Journal en français facile 02/05/2023
RFI. Il est 18 h à Paris, 16 h en temps universel.
Le journal en français facile.
Marion Cazanove.
Une nouvelle édition du journal en français facile. Stéphane Duguet, à mes côtés. Bonjour Stéphane.
Bonjour Marion. Bonjour à tous. À la Une. Ce regain de violences entre Israël et la bande de Gaza.
Des échanges de roquettes entre les deux camps. Des groupes armés palestiniens répondent ainsi à la mort de Khader Adnan. Cette figure du Djihad islamique était en prison en Israël. Il menait une grève de la faim depuis près de trois mois au Soudan, une trêve de sept jours entre le général Al-Bourane et le général Hemetti. Annonce du Soudan du Sud, qui joue les médiateurs dans ce conflit. Le cessez-le-feu devrait débuter après-demain. Dans ce journal également, nous entendrons un soldat ukrainien blessé à Bakhmout. Il raconte l'horreur des combats sur place. Et puis en France, les syndicats s'entendent, se mettent d'accord pour une nouvelle journée de manifestations contre la réforme des retraites. Ce sera le 6 juin.
Israël et Gaza échangent des tirs, après la mort d'une figure du Djihad islamique.
Khader Adnan est mort en prison en Israël. Il était en grève de la faim depuis 86 jours. Des roquettes sont tombées, donc, aujourd'hui, dans la ville israélienne de Sderot, trois personnes ont été blessées. Des groupes armés de Gaza disent que ces tirs sont une première riposte à la mort de Khader Adnan. Malgré son état, ce dernier est mort en prison. Il avait refusé d'être examiné à l'hôpital. Mais une ONG israélienne, Physicians for Human Rights, estime aujourd'hui que les droits de ce dernier ont été bafoués, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas été respectés. À Jérusalem, Sami Boukhelifa.
Une grève de la faim de plus de 80 jours, radicale, sans vitamine, sans supplément. Dana Moss est responsable chez Physicians for Human Rights. Cette ONG israélienne a pu rendre visite à Khader Adnan avant sa mort et a alerté à plusieurs reprises sur la détérioration de son état de santé.
« Il était très, très faible et perdait conscience. Il souffrait de douleurs et vomissait plusieurs fois, incluant des vomissements avec du sang. Il avait des difficultés à écouter de l'oreille gauche.»
Khader Adnan était derrière les barreaux, en attente de son procès pour « appartenance à une organisation terroriste et incitation à la violence. » Mais durant les vingt dernières années, il a été emprisonné une dizaine de fois. Des détentions administratives décriées car sans charge et sans accusation formelle. Cette ultime grève de la faim était la cinquième. Il a mené un long combat contre l'occupation, rappelle Dana Moss.
« Khader Adnane a fait cette grève de la faim contre un système légal qui est très très très injuste, qui est dans un contexte d'une occupation à long terme et un régime d'apartheid qui empêche un procès équitable.»
Khader Adnan a certes refusé tout examen médical, mais il n'a jamais refusé d'être réanimé, explique l'ONG israélienne. S'il avait été transféré à temps vers un hôpital civil, il aurait pu être sauvé. Mais l'administration pénitentiaire israélienne a choisi délibérément de le laisser mourir, conclut Dana Moss. Sami Boukhelifa, Jérusalem, RFI.
Au Soudan, Marion, les combats devrait s'arrêter pour une semaine.
Le Soudan du Sud affirme que les deux généraux qui s'affrontent sont d'accord pour une trêve du 4 au 11 mai. Le cessez-le-feu commencera donc après-demain, jeudi. Chaque camp va nommer aussi des représentants pour des pourparlers de paix. Tout cela, donc, selon le ministère sud soudanais des Affaires étrangères. En deux semaines environ, les combats au Soudan ont fait 330 000 déplacés internes selon l'ONU, c'est-à-dire des Soudanais qui sont allés se réfugier dans d'autres villes, d'autres régions du pays. Toujours selon l'ONU, 100 000 personnes sont allées ... ont fui les combats dans les pays voisins, notamment au Tchad.
Et certains pays continuent d'évacuer leurs ressortissants, leurs citoyens. Ce matin, par exemple, la Russie a évacué plus de 200 personnes de nationalité russe et également d'anciens pays de l'U.R.S.S, ou de pays dits « amicaux.»
Les combats se poursuivent aussi en Ukraine, dans la région du Donbass.
Et surtout autour de la ville de Bakhmout. L'armée ukrainienne « continuera à tenir Bakhmout. » C'est ce qu'a dit un général aujourd'hui. Selon Oleksandr Syrskyi, ses soldats ont mené de petites contre-attaques. Cela fait dix mois que les deux camps se disputent le contrôle de la ville, qui est d'ailleurs presque totalement détruite, en ruines. De nombreux soldats ont été tués ou blessés. Nos envoyés spéciaux, Anastasia Becchio et Boris Vichith ont rencontré un militaire qui a été blessé sur le front de Bakhmout.
Dans le jardin de l'hôpital où retentit l'alerte aérienne, Anton se remet peu à peu de l'attaque qui a décimé son unité. Sur seize hommes, seuls deux sont sortis indemnes. Un est mort. Tous les autres sont blessés. Lui s'en sort avec un traumatisme crânien et la dentition à refaire. En face, les Russes sont très nombreux, raconte-t-il.
[...]
« Ils nous canardent avec leur artillerie et leurs chars pour nous obliger à rester dans la tranchée. Puis ils envoient leurs hommes. Ils marchent droit vers nous. Ils ne rampent pas. Ils avancent de front. On leur tire dessus. Une trentaine est tuée. Ils ne les retirent même pas du champ de bataille. Puis ils font à nouveau marcher leur artillerie. On se cache dans nos tranchées, mais une heure plus tard, un groupe de 50-60 hommes lance à nouveau l'assaut. C'est sans fin. On a l'impression qu'ils ont été clonés.»
[...]
Sans moyen de communication, les soldats ont attendu les secours deux jours et demi au fond de leurs tranchées, sans eau, sans nourriture.
[...]
« C'est l'horreur là-bas. Il y a énormément de gens qui refusent d'y retourner. Ils écrivent à leurs supérieurs pour leur signifier qu'ils ne retourneront pas sur ce front-là. Ils sont d'accord pour être déployés n'importe où ailleurs, mais pas là-bas. Je n'y ai passé que six jours, mais j'ai vu ce que c'était. Merci, ça me suffit.»
[...]
Anton avoue un peu plus tard qu'il n'exclue pas d'y retourner une fois rétabli. En attendant, le grand gaillard repart d'un pas traînant vers sa chambre où l'attend une perfusion qui offrira un répit de quelques heures à sa migraine. Anastasia Becchio, Boris Vichith, dans l'est de l'Ukraine, RFI.
Et l'Ukraine pourra bientôt compter sur de nouvelles armes et munitions. Le Danemark va donner 228 millions d'euros d'équipement au pays en guerre. Copenhague l'annonce aujourd'hui et précise qu'il s'agit du don le plus important du pays à ce jour.
Le journal en français facile.
En France, les syndicats manifesteront pour la 14ᵉ fois contre la réforme des retraites. Ce sera le 6 juin.
Les dirigeants de tous les syndicats se sont réunis aujourd'hui, au lendemain des manifestations du 1ᵉʳ mai, Journée internationale des travailleurs. Ils ont renouvelé leur opposition à ce texte de loi, promulgué, validé il y a deux semaines. Avec cette réforme, les Français devront travailler deux ans de plus en moyenne. D'ici la prochaine manifestation, le 6 juin, donc, il reste une inconnue. Bonjour Grégory Genevrier. Bonjour Marion. Car on ne sait pas si d'ici là, les syndicats accepteront ou non de renouer le dialogue avec le gouvernement.
Oui. Faut-il saisir la main tendue par la première ministre Élisabeth Borne? C'est la question qui fâche au sein de l'intersyndicale. Jusqu'ici, les syndicats réformistes, traditionnellement plus favorables au compromis, comme la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC, sont pour. Mais les plus contestataires, comme la CGT et FO, estiment qu'il est trop tôt pour revenir à la table des discussions. Le communiqué de presse publié à la fin de la réunion ce matin reste flou sur le sujet. L'intersyndicale laisse entendre qu'elle pourrait reprendre le dialogue, à une condition que le gouvernement prenne en compte ces propositions pour la suite.
En tout cas, Gregory, les syndicats seront ensemble, main dans la main, pour défiler le mardi 6 juin.
Oui, c'est une date importante puisqu'une proposition de loi d'abrogation, c'est-à-dire d'annulation de la réforme des retraites, sera discutée à l'Assemblée nationale deux jours plus tard, le 8 juin. D'ici là, tous les yeux sont rivés, braqués sur le Conseil constitutionnel. Les sages doivent rendre demain leur décision concernant le référendum d'initiative partagée. C'est un projet défendu par les politiques de gauche. S'il est favorable, cet avis pourrait raviver la flamme de la mobilisation.
Précisions signées Grégory Genevrier. Et après la mobilisation d'hier, des syndicats lors du 1ᵉʳ mai, la Première ministre Élisabeth Borne estime aujourd'hui qu'un nouveau palier a été franchi dans la violence. Elle dénonce les débordements dans certains cortèges, avec des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. 405 policiers et gendarmes ont été blessés hier, selon le ministère de l'Intérieur, et 450 personnes environ ont été arrêtées.
288 arrestations, 51 millions d'euros saisis. Europol, l'Office européen de police, se félicite d'un vaste coup de filet sur le dark web.
Le dark web, ou web clandestin, c'est cet espace sur Internet qui est plus difficile d'accès, difficile à contrôler, sur lequel on peut acheter notamment des armes, de la drogue. C'est un peu le paradis des hackers. Les arrestations ont eu lieu au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas ou encore au Brésil. Les autorités ont saisi également des centaines de kilos de drogue et d'armes à feu. C'est donc ... c'est ainsi que s'achève ce journal en français facile. Merci de m'avoir accompagnée, Stéphane Duguet.
Merci Marion. On vous retrouve demain à la même heure, 18 h heure de Paris.
Et d'ici là, vous pouvez nous ré écouter en podcast sur le site francaisfacile.rfi.fr. Il est 18 h à Paris.