Croiser les doigts
Conjurer le mauvais sort.
Faire les vœux les plus ardents pour le succès d'une affaire. La croix est le principal symbole du christianisme.
Alors quel meilleur signe former que celui d'une croix pour conjurer le mauvais sort, éloigner les esprits malfaisants qui grouillent et empêcher des malheurs divers de s'abattre ? Bien sûr, lorsqu'on croise deux doigts d'une même main, la croix est plutôt déformée, mais quand même beaucoup moins que si on cherche à croiser ses deux oreilles, non ?
Et puis l'important, c'est la puissance du symbole et le résultat qui en découle. Bizarrement, cette expression semble nous venir d'une simple traduction littérale de l'anglais "to cross one's fingers", introduite chez nous par des gens qui auraient trouvé cette forme beaucoup plus chic que notre trivial "toucher du bois" (qui a le défaut, il faut bien en convenir, de nécessiter d'avoir du bois à portée de main, car lorsqu'on veut vraiment éloigner les ennuis, il faut toujours joindre le geste à la parole).
Mais une autre explication, justifiant la deuxième signification, viendrait d'une ancienne coutume : lorsqu'une personne exprimait un souhait en présence d'un ami qui, comme lui, voulait voir ce vœu se réaliser, il plaçait son index sous celui de son interlocuteur pour que les deux doigts forment une croix qui symbolisait l'union parfaite, son point d'intersection servant de résidence aux forces du bien.
L'ami offrait ainsi son soutien moral.