Journal en français facile 02/05/2021 20h00 GMT
Merci d'écouter Radio France internationale. Il est 22h00 à Paris.
Raphaël Reynes : Bonsoir à tous. Merci de nous rejoindre pour votre Journal en français facile, en compagnie, ce soir, de Sylvie Berruet. Bonsoir, Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël et bonsoir à tous.
RR : Une annonce et un démenti à propos d'un échange de prisonniers entre l'Iran et les États-Unis. Téhéran affirme qu'un accord a été trouvé, Washington réfute l'existence d'un tel compromis. Nous appellerons Loubna Anaki, aux États-Unis, dans un instant.
SB : La désobéissance civile, en Birmanie. Trois mois après le coup d'État des militaires, les manifestations se poursuivent dans le pays malgré la répression de la junte au pouvoir.
RR : Et puis, en France, les actionnaires des grandes entreprises se frottent les mains. Après une année noire, en 2020, les bénéfices annoncés pourraient être colossaux. Patricia Lecompte nous en dira plus.
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SB : Ce sont les médias iraniens qui l'annonçaient, ce dimanche matin.
RR : Un accord trouvé entre Téhéran et Washington pour un échange de prisonniers dans le cadre des négociations sur le nucléaire iranien. Mais, quelques heures plus tard, la diplomatie américaine a tout simplement démenti, Loubna Anaki.
L'information a tout de suite fait réagir les autorités américaines, à commencer par le chef de cabinet de Joe Biden qui a tout démenti en bloc : « Malheureusement, ces informations sont fausses. Il n'y a pas d'accord pour libérer ces quatre américains. On travaille dur pour les faire libérer, on évoque le sujet à chaque fois avec nos interlocuteurs iraniens, mais pour le moment il n'y a pas d'accord pour ramener ces quatre Américains à la maison. » Ron Klain s'exprimait sur la chaîne CBS juste après la diffusion de l'information par les médias iraniens. La télévision d'État de Téhéran assure notamment que Washington aurait accepté de libérer quatre prisonniers iraniens et de débloquer 7 milliards de dollars de fonds iraniens gelés pour obtenir la libération de quatre Américains. Ron Klain a déclaré que tout était fait pour obtenir la libération de leurs ressortissants, mais que si un accord était conclu, les Américains seraient les premiers à l'annoncer. Depuis l'élection de Joe Biden, Washington a repris les négociations avec l'Iran pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire de 2015, dont Donald Trump s'était retiré. La question des prisonniers américains est régulièrement soulevée. Il y a actuellement quatre Américains détenus en Iran, accusés d'espionnage. En février, le secrétaire d'État américain avait assuré que leur libération était une priorité. Loubna Anaki, New York, RFI.
SB : L'Iran, où l'ayatollah Khamenei enfonce un peu plus le ministre des Affaires étrangères.
RR : Mohammad Javad Zarif a commis « une grosse erreur », déclare le guide suprême iranien après les propos du ministre sur l'implication des militaires dans les relations extérieures de l'Iran. Mohammad Zarif s'est excusé pour ses propos, mais sa position au sein de l'exécutif iranien est très fragilisée.
SB : Au Tchad, le Conseil militaire nomme un gouvernement de transition.
RR : Des personnalités civiles et militaires composent ce nouveau gouvernement. À noter la présence d'un opposant historique au poste de ministre de la Justice : Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire général du PLD.
SB : Trois mois après le coup d'État et l'arrestation de la dirigeante de Aung San Suu Kyi, des milliers de personnes ont à nouveau manifesté ce dimanche en Birmanie.
RR : Des manifestations malgré la répression sanglante qui a fait plus de 760 morts et provoqué l'arrestation de milliers de personnes. Les Birmans poursuivent leur campagne de désobéissance civile et certains appellent à un printemps révolutionnaire, Jelena Tomic.
Depuis trois mois, malgré la violence des forces de sécurité qui n'hésitent pas à faire usage d'arme de guerre contre les manifestants, la contestation contre la junte ne faibli pas, bien au contraire. Et, au lendemain de la fête du travail, des milliers de grévistes continuent malgré les menaces à paralyser des pans entiers de l'économie. Ce dimanche, de nombreux rassemblements éclairs et pacifiques ont eu lieu un peu partout dans le pays. À Rangoun, Mandalay et Naypyidaw, mais aussi à Hsipaw dans l'État Shan, où un manifestant a été tué d'une balle dans la tête. Dans l'État Kachin au nord, un homme a également succombé à ses blessures et de nombreuses autres personnes ont été blessées. Le mot d'ordre des manifestants, ce dimanche, c'est l'avènement d'un printemps révolutionnaire global. Objectif : mobiliser les personnes et les consciences pour éviter de faire sombrer la crise birmane dans l'oubli. Plusieurs manifestations de solidarité réunissant des Birmans de la diaspora, mais aussi de soutien de la cause birmane ont eu lieu à Londres, Vienne, Helsinki, ainsi qu'à Séoul et Tokyo. D'autres mobilisations sont prévues, ce dimanche, de l'autre côté de l'Atlantique notamment à New York, Washington et Vancouver.
SB : De nouvelles manifestations en Colombie et le président qui hausse le ton.
RR : Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées, ces derniers jours, pour protester contre un projet de réforme fiscale. Vendredi, Ivan Duque s'était dit prêt à réviser son projet pour trouver un « consensus ». Mais, alors que la contestation ne faiblit pas, Le président a annoncé que l'armée serait déployée dans les villes les plus touchées par les manifestations. Cela s'appelle « l'assistance militaire » et c'est autorisé par la loi colombienne en cas de danger imminent pour la sécurité du pays. Écoutez Ivan Duque :
« En tant que commandant suprême des forces armées, "l'assistance militaire" restera en vigueur dans les centres urbains où il existe un risque élevé pour l'intégrité des citoyens et où la pleine capacité de l'État est requise pour protéger la population. L'assistance des militaires est inscrite dans la Constitution et la loi. Elle sera maintenue en coordination avec les maires et les gouverneurs jusqu'à ce que cessent les troubles graves à l'ordre public. Nous ne permettrons pas de tels comportements, la destruction de biens publics et privés ou ces messages de haine dans notre pays. » RR : Déclaration du président colombien Ivan Duque recueillie par Marie Normand. SB : L'aide internationale continue d'arriver au compte-goutte en Inde.
RR : 28 tonnes d'équipement médical sont arrivées en provenance de France, ce dimanche. Huit générateurs de grande capacité devraient permettre de produire de l'oxygène à partir de l'air ambiant, dans les hôpitaux. L'Inde, où le nombre de nouveaux cas de Covid-19 augmente chaque jour et où la vaccination reste très lente.
SB : En France, le nombre de malades du Covid-19 en réanimation reste quasi-inchangé.
RR : Une très légère hausse, ce dimanche, après cinq jours consécutifs de baisse. Environ 5 500 malades sont en soins intensifs, à l'hôpital. Le nombre de décès liés au coronavirus, lui, est au plus bas depuis le mois d'octobre.
SB : Et c'est demain que le déconfinement commence, en France.
RR : Avec le retour en classe des collégiens et lycéens et la fin de la limite de déplacement à 10 kilomètres autour du domicile. Les Français peuvent se déplacer librement sur le territoire jusqu'à 19h, heure du couvre-feu qui reste inchangée pour l'instant.
SB : C'est le bout du tunnel pour les actionnaires des grandes entreprises françaises.
RR : Après une année 2020 marquée par une chute des dividendes, les entreprises cotées à la Bourse de Paris prévoient, cette année, de reverser 52 milliards d'euros aux actionnaires. C'est ce qu'indique le cabinet d'analyse IHS Markit, Patricia Lecompte.
Alors que la crise sanitaire responsable de la crise économique n'est pas encore terminée, plus de la moitié des 120 grandes entreprises françaises cotées à la Bourse de Paris vont cette année augmenter ou rétablir le versement de dividendes à leurs actionnaires. Ce sont 52 milliards d'euros qui seront distribués en 2021, soit une hausse de 42% en un an. La majeure partie de ces dividendes sera déboursée dans les prochaines semaines. Versés au titre des résultats de 2020, année frappée par la pandémie qui a vu les bénéfices du CAC 40 chuter de moitié, le chiffre étonne, mais s'explique par les mesures de précaution instaurées par les entreprises dès le début de la crise. Par anticipation, elles avaient décidé de bloquer ou de réduire leurs rétributions. En 2020, les dividendes ont chuté presque de moitié, à 36 milliards d'euros. Efficaces pour contrer les effets économiques, ces mesures se sont avérées parfois surdimensionnées. Les plus grosses pertes ont eu lieu en début d'année, mais très rapidement au second semestre l'activité est repartie au point qu'aujourd'hui les entreprises envisagent de fortes hausses de leurs bénéfices pour les prochaines années. Toutefois, il faudra attendre 2023 pour retrouver le niveau record de 2019 où 70 milliards d'euros de dividendes avaient été versé.
SB : Patricia Lecompte.
Des violences « indignes et inacceptables » dans la manifestation d'hier à Paris.
RR : Manifestation du 1er mai, le jour de la Fête du travail. Le monde syndical et politique condamnent les attaques dont ont été victimes les militants de la CGT au moment de la dispersion du cortège. Un groupe d'individus s'en est pris aux militants avec une « extrême violence », raconte le syndicat. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris.
SB : Les sports, le football et Milan qui monte sur le trône !
RR : L'Inter Milan remporte le championnat d'Italie grâce au match nul entre Sassuolo et l'Atalanta Bergame, tout à l'heure, 0 à 0. Milan avait battu Crotone, samedi, et se voit ainsi sacré pour la 19e fois de son histoire.
SB : En Russie, c'est le Zénith Saint-Pétersbourg, qui a été sacré dimanche champion de Russie pour la troisième année d'affilée.
RR : Et en Angleterre, le match entre Manchester United et Liverpool a été reporté, après que des supporters ont envahi le stade d'Old Trafford.
C'est la fin de ce Journal en français facile.