LAO-TSEU : Tao Te King, Livre 1: chapitre 32
32.
Le Tao est éternel et n'a pas de nom. Quoiqu'il soit petit de sa nature, le monde entier ne pourrait le subjuguer. Si les vassaux et les rois peuvent le conserver, tous les êtres viendront spontanément se soumettre à eux. Le ciel et la terre s'uniront ensemble pour faire descendre une douce rosée, et les peuples se pacifieront d'eux-mêmes sans que personne le leur ordonne. Dès que le Tao se fut divisé, il eut un nom. Ce nom une fois établi, il faut savoir se retenir. Celui qui sait se retenir ne périclite jamais. Le Tao est répandu dans l'univers 19 . (Tous les êtres retournent à lui) comme les rivières et les ruisseaux des montagnes retournent aux fleuves et aux mers 20 .
Notes du chapitre 32
| 19 | Le Tao est répandu dans l'univers ; il n'y a pas une créature qui ne le possède, pas un lieu où il ne se trouve. La phrase : « De même que l'eau des rivières retourne nécessairement vers la mer » signifie que, dans l'univers, toutes choses retournent nécessairement au Tao. Les rivières et les mers sont le lieu où se réunissent les eaux ; les rivières et les ruisseaux des montagnes sont des portions et comme des subdivisions des eaux. Le Tao est l'origine de tous les êtres ; tous les êtres sont des ramifications du Tao. Toutes les rivières et les ruisseaux des montagnes reviennent au point central où se réunissent les eaux, et de même tous les êtres vont se rendre à leur origine (c'est-à-dire ; rentrent dans le Tao d'où ils sont sortis). | 20 | Ce dernier passage a pour but d'inculquer fortement aux vassaux et aux rois l'obligation de conserver le Tao, dont la pratique leur assurera la protection du ciel et la soumission des hommes. J'ai ajouté les mots « les êtres retournent à lui » pour mettre ma traduction en harmonie avec les meilleurs commentaires. Du reste, sans ce sous-entendu, il serait impossible de donner un sens à la dernière phrase de ce chapitre.