Journal en français facile 25 avril 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : la réponse d'Emmanuel Macron. Le Président français s'est exprimé pendant 2h30 lors d'une conférence de presse. Il s'agissait de clore le grand débat lancé pour répondre à la crise des gilets jaunes.
SB : Un sommet jugé positif. Ce jeudi le Président russe Vladimir Poutine et le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong Un se rencontraient pour la première fois. Cela s'est passé dans l'extrême orient russe.
RA : Et puis un nouvel incident raciste lors d'un match de football en Italie. C'était hier soir entre le Milan AC et la Lazio de Rome. Les explications dans ce journal.
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SB : Emmanuel Macron s'est donc exprimé pendant 2h30 ce soir.
RA : Un discours de plusieurs dizaines de minutes tout d'abord, puis les réponses aux questions des journalistes. Une conférence de presse destinée à clore le grand débat qui avait été lancé face à la crise des gilets jaunes. Ce qu'il faut retenir de l'intervention du Président français : Emmanuel Macron promet une baisse de l'impôt sur le revenu. Il s'engage à une réorganisation de l'administration, l'objectif renforcer les services publics en dehors des grandes villes. En revanche il écarte l'idée d'un référendum d'initiative citoyenne qui était une demande des gilets jaunes. Cette conférence de presse à l'Élysée était la première depuis l'élection d'Emmanuel Macron. À cette occasion il a évoqué son mandat de Chef de l'État. Et sur la demande d'un journaliste, il s'est également projeté sur la prochaine présidentielle. Voici sa réponse.
[Transcription manquante]
RA : « Je veux réussir mon mandat », l'une des phrases de l'intervention d'Emmanuel Macron ce soir.
SB : Et puis le bilan jugé positif du sommet entre Vladimir Poutine et Kim Jong Un.
RA : Ce sommet était une première, jamais le Président russe et le dirigeant de la Corée du Nord ne s'étaient rencontrés, cela s'est donc passé à Vladivostok dans l'extrême orient russe. Rencontre stratégique pour Kim Jong Un qui cherche de nouveaux appuis après l'échec du sommet de Hanoï avec le Président américain Donald Trump. Au total le leader nord-coréen aura passé 5h avec Vladimir Poutine. Retour sur cette journée particulière avec notre correspondant en Russie Daniel Valot.
C'est la photo qu'il ne fallait pas rater : la poignée de main très chaleureuse entre deux dirigeants qui ne s'étaient encore jamais rencontrés. Costume sombre, et Col Mao, Kim Jong Un semble détendu, souriant. Visiblement satisfait de rencontrer le président russe. « J'espère que notre rencontre sera utile pour renforcer notre relation d'amitié et que notre dialogue permettra de travailler au règlement de la situation sur la péninsule coréenne. » Entretien bilatéral, réunion élargie aux conseillers et à quelques ministres, puis dîner en tête à tête et échange de cadeaux : tous les codes des grands sommets internationaux sont respectés. Pas de déclaration commune en revanche : mais un échange de compliments. Et à la fin du sommet, c'est Vladimir Poutine qui fait l'éloge du dirigeant nord-coréen. « Nous sommes contents des résultats. Le Président Kim a une personnalité ouverte et il est prêt à discuter de tous les sujets librement. Nous avons parlé vraiment en détail du sujet principal, la dénucléarisation de la péninsule et je confirme que la conversation avec lui a été passionnante, et fructueuse ! » Le président russe a pris soin de ne pas critiquer les négociations engagées directement entre la Corée du Nord et les États-Unis. Mais il a rappelé la position russe dans le dossier : il faut donner des garanties à Pyongyang pour l'encourager à renoncer à l'arme nucléaire. Daniel Vallot Moscou RFI.
RA : Et puis la réaction du dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un affirme avoir passé un « très bon moment » à Vladivostok, et il dit vouloir relancer « les liens historiques » entre Pyongyang et Moscou.
SB : Nous en parlions mardi dans le journal en français facile : des exécutions de masse en Arabie saoudite. Depuis les critiques se multiplient.
RA : Mardi une journée marquée en Arabie saoudite par la mort de 37 personnes, tuées, car elles étaient condamnées à mort officiellement pour terrorisme. Les exécutions ont eu lieu partout dans le pays. Et depuis effectivement de nombreux acteurs dénoncent de telles mises à mort, notamment l'ONU et l'Union européenne. On fait le point avec Adrien Delgrange.
La plupart des hommes décapités - 33 sur 37 - appartenaient à la minorité chiite du royaume dirigé par les sunnites. Amnesty International voit donc dans ces exécutions un « Outil politique » du régime en place. Pour l'ONG basée à Londres et qui a des relais en Arabie Saoudite, ces mises à mort sous couvert de lutte contre le terrorisme sont une façon de faire taire l'opposition. Humant Rights Watch dénonce également des actes de tortures : les 33 chiites exécutés auraient été condamnés à l'issue de procès inéquitables, car les autorités auraient obtenu des aveux par la torture. L'ONU a aussi vivement réagi aux exécutions, par la voix de la haute-commissaire aux droits de l'homme. Michelle Bachelet a en particulier jugé « odieux » qu'au moins 3 des condamnés soient mineurs au moment de leur procès. « Je demande urgemment aux Saoudiens de lancer une révision de leur loi afin d'interdire la peine capitale pour les mineurs », a-t-elle affirmé. Le mouvement chiite libanais Hezbollah, allié de l'Iran, a également dénoncé ces exécutions et accusé Washington d'être « un partenaire clé des crimes odieux » en Arabie saoudite. Enfin les États-Unis n'ont pas commenté ces exécutions. Silence à double titre, les Américains pratiquent eux aussi la peine de mort et commerce largement avec l'Arabie saoudite. Seule voix dissonante, celle de Bernie Sanders, pour le candidat démocrate à l'investiture de 2020, « Washington devrait montrer que les Saoudiens n'ont pas carte blanche pour continuer à bafouer les droits humains ».
SB : Aux États-Unis, l'ancien vice-président Joe Biden se lance officiellement dans la course à la Maison-Blanche.
RA : C'était attendu, mais il a effectivement annoncé sa candidature aux primaires démocrates, en vue de l'élection présidentielle de 2020. Il s'est déclaré sur Twitter, et il a justifié sa décision en affirmant qu'il voulait défendre des valeurs de tolérance face à Donald Trump. Joe Biden était le deuxième personnage des États-Unis sous Barack Obama, il est âgé de 76 ans et il devient le 20e candidat démocrate à se lancer dans la course à la Maison-Blanche, c'est un record.
SB : En football une nouvelle affaire de racisme en Italie.
RA : Les incidents dans ce domaine se multiplient ces dernières semaines, dernier en date c'était hier en demi-finale retour de Coupe entre le Milan AC et la Lazio de Rome, Olivier Pron.
La Lazio et une partie de ses supporters, dont elle, affirment ce jeudi matin vouloir totalement se démarquer. Cela se comprend après le déploiement d'une banderole en ville puis au stade sur laquelle était inscrit : « Honneur a Benito Mussolini ! » le dictateur italien au pouvoir de 1922 à 1945 avant d'être tué puis exposé et lynché à Milan justement. Une banderole, des cris, et des chants lors de cette demie finale de coupe d'Italie, notamment à l'encontre du Français d'origine Ivoirienne Thiémoué Bakayoko, déjà victime par le passé au stadio Olimpico de Rome de tels inacceptables débordements. Clairement identifié, le principal groupe de supporters Ultras du club romain : les « Irreducibili », les irréductibles, la droite extrême romaine. Par 2 fois le speaker du stade a demandé à ces « individus » qui multiplient également les saluts fascistes de cesser cris et chants, rien n'a y a fait. L'arbitre n'a pas relevé, voire ignoré ses appels, contrairement à ce qui est prévu depuis janvier dernier dans les règlements du Calcio. Au 2e rappel : l'ensemble des joueurs présents sur le terrain doivent rentrer aux vestiaires et la rencontre être interrompue. Le maire de Milan a saisi la police pour une enquête, 22 personnes auraient été identifiées.
SB : Et puis nous apprenions son décès hier pendant le journal en français facile : aujourd'hui les hommages à Jean-Pierre Marielle se sont multipliés.
RA : L'acteur français s'est éteint à l'âge de 87 ans. Jean-Paul Belmondo s'est dit effondré. « C'était un garçon secret, mystérieux, souvent angoissé », réagit le cinéaste Bertrand Blier qui a fait trois films avec Jean-Pierre Marielle. Ce qui revient dans les hommages, l'élégance, la voix chaude de Jean-Pierre Marielle qui aura joué dans une centaine de films. Ses interprétations les plus connues, dans Tous les matins du monde, Que la Fête commence ou encore Tenue de soirée. Fin du Journal en français facile.