Journal en français facile 18/05/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la Une ce soir : des appels au cessez-le-feu, mais les violences continuent entre Israël et des groupes palestiniens de Gaza. Des tensions qui se sont retrouvées également à Jérusalem alors que les Palestiniens s'apprêtaient à manifester, reportage dans un instant.
SB : Une crise migratoire à Ceuta. Depuis hier 8 000 migrants sont arrivés dans ce territoire espagnol situé au nord du Maroc. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'est rendu sur place cet après-midi.
RA : Et puis la France, à la veille d'une forme de liberté retrouvée : demain, la réouverture des cinémas, musées, commerces et des terrasses. Derniers préparatifs pour les restaurateurs.
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SB : Neuvième journée de violences ce mardi entre Israël et des groupes palestiniens à Gaza.
RA : Et en neuf jours, le bilan dépasse les 230 morts, en grande majorité des Palestiniens. La journée a encore été marquée par les bombardements israéliens sur Gaza d'un côté, les roquettes envoyées par le Hamas vers Israël de l'autre côté. Et puis, ce mardi, un appel à la grève générale avait été lancé par le parti Fatah de Mahmoud Abbas. Les commerces et les écoles de Ramallah et d'autres localités sont restés fermés. Et dans ce cadre-là, des manifestations étaient prévues à Jérusalem cet après-midi, mais elles ont été violement dispersées par la police israélienne. Reportage Sami Boukhelifa.
Un premier slogan scandé, immédiatement étouffé par l'explosion d'une grenade assourdissante de la police israélienne. De la porte de Damas à l'entrée de la vieille ville de Jérusalem, jusqu'au quartier voisin de Sheikh Jarrah, devenu ces dernières semaines l'emblème de la résistance, le moindre rassemblement est dispersé. Muna Al Kurd, est une habitante palestinienne de Sheikh Jarrah : « Oh mon Dieu ! Ce ne sont que des jeunes qui manifestent pacifiquement. Regardez la répression des forces d'occupation israéliennes, que cette image face le tour du monde. Notre quartier est assiégé par la police israélienne depuis 11 jours. » Une odeur putride flotte dans l'air. Le canon à eau usée asperge la foule. Démuni, Mohamed espère l'intervention de la communauté internationale : « Qu'ils se secouent à l'étranger. Que les pays arabes fassent quelque chose. Nos dirigeants de l'Autorité palestinienne ne servent à rien, ils sont corrompus. Ils ont abandonné les habitants de Jérusalem. » Plus tôt dans l'après-midi, c'est un drapeau palestinien brandi, qui a provoqué la dispersion par la police israélienne d'un autre rassemblement. Sami Boukhelifa, Jérusalem, RFI.
SB : Et face à cette situation la communauté internationale est toujours impuissante.
RA : Pour la quatrième fois en huit jours le Conseil de sécurité de l'ONU se réunissait ce mardi. Les trois premières réunions se sont terminées sur un échec après que les États-Unis refusent toute déclaration commune. Les appels au cessez-le-feu se multiplient, notamment ce mardi, de la part du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell après une réunion en urgence des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne. Enfin à la crise sécuritaire s'ajoute désormais le risque d'une crise humanitaire. Près de 40 000 Palestiniens ont fui les violences. L'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU demande aux Nations unies « de lancer un appel en urgence pour une aide humanitaire immédiate au peuple palestinien à Gaza ».
SB : Plus de 8 000 migrants arrivés depuis lundi à Ceuta.
RA : Un afflux qui crée une nouvelle crise migratoire. Ceuta se trouve au nord du Maroc, mais appartient à l'Espagne. D'où la colère des autorités espagnoles face à cette situation, la ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya rappelle que le contrôle des frontières est une « responsabilité partagée de l'Espagne et du Maroc ». Parmi les 8 000 migrants arrivés depuis hier à Ceuta, la moitié d'entre eux ont été renvoyés au Maroc affirme ce soir le gouvernement espagnol. Et preuve que cette crise est prises très au sérieux par Madrid, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez s'est rendu sur place cet après-midi. Quelques heures plus tôt, il s'exprimait depuis Madrid à la sortie du conseil des ministres. Je vous propose de l'écouter :
« Nous serons fermes. Nous serons fermes pour garantir votre sécurité quoi qu'il se passe, quoi qu'il arrive, et quelles que soit les circonstances. Ce matin, je me suis entretenu avec sa majesté, le roi Felipe VI, avec qui j'ai analysé le plan d'action que va suivre le gouvernement espagnol. Il sera coordonné par un comité de gestion de crise, que nous venons de valider ce matin en conseil des ministres. Je me suis également entretenu avec le vice-président de la Commission européenne, avec le représentant aux Affaires étrangères de l'Union européenne, Josep Borell, et avec le président du Conseil européen, Charles Michel. Nous avons étudié ensemble la réponse européenne face à cette crise migratoire inhabituelle à la frontière de l'Union européenne avec le Maroc. Je veux aussi exprimer la gratitude du gouvernement espagnol suite aux déclarations qui ont été faites ce matin par plusieurs commissaires européens. » RA : Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, au micro de Mathilde Loeuille. Réaction de Bruxelles qui exprime à l'Espagne sa solidarité et appelle le Maroc à empêcher les « départs irréguliers » depuis son territoire.
SB : Et puis ce mardi se tenait à Paris un sommet international dédié au soutien aux économies africaines durement touchées par la crise du Covid-19.
RA : Sommet consacré à la relance économique de l'Afrique. Le chef de l'État français Emanuel Macron qui a ouvert ce sommet affirme que le « besoin de financement de l'Afrique d'ici 2025 est estimé à 285 milliards de dollars ». Le premier objectif étant de débloquer 100 milliards de dollars. Pour y parvenir, le président français a donné rendez-vous à ses homologues, notamment américain, dans quelques mois. Emmanuel Macron.
« Nous sommes prêts à réallouer des droits de tirage spéciaux dont la France sera dépositaire. De telle sorte à constituer un tour de table qui s'élève au moins à 100 milliards pour l'Afrique. C'est-à-dire nous devons faire plus que tripler l'enveloppe naturelle de l'Afrique à l'occasion de cette émission de DTS. Et donc notre travail dans les prochaines semaines va être de convaincre les autres de faire le même taux d'efforts que la France, à commencer évidemment par les États-Unis d'Amérique et je sais tout le travail qu'on va devoir faire avec le Congrès, avec l'exécutif. Mais je suis confiant. Ça c'est une piste de travail. Pas une piste, une volonté et un engagement pris aujourd'hui pour aller vers ces 100 milliards de DTS affectés à l'Afrique, ce qui suppose une réallocation massive de la part de tous les pays les plus riches. La France sera à ce rendez-vous. » RA : Emmanuel Macron. DTS comme Droits de tirage spéciaux qui est un instrument financier que le chef de l'État français veut donc utiliser pour la relance des économies africaines.
SB : La pandémie de coronavirus et demain le retour de nombreuses libertés en France.
RA : La date du 19 mai une étape importante du déconfinement : avec la réouverture des cinémas, des théâtres, des musées, des commerces. Avec évidemment des jauges maximales de fréquentation, c'est-à-dire un nombre limité de personnes. Même chose dans les terrasses, qui elles aussi vont rouvrir demain, avec un couvre-feu qui va passer de 19h à 21h. Les restaurateurs se préparent. Reportage au cœur de Paris de Nina Droff.
Fréderic, co-gérant du restaurant Little Bulles, passe un dernier coup de pinceau, sur la porte de son établissement. Les tables ne sont pas encore en place sur la terrasse, mais il reste serein à l'approche de la réouverture. Pour lui aucun doute : les clients seront au rendez-vous cette semaine : « C'est que de la joie de revenir, pas de crainte. Voilà, tout a été fixé, tout a été monté. On a profité de la terrasse éphémère pour agrandir les choses. On va redémarrer tranquillement avec la terrasse. » Pour lui, aucun doute, les clients seront au rendez-vous cette semaine : « Il y a beaucoup de réservations, sans trop regarder le temps qu'il fait. On en a une vingtaine, une trentaine par jour. » Au Corner St-Germain, les premières tables rondes commencent à habiller la terrasse. Stéphanie, la propriétaire, se prépare, elle aussi, à une grande affluence de clients : « On a les gens qui s'arrêtent quand ils nous voient nettoyer, ‘alors ça revient le 19'. On a déjà quelques réservations sur note site. » Seule inquiétude chez les gérants : le couvre-feu à 21h qui risque d'écourter les soirées : « C'est moins que 21h parce qu'il faut faire partir tout le monde à 20h30 pour que l'on puisse, nous, être partis à 21h. Ce qui est très compliqué. Et puis, on va dire que l'on va travailler plus le midi que le soir. Et puis on va attendre les 23h. » Les gérants espèrent également que le beau temps sera au rendez-vous, pour la réouverture.
RA : Il ne devrait pleuvoir demain soir à Paris pour la réouverture des terrasses. Reportage signé Nina Droff.
SB : Enfin, on connait la liste des 26 joueurs sélectionnés pour l'Euro de football qui débute dans moins d'un mois.
RA : Cette liste a été annoncée ce soir par le sélectionneur Didier Deschamps, et un nom retient les esprits, celui de Karim Benzema l'attaquant du Real Madrid qui n'avait plus été convoqué en équipe de France depuis plus de cinq ans et qui va donc faire un retour très attendu. « Tellement fier de ce retour en équipe de France » écrit-il sur Twitter.
C'était ainsi que s'achève ce Journal en français facile.