Journal en français facile 08/10/2022 20h00 GMT
Adrien Delgrange : Bonsoir à toutes et à tous, RFI, 20 heures temps universel, 22h00 à Paris, l'heure de votre Journal en français facile. Avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Adrien, bonsoir à toutes et à tous.
AD : Avec au sommaire de cette édition :
ZK : Une énorme explosion a un peu détruit un pont stratégique utilisé par les Russes.
AD: Au Tchad, c'est officiel, le général Mahamat Déby reste à la tête du pays encore deux ans.
ZK : Et en Argentine, la ministre des Femmes démissionne, elle quitte le gouvernement pour défendre la communauté Mapuche. Nous serons à Buenos Aires.
AD : Et dans l'actualité française, la grève dans les usines de carburants. La CGT de TotalEnergies fait un pas vers la direction pour négocier une sortie de crise.
Et puis un mot de football. Reims tient tête en ce moment au Paris Saint-Germain. 0 à 0 entre les deux équipes.
Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
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ZK : Pour surveiller le pont de Crimée, Vladimir Poutine ordonne un renforcement de la sécurité.
AD : Car ce pont, très important, reliant la Russie à la Crimée - la Crimée région annexée par Moscou il y a huit ans -, eh bien ce pont a été en partie détruit, en partie endommagé par une explosion, tôt ce matin. Les responsables russes minimisent l'étendue des dégâts, mais des vidéos diffusées sur linternet montrent une route effondrée, une voie ferrée impraticable. Ce soir, d'après les autorités russes, les voitures, les camions, les bus, les trains peuvent à nouveau emprunter cet ouvrage d'art. Une chose est sûre, Guilhem Delteil, ce pont est un axe crucial, important pour la Russie.
C'était pour la Russie un motif de fierté. Le pont de Crimée est le plus long pont d'Europe : 18 kilomètres 100 d'un bout à l'autre. Avec des axes de circulation pour les véhicules et pour les trains. Un défi de génie civil réalisé dans un délai relativement rapide : la construction a duré trois ans. Son inauguration avait été célébrée en grandes pompes, par Vladimir Poutine en personne. Le président russe s'était installé au volant d'un camion et avait pris la tête d'un premier convoi traversant le détroit de Kertch. Il avait alors vanté la réalisation d'un « miracle » dont les gens avaient rêvé « à plusieurs moments de l'histoire », dès l'époque du tsar, soit un siècle plus tôt, avait-il assuré. Mais au-delà de sa forte valeur symbolique, le pont a aussi un intérêt économique et stratégique pour Moscou. D'après les autorités russes, cinq millions de voitures et plus de 600 mille camions l'empruntent chaque année : le pont a permis le développement des échanges entre la Crimée et la Russie. Et depuis le début de la guerre en Ukraine, il était aussi utilisé pour le transit de blindés vers le front sud ainsi que le ravitaillement en carburant. S'il est rendu inutilisable, ce serait donc un revers militaire de plus pour Moscou.
AD : Les précisions de Guilhem Delteil.
ZK : Et puis sur la question de l'accès à l'énergie, l'Inde va continuer à acheter du pétrole Russe.
AD : Le ministre Indien du Pétrole et du Gaz déclare que son pays se fournira partout où il faudra pour assurer la sécurité énergétique de son pays. Ces propos font suite à la décision des pays de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, de réduire leur production. Le récit à Bangalore pour RFI de Côme Bastin.
Répondant à des journalistes lors d'un déplacement à Washington, Hardeep Singh Puri s'est montré catégorique : « Est-ce que quiconque nous a demandé d'arrêter d'acheter du pétrole Russe ? Non, nous n'allons donc pas arrêter de le faire. » Ces déclarations s'inscrivent dans la continuité de celles du ministre des Affaires étrangères indien, qui refuse que la guerre en Ukraine affecte la population. Malgré des appels du pied du bloc occidental, la diplomatie indienne s'abstient de toute résolution condamnant la Russie aux Nations unies, y compris récemment suite aux « annexions » en Ukraine. « Ce que l'Europe achète en un après-midi est ce que nous achetons en un trimestre », a tenu cependant à tempérer le ministre du Pétrole et du Gaz affirmant que seul 0,2% du pétrole consommé en Inde provient de Russie. Hardeep Singh Puri a également réagi à la décision de l'Opep de réduire sa production de deux millions de barils par jour. Il s'est dit confiant en la capacité de l'Inde à contenir l'inflation des prix du pétrole. Une manière de rassurer sa population, qui doit composer depuis des mois avec un litre a plus d'un euro, un prix très élevé pour le niveau de vie en Inde. Côme Bastin, Bangalore, RFI.
ZK : La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles.
AD : Il s'agit des septième et huitième lancement de ce genre en deux semaines. Les engins, il y a quelques heures, sont tombés en mer. La Corée du Nord justifie cette série de tests par, je cite, les « menaces militaires » américaines. Il faut dire que les États-Unis menent en ce moment des manoeuvres militaires dans la région.
ZK : Dans l'actualité africaine, Adrien, tout d'abord au Tchad : le maintien de Mahamat Déby Itno officialisé à la tête du pays.
AD : 18 mois après avoir pris le pouvoir au Tchad, le général Mahamat Idriss Déby Itno est désigné par l'instance appelée Dialogue national comme président d'une « transition » prolongée de deux ans.
ZK : Et puis au Burkina Faso, un décret présidentiel lu à la télévision.
AD : Il annonce ce qu'on appelle des assises, des « assises nationales », qui se tiendront dans une semaine, à savoir les 14 et 15 octobre prochain. Réunion qui rassemblera les forces vives du pays, un président de transition sera alors désigné avant l'organisation d'élections.
ZK : Cette polémique en Argentine à présent. L'expulsion en début de semaine d'une communauté mapuche qui occupait illégalement des terres en Patagonie.
AD : Patagonie, située au sud de l'Argentine. Des associations de défense des droits humains condamnent notamment le traitement réservé par la justice à plusieurs femmes appartenant à ce peuple autochtone, ils sont là depuis très longtemps. Également en désaccord avec cette expulsion, la ministre argentine des Femmes a même démissionné. À Buenos Aires, Théo Conscience.
Oui, dans sa lettre de démission rendue publique hier, Elizabeth Gomez Alcorta estime que l'arrestation, mardi, de sept femmes mapuches constitue une « violation flagrante des droits humains » incompatible avec les valeurs qu'elle défend. Parmi ces sept femmes, une est enceinte, deux ont des enfants en bas âge, et quatre ont été transférées dans une prison de la province de Buenos Aires, au mépris de leurs droits fondamentaux dénoncent plusieurs associations. Elles appartiennent au groupe de familles Mapuche qui occupaient depuis 2017 une quarantaine d'hectares de terrains publics et privés dans la localité de Villa Mascardi en Patagonie argentine, des terres que cette communauté autochtone revendique comme ancestrales. Mardi dernier, un imposant dispositif composé de véhicules blindés, de canon à eau et de 250 effectifs de police équipés de gaz lacrymogène et de lanceurs de balle de défense a été déployé pour les déloger. Cette opération d'expulsion avait été ordonné par la justice fédérale après une semaine de fortes tensions sur place, marquée par l'incendie d'un poste de gendarmerie mobile sur l'un des terrains occupés, et des manifestations de riverains dénonçant, je cite, le « terrorisme » et « l'usurpation » mapuche. Théo Conscience, Buenos Aires, RFI.
ZK : Et on termine ce journal par de la musique, Adrien.
AD : Avec le coup d'envoi, Zéphyrin, de la 11e édition du festival Jazz sur Seine. Le mot Seine désigne ici la Seine, le fleuve qui traverse Paris.
ZK : 25 clubs de jazz de la capitale et de la région Île-de-France s'associent pour cette édition qui va durer quinze jours. Edmond Sadaka nous met dans l'ambiance.
La chanteuse française Cyrille Aimée avec une reprise, ici, en mode jazz d'une chanson des années 40. Cyrile Aimée fait partie des quelque 400 artistes programmés cette année à Jazz sur Seine. Pendant deux semaines, donc, des talents confirmés ou émergents vont se succéder sur les scènes les plus en vue ou alors dans des salles un peu moins connues, aussi bien à Paris qu'en banlieue. Vincent Bessières est le président de Paris Jazz club, l'association qui organise la manifestation : « Une des forces du festival Jazz sur Seine, c'est la diversité de ses jauges. C'est-à-dire qu'on va trouver des petits lieux associatifs de quelques dizaines de spectateurs à des très grandes salles qui peuvent accueillir plusieurs centaines. Et ça nous permet d'avoir des groupes qui sont dans des esthétiques très différentes et à des niveaux de développement aussi très différents. Ce qui fait c'est qu'il y a de la place pour tout le monde. » Le temps fort du festival, ce sera le 11 octobre avec la soirée dite « showcase » dans quelques clubs mythiques de la rue des Lombards, en plein centre de Paris. Les professionnels et le public pourront découvrir une vingtaine de talents dont un groupe français qui monte le groupe Ishkero, dont la musique mêle jazz moderne, rock et musique Gnawa.
AD : Et puis, deux informations football avant de refermer ce journal. L'OM a perdu son premier match de la saison, battu à domicile 2-1 par le dernier du classement, Ajaccio. Enfin, le PSG se déplace à Reims, en ce moment c'est la mi-temps. 0 à 0 entre les deux équipes.