Journal en français facile 21 octobre 2017
22h Paris
20 h TU
Gilles Moreau : Bonsoir à tous voici votre Journal en français facile présenté avec Sylvie Berruet, bonsoir !
Dans l'actualité : La destitution des autorités catalanes réclamée par le gouvernement espagnol. Le gouvernement Rajoy a décidé de recourir à l'article 155 de la constitution qui permet la mise sous tutelle de la région. Réponse ce soir du dirigeant de la Catalogne, Carles Puigdemont : « Les Catalans ne peuvent accepter les mesures, selon lui, "illégales" prises par le gouvernement.
SB : En République tchèque, victoire des populistes aux élections législatives. Le parti du milliardaire Andrej Babis arrive en tête après avoir fait campagne contre la corruption, contre l'accueil des migrants et contre la zone euro.
GM : L'Arabie saoudite reçoit la visite de Rex Tillerson pour la deuxième fois en quelques mois. Arrivé ce soir à Ryad, le chef de la diplomatie américaine doit notamment évoquer la crise entre l'Arabie saoudite et le Qatar voisin.
SB : Dans ce journal aussi le mot de la semaine avec Yvan Amar.
SB : Pour commencer, nous allons à Barcelone où l'intervention du président de la région catalane était très attendue ce soir.
GM : Carles Puigdemont est en effet intervenu à la télévision pour répondre au gouvernement espagnol qui a décidé aujourd'hui de déclencher l'article 155 de la Constitution. Cette disposition exceptionnelle permet la mise sous tutelle de la région (son contrôle par le pouvoir central). Benjamin Delille vous êtes à Barcelone. Dans sa réponse à Mariano Rajoy, Carles Puigdemont a évité toute proclamation d'indépendance :
« Et non toujours pas d'indépendance, Carles Puigdemont s'est exprimé avec la prudence dont il fait preuve depuis déjà plusieurs semaines. Il a d'abord parlé en Catalan pour dénoncer le choix de Mariano Rajoy d'activer l'article 155. Et il n'a pas mâché ses mots. Le premier ministre s'est selon lui « placé hors de l'Etat de droit », avec ce qu'il estime être « la pire attaque des institutions catalanes » depuis la dictature de Franco, il y a plus de 40 ans. Il a donc décidé de convoquer une session plénière cette semaine au Parlement catalan pour répondre à Madrid. Le Parlement, où les indépendantistes sont majoritaires, devrait conclure lui aussi que les mesures du gouvernement espagnol sont « illégales ». Carles Puigdemont s'est ensuite exprimé en espagnol « aux démocrates » de la péninsule selon ses mots. Il les a appelé à rester vigilent face à ce qu'il estime être une dérive du gouvernement. Puis il a terminé son discours en anglais, pour s'adresser aux citoyens et aux responsables européens. Une manière de s'inscrire dans les valeurs fondamentales de l'Europe et de tenter d'en exclure Mariano Rajoy. » GM : Merci Benjamin Dellile, en direct de Barcelone où des centaines de milliers de manifestants ont réclamé cet après-midi l'indépendance de la Catalogne ( 450 000 selon la police locale). Le gouvernement de Mariano Rajoy a donc demandé au Sénat d'approuver la destitution du gouvernement catalan et de son chef. Il appartient maintenant au sénat espagnol d'approuver ou non cette mise sous tutelle en principe provisoire. Un vote est prévu vendredi prochain 27 octobre. Le parti conservateur du premier ministre est majoritaire à la Chambre haute. Mariano Rajoy devrait aussi bénéficier de l'appui du parti socialiste et des centristes de Ciudadanos.
SB : En République tchèque, les élections législatives ont été remportées par le parti populiste du milliardaire Andrej Babis.
GM : Ce parti ANO (c'est son nom …) a recueilli près de 30 % des voix. Il s'impose après une campagne marquée par une certaine dose d'euroscepticisme et par le rejet de l'immigration dans ce pays membre de l'Union européenne depuis 2004. Alexis Rosenzweig est notre correspondant à Prague :
« S'il parvient à former une coalition, le chef du gouvernement tchèque sera donc le milliardaire Andrej Babis, pourtant mis en examen pour fraude aux subventions européennes - une affaire qui lui a coûté son poste de ministre des finances et qui fait également l'objet d'une enquête de l'office européen de lutte anti-fraude.Parfois comparé à Donald Trump et souvent qualifié de populiste, Andrej Babis s'est posé comme candidat contre l'immigration, contre l'adoption de l'euro et contre la corruption, sans idéologie claire mais avec un credo : « gérer l'Etat comme une entreprise ». Son empire agrochimique est le principal employeur du pays. En fait également partie un groupe médiatique, ce qui lui a valu d'être aussi surnommé le « Berlusconi tchèque ». « Nous sommes un mouvement pro-européen et nous ne voulons pas d'une Europe à deux vitesses », a déclaré Andrej Babis au soir de sa victoire. Neuf partis – dont un parti d'extrême-droite xénophobe officiellement soutenu par Marine Le Pen - seront représentés à la chambre des députés et Andrej Babis a indiqué qu'il était prêt à négocier avec toutes les autres formations. » SB : L'Arabie saoudite reçoit la visite du secrétaire d'Etat Rex Tillerson pour la deuxième fois en quelques mois. GM : Arrivé à Ryad, le chef de la diplomatie américaine doit notamment évoquer la crise entre l'Arabie saoudite et le Qatar voisin. Rex Tillerson connaît bien la région pour avoir longtemps dirigé le géant pétrolier ExxonMobil. Il avait échoué lors d'une première mission en juillet à réconcilier le Qatar et ses voisins : Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte.
SB : L'Egypte aux prises avec la guérilla islamiste. Le bilan de l'accrochage d'hier soir dans le désert occidental s'élève à 16 policiers tués et 13 autres blessés.
GM : En Afghanistan, les attentats sanglants se succèdent presque quotidiennement. Aujourd'hui c'est un minibus transportant des jeunes militaires qui a été pris pour cible à Kaboul. Au moins 15 soldats ont été tués dans l'attaque-suicide revendiquée par les talibans.
SB : Un poste de gendarmerie attaqué dans le nord-ouest du Niger. Au moins 13 gendarmes ont été tués par un commando lourdement armé venu du Mali, selon une source des services de sécurité.
GM : Donald Trump annonce qu'il va autoriser la prochaine publication de milliers de nouveaux documents sur l'assassinat de John Kennedy, des documents top secrets maintenus sous scellés depuis plus de 50 ans. C était le 22 novembre 1963 à Dallas. Depuis, historiens et enquêteurs cherchent à connaitre la vérité sur l'assassinat du jeune président.
SB : En France, les députés poursuivent l'examen du projet de budget.
GM : Après la "flat tax" et la réforme de l'ISF, ils ont voté une autre mesure-phare de ce budget : la fin progressive de la taxe d'habitation pour les Français les moins fortunés. La réforme débutera par une première baisse de 30% en 2018.
Les précisions de Francine Quentin :
« 17 millions de ménages sont concernés. Ceux qui disposent de 30.000 euros de revenus annuels pour un célibataire, et 54.000 euros pour un couple avec enfants. En 2018 ils bénéficieront d'une réduction de 30% de cette taxe, perçue par les collectivités locales, de 65% en 2019, avant son extinction en 2020. Cela représente un manque à gagner de 3 milliards d'euros l'an prochain, 6 milliards et demi en 2019 et 10 milliards d'euros en 2020. Les opposants à la mesure s'inquiètent pour les finances des communes qui dépendent pour plus d'un tiers de la taxe d'habitation. Le gouvernement a promis de la compenser "à l'euro près", mais il peine à convaincre. Selon Eric Woerth président Les Républicains de la commission des finances la réforme va faire deux victimes : la dette publique qui va se creuser et les collectivités locales qui vont perdre en indépendance. Le gouvernement est également suspecté de vouloir ainsi faire passer la pilule de l'augmentation de la CSG. » GM : Football, la suite de la 10 ème journée de Ligue 1. Après une série de quatre matches sans victoire toutes compétitions confondues, le champion de France s'est rassuré : Monaco a dominé Caen 2-0.
SB : Tennis, Jo-Wilfrid Tsonga qualifié pour la finale du tournoi d'Anvers. Vainqueur en demi du Belge Bemelmans, il sera opposé demain à Argentin Diego Schwartzman.
Comme chaque samedi dans ce journal, nous retrouvons Yvan Amar pour le mot de la semaine. Aujourd'hui le mot « porc » :
« L'appel à dénoncer les harcèlements sexuels dont les femmes sont victimes a visiblement beaucoup d'écho. Mais le slogan qui incite à ces dénonciations est important, et on remarque sa violence : « Balance ton porc ! » Une violence qui risque de cacher la dimension sociale du problème et qui est comme un appel à la vengeance, au règlement de compte personnel. Le mot porc est réellement très violent. A priori, porc et cochon sont synonymes : ils désignent le même animal. Mais le cochon est vivant, c'est celui qu'on voit à la ferme. Il n'a pas bonne réputation, on dit qu'il est sale. Et souvent, on parle de porc pour la viande qu'on mange, et même pour les porcs d'élevage, comme si ça enlevait un peu de sa saleté à l'animal. Mais bizarrement, au figuré, le mot porc est bien plus fort que le mot cochon. Il en reprend les significations de saleté, mais aussi les sous-entendus sexuels, en les accentuant avec une intensité forte. Traiter quelqu'un de cochon n'est pas très aimable, mais ça a un côté familier qui fait souvent passer la critique : le cochon, c'est autant celui qui mange mal, qui met de la sauce sur sa chemise, que celui qui vous fait un mauvais coup. Mis si l'on traite quelqu'un de porc, c'est une gifle extrêmement méprisante. » Yvan Amar que l'on retrouvera demain. Dans l'immédiat, c'est la fin de votre Journal en français facile à retrouver sur notre site à la page RFI savoirs. Bonsoir à tous, bonsoir Sylvie !