Etre mal barré
Être mal engagée (à propos d'une action ou d'une affaire).
Aller à l'échec, au devant de gros ennuis (à propos d'une personne). Il fait nuit.
Vous êtes à bord d'un petit bateau pris dans la tempête, à proximité immédiate de la côte rocheuse battue par les vagues. Le drame commence. Votre compagnon d'infortune, le propriétaire et pilote de votre coquille de noix, tombe dans l'eau glaciale et coule immédiatement. Vous restez seul à bord en n'ayant aucune expérience de la conduite de ce machin qui flotte encore (pour l'instant !) mais qui est si fortement balloté par de méchantes houles que vous vous demandez s'il ne va pas se retourner d'un instant à l'autre, avant même que vous vous fracassiez sur les rochers. N'écoutant que votre instinct de survie, vous prenez la barre (oui, vous savez, ce truc qui permet de diriger le bateau) et tentez de mener votre embarcation dans la passe qui mène à la crique abritée que vous avez aperçue à la lueur d'un éclair (qui par chance, ne s'est pas abattu sur votre frêle esquif).
Considérant que, 'barrer' un navire, c'est en tenir la barre pour le diriger, il apparaît évident que si, dans une telle situation, vous pilotez ou barrez mal votre bateau, vous êtes mal barré !
Vous en faut-il vraiment plus pour comprendre l'origine de cette expression, métaphore argotique qui vient incontestablement de la marine (et ce, depuis le milieu du XXe siècle) ?