Journal en français facile 30/07/2021 20h00 GMT
Philippe Lecaplain : Il est 22 heures à Paris. C'est l'heure du Journal en français facile en compagnie de Sylvie Berruet.
Sylvie Berruet : Bonsoir à tous et tout d'abord, les titres de l'actualité.
PL : Incident à l'EPR de Taishan en Chine. Un réacteur nucléaire a dû être arrêté.
Dans l'Affaire Zongo, le Conseil d'État français valide l'extradition de François Compaoré vers le Burkina.
Aux JO, le judoka français Teddy Riner sauve ses jeux avec une médaille de bronze.
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BB : En France, le Conseil d'État rejette le recours des avocats de François Compaoré et ne s'oppose pas à son extradition vers le Burkina Faso.
PL : Le frère cadet de l'ancien président, Blaise Compaoré, est soupçonné par la justice burkinabè d'avoir joué un rôle dans le meurtre du journaliste Norbert Zongo en 1998. Le Conseil d'État valide donc aujourd'hui la légalité de l'extradition autorisée par le gouvernement français en mars 2020.
SB : Nouvelle illustration de ce que les talibans reprennent petit à petit le contrôle de l'Afghanistan
PL : Les talibans sont entrés dans la capitale du Helmand qui se situe dans le sud du pays. D'intenses combats ont lieu dans une zone proche de l'aéroport de Lashkar Gah. Par ailleurs, le QG, c'est-à-dire le quartier général, de l'ONU dans l'ouest de l'Afghanistan a été la cible d'une attaque qui a tué un policier afghan et blessé plusieurs autres. Un premier groupe d'Afghans ayant travaillé pour les États-Unis en Afghanistan, accompagnés de leurs familles, est arrivé sur le sol américain. Ils échappent ainsi à de possibles représailles des talibans. Loubna Anaki.
Des interprètes afghans, des chauffeurs, des employés de l'ambassade américaine à Kaboul et leurs familles. Ils sont arrivés dans la nuit à l'aéroport de Washington et sont logés sur la base militaire de Fort Lee, en Virginie, pour une semaine. Ces Afghans sont les tous premiers collaborateurs de l'armée américaine à être évacués alors que les troupes US ont quasiment toutes quitté l'Afghanistan. Un retrait qui on le sait a permis aux Talibans de reprendre le contrôle de nombreuses régions. Les exécutions, les menaces se sont multipliées contre tous ceux qui ont aidé l'armée américaine ces vingt dernières années. Au total, 750 personnes ont déjà passé la longue procédure de vérification pour bénéficier de cette évacuation. Avec les familles, cela représente 2 500 personnes. Mais selon les autorités américaines, plus de 70 000 demandes sont toujours à l'étude. Une fois sur le sol américain, ces Afghans doivent subir des examens médicaux, recevoir le vaccin Covid. Dès que leur procédure d'immigration est validée, ils pourront s'installer définitivement aux États-Unis. Dans un communiqué, Joe Biden leur souhaite la bienvenue et assure que les États-Unis vont tenir leur promesse vis-à-vis de ceux qui ont aidé l'armée. Loubna Anaki, New York, RFI.
SB : La suite du retour progressif de Français partis rejoindre les groupes jihadistes en Syrie.
PL : Deux femmes ont été expulsées de Turquie avec leurs enfants et incarcérées en France, cette semaine, aussitôt mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
SB : Sur le front de la lutte anti-Covid, à retenir que l'Allemagne généralise les tests pour tous les voyageurs non vaccinés. Cette obligation, qui s'applique à partir de l'âge de 12 ans, ne valait jusqu'à présent que pour les personnes arrivant en avion et se trouve ainsi étendue à tous les modes de transports.
PL : En France, les préfets de Savoie, des Hautes-Alpes, du Morbihan et des Côtes-d'Armor ont annoncé le retour du masque obligatoire à l'extérieur dans les zones à « forte fréquentation ». Concrètement, cela concerne les marchés et brocantes, les files d'attentes des stades, les salles de spectacles, les gares, cafés et restaurants. Les États-Unis donnent trois millions de vaccins Moderna à l'Ouzbékistan. C'est aussi de la diplomatie car ce geste est destiné à renforcer les relations avec ce pays d'Asie centrale frontalier de l'Afghanistan.
SB : Plus de trois semaines après l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, sa veuve donne sa première interview. Un entretien accordé au New York Times et que vous avez lu Romain Lemaresquier.
La veuve du président haïtien revient pour la première fois dans cet entretien sur cette nuit horrible et la douleur fulgurante de voir son mari, un homme avec qui elle avait partagé 25 ans de sa vie, se faire tuer sous ses yeux. Martine Moïse profite de cette interview pour réclamer l'aide des États-Unis dans l'enquête sur l'assassinat du son mari. Comme beaucoup de Haïtiens, elle se pose de nombreuses questions. Comment se fait-il qu'aucune des 40 à 50 personnes chargées de la sécurité du président n'ait été blessé ou tué ? Qui est le véritable commanditaire de cette opération menée par un commando qui semblait aguerri ? Une opération qui a coûté de l'argent et qu'aucun des prévenus jusqu'ici mentionnés par les autorités haïtiennes n'avaient les moyens de financer. Elle rappelle que son mari a « tenu tête aux riches et aux puissants », laissant entendre qu'il faudrait chercher le ou les commanditaires du côté « des riches oligarques du pays ». Martine Moïse cite des noms, sans pour autant les accuser directement. Une très longue interview au cours de laquelle l'ancienne première dame annonce qu'elle envisageait sérieusement de se présenter à la présidence. Une décision qu'elle prendra après d'autres interventions chirurgicales qu'elle doit subir sur son bras blessé. Un bras droit dont elle pourrait ne plus jamais retrouver l'usage.
SB : Romain Lemaresquier.
Un problème sur le réacteur nucléaire de l'EPR chinois.
PL : L'exploitant de la centrale de Taishan arrête le réacteur n°1 car des fuites de crayons de combustible sont responsables d'une accumulation de gaz. Le français EDF qui a construit cette centrale dit rester mobilisé pour apporter son expertise dans la mise à l'arrêt du réacteur.
SB : Une première à Hong Kong.
PL : La première condamnation en vertu de la loi sur la sécurité nationale, ce texte répressif adopté après les manifestations géantes du mouvement pro-démocratie. Neuf ans de prison ont été infligé à un manifestant reconnu coupable d'avoir foncé à moto sur un groupe de policiers. Vincent Souriau.
Il s'appelle Leon Tong Ying-kit, il a 24 ans. Ses avocats le décrivent comme un Hongkongais ordinaire. Fils de parents séparés qui vivait avec son père dans un logement public. Le premier juillet 2020, il grimpe sur sa moto, y accroche un drapeau noir appelant à la libération de Hong Kong, et se rend dans le quartier de Wan Chai, l'un des foyers de la contestation. La police tente de l'arrêter, il passe plusieurs barrages, avant de tomber en percutant trois policiers. Les juges de la Haute Cour, trois magistrats nommés par l'exécutif de Hong Kong, estiment qu'en s'en prenant aux forces de l'ordre, il s'est rendu coupable d'un acte de terrorisme. Six ans de prison. Mais aussi, et c'est peut-être le plus important, que le slogan révolutionnaire inscrit sur sa banderole incitait à la sécession. Cinq ans et demi de détention. La peine entière est ramenée à neuf ans. Mais c'est ce que tous les juristes libéraux redoutaient. Le simple fait d'écrire, de chanter ou d'avoir appelé publiquement à l'indépendance peut désormais conduire derrière les barreaux.
SB : Amazon.com sanctionné d'une amende de 746 millions d'euros au Luxembourg.
PL : Pour non-respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Adopté dans l'Union européenne en2016, le RGPD impose aux entreprises de requérir le consentement des individus avant d'utiliser leurs données personnelles, sous peine de lourdes sanctions financières.
SB : Les JO de Tokyo. L'Éthiopien Selemon Barega champion olympique du 10 000 mètres devant le grand favori Joshua Cheptegei.
PL : Et puis, deux médailles de bronze de plus pour la France en judo dont une pour Teddy Riner qui se dit très content même s'il s'agit d'un échec dans sa quête d'une troisième médaille d'or olympique consécutive. Deux athlètes de Trinité-et-Tobago ont été écartés des Jeux olympiques après avoir été testés positifs au Covid-19 au village olympique. Il s'agit d'un sauteur en longueur et d'une spécialiste du 400 mètres haies
SB : Scarlett Johansson attaque Disney en justice.
PL : La star reproche au studio de ne pas avoir respecté son contrat en sortant le film intitulé Black Widow à la fois au cinéma et sur la plateforme Disney+. Il faut savoir que son salaire est lié aux performances du film en salles. Cette action en justice pourrait faire boule de neige à Hollywood, où les studios cherchent à valoriser leur plateforme de streaming, parfois au mépris des salles de cinéma. Loïc Pialat.
Le week-end de sa sortie aux États-Unis, le 9 juillet, Black Widow a récolté 80 millions de dollars au cinéma et 60 millions sur Disney+. Le film se loue pour 30 dollars sur la plateforme et contrairement aux salles, Disney n'a pas à partager les recettes avec les exploitants. Forcément, la stratégie ne plaît pas à ces mêmes exploitants, mais elle n'a pas enchanté non plus Scarlett Johansson, l'héroïne du film. Comme beaucoup d'autres vedettes à Hollywood, le contrat de l'actrice inclut un pourcentage sur les résultats au box-office. La pratique permet de réduire le budget des grosses productions. Sauf qu'elle ne tient pas compte de la montée en puissance du streaming, un phénomène récent, accéléré par la pandémie. Dans le cas de Johansson, le manque à gagner s'élèverait à 50 millions de dollars, selon le Wall Street Journal. Warner Bros a également opté pour des sorties parallèles en salles et sur sa plateforme HBO Max en 2021. Mais le studio a rapidement renégocié les contrats de ses principales stars et versé des dizaines de millions de dollars en compensation.
SB : La croissance française se rapproche de son niveau d'avant crise.
PL : Le PIB, c'est-à-dire le Produit intérieur brut, a bondi au deuxième trimestre de 0,9%, c'est légèrement supérieur au +0,7% qu'anticipait l'INSEE. Malgré un mois de confinement en avril, les Français ont donc consommé et contribué à la richesse nationale.
SB : À Paris, un nouveau braquage d'une bijouterie dans le IVe arrondissement.
PL : Butin estimé à 400 000 euros. Ce braquage survient trois jours après celui de la bijouterie Chaumet, près des Champs-Élysées.