aura lieu au Cameroun le 7 octobre, pas moins de 28 candidats. PL : Le chiffre est fourni par l'organisme chargé de l'organisation du scrutin. Parmi les candidats, le président sortant Paul Biya, 85 ans, dont près de 36 passés au pouvoir et qui sollicite un septième mandat.
ZK : Des propositions « concrètes » pour le règlement du conflit dans l'est de l'Ukraine : voilà ce dont ont discuté Vladimir Poutine et Donald Trump au cours de leur sommet à Helsinki. PL : Selon l'agence d'information Bloomberg le pdt russe a proposé a son homologue américain l'organisation d'un référendum dans les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine. Cela pourrait mettre fin au conflit qui a fait plus de 10 000 morts depuis 2014.
ZK : Des experts de la lutte contre le VIH/sida affirment dans la revue scientifique The Lancet qu'il faut radicalement changer la stratégie de lutte contre l'épidémie. PL : Cet appel ne passe pas inaperçu à quelques jours de l'ouverture du congrès mondial sur la question... Simon Roze. Gare au triomphalisme anticipé, si la lutte contre l'épidémie de VIH/Sida a connu de nombreux succès ces dernières années, l'objectif d'éradiquer la maladie d'ici 2030 est encore très loin. En cause, selon les auteurs de cette étude : le discours et les méthodes adoptées par l'Onusida et le fonds mondial qui se concentrent uniquement sur les réussites et ne focalisent leur action que sur cette seule maladie. Résultat : cette impression que la guerre est déjà gagnée, et un affaiblissement des moyens qui lui sont consacrés. Cela se répercute sur le terrain : même si elle est globalement contenue, l'épidémie progresse cependant dans certaines régions, comme l'Europe de l'Est ou l'Asie centrale et surtout, des populations entières restent hors d'atteinte des circuits de soins. Pour y remédier, les auteurs estiment qu'il faut changer notre fusil d'épaule, ne plus focaliser la lutte contre le VIH/sida seul, mais l'intégrer dans des programmes plus larges visant également les maladies qui lui sont liées comme l'hépatite C ou la tuberculose ; des maladies qui partagent les mêmes modes de transmission. Par exemple : un programme de dépistage non plus limité au sida, mais généralisé à l'ensemble de ces maladies permettrait d'éviter des centaines de milliers d'infections. ZK : 790 millions d'euros : c'est ce qu'a coûté la grève à la SNCF. Si l'on fait la division, cela représente plus de 21 millions pour chacune des 37 journées de grève du printemps. Le Tour de France cycliste et troisième victoire d'étape pour le maillot vert Peter Sagan. PL : Le Slovaque a remporté au sprint à Valence qui concluait la 13e étape. Le Gallois Geraint Thomas (Sky) a conservé le maillot jaune de leader après cette étape de transition au sortir des Alpes.
