Journal en français facile 25 juin 2019
Loïc Bussières : 22h à Paris, 2h de moins en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : le bras de fer qui n'en finit pas entre l'Iran et les États-Unis. Téhéran annonce vouloir se retirer partiellement des accords de Vienne sur le nucléaire quand Donald Trump menace de répondre par la force.
ZK : Les États-Unis qui n'ont pas abandonné les Palestiniens. Déclaration ce soir de Jared Kushner, conseiller et gendre du Président américain. Il s'exprimait à Bahreïn où Washington présente le volet économique de son plan de paix pour le Proche-Orient.
LB : Et puis nous irons à Kinshasa dans ce journal où un document alimente la polémique autour de la construction du palais présidentiel. Les explications dans un instant.
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ZK : La conférence économique sur le conflit israélo-palestinien. Elle s'est ouverte ce soir au Bahreïn en l'absence des principaux intéressés.
LB : Puisque les responsables palestiniens ont rompu tout contact avec l'administration américaine depuis la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël. Ils estiment que le plan économique proposé aujourd'hui est un moyen de les acheter pour qu'ils renoncent à la création d'un état. À Manama, Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump a lui tenté de défendre le plan qu'il propose.
La croissance économique et la prospérité ne sont pas possibles sans une solution politique durable et juste du conflit, qui garantisse la sécurité d'Israël et respecte la dignité des Palestiniens. Mais aujourd'hui la question n'est pas politique, nous nous en occuperons en tant voulu. Le but de cette conférence est de commencer à penser à ces défis d'une manière nouvelle. Le président Trump a créé la meilleure économie que les États-Unis aient vue depuis très longtemps. La prospérité est quelque chose qui se mérite grâce à une planification intelligente, à de la détermination et de la force morale. Les Palestiniens ont ces qualités. Mon message direct aux Palestiniens est le suivant : contrairement à ce que vous disent ceux qui vous ont déçus dans le passé, Donald Trump et les États-Unis ne vous ont pas abandonnés. Certaines personnes se sont moquées de cet effort en l'appelant le deal du siècle. Mais le but n'est pas uniquement de passer un accord. En réalité, cet effort serait mieux nommé : « l'occasion du siècle ».
ZK : L'actualité de ce mardi c'est aussi la guerre des nerfs et des déclarations qui continue entre Washington et Téhéran.
LB : Dernière en date celle de Donald Trump qui prévient que les États-Unis riposteront avec une « force considérable et destructrice » à toute attaque iranienne. Des Iraniens qui annonçaient plus tôt leur intention de renoncer à certains de leurs engagements prévus par l'accord nucléaire de 2015. « La diplomatie française, allemande et britannique sont entièrement mobilisées pour faire comprendre à l'Iran que ce ne serait pas son intérêt » juge aujourd'hui le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Ce soir, l'Élysée fait savoir qu'Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone avec son homologue Hassan Rohani.
Au Royaume-Uni, on saura le 23 juillet le nom du prochain Premier ministre c'est ce que fait savoir le Parti conservateur aujourd'hui, d'ici là aura lieu un vote par correspondance auquel sont invités à participer ses 160 000 adhérents. Deux candidats se disputent le poste : Boris Johnson et Jeremy Hunt.
ZK : En Turquie, Recep Tayyip Erdoğan est sorti de son silence. Deux jours après la défaite de son parti à l'élection municipale d'Istanbul.
LB : Le président turc a pris la parole devant les députés de son parti, l'AKP. Un discours pour reconnaître son échec à conserver la Mairie de la plus grande ville du pays dans le giron de la majorité. Mais Recep Tayyip Erdoğan a surtout tenu à rappeler que sa formation continuerait de dominer les instances municipales. À Istanbul, les précisions d'Anne Andlauer.
À l'exception d'un laconique message de félicitations au nouveau maire d'Istanbul sur son compte Twitter, c'était la première fois que Recep Tayyip Erdogan s'exprimait depuis la défaite de son parti à l'élection municipale de dimanche. Le chef de l'État turc est entré tout de suite dans le vif du sujet, félicitant une nouvelle fois Ekrem Imamoğlu et disant « s'incliner » devant la décision du « peuple d'Istanbul » : « Dans notre conception de la politique, il est hors de question d'en vouloir à la nation ou de rejeter la faute sur elle. Nous allons examiner les raisons pour lesquelles le 31 mars et le 23 juin, nous n'avons pas réussi à convaincre notre nation. Nous ne pouvons nous offrir le luxe de faire comme si de rien n'était et de ne pas voir le message qu'a envoyé notre nation. » Sur ce « message » des électeurs, le président n'en a pas dit plus. Car Recep Tayyip Erdoğan s'est surtout évertué à démontrer que son parti, l'AKP, et son allié ultranationaliste, le MHP, étaient en fait les vainqueurs des municipales du 31 mars, forts de leur large avance au niveau national. Il a aussi rappelé que sa formation détenait la majorité au conseil municipal d'Istanbul et contrôlait la présidence de toutes les commissions. Façon de dire au nouveau maire qu'il n'aura pas les coudées franches pour gérer sa ville. Pendant la campagne, Recep Tayyip Erdoğan avait été plus explicite… Il avait prévenu Ekrem Imamoğlu qu'il ne serait qu'un « canard boiteux » et « une décoration de vitrine » s'il gagnait l'élection. Anne Andlauer, Istanbul, RFI.
ZK : Venons-en à cette affaire qui fait grand bruit en République Démocratique du Congo.
LB : Il s'agit d'un document attribué à la présidence circule sur les réseaux sociaux. Document qui concernerait le processus de passation de marché et le montant de la construction du palais présidentiel six mois environ après l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Précision à Kinshasa, Patient Ligodi.
Cette supposée correspondance aurait été signée le 13 juin par Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, directeur adjoint de cabinet de Félix Tshisekedi. D'après le document, il aurait sollicité auprès de la Direction générale du Contrôle des Marchés Publics, l'autorisation spéciale de recourir à la procédure d'entente directe en vue de la construction et la réhabilitation des bâtiments abritant la résidence et les bureaux du président de la République à la cité de l'Union africaine et au Palais de la nation. Toujours selon le document, le marché devrait être accordé à la Société Democractic Congo High Tech Construction Compagny et les travaux coûteraient 180 000 000 euros, une entreprise qui n'a qu'environ un mois d'existence, selon le site du guichet unique de création d'entreprises. C'est document est un faux, rétorque le directeur adjoint de cabinet de Félix Tshisekedi. « C'est un torchon. C'est fait par des gens qui souhaitent nous salir ». Fin de citation. Certains acteurs de la société civile soutiennent que le document est bel et bien authentique. Au niveau de la présidence de la république, on confirme cependant l'existence du projet de construction d'un palais présidentiel. Depuis 2013, cette ligne apparaît dans le budget de l'État sans jamais être décaissée. Patient Ligodi, Kinshasa, RFI.
ZK : La canicule avec de nouvelles mesures annoncées demain et limitant la circulation en Île de France.
LB : La circulation différenciée va être mise en place. Concrètement, cela signifie que seuls les véhicules les moins polluants auront le droit de rouler sur les routes de Paris et de la petite couronne. 65 départements sont placés en vigilance orange. Les températures devraient atteindre les 39 demain dans certaines régions.
ZK : Et puis le football avec la suite de la CAN et 2 rencontres à l'affiche ce soir.
LB : Ghana- Bénin, à Ismaïla, la rencontre vient de commencer. Toute à l'heure, le Cameroun a battu la Guinée Bissau 2-0.
ZK : On part aux États-Unis pour refermer ce journal. Les États-Unis où l'on pourra bien porter des tee-shirts de la marque FUCT.
LB : C'est en tous cas ce qu'a décidé la Cour suprême, FUCT, c'était un mot trop proche de « fuck » pour les autorités qui refusaient d'inscrire au registre des marques ce qui ressemblait à un juron en anglais. Un premier jugement leur avait donné tort, l'administration Trump avait fait appel. Elle vient d'échouer à faire interdire la marque. Correspondance à Washington Anne Corpet.
« À une époque où la liberté d'expression est attaquée, il est particulièrement important pour la cour de rester ferme sur ses principes. Il y a beaucoup d'idées scandaleuses dans le monde, et le premier amendement les couvre toutes ». La réponse de la Cour suprême à demande de l'administration est sans équivoque. Quoi qu'on pense de son idée, le créateur des vêtements FUCT peut donc légalement déposer sa marque. Le mot FUCK, écrit légèrement différemment, est un juron couramment employé par les Américains, mais toujours couvert d'un BIP sonore lorsqu'il est par exemple prononcé à la télévision. En raison de la vulgarité de son homonyme, l'administration américaine avait donc dans un premier temps refusé d'enregistrer la marque sur ses registres. Le styliste avait porté plainte et gagné en première instance, mais le gouvernement avait fait appel et demandé à la plus haute instance judiciaire du pays de valider une loi qui permet de rejeter les demandes jugées scandaleuses. « La Cour suprême a dit au gouvernement fédéral de rester en dehors des questions de moralité », a commenté l'avocat du créateur. Qui pourra donc décliner à loisir le nom de sa marque FUCT et qui grâce à cette affaire a bénéficié d'un beau coup publicitaire. Anne Corpet, Washington, RFI.