Journal en français facile 11/04/2021 20h00 GMT
Il est 22h à Paris. 20h en temps universel. Vous écoutez Radio France internationale.
Raphaël Reynes : Bienvenue dans votre Journal en français facile. Un journal présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet. Bonsoir, Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.
RR : Les tensions entre l'Ukraine et la Russie inquiètent la communauté internationale.
SB : Les États-Unis promettent des « conséquences » si la Russie agresse militairement son voisin, dans la région du Donbass.
RR : Quatre élections présidentielles, dans l'actualité de ce dimanche.
SB : En Équateur, au Bénin, au Tchad et au Pérou où l'issue du vote est très incertaine en pleine épidémie de Covid-19.
RR : Et puis, en France, le Parti communiste aura un candidat à l'élection présidentielle.
SB : Le secrétaire national du parti, Fabien Roussel, pourrait être ce candidat, ce qui n'arrangerait pas Jean-Luc Mélenchon, nous expliquera Valérie Gas.
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SB : Les accords de paix signés à Minsk en 2015 n'ont pas réglé le conflit entre l'Ukraine et la Russie.
RR : Le conflit dans la région du Donbass, où les troupes russes se sont à nouveau massées, ces dernières semaines. Ces manœuvres militaires inquiètent la communauté internationale et notamment les États-Unis. Le secrétaire d'État américain à la Défense a mis Moscou en garde, ce dimanche. Loubna Anaki est à New-York pour RFI.
Les États-Unis ne cachent pas leur inquiétude. Lors d'une interview sur la chaîne NBC, le secrétaire d'État dit surveiller la situation entre la Russie et l'Ukraine de très près. Antony Blinken explique qu'il n'y avait pas eu autant de troupes russes à la frontière depuis 2014. À l'époque, la Russie annexait la Crimée et soutenait un conflit armé dans la région du Donbass. Aujourd'hui, le secrétaire d'État américain met en garde Moscou contre toute nouvelle agression contre son voisin : « La question est de savoir si la Russie va continuer à agir de façon agressive et irresponsable. Le président a été clair, il y aura des conséquences. » Antony Blinken n'a pas précisé quelle serait la nature de la réponse de Washington en cas d'opération militaire russe. Mais il assure être en contact permanent avec les alliés européens des États-Unis sur ce dossier. Il s'est notamment entretenu au téléphone vendredi avec ses homologues français et allemand, qui selon lui partagent les inquiétudes des Américains. Par ailleurs, la Turquie a également annoncé que Washington enverrait dès cette semaine deux navires de guerre vers la mer Noire. Information non confirmée par le Pentagone qui s'est contenté d'expliquer qu'il était totalement habituel d'envoyer des navires dans la région. Loubna Anaki, New York, RFI.
RR : Une rencontre est prévue, la semaine prochaine, entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue français, Emmanuel Macron.
SB : L'Europe également préoccupée par l'attitude de la Russie vis-à-vis de la presse.
RR : Après la perquisition du domicile du rédacteur en chef d'iStories. iStories, c'est un média d'investigation indépendant, à l'origine de nombreuses enquêtes sur la criminalité organisée et la corruption en Russie. Le chef de la diplomatie, Josep Borrell, exprime l'inquiétude des 27 pays de l'Union et appelle au respect de la liberté de la presse.
SB : L'Iran évoque un « acte de terrorisme » après la panne de courant qui a touché l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre du pays.
RR : C'est dans cette usine que de nouvelles centrifugeuses, le matériel qui sert à enrichir l'uranium, avaient été inaugurées, samedi, par le président iranien. Et les discussions sur le programme nucléaire de l'Iran viennent tout juste de reprendre, en Autriche.
SB : En Égypte, l'enquête sur l'accident de train meurtrier de fin mars est terminée.
RR : 20 personnes avaient été tuées et près de 200 autres blessées dans une collision entre deux trains de voyageurs. Selon le parquet général égyptien, le conducteur de l'un des trains et son assistant n'étaient pas à leur poste, dans la cabine de pilotage, au moment de l'accident. Les deux hommes démentent ces accusations.
SB : Plusieurs élections présidentielles ont lieu ce dimanche dans le monde. On commence par le Bénin, où les bureaux de vote ont fermé il y a cinq heures.
RR : Le scrutin oppose le président sortant, Patrice Talon, à Alassane Soumanou Djimba et à Corentin Kohoué. Cinq millions d'électeurs étaient appelés à choisir leur président. Mais, dans la capitale, le nombre de personnes présentes dans les bureaux pour voter ou pour dépouiller le vote laisse présumer que la participation a été assez faible. Envoyée spéciale à Cotonou pour RFI, Magali Lagrange.
Quelques personnes seulement se sont approchées des fenêtres de la salle de classe, dans le poste de vote numéro 5 de l'EPP de Cadjehoun, pour voir le dépouillement, auquel tout citoyen peut assister. Un jeune homme présent m'a expliqué constater moins d'engouement que lors de la dernière présidentielle, quand les gens présents pour le dépouillement criaient et défendaient leur candidat. Selon lui, sans doute parce qu'il y a un poids lourd parmi les candidats, et que l'issue fait peu de doute, en l'absence des grandes figures de l'opposition. D'autres relèvent aussi que les choses ont changé, en quelques années, dans leur pays autrefois considéré comme un modèle démocratique. En plus des membres du bureau de vote et citoyens présents pour le dépouillement, deux représentants du duo Talon-Talata étaient là, mais en revanche pas de représentant des deux autres candidats. Sur les 438 électeurs inscrits dans ce bureau de vote, 101 sont venus glisser dans l'urne le bulletin unique. Et sur cette centaine de bulletins, 18 étaient nuls. Toute la journée, dans les bureaux visités à Cotonou, l'affluence était effectivement faible, on ne voyait pas se former de files d'électeurs, mais Le vote s'est en tout cas déroulée dans le calme, dans la capitale économique, après une fin de campagne marquée par des contestations. Magali Lagrange, Cotonou, RFI.
SB : Élection également au Tchad.
RR : Le président Idriss Déby brigue un sixième mandat sur fond de tensions. Dix candidats s'étaient enregistrés au total, mais trois d'entre-deux ont finalement appelé au boycott du scrutin.
SB : Le Pérou élit son président, ce dimanche.
RR : Le président et les 130 membres du Congrès péruvien. 25 millions d'électeurs sont convoqués au pire moment de la crise sanitaire puisque le pays a enregistré hier un nouveau record de décès liés au coronavirus. Alors les électeurs prennent leurs précautions pour aller voter. Écoutez le reportage à Lima, de Wyloën Munhoz-Boillot.
Rita, jeune femme enceinte, attend son tour dans la longue file d'attente qui s'est formée devant ce bureau de vote : « J'ai mis deux masques, une visière, des gants et une combinaison spéciale pour me protéger. J'ai peur du virus, mais c'est notre devoir de voter. » Comme elle, ils sont nombreux à venir voter ce dimanche, malgré la pandémie : « Tous mes proches vont aller voter et ceux qui n'y vont pas c'est parce qu'ils ont le Covid. » Raquel : « Je suis venue voter pour ne pas payer l'amende et le reste de ma famille c'est pareil, parce que l'amende représente un à deux jours de travail. » En effet au Pérou, le vote est obligatoire sous peine d'une amende qui peut aller jusqu'à 25 dollars. Mais cette année, certains pourraient préférer payer l'amende plutôt que de prendre le risque de s'exposer au coronavirus. Pour éviter les contaminations lors du scrutin, les autorités ont mis en place une série de mesures sanitaires. Sandra est membre de l'ONPE, l'organisme chargé de l'organisation des élections : « On distribue du gel hydroalcoolique, on prend la température de chacun à l'entrée et tous les bureaux de vote sont en extérieur pour assurer une meilleure protection des électeurs. » Et cette année, les bureaux de vote sont ouverts plus longtemps, jusqu'à 19h, heure locale, pour éviter les concentrations de personne.
SB : Enfin, élection présidentielle en Équateur.
RR : Le scrutin oppose un jeune économiste de gauche à un banquier conservateur dans ce pays où le Covid est venu aggraver une crise financière déjà sévère. Le vainqueur succèdera au très impopulaire Lenin Moreno.
SB : En France, le scrutin présidentiel n'aura lieu que dans un peu plus d'un an. Et il y aura un candidat communiste.
RR : La conférence nationale du parti communiste français a voté dimanche pour une candidature indépendante à la présidentielle de l'an prochain. Une candidature qui serait portée par son secrétaire national, Fabien Roussel. Voilà qui se ne ferait pas les affaires de Jean-Luc Mélenchon qui avait obtenu le soutien des communistes lors des deux précédentes élections présidentielles. Valérie Gas.
Fabien Roussel avait manifesté son envie de se présenter en 2022. Encore lui fallait-il obtenir la première validation, celle des délégués du Parti communiste. Réunis en visioconférence, ils ont largement voté en faveur de sa candidature à la présidentielle : « Je souhaite que nous puissions proposer aux Françaises et aux Français un programme nourri d'espérance, mais aussi d'engagements. Nous porterons ce programme lors de l'élection présidentielle et je suis prêt à mener ce combat. » Fabien Roussel se lance en sachant que ce choix ne fait pas l'unanimité. Environ 200 cadres du parti sont opposés à une candidature communiste et certains, comme Marie-George Buffet, ont fait part de leur préférence pour un nouveau soutien à Jean-Luc Mélenchon, comme en 2012 et 2017. À ceux-là et aux autres forces de gauche, Fabien Roussel a envoyé un message : « Je demande aux forces de gauche et écologiste de respecter notre choix et de maintenir ce dialogue utile, important entre nous. Nous devons travailler ensemble, dans le respect de nos différences, nous ne sommes pas adversaires. Nous ne voulons rien soustraire à gauche au contraire, nous voulons additionner celles et ceux qui aujourd'hui sont rouges dans leur cœur, mais noirs de colère, et qui s'abstiennent. » La décision définitive appartient maintenant aux quelque 50 000 adhérents du Parti communiste qui ont jusqu'au 9 mai pour voter. En 2017, ils s'étaient exprimés en faveur du soutien à Jean-Luc Mélenchon.
RR : Une explication de Valérie Gas.