ÉPICURE - La mort n'est rien 📏 (2)
nous dit epicure
il nous dit que l'existence peut se
résumer à la sensation en ce sens
epicure préfigurent ce qu'on appellera
plus tard l'empirisme c'est à dire le
courant qui considère que tout n'est
qu'expérience expérience au sens de ce
que l'on éprouve de ce que l'on vit sur
le plan sensorielle pour epicure tout
n'est que sensations et la séparation de
l'âme et du corps qui se produit au
moment de la mort
cette séparation signe la fin de toutes
sensations la fin de toute expérience
sensible de la réalité et donc si la
mort n'est rien d'autre que la fin de la
sensation que la cessation de toute
expérience sensorielle et bien ça
justifie l'idée que la mort n'est rien
car comment la cessation de toute
expérience pourrait-elle être quelque
chose comme en l'absence de toute chose
pourrait-elle être considéré comme
quelque chose pour epicure il n'y a pas
lieu de craindre la mort car la mort au
niveau de l'individu
ce n'est rien d'autre que l'absence ce
n'est rien d'autre que le néant
or dans le néant il se produit rien il
ne se passe rien tout ça
parce que faire l'expérience du néant
c'est une contradiction dans les termes
il ne peut pas y avoir d'expérience du
néant la mort n'est rien parce qu'en
l'absence de toute sensation
il est impossible d prouver quoi que ce
soit
l'idée des piqûres c'est qu'on ne
rencontre jamais la mort on la rencontre
jamais parce que tant qu'on est en vie
la mort n'est pas là et quand on meurt
on n'est plus là pour faire l'expérience
de la mort on ne rencontre jamais la
mort parce que pour rencontrer quelque
chose il faut en éprouver la sensation
or au moment notre mort nous n'avons
plus de sensations donc nous ne pouvons
pas faire l'expérience de la mort la
mort
c'est ce qui met fin à notre expérience
en résumé la mort ne nous concerne pas
la mort nous la rencontrons jamais et
parce que nous la rencontrons jamais
nous n'avons aucune raison d'en avoir
peur alors évidemment vous constatez
qu'il y a dans cette conception des
piqûres ce qu'on pourrait appeler une
approche logique de la mort n'approche
logique de la mort ça signifie qu'on se
pose la question de ce qu'est la mort
fondamentalement de sa définition
technique et c'est à partir de cette
définition technique qu on en conclut
qu'il n'ya pas en avoir peur si la mort
ne peut pas se définir comme une réalité
dont on fait l'expérience
mais justement comme l'absence de toute
expérience ça signifie que pour
l'individu la mort n'existe pas et pour
vous le faire comprendre
je vais vous poser une simple question
avez vous déjà eu peur de n'être avez
vous déjà eu peur de venir au monde et
là normalement en entendant cette
question vous avez un petit franchement
de sourcils
ans y at-il à demander si on a déjà eu
peur de n'être on n'a jamais eu peur de
n'être parce qu'avant de naître on ne
pouvait pas avoir peur pour avoir peur
il faut exister il faut déjà être né
vous n'avez jamais eu peur de n'être pas
ce que vous ne pouvez avoir peur qu'à
partir du moment où vous êtes déjà
et donc quand vous n'existiez pas vous
ne vous posiez aucune question
par définition
ce que nous dit epicure c'est que c'est
exactement la même chose avec la mort on
se pose la question de la mort
on s'inquiète de la mort parce qu'on est
vivant il faut être vivant pour être
inquiet mais ce faisant on est inquiet
de quelque chose qui n'existe pas et
s'inquiétait de quelque chose qui
n'existe pas s'inquiéter de quelque
chose dont nous ne ferons jamais
l'expérience ça n'a pas de sens la mort
n'est rien si ce n'est un problème de
vivant si ce n'est un problème
d'individus qui ne sont pas confrontés à
ce problème
tout simplement parce qu'on peut pas
être confronté à ce problème nous n'y
serons jamais confrontés nous ne vivront
jamais notre mort en réalité la mort que
nous vivons c'est la mort des autres
c'est la mort de nos proches et qui a
l'occasion nous rappelle qu'un jour ou
l'autre c'est nous qui allons mourir
mais notre confrontation à la mort
ce n'est pas et ce ne sera jamais la
confrontation à notre propre mort ce
sera toujours la confrontation à la mort
d'autrui
ce qui nous affecte dans la morne ce qui
nous attriste ce qui nous fait de la
peine c'est la perte d'un être cher ce
qui nous attriste dans la mort c'est de
ne plus pouvoir faire l'expérience de
ceux que nous aimons c'est de ne plus
pouvoir rire avec eux parler avec eux
vivre avec eux au fond ce qui nous
attriste dans la mort c'est le manque
que cette mort créés chez nous au fond
si la main
rend triste c'est par égoïsme les larmes
que vous versez à la mort d'un proche
ce sont les larmes du manque ce sont les
larmes de l'absence l'absence qui vous
fait du mal l'absence qui vous fait
souffrir mais la souffrance liée à la
mort c'est d'abord votre souffrance
c'est pas la souffrance du défunt c'est
pas la souffrance de celui qui est mort
parce que celui qui est mort ne
souffrent plus et ce n'est pas sa mort
qui l'a fait souffrir
c'est ce qui a précédé sa mort pour le
mourant le plus difficile n'est pas la
mort le plus difficile c'est tout ce qui
précède la mort et si le mourant souffre
avant de partir il faut bien le dire
sa mort est pour lui une libération
la mort nous attriste pour des raisons
égoïstes pour des raisons égocentrique
l'égocentrisme peut parfois porter le
vêtement la sensibilité ce qui nous
attriste dans la mort d'un proche
ce n'est pas la mort de ce proche
c'est le fait qu'il va nous manquer
c'est le fait que nous soyons privé de
sa présence privé des rires qui nous
procurer ou de la tendresse qu'il nous
offrait et c'est bien normal
il ne s'agit pas de changer sans qu'il
s'agisse
en avoir conscience et de l'assumer il
s'agit
entendre et d'accepter que la mort des
autres nous fait du mal à nous c'est à
nous qu'elle fait du mal la mort des
autres ce n'est pas à ceux qui partent
c'est à ceux qui restent car pour
souffrir
il faut être là et la mort des autres
est un rappel de notre propre mort à
venir une mort que nous associons
forcément à la tristesse que la mort des
autres engendre ce n'est pas la douleur
liée à la mort qui nous fait peur c'est
la tristesse que notre mort va laisser
derrière elle mais l'angoissé de la mort
ce n'est pas seulement ça c'est aussi
l'angoissent de ne plus être celle
angoisses liées à la conscience que nous
ne sommes pas immortels
or nous avons un désir d'immortalité
nous avons un désir d'exister au-delà
des limites naturelles
au delà des limites imposées par
l'univers les anciens auraient qualifié
sa du bri la démesure la déraison le
fait de désirer
au delà de ce qui est prévu par la
nature on se
que pour les stoïciens désirer quelque
chose qui ne dépend pas de nous
c'est pure folie
le désir d'être immortel est indésirable
sur deux car c'est le désir de
l'impossible n'ont pas de l'impossible à
nos yeux non pas d'un impossible qui
pourrait devenir possible par l'audace
l'espoir et la persévérance d'un
impossible non négociables d'un
impossible qui ne demande pas notre avis
nous avons le désir d'immortalité
car dans la mort nous perdons tous nous
perdons absolument tout c'est pour ça
que
trouvons refuge dans le divertissement
parce que le divertissement nous
dispense de trouver l'acceptation or
l'acceptation et le seul chemin possible
si l'on peut dire
nous accepterons notre mort de gré ou de
force
mais si pour epicure nous devons
accepter la mort c'est parce que dans la
mort l'angoissent disparaît la
souffrance disparaît le regret disparaît
dans la mort tout disparaît y compris
toutes les raisons pour lesquelles nous
craignons la mort
nous craignons la mort parce que nous
sommes vivants mais c'est parce que nous
sommes vivants que craindre la mort est
absurde
au fond la peur de la mort et bien une
peur humaine c'est à dire la peur d'une
projection la peur d'une représentation
d'une non réalité
la peur est liée à notre capacité à
envisager envisager des scénarios
envisagés des situations des situations
qui n'existent pas au moment où nous les
envisageons mais qui se retrouvent à
exister virtuellement sous la forme de
représentation
nous sommes très forts pour nous créer
une réalité secondaire une réalité
mentale qui nous rend volontiers
masochistes nous aimons imaginer le pire
nous aimons imaginer ce qu'il n'irait
pas ce qui pourrait venir troubler le
moment présent car pour peu que vous ne
soyez pas dans un état de souffrance
physique permanente bien vous verrez que
votre souffrance mentale
c'est une souffrance liée à la
projection
c'est une souffrance liée non pas à une
réalité dont vous faites actuellement
l'expérience mais une réalité dont vous
pensez que vous pourriez faire
l'expérience
notre angoisse de la mort est
fondamentalement lié à notre inaptitude
à nous ancrer dans l'état présent c'est
parce que nous sommes incapables de
vivre l'instant présent autrement qu en
y injectant des pensées étrangères des
pensées qui n'ont rien à y faire que
nous sommes malheureux au fond se rendre
malheureux au présent du futur c'est
quelque chose dont nous sommes nous
mêmes responsables et ne pas être
présent au monde ne pas être présent à
cette seconde infinie qu'est notre vie
c'est quelque chose dont nous sommes
seuls coupables
je vais maintenant vous lire le texte
des piqûres dans lequel il expose cette
conception de la mort ce texte est
extrait de la lettre à ménécée je cite
prend l'habitude de penser que la mort
n'est rien pour nous car tout bien et
tout mal réside dans la sensation
or la mort et privations de toutes
sensations
par conséquent la connaissance de cette
vérité que la mort n'est rien pour nous
nous rend capables de jouir de cette vie
mortelle
non pas en y ajoutant la perspective
d'une durée infinie mais en nous
enlevant le désir de l'immortalité
car il ne reste plus rien à redouter
dans la vie pour qui a vraiment compris
que hors de la vie il n'y a rien de
redoutable on prononce donc de vaines
paroles quand on soutient que la mort
est à craindre
non pas parce qu elle sera douloureuse
et en réaliser mais parce qu'il est
douloureux de l'attendre
ce serait en effet une crainte veine est
sans objet que celle qui serait produite
par la tante d'une chose qui ne causent
aucun trouble par sa présence ainsi
celui de tous les maux qui nous donne le
plus d'horreur la mort n'est rien pour
nous puisque tant que nous existons la
mort n'est pas et que quand la mort
existe nous ne sommes plus donc la mort
n'existe ni pour les vivants ni pour les
morts puisqu'elle n'a rien à faire avec
les premiers et que les seconds ne sont
plus mais la multitude tantôt fui la
mort comme le pire des maux tantôt
l'appel comme le terme des maux de la
vie
lesage au contraire ne fait pas fi de la
vie et il n'a pas peur non plus de ne
plus vivre car la vie ne lui est pas à
charge et il n'estime pas non plus qu'il
y ait le moindre mal à ne plus vivre
il est fort possible que notre peur de
la mort ne soit rien d'autre que le
masque de notre peur de vivre car avoir
peur de la mort vivre dans cette
angoisse de la mort c'est se donner des