Journal en français facile 28 janvier 2018
Céline PELLARIN
Vous écoutez RFI, il est 20h TU, 21h à Paris.
Bienvenue dans votre journal en français facile. Je suis en compagnie de Zéphirin Kouadio. Bonsoir Zéphirin Zéphirin KOUADIO
Bonsoir Céline, bonsoir à tous.
CP : La campagne présidentielle en Russie n'est pas de tout repos pour l'un des candidats de l'opposition.
Alexei Navalny, qui n'a pas le droit de se présenter le 18 mars, ne baisse pas les bras. Il a rejoint ses partisans à Moscou qui protestaient dans la rue et a de nouveau été arrêté par la police. ZK: À quoi servent les casques bleus, ces soldats de l'ONU, qui sont dans plusieurs pays africains.
Et bien la question a été posée au sommet de l'Union Africaine devant le patron de l'ONU. Eléments de réponse avec Christophe Boisbouvier. CP : L'expression de la semaine décryptée par Yvan Amar, parce que nous sommes dimanche et que c'est l'occasion d'en apprendre plus sur une expression employée par le président Kabila de la République Démocratique du Congo.
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ZK : Dans un peu moins de deux mois, et bien les russes voteront pour élire le nouveau président.
CP : C'est le président sortant, Vladimir Poutine qui est le grand favori des sondages.
Mais ses opposants se mobilisent. Ce fut le cas ce dimanche pour les partisans d'Alexei Navalny. Leur candidat n'a pas le droit de se présenter le 18 mars pour la présidentielle. A Moscou, la manifestation avait été déclarée illégale par les autorités russes, et Alexei Navalny a été arrêté quelques minutes seulement après avoir rejoint ses partisans. Reportage de notre correspondant Daniel Vallot. "La Russie sans Poutine" le slogan est repris à pleine voix par les partisans d'Alexei Navalny qui s'entassent sur la place Pouchkine.
Ils sont jeunes pour la plupart, lycéens ou étudiants. Et ils refusent une élection qui se jouera, sans leur candidat. Pour eux ce scrutin est une supercherie qu'il faudra nécessairement boycotter. « Si nous restons à la maison, rien ne changera. Nous devons manifester pour nous exprimer et pour soutenir Navalny. Les délits qui lui sont imputés et qui l'empêchent de se présenter à la présidentielle ont été fabriqués pour le discréditer. Je pense que c'est injuste, d'autant plus injuste qu'à part lui il n'y a pas de véritable opposition. Ksenia Sobchak est une marionnette du gouvernement, tout comme Jirinovski, ou le candidat communiste. La seule opposition c'est Navalny, et c'est pour cela que je le soutiens ». La manifestation se poursuit malgré l'annonce, en cours d'après-midi, de l'arrestation d'Alexei Navalny. Dans la matinée ce sont les locaux de l'opposant qui étaient perquisitionnés, à Moscou et dans plusieurs villes du pays. Les autorités russes ont visiblement l'intention de maintenir une pression maximale sur Alexei Navalny et sur son organisation. ZK : Et puis maintenant Céline, cette question : à quoi servent les Casques bleus en Afrique ?
CP : La question, Zéphirin, abrupte, rude, elle a été posée vendredi par le Président Congolais Joseph Kabila.
Et ce dimanche, elle a de nouveau été mise sur la table, par un autre président, celui de la Guinée, Alpha Condé. Une question énoncée à l'ouverture du trentième sommet de l'Union Africaine à Addis Abeba, en présence du chef des casques bleus, le Secrétaire Général de l'ONU Antonio Guterres. Récit de l'un de nos envoyés spéciaux, Christophe Boisbouvier. En plein discours ce midi à la tribune de l'Union Africaine, le guinéen Alpha Condé, qui faisait le bilan de ses douze mois à la présidence de l'UA, n'a pas hésité à se tourné vers son voisin de tribune, Antonio Guterres et à lui dire : « Même si nous soutenons les Casques bleus, mon cher secrétaire général, nous avons vu que ces Casques bleus n'ont pas eu un rôle très efficace.
Nous avons plus de vingt mille casques bleus au Congo Kinshasa depuis des années, et cela ne donne pas de résultats. Pourquoi voulez-vous que des Bangladeshis et des Indonésiens, veuillent mourir en Afrique ? Ce n'est pas leur continent. Et le président guinéen d'ajouter : « les Africains doivent régler leurs problèmes eux-mêmes. D'où ces encouragements au G5 Sahel. Antonio Guterres a-t-il accusé le coup ? Apparemment non. Vous l'entendrez demain matin, dans une interview exclusive à RFI. Le secrétaire général de l'ONU dit lui-même que les Casques bleus ne peuvent pas tout faire en Afrique. Il encourage lui aussi le G5 Sahel. Et il demande à Donald Trump, de donner de vrais moyens financiers à cette initiative africaine. ZK : Nous vous en avons parlé ces derniers jours ici-même: une opération de sauvetage est en cours dans l'Himalaya.
CP : Si l'alpiniste française Elisabeth Revol a été secourue, son coéquipier polonais Tomasz Mackiewicz, est toujours en train d'être recherché mais les recherches ont été suspendues ce dimanche.
Explications de Malgo Nieziolek. Une opération de sauvetage sans précédent dans l'histoire de l'alpinisme.
Déjà présents dans la région, quatre sauveteurs polonais sont dépêchés sur place. Ils gravissent une route extrêmement difficile pour porter secours à Elisabeth Revol et Tomasz Mackiewicz. L'exploit est réalisé de nuit, en huit heures à peine. Les deux alpinistes en difficulté avaient pourtant accompli l'ascension du Nanga Parbat sans encombre. La situation se complique lors de la descente. Le duo est bloqué à 7400 mètres d'altitude et déclenche l'alerte. Tomasz Mackiewicz souffre d'engelures et de problèmes de vision. L'alpiniste française doit poursuivre son chemin toute seule. Elle est finalement retrouvée par les sauveteurs mais les recherches sont interrompues à cause des conditions météorologiques. Neuvième plus haut sommet du monde, le Nanga Parbat a été surnommé "la montagne tueuse". Plusieurs alpinistes y ont trouvé la mort. Son sommet a été atteint pour la première fois en 1953. ZK : Le 45e festival de la bande dessinée d'Angoulême, ferme ses portes ce soir, c'est dans le sud-ouest de la France.
CP : Ce festival prestigieux regroupe les éditeurs, les auteurs et les lecteurs de bandes dessinés durant quelques jours pour de belles rencontres littéraires.
C'est l'occasion pour les visiteurs de découvrir de nouveau artistes du neuvième art, la bande dessinée. Le public a pu le faire avec un auteur de Singapour. Sonny Liew auteur d'une œuvre singulière, très connu dans son pays s'intéresse à la vie politique singapourienne depuis cinquante ans. Sophie Torlotin. Sonny Liew, natif de Malaisie, choisit la bande dessinée pour raconter l'évolution de son pays d'adoption, Singapour.
Il le fait avec Charlie Chan Hock Chye, Une vie dessinée, une vraie fausse autobiographie d'un dessinateur prétendument né en 1938. Sonny Liew: "Je lisais des livres sur l'histoire de la bande dessinée à Singapour. Et je me suis rendu compte que cette histoire épousait celle de mon pays, né après la décolonisation britannique. J'ai eu l'idée de faire un livre sur l'histoire de Singapour mais qui ait l'air de raconter celle de la BD. Nous n'avons pas d'industrie de la BD, ce n'est pas comme en France ou au Japon. Cela me laissait un vide à investir pour créer cet auteur fictif." Le gouvernement singapourien a refusé de verser une subvention à ce livre jugé subversif. Ce qui lui a fait encore plus fait de publicité. A Singapour, ce roman graphique très ambitieux au style composite est devenu un best-seller. Il a également décroché de multiples prix, notamment aux Etats-Unis, faisant de Sonny Liew le chef de file de la jeune BD singapourienne. ZK : Et on retrouve maintenant l'expression de la semaine, Céline.
CP : Comme tous les dimanche, Yvan Amar nous explique une expression issue de cette actualité de ces dernier jours.
En RDC, l'Eglise réagit aux flèches de Kabila, a-t-on appris sur RFI !
Alors de quoi s'agit-il ? Des attaques que le chef de l'Etat congolais a envoyé en direction de l'Eglise bien sûr : les flèches ce sont les propos hostiles, accusateurs qui reprochent aux autorités de l'Eglise de se mêler de trop près de politique et de critiquer le pouvoir. Alors souvent ce mot flèche, il est employé de cette façon, et son premier sens l'explique bien : on décoche une flèche, c'est-à-dire qu'on a bandé son arc pour envoyer une flèche. Parfois une volée de flèches, tout un ensemble, ou bien alors une pique, une pointe. L'image est la même pour tous ces mots. On parle même parfois d'envoyer des traits : encore un terme qui désigne un projectile fin, acéré c'est-à-dire pointu qu'on lance pour percer l'ennemi. Mais la flèche a plus d'un sens figuré : elle évoque d'abord la rapidité : partir comme une flèche. Souvent aussi la direction vers le haut, comme une flèche envoyée vers le ciel : lorsqu'on dit que les prix sont montés en flèche, ça veut dire qu'ils sont beaucoup monté et très vite. Mais là on pense plus à l'image d'un graphique dont la ligne est presque verticale, de bas en haut. Et on sait bien, enfin, que la flèche c'est aussi un signe qui sert à indiquer, en général une direction : suivez la flèche. Mais l'image la plus pittoresque reste quand même liée à la rapidité de l'esprit. Ce qu'on retrouve dans une expression amusante, qu'on utilise pratiquement toujours à la négative : "lui ce n'est pas une flèche". C'est-à-dire, il est un peu benêt. CP : Yvan Amar.
Et c'est donc la fin de cette édition, réalisé par Christophe Loisel. Et présenté avec Zéphirin Kouadio. Merci à tous les deux. Le journal en français facile sera de nouveau demain sur les ondes avec Gilles Moreau. ZK : Bonne soirée et à la semaine prochaine Céline.