Journal en français facile 22/04/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI. Il est 20 heures en temps universel, 22 heures à Paris.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté en compagnie de Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous.
CP : Les chefs d'État de la planète participent à un grand sommet virtuel sur le climat. L'évènement est organisé par le président des États-Unis, Joe Biden, qui a présenté ses objectifs pour la planète. Nous entendrons un extrait de son discours.
SB : L'Union européenne pourrait lancer une procédure judiciaire contre le laboratoire AstraZeneca. Elle lui reproche d'être trop lent dans la livraison de ses vaccins contre le Covid-19.
CP : Enfin nous irons en Italie. La police financière a découvert qu'un fonctionnaire avait touché son salaire pendant quinze ans sans travailler.
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SB : Le secrétaire général de l'ONU salut l'ouverture du sommet sur le climat, organisé par le président américain Joe Biden.
CP : Pour Antonio Guterres, l'évènement marque « un tournant dans la lutte contre le réchauffement de la planète », même si « il reste encore beaucoup de chemin à parcourir ». Ce sommet virtuel a débuté aujourd'hui. 40 chefs d'États ont été invités. Le président russe Vladimir Poutine, le chinois Xi Jinping ou encore le pape Francois y participent. Lors de son discours d'ouverture, Joe Biden a affiché un objectif ambitieux pour les États-Unis. Le président américain souhaite réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, c'est-à-dire en moins de dix ans. Pour y arriver, Joe Biden compte sur son plan d'investissement sur les infrastructures. Un plan de 2 000 milliards d'euros. Écoutez le président américain :
« En maintenant ces investissements et en mettant les gens au travail, les États Unis s'engagent sur la voie de réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici la fin de cette décennie. De moitié. C'est vers là que nous nous dirigeons en tant que Nation. Et c'est ce que nous pouvons faire si nous agissons pour construire une économie qui ne sera pas seulement plus prospère, mais plus saine, plus juste, plus propre pour la planète entière. Cette étape mettra les États-Unis sur le chemin d'une économie à zéro émission d'ici 2050. Mais la vérité, c'est que les États-Unis représentent moins de 50% des émissions mondiales. Aucune nation ne peut résoudre ce problème toute seule, je suis sûr que vous le comprenez parfaitement. Nous devons tous intensifier nos efforts, en particulier ceux qui représentent les plus grandes économies mondiales. Donc allons y. Gagnons un avenir plus durable que celui d'aujourd'hui. Surmontons la crise existentielle de notre époque. Nous savons à quel point cela est crucial. Parce que les scientifiques nous le disent : c'est la décennie décisive. » CP : Le président des États-Unis, Joe Biden. Propos recueillis par Anne Corpet.
SB : Les États-Unis cherchent donc à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
CP : La neutralité carbone, c'est un principe qui consiste à ralentir le réchauffement de la planète, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Certains militants pour le climat estiment que la situation est trop urgente pour attendre 2050. C'est le cas de Xiye Bastida du mouvement Fridays For Future. Elle s'est adressée à la communauté internationale, lors de ce sommet. Elle appelle les États à atteindre la neutralité carbone dès 2030 :
« Nous exigeons de parvenir à la neutralité carbone d'ici à 2030 et non 2050. Et cela doit inclure des plans concrets pour y parvenir, avec des budgets carbone annuels. Nous exigeons que les pays renforcent leurs engagements pour être en cohérence avec l'objectif de l'Accord de Paris d'un réchauffement qui ne dépasse pas 1,5°. C'est pourquoi nous espérons que tous les pays imitent l'engagement du président Biden de réduire les émissions carbone de moitié d'ici à 2030. Parce qu'il le faut. Vous nous avez souvent dit, encore et encore, que nous ne sommes pas réalistes et raisonnables. Mais qui a été irréaliste et déraisonnable avec des solutions peu ambitieuses ? Vous êtes ceux qui ont créé et trouvé des échappatoires dans vos propres législations, dans vos résolutions, vos politiques et vos accords. C'est vous qui êtes naïfs si vous pensez que nous pouvons survivre à cette crise avec le mode de vie actuel. Pour que ce sommet ait un impact, il est impératif que nos exigences soient reconnues et mises en œuvre. Nous surveillerons et nous nous organiserons. » CP : La militante Xiye Bastida du mouvement Fridays For Future qui s'est exprimée aujourd'hui au sommet de Joe Biden sur le climat. SB : L'Union européenne ouvre une procédure contre AstraZeneca.
CP : La Commission européenne propose aux 27 d'entamer une action en justice. Elle reproche au laboratoire AstraZeneca la lenteur des livraisons de vaccins contre le Covid-19. Cependant, les Européens préfèreraient régler le problème à l'amiable, c'est-à-dire sans passer par les tribunaux. Explications de notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
La Commission européenne avait déjà lancé à l'encontre d'AstraZeneca une première étape juridique. Le 19 mars, la procédure de règlement des différends, prévue dans le contrat d'achat préalable, a été ouverte par la Commission dans le cadre des bisbilles sur les livraisons promises à l'UE et que le laboratoire n'arrive pas à honorer. Cette procédure a déjà un mois et il apparaît donc que ce processus de résolution des conflits ne donne pas pour l'instant satisfaction à l'UE même si le laboratoire anglo-suédois a fourni quelques réponses à la Commission. Celle-ci a donc proposé ce mercredi soir aux représentants permanents des 27 capitales d'envisager l'étape suivante, à savoir une procédure en justice. Il faut cependant souligner que ce n'est pour l'instant présenté que comme « un scénario possible » car les Européens continuent à privilégier l'option d'une résolution à l'amiable qui permettrait de voir augmenter les livraisons. Pour le deuxième trimestre, AstraZeneca a prévenu l'UE ne pas pouvoir être en mesure de livrer plus de 70 millions de doses sur les 180 millions prévues. Sur les six premiers mois de l'année, le laboratoire anglo-suédois n'aurait donc livré qu'un tiers des doses de vaccins prévues par le contrat d'achat préalable avec l'Union européenne. Pierre Benazet, Bruxelles, RFI.
SB : En France, le Premier ministre Jean Castex a dévoilé les premières étapes de la levée des mesures sanitaires.
CP : Les écoles pourront rouvrir. Des milliers de tests salivaires au Covid-19 seront mis à disposition des élèves. Dès qu'un élève sera déclaré positif au virus, sa classe fermera. Le Premier ministre français a également annoncé que les Français pourront à nouveau se déplacer en journée, sans limite de distance. Les commerces et les lieux de culture rouvriront progressivement à partir de la mi-mai. Enfin, les passagers en provenance du Brésil, du Chili, de l'Afrique du Sud, de l'Argentine et de l'Inde, devront se placer en quarantaine pendant dix jours, même si leur test est négatif.
SB : Des médecins proches d'Alexeï Navalny appellent l'opposant russe à arrêter sa grève de la faim.
CP : Ils redoutent sa mort ou des dommages considérables sur sa santé. L'opposant a cessé de s'alimenter il y a trois semaines pour protester contre ses conditions de détention. Hier, des manifestations ont eu lieu dans toute la Russie pour demander sa libération. Plus de 1 900 personnes ont été interpellées. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, dénonce un « acharnement insupportable » contre Alexeï Navalni. Il promet de sanctionner la Russie si l'opposant décède.
SB : En Italie, un fonctionnaire a perçu son salaire pendant quinze ans sans avoir travaillé.
CP : Il s'agit d'un fonctionnaire d'un hôpital en Calabre. L'homme est aujourd'hui âgé de 66 ans. L'affaire a été découverte par des inspecteurs de la police financière, chargée de chasser les absentéistes dans le secteur public. Les absentéistes, ce sont ceux qui ne viennent pas travailler. Six dirigeants de l'hôpital sont également impliqués. L'affaire est maintenant entre les mains de la justice. Correspondance à Rome, d'Anne Le Nir.
Selon la police financière un employé des services d'urgence incendie de l'hôpital Pugliese Ciaccio de Catanzaro a reçu depuis la fin 2005 un salaire, sans avoir été présent à son poste. Au total, il a perçu 538 000 euros en quinze ans. Cet homme, Salvatore Scumace, aurait menacé le directeur de l'établissement, et des membres de sa famille afin de l'empêcher de rédiger un rapport disciplinaire. Lorsque le directeur a pris sa retraite, l'absentéiste n'a jamais été pointé du doigt, ni par le successeur du directeur ni par les responsables des ressources humaines. C'est grâce au registre de présence des employés, et à des témoignages de collègues de Salvatore Scumace, que les enquêteurs ont obtenu les preuves de son absentéisme chronique. Désormais licencié, il est poursuivi en justice pour abus de pouvoir et extorsion de fond aggravé. Tandis que six dirigeants de l'hôpital font l'objet d'une enquête pour complicité dans son absentéisme, généreusement rémunéré. Anne Le Nir, Rome, RFI.
SB : Un incendie a ravagé une partie de l'ambassade de France en Centrafrique.
CP : Il n'y a pas eu de blessé, mais les dégâts sont importants, selon l'ambassadeur français Jean-Marc Grosgurin. L'origine de cet incendie n'est pas connue. Plusieurs membres du personnel de l'ambassade affirment qu'il pourrait être dû à un incident électrique. Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra s'est rendu à l'ambassade pour exprimer sa solidarité. Il était accompagné de plusieurs ministres.
C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci à vous de l'avoir suivi et excellente soirée sur RFI.