Journal en français facile 28/04/2021 20h00 GMT
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Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile.
À la Une ce soir : La mort d'un astronaute de légende. Michael Collins s'est éteint à l'âge de 90 ans. Il a fait partie de la première mission habitée vers la Lune, Apollo 11. Retour sur sa carrière dans un instant avec Éric de Salve en direct des États-Unis.
Un certificat vert numérique pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Le sujet étant en débat ce mercredi au Parlement européen.
Dans cette édition également le président iranien Hassan Rohani qui défend le chef de la diplomatie mis en cause dans un enregistrement sonore.
Et de la musique avec un mariage inédit entre traditions mandingues et classique occidental. Tous les détails à la fin de ce Journal en français facile.
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RA : Il était l'un des membres d'Apollo 11, autrement dit la première mission habitée vers la Lune : l'astronaute américain Michael Collins est décédé ce mercredi à l'âge de 90 ans. Éric de Salve, vous êtes en direct de San Francisco, c'est un astronaute de légende qui s'est éteint.
Michael Collins le troisième homme d'Apollo 11, celui qui n'a jamais marché sur la Lune. Car, lui, était en fait le pilote de la première mission lunaire habitée. Ce fameux 20 juillet 69 quand Neil Armstrong et Buzz Aldrin sont devenus les premiers hommes à marcher sur la Lune, il en fallait un troisième pour rester aux commandes du module spatial à l'intérieur de la capsule. Et ce troisième homme, c'était donc lui. Pour l'anecdote, à ce moment précis, Michael Collins est aussi devenu l'homme le plus seul de l'humanité. Car pendant que ses collègues marchaient sur la Lune, lui était en orbite. Et une fois de l'autre côté de la Lune, le colonel Collins a perdu tout contact avec eux et avec la Nasa. Seul dans l'espace. Totalement coupé du reste de l'humanité. Après son retour triomphal sur Terre, Michael Collins a rapidement quitté la Nasa pour la vie publique. Il est notamment devenu secrétaire d'État du président Nixon. C'est sa famille qui annonce sa mort à 90 ans d'un cancer. Toute sa vie Michael Collins a parlé de la Lune avec poésie. « Cette magnifique petite chose », disait-il, « nichée dans le velours noir du reste de l'univers ».
RA : Merci Éric de Salves, en direct de San Francisco pour RFI. Son camarade d'Apollo 11, Buzz Aldrin, le dernier membre encore vivant d'Apollo 11, a réagi à la mort de Michael Collins : « Mon cher Mike, où que tu sois allé ou seras, tu auras toujours la flamme pour nous porter avec adresse vers de nouveaux cieux et le futur. Tu nous manqueras. Puisses-tu reposer en paix. » Également, aux États-Unis, très attendu cette nuit le premier discours de politique générale du président Joe Biden devant le Congrès. À la veille du cap symbolique des 100 jours, le locataire de la Maison Blanche doit développer un plan ambitieux : 1 800 milliards de dollars centrés sur l'éducation et l'aide aux familles, un plann qui devrait faire l'objet d'une grande bataille au Congrès.
La pandémie de coronavirus et la situation toujours plus alarmante de l'Inde. Le pays confronté à une seconde vague inédite. Pour la première fois, ce mercredi, plus de 3 000 décès ont été enregistrés en 24 heures. La barre des 200 000 morts liés au Covid-19 vient d'être franchie en Inde. Le système de santé explose, l'aide internationale s'organise pour venir au secours de l'Inde. Ce mercredi, le président russe Vladimir Poutine a promis une « aide humanitaire d'urgence » lors d'un entretien téléphonique avec Narendra Modi, le Premier ministre indien.
Comment dans un tel contexte préparer l'après-Covid ? Alors que les campagnes de vaccination s'accélèrent dans le monde, le concept de passeport vaccinal se développe, il est censé faciliter les voyages. En Europe, il devrait s'appeler certificat vert numérique. Un débat sur le sujet s'est déroulé ce matin au Parlement européen. Le compte-rendu à Bruxelles de Joana Hostein.
Ce document permettra de prouver qu'on a reçu l'un des vaccins autorisés en Europe, qu'on est en possession d'un test négatif au Covid ou qu'on est rétabli après avoir contracté la maladie. Son utilisation devra être limitée à un an, insistent les parlementaires. Il devra surtout permettre de lever les restrictions à la circulation mises en place par les différents pays européens. Sophie Int' Veld, eurodéputé néerlandaise du groupe Renew : « Quel est l'intérêt d'avoir un document européen si les États membres peuvent, quand ils le souhaitent, ignorer le certificat et réimposer des restrictions supplémentaires ? Les citoyens veulent qu'on respecte leurs droits, leurs libertés, ils veulent pouvoir voyager. » Les eurodéputés insistent aussi pour que les tests PCR associés à ce certificat soient gratuits alors que leur coût varie de 37€ en Lettonie à 300€ en Suède. Malgré ces dispositions, l'idée ne fait pas l'unanimité dans l'hémicycle. Michèle Rivasi, eurodéputé écologiste française : « La question du bien-fondé scientifique de ce système persiste. Les spécialistes de santé publique dénoncent le manque de fiabilité voire le contresens sanitaire de ces certificats qui ne garantissent pas la non transmission du virus. » Après ce vote, le texte va encore faire l'objet de négociations avec les États membres pour une entrée en vigueur souhaitée avant l'été. Joana Hostein à Bruxelles, RFI.
RA : Et puis également concernant le Covid-19, à noter que, vendredi, le président français Emmanuel Macron s'exprimera pour présenter les perspectives de sortie progressive des mesures de restriction. Concrètement devraient être évoqué le sort des restaurants, des bars et des lieux culturels qui restent aujourd'hui fermés sur tout le territoire.
Nous en parlions lundi dans le Journal en français facile, la fuite d'une conversation du chef de la diplomatie en Iran Mohammad Javad Zarif. Une fuite, c'est un enregistrement à l'insu de la personne concernée. Cet enregistrement diffusé par plusieurs médias à l'étranger fait polémique car on y entend Mohammad Javad Zarif dénonçait l'influence de l'armée dans la politique étrangère de l'Iran. Aujourd'hui, le président iranien Hassan Rohani s'est exprimé à propos de cette affaire, et il a tenu à défendre le chef de la diplomatie. Explications Guilhem Delteil.
Pour le président iranien, la publication de l'enregistrement de cette conversation de est liée à la reprise des négociations sur le nucléaire iranien à Vienne. L'objectif, a t-il jugé en conseil des ministres, est de créer « la discorde ». Et Hassan Rohani a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer l'origine de la fuite, « le vol », dit-il, de l'enregistrement. C'est par le biais de la plateforme Instagram que le ministre des Affaires étrangères a lui réagit, ce mercredi. Mohammad Javad Zarif a publié une vidéo de lui sur les lieux de l'assassinat de Qassem Soleimani, le général dont il disait dans l'enregistrement qu'il dominait la diplomatie iranienne. Mohammad Javad Zarif affirme être désolé que sa conversation « secrète », précise-t-il, se transforme « en querelles intestines ». Le chef de la diplomatie ne conteste pas l'authenticité des propos, mais il cherche à en atténuer la portée. Il estime que sa conversation concernait « la nécessité de synergie entre la diplomatie et le domaine militaire ». Il faut, estime-t-il, « un ajustement intelligent entre ces deux ailes ». Et pour ce faire, il préconise que les priorités de la diplomatie iranienne soient fixées « par le biais de structures juridiques et sous la haute autorité du guide suprême », l'Ayatollah Khameneï.
RA : Guilhem Delteil.
De la musique pour terminer. Avec une collaboration inédite, entre le grand maitre malien de la Kora, Toumani Diabaté, et l'orchestre symphonique de Londres. Cette collaboration avait été au cœur d'un concert il y a quelques années, et désormais on peut la retrouver sur un CD. Présentation, Sarah Tisseyre.
« Il y a un côté mystique et classique à la musique mandingue », dit Toumani Diabaté. Ce ne sont pas seulement des rythmes pour danser, souligne le virtuose de la kora. Et c'est pour le faire savoir au public occidental qu'il avait accepté l'invitation à travailler avec l'Orchestre symphonique de Londres. C'était en 2008, sur la scène du Barbican Center. Un concert gravé 13 ans plus tard sur CD pour la postérité. D'un côté, Toumani Diabaté et son groupe de musiciens issus des plus célèbres familles de griots du Mali. Et puis, autour d'eux, les violons, violoncelles, tous les pupitres de l'orchestre symphonique dirigé par Clark Rundell pour interpréter des morceaux qui se nourrissent de la tradition mandingue et de musique européenne classique et contemporaine. Une collaboration qu'il avait fallu alors préparer minutieusement pour faire concorder la précision d'une partition d'orchestre et la force d'improvisation des musiciens maliens. Car la musique malienne a beau être plus ancienne que Bach, comme le dit Toumani Diabaté, elle existe dans l'instant, dans l'imagination des musiciens qui la jouent. C'est tout l'intérêt d'ailleurs de ce concert enregistré.
RA : Et l'album s'intitule Korolen, sorti chez World Circuit.
C'est ainsi que s'achève ce Journal en français facile.