Journal en français facile 26 juin 2018
Nathanaël Vittrant : RFI il est 20h en temps universel, 22h à Paris. Soyez les bienvenus dans cette édition du Journal en français facile, à mes côtés pour le présenter : Zephyrin Kouadio, bonsoir Zephirin.
Zephirin Kouadio : Bonsoir Nathanaël, bonsoir à tous.
NV : À la Une, la Cour Suprême aux États-Unis donne raison à Donald Trump. Le président américain a le droit pour les juges d'interdire aux citoyens de 6 pays majoritairement musulmans d'entrer aux États-Unis.
ZK : Les 234 migrants du bateau Lifeline vont pouvoir accoster à Malte. Cela faisait une semaine qu'ils étaient coincés en mer.
NV : Emmanuel Macron était au Vatican aujourd'hui pour une première rencontre avec le pape François.
ZK : Hong Kong est la ville la plus chère pour les expatriés.
NV : Et puis la coupe du monde, la France termine première de son groupe après un match ennuyeux. L'Argentine elle s'est qualifiée sur le fil.
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ZK : On commence donc par cette décision de la Cour Suprême aux États-Unis qui donne raison à Donald Trump sur l'immigration.
NV : La Cour Suprême c'est la plus autorité judiciaire américaine, ils sont 9 juges tous nommés à vie par les présidents américains. À quatre voix contre cinq ils ont validé le texte de Donald Trump qui interdit aux citoyens de 6 pays d'entrer aux États-Unis. Les pays concernés sont pour la plupart musulmans : il s'agit du Yémen, de la Syrie, de la Libye, de l'Iran, de la Somalie et de la Corée du Nord. Cette décision est une vraie victoire pour Donald Trump. Correspondance à Washington, Anne Corpet.
C'est comme d'habitude via Twitter que Donald Trump a exprimé sa satisfaction : « la Cour suprême valide le travel ban : wahou ! » a-t-il écrit en lettres capitales dans les minutes qui ont suivi la publication de l'arrêt. Dans un communiqué publié un peu plus tard, la maison blanche a salué une « immense victoire pour le peuple américain et la constitution ». Cette décision intervient après des mois de batailles judiciaires — le texte validé a été modifié à trois reprises et à chaque fois la justice s'était interposée —. Et la maison blanche en profite pour tacler ses opposants, puisque dans son communiqué elle évoque je cite « des commentaires hystériques de la part des médias et des politiciens démocrates qui refusent de faire ce qu'il faut pour notre pays. » C'est la première décision majeure de la Cour suprême au sujet d'une politique décidée par Donald Trump. Elle estime dans son arrêt que le président n'a fait qu'user de façon légitime de ses prérogatives en matière d'immigration. « L'État a mis en avant une justification suffisante en termes de sécurité nationale », précise le président de l'institution. La décision de la cour intervient en plein débat sur la politique aux frontières : après le recul de Donald Trump sur la séparation des familles de migrants, cette victoire judiciaire est une belle revanche pour le président.
ZK : En France aussi l'immigration est une préoccupation du gouvernement. Le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi asile et immigration.
NV : Le texte écrit par les députés était déjà critiqué par les défenseurs des droits des migrants. Celui que les sénateurs est plus dur encore. La gauche et les sénateurs de la majorité présidentielle ont voté contre ce texte réécrit par la droite qui contrôle le Sénat. Si les sénateurs et les députés n'arrivent pas à se mettre d'accord la semaine prochaine, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot.
ZK : Avant un sommet européen consacré à l'accueil des migrants et au contrôle des frontières, une solution a finalement été trouvée pour le bateau Lifeline.
NV : Cela faisait une semaine que le bateau humanitaire et les 234 migrants qu'il avait recueillis en Méditerranée attendaient de savoir où ils pourraient toucher terre. Rome refuse désormais d'accueillir les bateaux des ONG. Malte a fini par accepter après avoir posé ses conditions. Plusieurs pays dont la France, le Portugal, l'Espagne et l'Italie ont accepté d'accueillir une partie des migrants du Lifeline. Malte est un petit archipel, c'est-à-dire un groupe d'îles situé entre la Sicile, la Libye et la Tunisie. Il est sur la route des hommes, des femmes et des enfants qui cherchent à rejoindre l'Europe. Par rapport à sa population, Malte est le pays qui reçoit le plus de migrants en Europe, mais ils ne sont pas les bienvenus. Explications, Béatrice Leveillé.
« L'Europe doit intervenir pour pallier l'inhumanité de Malte », clamaient les dirigeants italiens qui refusent de recevoir des navires d'ONG transportant des migrants, parce qu'elles se rendent complices selon eux des passeurs et trafiquants d'êtres humains. La situation de Malte n'a pourtant rien à voir avec celle de l'Italie. Malte est un micro-État, un des états les plus densément peuplés au monde, une île de 316 km — qui compte 400 000 habitants situés aux confins de la Méditerranée. Le gouvernement maltais a depuis longtemps mis en place une politique de détention systématique des migrants qui peut durer jusqu'à 18 mois. En 2009, Médecins sans Frontières avait dénoncé des conditions de détention terribles dans des centres surpeuplés avec des installations sanitaires inadéquates. Entre 2005 et 2015, l'île a malgré tout accueilli 17 000 demandeurs d'asile qui traversaient la Méditerranée et se sont retrouvés coincés à Malte. Un tiers d'entre eux sont restés sur place dans pays peu accueillant où ils peuvent néanmoins travailler.
ZK : Dans l'actualité également cette rencontre entre Emmanuel Macron et le pape François.
NV : C'est la première fois que les deux hommes se rencontraient. Ils ont parlé pendant une heure de nombreux sujets. De l'accueil des migrants, de laïcité notamment. Le président français a redit que la laïcité n'était pas une « contre religion ». Le pape a aussi offert au président français un cadeau très symbolique : une médaille en bronze de Saint Martin, symbole de générosité puisque selon la tradition chrétienne Saint-Martin avait partagé son manteau avec un homme qui avait froid.
ZK : C'est à Hong Kong que la vie est la plus chère pour les expatriés.
NV : La ville chinoise reprend la tête du classement Mercer. L'an dernier, elle avait été devancée par Luanda... mais la capitale angolaise a dégringolé à la 6e place. Alors, quels enseignements tirer de ce classement ? On le voit avec Pauline Gleize.
Ce classement est nettement dominé par les villes asiatiques... six d'entre elles sont dans le top 10. Autre fait marquant : la brusque ascension des villes d'Europe occidentale et la chute presque aussi vertigineuse de certaines villes des États-Unis... Quelques exemples : Paris remonte d'une trentaine de places, Berlin et Francfort ont gravi une cinquantaine d'échelons ! De l'autre côté de l'Atlantique : Chicago, Miami et Boston en ont descendu une vingtaine. Et les deux phénomènes ont globalement la même explication... au-delà de la fluctuation des prix, cela tient en partie à l'évolution des taux de change... L'euro s'est renforcé par rapport au dollar... entre mars 2017 et mars 2018, la monnaie européenne a gagné 16 % par rapport au billet vert. À Paris par exemple, le marché locatif haut de gamme n'a pas vraiment évolué. Mais l'étude prend le dollar américain pour référence et l'euro étant plus cher, il est plus coûteux pour un employeur d'envoyer un salarié dans la zone euro que l'année dernière. De même, la progression des villes chinoises s'explique par la politique monétaire de Pékin et la volonté de faire du Yuan une devise internationale. En revanche, la chute de Luanda tient plutôt au marché immobilier.... c'est également le cas pour la plupart des villes du Moyen-Orient.
ZK : La coupe du monde de football en Russie et mission accomplie pour la France.
NV : Les Bleus terminent premiers de leur groupe après un match nul 0 partout tout à l'heure face au Danemark. Les Bleus qui affronteront l'Argentine de Lionel Messi. Alejandro Valente vous avez assisté à ce matin. Les Argentins qualifiés après un but à la dernière minute.
[Transcription manquante]
NV : Un mot pour terminer sur l'offensive de la coalition arabe dirigée par Ryhad et Abou Dabi à Hodeïda au Yémen, elle a déjà fait plus de 55 morts en moins d'une journée. Les forces gouvernementales soutenues par la coalition cherchent à reprendre ce port stratégique aux mains des rebelles Houthis.
