Journal en français facile 26/07/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 22h00 à Paris, 23h00 à Jérusalem. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin !
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Clémentine, bonsoir à toutes, à tous.
CP : À la Une, l'inflation en Israël. Le gouvernement tente d'éviter une hausse trop brusque du prix du pain. Une situation délicate en pleine période électorale.
ZK : Le prince héritier d'Arabie saoudite de retour sur la scène internationale. Mohammed ben Salman entame aujourd'hui une visite en Europe. Il est d'abord attendu en Grèce, puis en France.
Un nouveau géant de l'internet spatial va naitre. Il sera européen et il devrait concurrencer les champions américains, comme Starlink, du milliardaire Elon Musk.
ZK : Enfin, en France, finie la climatisation la porte ouverte. Les magasins doivent réduire le gaspillage d'énergie, sous peine d'amende.
------
ZK : Et en Israël, les prix s'envolent, Clémentine.
CP : Oui, et notamment le prix du pain. Le gouvernement a décidé d'intervenir. Objectif : éviter une hausse trop brusque du prix du pain. L'État hébreu opte donc pour un réajustement échelonné, c'est-à-dire en plusieurs fois, jusqu'à décembre prochain, mais certains types de pain augmenteront tout de même jusqu'à 26%. Et en avril 2023, tout contrôle du prix du pain sera abandonné. Une situation délicate en pleine période électorale. Explications de Michel Paul, à Jérusalem.
Les efforts du gouvernement n'ont pas suffi. Le prix du pain augmente, titre la présentatrice du journal télévisé de la chaîne publique israélienne. À moins de 100 jours des nouvelles élections israéliennes, les sondages le prouvent, ce n'est pas la menace iranienne ou le conflit avec les Palestiniens, mais bien la flambée des prix qui préoccupe en premier lieu les Israéliens. Devant une boulangerie de Jérusalem, Dan, un retraité, ne cache pas son inquiétude. « Il y a des pauvres dans le pays et pour eux c'est une catastrophe. Une vraie catastrophe. Il ne fallait pas faire cela. C'est ce que je pense. » Après plusieurs débats, le gouvernement israélien a finalement décidé d'augmenter par étapes d'ici à décembre le prix du pain. Avant qu'une commission ne décide du prix final de cette denrée de base. En tout la hausse sera de 10 à 26%. Et en avril 2023, le gouvernement n'aura plus son mot à dire sur le prix du pain. Pour Elyaniv ce n'est pas la bonne décision. « On n'a pas le choix. Certains prix doivent être contrôlés. Cette augmentation en ce moment, c'est une erreur. » Quant au nouveau Premier ministre israélien Yair Lapid, il affirme que l'arrivée en Israël de nouvelles enseignes telles que le français Carrefour devrait briser les monopoles et permettre une stabilisation du marché. Michel Paul, Jérusalem, RFI.
ZK : Et puis cette information, Clémentine, le prince héritier d'Arabie saoudite arrive en Europe.
CP : Mohammed ben Salman est attendu en Grèce, ce mardi. Il se rendra ensuite en France où il rencontrera le président Emmanuel Macron. C'est la première fois que le prince héritier se rend dans l'Union européenne, depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, en 2018. Ce voyage marque donc un peu plus son retour sur la scène internationale. Guilem Delteil.
Le communiqué de l'agence de presse officielle saoudienne ne verse pas dans les détails. Mohammed ben Salman, indique la SPA, rencontrera « les dirigeants de la Grèce et de la France pour évoquer les relations bilatérales et les moyens de les renforcer dans différents domaines ». Rien sur les dossiers qui seront réellement évoqués. Mais pour le prince héritier, le plus important est le symbole de sa visite. En recevant Joe Biden, il y a deux semaines, Mohamed Ben Salman montrait que son isolement international avait bel et bien pris fin. Même le président des États-Unis, qui avait rendu public un rapport pointant sa responsabilité dans l'assassinat de Jamal Khashoggi, avait fini par lui rendre visite. En se rendant dans l'Union européenne, il franchit une étape de plus et montre que lui aussi peut désormais voyager. Mohamed Ben Salman n'est plus ni « paria » ni persona non grata. Le choix d'une étape en France pour cette première visite au sein de l'Union européenne n'est pas très surprenant : Emmanuel Macron avait été le premier dirigeant occidental à lui rendre visite en décembre dernier. La normalisation des liens avec Ryad avait commencé avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, mais les difficultés économiques dues à la hausse des prix du pétrole accélèrent le processus.
ZK : Guilem Delteil. Et puis le président français est, lui, au Cameroun.
CP : Oui, c'est la première étape de sa tournée africaine, avant le Bénin et la Guinée-Bissau. Aujourd'hui, Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue camerounais Paul Biya. Il a notamment demandé à des historiens de « faire la lumière » sur l'action de la France, pendant la période coloniale et après. Le dirigeant français s'engage à ouvrir la totalité des archives à ce groupe d'historiens.
ZK : Et dans l'actualité également, les États-Unis réagissent au retrait surprise des Russes de l'ISS.
CP : La Russie a annoncé ce matin qu'elle quitterait la station spatiale internationale, après 2024. Un « développement regrettable », selon Washington. Le département d'État américain souligne le « travail scientifique essentiel réalisé à bord de l'ISS », et la « précieuse collaboration professionnelle » entre les différentes agences spatiales. Pour rappel, l'ISS réuni actuellement l'Europe, le Japon, les États-Unis et la Russie.
ZK : Et puisqu'on parle de l'espace, Clémentine, un nouveau géant européen de l'internet spatial va voir le jour.
CP : Ce nouveau géant, il va naitre de la fusion entre l'opérateur français de satellites Eutelsat et le britannique Oneweb. Les actionnaires des deux entreprises détiendront chacun 50% des actions du futur groupe. Cette alliance est une bonne nouvelle pour l'industrie spatiale européenne. L'Europe pourra rivaliser avec les champions américains de l'internet spatial, notamment Starlink, le projet d'Elon Musk. Explication de Myriam Berber.
Avec cette fusion, l'Europe se repositionne, dans la course aux télécommunications, par satellite. L'objectif est de garantir, l'accès à l'internet à haut débit, partout sur le globe, grâce à des minisatellites, situés à moins de 2 000 kilomètres de la Terre. Ces constellations en orbite basse qui offrent une alternative à la 5G et à la fibre optique, ont de plus en plus la cote. Les besoins sont énormes : pour la voiture connectée, les bateaux ou pour la défense. D'où l'intérêt de créer un géant européen. L'État français est le premier actionnaire d'Eutelsat, avec près de 20% du capital, via la banque publique BPI France. De son côté, OneWeb est détenu par le gouvernement britannique à hauteur de 18%, et par le groupe de télécoms indien Bharti. Avec Eutelsat-OneWeb, l'Europe tient une arme stratégique face à Starlink, le projet de l'américain Elon Musk, qui a pris une longueur d'avance. Starlink a déjà mis en service 2 000 satellites. L'autre géant américain Amazon avance, également, ses pions. Même s'il n'a pas encore commencé, à déployer des satellites.
ZK : Myriam Berber. La Turquie qui reprendra les explorations gazières en Méditerranée le 9 août.
CP : Oui, l'annonce a été faite par le ministère de l'Énergie et elle pourrait provoquer de nouvelles tensions avec la Grèce et Chypre. La Turquie conteste les frontières maritimes en méditerranée avec ces deux pays.
ZK : En France, la mairie de Paris s'attaque au gaspillage énergétique.
CP : Les magasins ont désormais l'obligation de fermer leurs portes, lorsque la climatisation fonctionne. En cas de refus, ils pourront être condamnés à une amende. La mesure est entrée en vigueur hier dans la capitale. Tom Malki est allé recueillir les réactions de commerçants. Reportage.
Chez ce disquaire du 15e arrondissement de Paris, la porte est ouverte, la climatisation éteinte. Il respecte donc l'arrêté municipal. Une décision qui, selon le vendeur, n'est pas anodine pour la clientèle. « C'est déjà plus hospitalier pour les clients, j'imagine. C'est mieux qu'une porte fermée. » Même avis de l'autre côté de la rue, dans cette boutique de prêt-à-porter. « Ça permet aux clientes de venir sans se dire 'Ah la boutique est fermée !' Pour l'arrêté, je n'étais pas au courant, mais nous, on a la possibilité de fermer. C'est en fonction de s'il y a un flux ou pas de flux et effectivement de la clim aussi. » D'autres commerçants ne pensent pas qu'une porte close dissuadera les clients d'entrer. Comme dans cette boutique de téléphonie. « Je pense qu'ils vont s'habituer comme tout. Pendant qu'il faisait très chaud, on était obligé de fermer, même avec la climatisation. Si on laissait ouvert, il faisait trop chaud. Du coup, ils poussaient la porte, ils comprenaient très bien. » Dans une bijouterie de la rue du commerce, une vendeuse a décidé de fermer la porte malgré les consignes de ses patrons. « Je l'ai fermé. Parce qu'il y a la climatisation et pour moi, c'est logique de ne pas ouvrir la porte quand il y a la climatisation. Mais je suis censé la laisser ouverte. Donc, je n'ai pas le droit, mais je le fais quand même. » En laissant leur porte ouverte, les commerçants s'exposent à une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros. Le gouvernement prépare un décret qui doit généraliser cette interdiction à l'échelle nationale. C'est ce qu'a indiqué la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
ZK : Tom Malki. La France où la sècheresse s'installe.
CP : 90 des 96 départements font l'objet de restrictions d'usage d'eau. Juillet 2022 sera très probablement le mois de juillet le plus sec depuis 1958.