Journal en français facile 25/03/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir en compagnie de Clémentine Pawlotsky, bonsoir Clémentine
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une ce soir : les 27 réunis en sommet. Les vaccins contre le coronavirus à l'ordre du jour et une campagne jugée trop lente : à peine plus de 11% des Européens ont reçu leur première dose.
CP : Pendant ce temps-là Cuba vaccine son personnel soignant. Un vaccin produit à Cuba mais non encore approuvé, et qui doit précéder la campagne du grand public prévue à partir du mois de juin. Reportage dans cette édition.
RA : Et puis en Birmanie, le retour des manifestations au lendemain d'une journée de « grève silencieuse ». Et à nouveau la répression menée par la junte militaire au pouvoir.
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CP : Un grand invité du sommet européen de Bruxelles.
RA : Bruxelles un symbole car les dirigeants ne sont pas réunis dans celle qui est considérée la capitale européenne, en raison de la pandémie de coronavirus le sommet se tient jusqu'à demain en visioconférence. Et le grand invité n'est autre que Joe Biden, voilà qui montre le renouveau de la relation entre les États-Unis et l'Union européenne incarné par le Président américain. Le sommet européen s'est ouvert à la mi-journée, et le principal sujet de préoccupation c'est le vaccin contre le Covid-19. Correspondance à Bruxelles de Pierre Benazet.
La situation vaccinale de l'Europe n'est pas à la hauteur des espoirs des 27 capitales avec pour l'instant 11,3% des Européens qui ont reçu uniquement une première dose et un peu moins de 5% qui sont entièrement vaccinés. Les retards d'approvisionnement se sont accumulés, surtout pour AstraZeneca qui ne livrera d'ici juin qu'un tiers des 300 millions de doses prévues, une situation qui handicape gravement un groupe de pays emmené par l'Autriche et qui se retrouvent un peu le bec dans l'eau après avoir choisi une stratégie fondée justement sur des commandes massives au laboratoire anglo-suédois. Les mauvaises nouvelles s'accumulent puisque le laboratoire Novavax repousse la signature d'un contrat d'approvisionnement avec l'UE de peur de ne pas être capable de produire autant qu'espéré. Les 27 ont consacré près de cinq heures de leur sommet virtuel à débattre de la pandémie et de la vaccination avec en particulier la proposition de la commission européenne de durcir le contrôle des exportations, notamment face au Royaume-Uni qui selon la présidente de la commission a reçu 21 million de doses de l'UE sans en exporter aucune en retour. Et la question sera évidemment sur la table avec Joe Biden qui a maintenu l'interdiction d'exportation imposée par son prédécesseur. Pierre Benazet Bruxelles RFI.
PB : Joe Biden qui tient actuellement un discours en vidéoconférence. Un peu plus tôt il a tenu sa première conférence de presse en tant que Président américain, à l'occasion de ses débuts à la Maison Blanche. Et là aussi il a été principalement question du vaccin contre le coronavirus : avec un objectif fixé, celui de parvenir à 200 millions d'injections dans les 100 premiers jours de gouvernance, c'est-à-dire d'ici la mi-mai.
CP : Illustration de la vaccination contre le Covid : nous partons à Cuba.
RA : L'île qui vient de lancer la vaccination de son personnel de santé. Il s'agit de ce qu'on appelle une étude d'intervention car le vaccin qui est utilisé (qui est un vaccin produit à Cuba) n'a pas encore été approuvé par le professionnels de santé. Suivra ensuite la campagne de vaccination du grand public à partir du mois de juin, l'objectif est que tous les Cubains soient vaccinés d'ici la fin de l'année. Reportage auprès du personnel médical test. Domitille Piron à la Havane.
Volontairement et fièrement, le personnel médical de la Havane vient se faire vacciner avec Soberana 2, le vaccin 100% cubain contre la Covid-19, qui n'est pourtant pas encore approuvé ! Dans cette clinique du Vedado, Ysel Cardoso, dentiste, personnel à risque, attend impatiemment de recevoir sa première dose de Soberana 2. « C'est un honneur pour moi, car nous serons les premiers à être immunisés et ainsi nous apporterons la preuve que ce vaccin est sûr. Malgré le fait d'être dans un pays sous embargo, nous avons su dépasser les contraintes et développer notre propre vaccin. » Avant même de terminer les essais cliniques, le vaccin Soberana 2 est donc injecté à grande échelle à 150 000 médecins, infirmiers et personnel techniques et d'entretien des hôpitaux, puis 1,7 millions de volontaires à la Havane dans les prochains mois, en attendant l'approbation du vaccin et le début de la campagne de vaccination, en juin prochain. Triomphaliste, la médecin Carmen Veldis Pineira supervise la vaccination dans la clinique des Héros de Corinthe. « En aout nous aurons déjà la moitié de la population vaccinée, au rythme de production où nous allons, et à la fin de l'année je pense que tout le monde sera vacciné. » Soit 11,2 millions de cubains à vacciner avec l'un des quatre candidats vaccins contre le coronavirus que Cuba développe actuellement. Domitille Piron la Havane RFI.
CP : Retour aux États-Unis pour évoquer le sort des migrants à la frontière mexicaine.
RA : Après la politique très dure menée par l'ancien Président Donald Trump, à quoi s'ajoute les mesures liées à la pandémie de coronavirus. Seules trois situations permettent à ces migrants d'entrer aux États-Unis : s'il s'agit de familles avec un enfant de moins de 8 ans, s'il s'agit de mineurs non accompagnés, ou encore s'il s'agit de personnes sortant des centres de détention où ils avaient été placés par l'administration Trump. L'association « angry tias and abuelas » aide les migrants qui se sont retrouvés en prison et qui attendent que leur cas soit jugé. « Angry tias and abuelas » cela signifie en espagnol mère et grand-mère en colère. Madeleine Sandefur est une de ses membres, elle explique ses difficultés actuelles.
[Transcription manquante]
RA : Madeleine Sandefur membre de l'association « Angry tias and abuelas » à Brownsville, l'un des trois points d'entrée officiel entre le Mexique et le Texas. Propos recueillis par Thomas Harms.
CP : En Birmanie le retour des manifestations.
RA : Au lendemain d'une journée dite de « grève silencieuse », les manifestants sont à nouveau descendus en nombre dans la rue. Et à nouveau les mouvements ont été réprimés, au moins 5 personnes ont été tués, le bilan est d'au moins 320 morts depuis que la junte militaire a pris le pouvoir. On va écouter le témoignage d'une jeune étudiante de 18 ans qui a été libérée hier de prison après trois semaines de détention dans une prison de Rangoon. Elle est au téléphone de Jelena Tomic.
« Je me sens submergée par la quantité d'informations dont j'ai été coupée pendant près de 3 semaines. Enormément de choses se sont passées durant ma détention. Beaucoup de gens ont perdu la vie... J'ai été arrêtée le 3 mars pendant des manifestations non loin du quartier de Tamwe à Rangoun. Les conditions en prison n'étaient pas si mauvaises, car nous avions le soutien de beaucoup de monde. Mais pas mal de gens qui ont été libérés avant nous, nous ont dit avoir eu de mauvaises conditions de détention. Nous avons été inculpé en vertu d'une mauvaise loi. Et je ne suis pas vraiment certaine que nous soyons complètement libres. Je pense que nous sommes toujours en danger et que nous pouvons être interpellé à tout moment. Je me sens moins "révolutionnaire". Des rumeurs circulent que nous pourrions être de nouveau arrêté. Nous devons nous battre pour les gens qui ont perdu la vie. La junte continue de tuer des gens, c'est un problème. Nous devons continuer à nous battre. » RA : Témoignage d'une jeune étudiante de 18 ans libérée hier de prison à Rangoon. Du côté de la communauté internationale, de nouvelles sanctions ont été prises contre la junte. L'objectif est de toucher économiquement la junte au pouvoir depuis le 1er février. Ainsi les États-Unis et le Royaume-Uni ont pris des mesures contre les deux principaux conglomérats qui sont aux mains des militaires birmans. Un conglomérat c'est un groupe d'entreprises. Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la Birmanie réclame la tenue d'un sommet international d'urgence, il estime que la réponse internationale est trop lente et pas assez forte depuis le coup d'État.
CP : Et puis également en France la mort du réalisateur Bertrand Tavernier.
RA : Il avait 79 ans. Un demi-siècle de carrière, ses films les plus célèbres : « Coup de Torchon » qui lui avait valu une nomination aux Oscars d'Hollywood, « Un dimanche à la campagne », « La vie et rien d'autre », on peut aussi citer « L'appât ». Il était une personnalité du cinéma français, un artiste engagé, souvent attiré par les sujets brûlants.