Journal en français facile 13/08/2021 20h00 GMT
Merci d'écouter Radio France internationale, en direct de Paris où il est 22 heures.
François Bernard : Bonsoir à tous. Merci de nous rejoindre pour votre Journal en français facile. C'est Mehdi Meddeb qui va le présenter avec moi, bonsoir Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir François, bonsoir à tous.
FB : Dans l'actualité de ce vendredi 13 aout : en Afghanistan, les talibans progressent dans leur conquête du pays. Ils sont désormais tout près de Kaboul. Plusieurs pays occidentaux s'apprêtent à envoyer des troupes pour évacuer les personnels diplomatiques dans la capitale.
MM : L'accalmie sur le front de incendies, mais le pourtour méditerranéen - Espagne, Portugal, Italie, Tunisie, Algérie - restent sur le qui-vive face à la multiplication des feux.
FB : Le Mexique commémore les 500 ans de la capitale de l'empire aztèque. Le président du pays demande à nouveau des excuses à l'Espagne pour les violences commises pendant la conquête du pays.
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FB : Les talibans sont presque arrivés aux portes de Kaboul et continuent leur progression en Afghanistan.
MM : Les insurgés se sont emparés aujourd'hui de la capitale de la province du Logar, située à seulement 50 kilomètres au sud de Kaboul, et contrôlent désormais près de la moitié des capitales provinciales afghanes.
FB : L'essentiel du nord, de l'ouest et du sud de l'Afghanistan est maintenant sous leur coupe. Sonia Ghezali suit la progression des affrontements sur le terrain.
C'est comme si on assistait à un jeu de dominos. Après avoir capturé Kandahar, et Herat hier, les talibans annoncent avoir pris les provinces du Logar, à 50 kilomètres au sud de la capitale afghane. Le drapeau blanc estampillé Émirat islamique d'Afghanistan flotte aussi dans les capitales provinciales de Ghor et de Badghis. L'étau se resserre autour de Kaboul. Les insurgés sont présents dans la province voisine de Parwan. Les talibans semblent trouver encore moins de résistance qu'au début de leur offensive lancée en mai dernier. Les forces afghanes fuient avant même que les insurgés arrivent. Le moral des troupes est brisé de façon irréversible. Dans l'ouest du pays, l'ancien chef de guerre Ismail Khan, surnommé l'émir de l'ouest, qui a combattu les talibans dans les années 90 et qui a monté une milice d'autodéfense au cours des dernières semaines afin de combattre les talibans, est aujourd'hui entre les mains de ces ennemis. Ces derniers ont emprisonné plusieurs membres des forces de sécurités afghanes, qu'ils utilisent pour faire pression sur le gouvernement de Kaboul. Tous les regards sont rivés sur la palais présidentiel. Ashraf Ghani capitulera-t-il face aux fondamentalistes religieux ? Certains le souhaitent afin d'éviter un bain de sang. Sonia Ghezali, Kaboul, RFI.
FB : Beaucoup de de civils ont afflué ces dernières semaines à Kaboul et tentent désormais de survivre dans des parcs ou sur des terrains vagues.
MM : Se nourrir est devenu plus difficile pour de nombreux Afghans. Mais les agences humanitaires parviennent encore à travailler dans l'ensemble du pays.
FB : C'est le cas par exemple du PAM, le Programme alimentaire mondial, qui distribue de la nourriture aux personnes les plus vulnérables. Hsiao-Wei Lee est la représentante adjointe du Programme alimentaire mondial en Afghanistan. Écoutez ce qu'elle en dit :
« Nous travaillons encore dans toutes les provinces d'Afghanistan. Cela ne veut pas dire que nous sommes en mesure de fournir une assistance à tout moment. Nous le faisons quand nous sommes en mesure de le faire. Quand il y a des fenêtres d'opportunité pour que nous apportions une aide, nous les saisissons. Par exemple, vous pouvez avoir des combats à un endroit pendant quelques jours puis une opportunité se présente pour que nous fassions des distributions. Nous travaillons depuis six bureaux de terrain et nos six bureaux de terrain ont tous encore du personnel sur place et font tous des livraisons dans leur zone d'action. Nous travaillons encore par exemple à Faizabad, Herat, Kandahar. À Faizabad, nous avons fait, ce vendredi, des distributions de nourriture. » FB : Hsiao-Wei Lee jointe à Kaboul par Guilhem Delteil. Les États-Unis et le Royaume-Uni vont évacuer leurs ressortissants et diplomates.
MM : Pour mener à bien cette évacuation, le Pentagone va déployer 3 000 soldats à l'aéroport international de la capitale, Kaboul, qui rejoindront les 650 militaires américains encore présents en Afghanistan. Ils seront arrivés d'ici dimanche.
FB : La France promet « un effort exceptionnel » pour accueillir des personnalités afghanes menacées pour leur engagement en faveur des droits humains. Certains pays de l'Union européenne, dont la France, le Danemark et l'Allemagne ont déjà annoncé la suspension des expulsions en raison de la dégradation sécuritaire. La République tchèque dit, elle, vouloir poursuivre les expulsions.
FB : Un point sur les catastrophes climatiques du moment : juillet 2021 a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre. La majorité des feux de forêt qui ravagent le nord de l'Algérie semblent sur le point d'être éteints, notamment dans la région de Tizi Ouzou, la plus touchée, et en Kabylie.
MM : Soulagement en Grèce, où les incendies ont finalement été maîtrisés, même si toute l'Europe du Sud reste sur le qui-vive face à la multiplication des feux favorisés par la canicule. Un incendie qui faisait rage depuis jeudi après-midi en Catalogne, c'est dans le nord-est de l'Espagne, a été maîtrisé ce matin.
FB : L'Italie est toujours en plein pic de chaleur. Le ministère de la Santé a placé ce vendredi 13 villes en alerte. Le sud du pays est particulièrement touché. Sur les 500 incendies qu'ont à maîtriser les pompiers ces dernières heures, 230 se trouvaient en Sicile. Les précisions de Cécile Debarge à Palerme.
C'est une cape de chaleur étouffante, humide, poisseuse, qui s'est abattue depuis plusieurs jours sur le sud de l'Italie, en particulier en Calabre et en Sicile où les incendies se multiplient ces dernières heures. Jeudi dans la soirée, c'est le village de Petralia Soprana, perché sur les hauteurs des Madonies, qui était évacué en urgence, encerclé par les flammes qui avaient déjà dévoré toutes les campagnes aux alentours. Des centaines d'habitants ont quitté leur maison, une dizaine ont été transportés à l'hôpital après avoir été intoxiqués. Ces dernières heures, rien ne dément ce titre de la presse italienne au lendemain du record de chaleur européen de 48,8° enregistré à Syracuse : « L'enfer est en Sicile ». Ce vendredi et pour tout le week-end, la protection civile régionale a maintenu au niveau d'alerte maximal le risque d'incendie et ceux liés aux fortes températures. L'anticyclone Lucifer, arrivé des côtes africaines, devrait ensuite remonter vers le centre puis le nord du pays. Plus de quarante degrés sont attendus pour ce week-end du 15 août en Toscane, dans le Latium et en Émilie-Romagne. Cécile Debarge, Palerme, RFI.
FB : Aujourd'hui, le Mexique commémore les 500 ans de la chute de Tenochtitlan, la capitale de l'empire aztèque qui a été prise par le conquistador espagnol Hernan Cortez et ses troupes le 13 août 1521.
MM : Mais la commémoration historique s'est transformée en polémique. Le président Andrés Manuel Lopez Obrador demande à nouveau des excuses à l'Espagne pour les violences pendant la conquête et la colonisation. Antonella Francini est notre correspondante au Mexique.
Il l'avait déjà demandé en 2019 à l'occasion des 200 ans de l'indépendance du Mexique. Et il l'a répété ces dernières semaines. Mais beaucoup d'historiens sont montés au créneau dans les médias pour rappeler les faits historiques. Pour Pedro Angel Palou qui a consacré sa carrière à cette période de l'histoire, on ne devrait pas parler de conquête, mais plutôt de guerre d'alliance entre les Espagnols et d'autres peuples, contre les Aztèques qu'on appelle également les Mexicas : « C'était très similaire à l'empire romain. Il y avait une grande expansion territoriale et ils faisaient payer de très lourds tributs. Sans cette alliance, c'était impossible que 380 Espagnols gagnent contre les Aztèques. Donc, nous n'avons pas d'excuses à demander à l'Espagne. » Beaucoup d'historiens et d'activistes considèrent que l'État mexicain pourrait en revanche profiter de la commémoration pour donner réparation aux populations indigènes. C'est le cas de Irma Pineda, représentante des peuples indigènes à l'ONU : « Il y a eu un processus de colonisation violent. Et les premières victimes en ont été les indigènes. Aujourd'hui au Mexique, on ne représente plus que 10% de la population. » Finalement la demande du président mexicain relève plutôt d'une stratégie politique interne. En demandant des excuses à l'Espagne, il montre qu'il tient tête aux grandes puissances comme l'Espagne ou les États-Unis qui contrôlent toujours une grande partie de l'économie mexicaine. Antonella Francini, Mexico, RFI.
FB : Un mot de sport. L'Europe du football s'anime à nouveau ! L'Angleterre, l'Allemagne et l'Espagne lancent ce vendredi leur championnat national.
C'est la fin de ce Journal en français facile.