Journal en français facile 30 novembre 2017
Jeanne Bartoli : Il est 21 heures à Paris. 20 heures en temps universel. Vous écoutez RFI
Bonsoir et bienvenue dans votre journal en français facile. Avec moi pour le présenter ce soir, Sébastien Duhamel. Bonsoir Sébastien !
Sébastien Duhamel : Bonsoir Jeanne, bonsoir à tous
JB : Les titres de ce journal:
Emmanuel Macron achève sa première tournée africaine au Ghana. Le président français a précisé aujourd'hui son projet de lutte contre les passeurs de migrants en Libye. Il a exclu toute intervention militaire française. On en parle dans un instant.
SD : Le pape François est lui arrivé au Bangladesh après son déplacement en Birmanie. Il a appelé cet après-midi le monde à prendre "des mesures décisives" pour venir en aide aux réfugiés rohingyas. JB : Et puis nous parlerons de la nouvelle montée de tensions au Proche Orient. Après des mois d'accalmie, de tirs de mortier depuis gaza vers israel ont été rapportés. Peu de temps après, l'armée israélienne a mené une série de frappes contre des positions du Hamas et du Jihad islamique.
SD : Emmanuel Macron achève donc sa tournée africaine au Ghana. Ces dernières heures, il a précisé son projet de force opérationnelle pour lutter contre les réseaux des passeurs de migrants en Libye.
JB : Un projet dévoilé hier depuis Abidjan où avait lieu le sommet Europe-Afrique. Le président français a annoncé que la France n'enverrait pas de troupes en Libye. C'est "aux Etat africains d'opérer sur leur sol et de mener des opérations de police", a déclaré Emmanuel Macron. Il a plaidé pour plus de coopération entre les Etats du continent.
La correspondance de notre envoyé spécial à Abidjan, Laurent Correau.
LC : La « task force » qui sera créée en Libye ne sera pas une force d'intervention étrangère. C'est la précision que les dirigeants européens et africains se sont attachés à apporter hier après l'annonce de cette initiative internationale. Emmanuel Macron, le président français a tenu à clarifier les choses. Le président de la commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat a fait de même en précisant qu'il y aurait des actions policières et militaires dans les pays qui voient passer des trafiquants d'êtres humains, mais que cette task force ne serait pas une force extérieure. « Il ne s'agit pas du tout d'une intervention militaire » confirme une source européenne, selon qui, derrière le terme « task force », il faut voir « un coup d'accélérateur à une action coordonnée entre l'Union Européenne, l'Union Africaine et l'ONU » « On ne démarre pas de zéro, insiste cette source européenne. L'Organisation Internationale des Migrations est sur terrain, le HCR est sur le terrain. Des actions contre les trafiquants sont déjà menées, mais il s'agira d'arriver à un changement d'échelle et à une plus grande coordination. » Laurent Correau, Abidjan, RFI
JB : Et le président de la Commission de l'Union africaine a annoncé que 3.800 migrants africains en Libye seraient transférés, rapatriés d'urgence, dans le cadre de cette action commune. SD : La suite du déplacement du pape François en Asie. Après la Birmanie, François est arrivé cet après-midi au Bangladesh.
JB : Avec un objectif pour le souverain pontife : mobiliser la communauté internationale sur la crise des rohingyas. Lors de son premier discours sur place, le pape a demandé des mesures "décisives" pour cette minorité musulmane. Depuis la fin août 620.000 personnes ont fui la Birmanie et sont venus se réfugier au Bangladesh voisin.
Les rohingyas s'entassent dans des camps et tentent là-bas de se reconstruire avec bien souvent comme pilier, comme soutien, leur religion : l'Islam. Les mosquées naissent partout dans ces camps avec parfois la crainte de la diffusion de message extrémistes.
Le reportage de notre envoyé spécial dans les camps, Sébastien Farcis
SF : Une petite maison en bois, ouverte sur les côtés et surmontée d'un haut-parleur, abrite une cinquentaine d'enfants. C'est l'une des nouvelles mosquées du camp de Balu Khali II. A l'intérieur, un jeune d'à peine 10 ans tient un bâton et fait réciter l'alphabet arabe à ses camarades. L'imam Mohammed abdul Salam supervise la classe. « Ils ne sont pas en paix. Au début, ils n'arrivaient pas à se concentrer, car des membres de leur famille ont été tués, mais nous avons la responsabilité d'enseigner l'arabe et la vie de Mohammed à cette nouvelle génération ». De l'autre côté de cette pièce, un autre groupe d'enfants, assis en tailleur, se balance en lisant le Coran. Les autorités bangladaises craignent l'influence des islamistes sur cette population désespérée. Et trois ONG musulmanes ont ainsi été interdites de travailler dans les camps. Cette mosquée, elle, est financée par un Rohingya réfugié en Australie, affirme l'Imam. « C'est un ami originaire de mon village. Il a envoyé l'argent pour offrir un espace de prière à nos enfants. Nous sommes contre toute cette violence, je ne connais rien au terrorisme et je ne pense pas que mon peuple puisse faire le Jihad. Nous voulons seulement la justice, et retourner sur nos terres ». Le groupe rebelle ARSA, qui a lancé des attaques contre l'armée birmane en aout, a démenti toute affiliation à l'Etat islamique ou à Al Qaeda. SD : C'est une nouvelle montée de tensions inquiétante au Proche-Orient. JB : L'armée israélienne a mené cet après-midi une série de frappes contre des positions du Hamas et du djihad islamique dans la bande de Gaza. L'Etat hébreux a riposté à des tirs de mortier en provenance de l'enclave palestinienne. Une confrontation d'une intensité inédite depuis plusieurs mois. A Jérusalem, la correspondance de Guilhem Delteil
GD : Depuis un mois, l'armée israélienne répétait qu'elle se préparait à une réplique de la part du Jihad islamique. Le 30 octobre, elle avait bombardé un tunnel reliant la bande de Gaza au territoire israélien, tuant douze combattants palestiniens. Le Jihad islamique, dont était issu la plupart des victimes, avait promis une réponse. Mais depuis, le calme régnait autour de la bande de Gaza. Le Hamas, qui contrôle l'enclave, ne voulait qu'aucun événement ne vienne entraver le rapprochement en cours avec le Fatah de Mahmoud Abbas. Mais ce vendredi, alors que les négociations intra-palestiniennes piétinent, l'armée israélienne laisse entendre que la première réponse est venue. Une quinzaine d'obus de mortier a été tiré depuis la bande de Gaza. Ils visaient un poste militaire à la frontière avec l'enclave. "L'armée israélienne considère cela comme un évènement grave, et nous savons exactement qui a mené cette attaque" a déclaré l'un de ses porte-paroles. Et les forces de sécurité israéliennes ont répondu par une série de bombardements. L'armée a d'abord activé des chars, puis l'aviation, menant au moins six frappes. Mais elle assure "ne pas chercher l'escalade". GD, Jérusalem, RFI
SD : Apres des semaines et des semaines de discussions, qui ont souvent pris la forme d'un bras de fer, l'Union européenne aurait accepté un accord financier avec la Grande-Bretagne. JB : Oui un accord financier sur le brexit. C'est ce qu'affirme ce soir un haut responsable européen qui assure que l'offre est encore officieuse, c'est-à-dire qu'elle n'est pas officielle. Aucun chiffre n'a été avancé mais Londres se serait engagé à payer une part fixe des budgets européens après son départ de l'union européenne en 2019. SD : La chancelière allemande et le président turc se sont entretenus par téléphone aujourd'hui. JB : C'est le premier entretien téléphonique depuis la montée des tensions entre Ankara et Berlin. Tensions après les critiques de Berlin sur la situation des droits de l'homme en Turquie Selon l'agence de presse officielle turque Angela Merkel et Recep Tayyip Erdoğan ont convenu de donner une nouvelle impulsion aux contacts bilatéraux, c'est à dire aux relations entre les deux pays. SD : En Allemagne justement, c'est une avancée inédite en matière de justice climatique. JB : La justice allemande a accepté aujourd'hui d'examiner la demande d'un paysan péruvien. Ce paysan, Saul Luciano Lliuya veut attaquer en justice le géant allemand de l'énergie RWE, l'un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. L'objectif, à terme, c'est que le groupe allemand répare les effets du changement climatique et notamment la fonte d'un glacier des Andes. Noah Walker Crawford est membre de l'association GermanWatch qui accompagne l'agriculteur dans sa démarche. Et il reste encore beaucoup de travail.
NWC : D'abord, il va falloir prouver légalement que la propriété de Saul est menacée par un risque d'inondation. Ensuite, il va falloir démontrer que ce risque d'inondation est partiellement causé par les émissions de Co2 de l'entreprise RWE. Et ça, c'est un processus scientifique compliqué. Il faut regarder combien d'émissions de gaz à effet de serre a émis l'entreprise historiquement, à quel point cela a contribué au réchauffement de la planète et au changement climatique mondial, et en quoi cela a participé à la fonte des glaciers ici au Pérou, et donc au risque d'inondation dans le village de Huaraz. Cette phase d'expertise qui consiste à vérifier les preuves pourrait durer 1 ou 2 ans. Il y a des gens partout, à Fidji, dans les iles du Pacifique qui sont menacés par la montée des eaux et qui suivent ce cas avec beaucoup d'attention avec l'idée de lancer des poursuites judiciaire semblables. Parce que cette affaire non seulement crée un précédent juridique en Allemagne, mais il y plus de 50 pays dans le monde qui ont des systèmes légaux proches du système allemand. Il est donc possible que des cas similaires vont être présentés dans d'autres tribunaux. JB : Des propos recueillis par Carlotta Morteo
C'est la fin de cette édition. Votre journal en français facile est à retrouver sur RFI.fr. Excellente soirée à tous !